Thursday, October 3, 2024

Les béatitudes belges.

 Le 3 octobre 2024.

Quand on a la foi, on peut se passer de la vérité.
Nietzsche.

Les actualités internationales prêtent peu à l’optimisme : terrorisme de Hamas, destruction de Gaza, affrontement Israel-Hezbollah au Sud-Liban, missiles de Houthis; petits accrochages en Haiti, noyades de migrants dans la Manche, etc…

Mais qui peut dire « pas de nouvelles, bonnes nouvelles »?

Dans ce relatif chaos terrestre, la Belgique est une lumière qui éclaire les nations.

En effet, Notre Saint-Père, il papa Francesco, qui a le sens des priorités, a annoncé il y a quelques jours à Bruxelles même, que sera lancée la procédure de béatification du défunt roi Beaudoin. Il faut confesser que le monarque du plat pays, qui a des cathédrales pour uniques montagnes, était fait de l’étoffe des plus consciencieux inquisiteurs quelques siècles plus tôt ; des catholiques comme ça, on n’en fait plus : il pensa un jour renoncer au trône au profit de son frère Albert afin de revêtir la bure monastique, il y eu la messe quotidienne (y compris la communion), sa demande en mariage avec une Espagnole aussi dévote que lui fut faite à Lourdes, laquelle, pourtant, ne put, hélas, jamais avoir d’enfants (pas de miracle médical de ce côté-là, mais, Dieu merci, son frérot et successeur, apparemment moins mystique, fut généreusement gratifié d’un enviable descendance, allant même au-delà de ses plus folles espérances…). Sans oublier sa féroce opposition à l’avortement.

Bref, la foi qui déplace les Ardennes.

A son actif, on compte de bonnes œuvres caritatives.

Cependant, sur le plan politique, lors de l’indépendance du Congo, nul mention dans son discours de certains excès de la part des autorités coloniales qu’ont subis les indigènes.

Plus récemment, en 1990, le roi dut se livrer à une acrobatie juridique et « se retirer du pouvoir » pendant 36 heures pour ne pas avoir à signer la loi sur la légalisation de l'avortement; il avait invoqué « un grave problème de conscience ». Le vicaire du Christ voit aujourd’hui du « courage » dans cette douteuse et très jésuitique manœuvre, alors que le vrai courage eût plutôt consisté à faire abstraction de son credo personnel et à signer purement et simplement la loi votée par la société civile, en évitant le piège et les ambiguïtés de la théocratie. Et, manifestement, ne relevaient pas de la « conscience » royale le sort des femmes et fillettes portant dans leurs entrailles le fruit empoisonné des violeurs, en particulier ecclésiastiques, et l’intense souffrance des femmes tenues de mener leur grossesse à son terme alors que leur fœtus est atteint de malformations congénitales et donc condamné à mort peu après la naissance.

Nul doute que la béatification n’est qu’une étape sur le chemin de la canonisation. Les vendeurs de frites « met mayonnaise » peuvent prier afin d’avoir un jour leur saint patron.

Et quel modèle pour le genre humain.

LP

 

Monday, September 23, 2024

Michel Barnier a formé son gouvernement en France.

 Le 23 septembre 2024.

Echapper à l’impôt sur la fortune, c’est la revanche de la cigale sur la fourmi.
- Guy Bedos.

Le premier ministre parle notamment de justice fiscale, promet de ne pas augmenter les impôts sur « les gens les plus modestes ni sur les gens qui travaillent ni sur les classes moyennes ». Par ailleurs, il a en tête de demander une meilleure contribution à la cagnotte nationale aux plus fortunés, ainsi qu’aux entreprises multinationales. Voilà qui est bel et bien et constitue un pas dans la bonne direction.

Mais troublant mutisme concernant les paradis fiscaux.

Peut-on espérer que le négociateur européen émérite du Brexit, conservateur bon teint issu des LR, « Hibernatus » pour les intimes, ira fouiller du côté de Jersey, île aux trésors, et flairer à Saint-Hélier les moelleux matelas sur lesquels dorment du sommeil du juste certains petits épargnants français?

LP

 


Monday, September 16, 2024

Mémorable anniversaire : mort de Mahsa Amini.

Le 16 septembre 2024.

Expulser tous les jésuites est peut-être bien sévère; les conserver tous est peut-être bien dangereux: mais avoir à leur égard deux poids et deux mesures est le plus mauvais de tous les partis.
- Jean le Rond d’Alembert.


Il y a 2 ans décédait sous la torture dans les donjons iraniens une jeune femme qui avait commis le crime inqualifiable de déambuler en public avec un voile mal ajusté. Les mollahs ne plaisantent pas avec les bonnes mœurs.

Cette exécution suscite des commémorations dans les pays civilisés. Mais, surprise, au Canada, certaines célébrités brillent par leur absence.

On n’entend pas de tonitruantes déclarations à ce sujet de la part du filozof catho Charles Taylor (précision : un fidèle de l’Eglise de l’abbé Pierre, confesseur de ces dames et fondateur d’Emmaüs, organisme caritatif qui lui assurait un approvisionnement régulier en chair fraîche, mais exclusivement féminine). Pourtant, ce loquace millionnaire templetonien sait défendre avec émotion sur les plateaux de Radio-Canada et sur le campus de l'institution royale pour la promotion du savoir les pauvres fonctionnaires musulmanes hijjabées odieusement martyrisées par l'Etat québécois. Il est vrai que l’on ne peut être à la fois au four et au moulin.

Et même circonspection de la joviale universaliste canadienne Amina Elghawaby « représentante spéciale du Canada chargée de la lutte contre l’islamophobie » (rien que ça), qui réclame ouvertement plus de « musulmans, palestiniens et arabes ».dans les universités (rien que ça).

Le premier ministre canadien, Justin, soutient la titulaire de ce poste (quelque peu redondant) créé par lui (mais sans arrière-pensées électoralistes, bien entendu) et rejette les appels à sa démission émanant surtout du Québec, particulièrement visé par les invectives de cette ex-« journaliste » vu que - il faut le rappeler - cette province lui cause de désagréables éruptions gastriques; Justin déclare, sans rire, que « Mme Elghawaby est une personne qui fait un travail indépendant, qui fait des recommandations et surtout, qui essaie d'encourager le dialogue entre différents groupes » (sic).

Cela dit, quant à l’ indépendance, c’est exact. En effet, c’est Justin qui est le pantin.

Mais pour combien de temps?

LP

 

Thursday, September 12, 2024

Gastronomie haitienne : révélation de Donald Trump.

 Le 12 septembre 2024.

Il n’y a rien qui permette de condamner un gastronome, tant qu’il ne va pas jusqu’à l’indigestion.
- Tristan Bernard.
 

Au débat l'opposant le 10 septembre dernier à la vice-présidente Kamala Harris, sa Majesté orange a fait état du renseignement le plus pertinent pour l'électeur lambda en confirmant une rumeur concernant les immigrants haitiens depuis les années 1980 et reprise par son colistier JD Vance : ils cuisinent les animaux domestiques dérobés aux Américains de souche : les chiens et les chats (sans doute de préférence les félins qui appartiennent aux "cat ladies" sans enfants).

Les Syldaves ne sont donc pas les seuls à avoir un fin palais. 

Malheureusement, le public ne reçut aucune information quant au mode de préparation et de cuisson. Mais on peut penser, en l'occurrence, que le pot-au-feu bien mitonné fait ressortir au mieux les parfums, tandis que les bananes plantains frites offrent aux connaisseurs le plus fin accompagnement et se marient le plus harmonieusement à la chair délicate des viandes en question.

LP



Saturday, August 31, 2024

La première entrevue de la candidate Kamala Harris sur CNN.

 Le 31 août 2024.

Man has this choice: to let the light enter or to keep the shutters closed. 
- Henty Miller.
 
Choix et conscience sont une seule et même chose.
- Jean-Paul Sartre.

Jeudi le 29 août, la candidate démocrate a enfin pu s’exprimer en entrevue, en compagnie de son colistier. Les républicains lui avaient insidieusement reproché de ne pas s’être prétée à cet exercise, feignant d’ignorer que son agenda avait été plus que rempli, vu le retrait très tardif du président Biden de la course à la présidence.

On reprochera à Dana Bash le format étriqué de cette rencontre : de trop nombreux flashbacks portant sur la campagne, d’irritantes publicités et… le tout pour une durée de 50 minutes. Un format plus ramassé d’au moins une heure aurait permis une discussion plus fouillée sur les questions de l’heure.

Dans ce cadre, le « ticket » a accompli honorablement sa tâche.

Le survol du programme économique démocrate fut (trop) rapide; le contribuable eût  certainement voulu entendre, par exemple, un mot ou deux sur la lutte contre les paradis fiscaux, dont l’Etat du Delaware. Cela dit (sauf pour les rednecks consanguins et assimilés, lesquels constituent quand même presque la moitié de la population américaine) la position démocrate est a priori plus cohérente que les juteux abattements fiscaux promis par sa Majesté orange au profit de ses amis milliardaires.

De manière générale, entre des candidats qualifiés et tenant un discours humaniste raisonnable, et un aspirant-dictateur répétant, sans rire, que la loi de plusieurs états autorise l’exécution de nouveaux-nés, le choix doit, devrait aller de soi.

On relèvera quand même quelques points faibles dans les réponses des aspirants démocrates.

Premièrement, il était clair depuis plusieurs mois, que le président Biden n’était plus en état de faire campagne pour sa réélection. A ce sujet, Mme Harris s’est contentée de noyer le poisson, en faisant un laïus sur les succès de l’administration, sans justifier son soutien indéfectible au locataire de la Maison Blanche jusqu’à ce qu’il décide, à la dernière minute, de ne pas tenter de renouveller son bail.

Quant à Tim Walz, en 2018, pour dénoncer le massacre perpétré à l’école secondaire Marjory Stoneman Douglas à Parkland (Floride), il évoqua sur un vidéo les "weapons of war (à juste titre, en ajoutant cependant ceci :) that I carried in war,", impliquant qu’il avait été déployé dans des zones de combat. Un collaborateur de l’élu à la Chambre des représentants dut rectifier le tir : il s’’était « mal exprimé » (en v.o. « he misspoke ».

(N.B. :  « misspoke » est un savoureux néologisme concocté à l’époque du Watergate par l’attaché de presse de Richard Nixon, Ron Ziegler, pour relativiser certaines déclarations du président parfois en décalage avec la vérité).

En réponse à une question de Dana Bash à ce sujet, Walz relata longuement, en rafale, ses 24 ans sous les drapeaux, pourtant incontestables et incontestés. Mais la vraie explication de l’impair est venue : sa grammaire n’est pas toujours irréprochable, comme le lui reproche régulièrement Mme Walz, ce qui est quand même regrettable pour un professeur d’histoire-géo (en v.o. « social studies »), mais heureusement sans importance pour ses fonctions d’entraîneur de l’équipe scolaire de football américain..

Tout bien pesé, il n’en reste pas moins que M. Walz est sans doute globalement plus crédible en matière militaire que Donald Trump. Ce dernier appelle cependant la compassion : inspiré par un chef d’œuvre du 7e art, le quasi documentaire « Green Beret » avec John Wayne, il dut renoncer à son rêve d’intégrer cette unité d’élite au Vietnam en raison de ses éperons osseux (en v.o. « bone spurs »), diagnostiqués par son dévoué médecin personnel. Comble de malchance, vu son gabarit, il ne put se rabattre sur les « Tunnel Rats ».

Enfin, le plus décevant, voire le plus sinistre élément d’information fourni lors de l’entrevue, fut l’engagement, ferme, de l’actuelle vice-présidente de maintenir la fracturation hydrolique (en v.o. « fracking ») comme technique d’extraction de pétrole et de gaz naturel, après qu’elle s’y fut opposée. « My values have not changed », nous assure-t-elle. Magiquement, cette horreur écologique est devenue, à ses yeux, compatible avec une énergie propre.

Drill, baby, drill!

LP

Monday, August 19, 2024

Disparition du Samouraï Alain Delon.

Le 19 août 2024.

Je ne suis pas quelqu'un qui a le culte du Moi.
- Alain Delon.
 
Un ami ? C'est quelqu'un à qui on peut téléphoner à trois heures du matin en disant qu'on vient de commettre un crime et qui vous répond seulement : “Où est le corps ?”
- Alain Delon aussi.

Rideau, ou plutôt clap de fin pour un monstre sacré du cinéma français, selon l’expression consacrée.  

On ne passera pas ici en revue son impressionnante carrière, traitée de manière plus fouillée ailleurs. Cependant, on relèvera quelques éléments troublants sur la personnalité de ce beau ténébreux.

Sur le plan politique, il se déclarait sans ambiguïté de droite et se définissait plus précisément comme « gaulliste ». Fort bien, mais il entretenait une solide amitié avec le tortionnaire Jean-Marie Le Pen, maître ès-gégènes en Algérie, qui fonda son parti avec des congénères impliqués de loin ou de près, au moins moralement, dans les tentatives d’assassinat du général, et il voyait d’un bon œil l’importance grandissante du Front National sur la scène politique. Comprendra qui peut.

Par contre, fut très cohérent son soutien à Raymond Barre aux élections présidentielles de 1988. En effet, « le meilleur économiste de France » avait accumulé une fortune colossale cachée en Suisse et l’acteur était d’ailleurs lui-même devenu exilé fiscal chez les Helvètes dès 1984. Les grands esprits se rencontrent…

Quant aux produits dérivés portant la marque « Alain Delon », très populaires en Asie, surtout au pays du soleil levant, on ne saurait reprocher au cinéaste la capitalisation de son nom. Aux consommateurs de prendre librement leurs décisions. Cependant, il y a un rôle que A.D. n’a jamais joué : défenseur de la santé publique. Sa commercialisation de la cigarette « Alain Delon » sous le slogan « A taste of France » laisse un arrière-goût amer.

Enfin, celui qui joua successivement les voyous et les flics prit une position étonnante lors de l’affaire Richard Roman, qui avait été accusé du viol et du meurtre de la petite Céline Jourdan en 1988. Si on peut louer l’acteur d’avoir pris sous aile la famille de l’enfant-martyre, demeure inexplicable son acharnement contre Roman, alors que la gendarmerie avait fait pression et même exercé des menaces sur 8 témoins afin qu’ils modifiassent la chronologie des faits qui innocentaient l’accusé, dont les aveux avaient été - quelle surprise! - extorqués.

Mais le commissaire divisionnaire Delon, fin limier à qui on ne la faisait pas, a persisté à qualifier ce pauvre pigeon de hippie d’ « assassin » à la télévision en dépit de son acquittement, car un innocent, paraît-il, ne reste pas là, bêtement figé, hagard, sous le poids des accusations. Ah non, « on crie! on hurle! ». Pour convaincre celui dont les silences à l’écran étaient souvent lourds de sens, un innocent doit être passé par le cours Simon. Pourtant, à une certaine époque, lors de l’affaire Markovic, le suspect Delon était resté d’une impassibilité marmoréenne, parfois assimilée à l’insensibilité, à l’égard de son défunt garde du corps, devant les enquêteurs…

Emulant Lao-Tseu et Jean-Claude van Damme, il prononça un jour ces sages paroles : « On n’a pas les mêmes chances de réussir dans la vie ».

Telle fut sans doute la dernière pensée de Richard Roman lorsqu’il se suicida en 2008.

LP

Thursday, August 15, 2024

Il y a 80 ans, débarquement allié en Provence.

 Le 15 août 2024.

Sans l’Empire, la France ne serait qu’un pays libéré. Grace à lui, elle est un pays vainqueur.
- Gaston Monnerville devant l'Assemblée consultative le 25 mai 1945, la veille de la fin des massacres de Sétif, Guelma et Kherrata (Algérie).

C’est nous les Africains qui arrivons de loin

Venant des colonies pour sauver le pays

Nous avons tout quitté, femme, et enfants, foyer

Et nous gardons au cœur un invincible adure

Qui nous voulons porter haut et fier

Le beau drapeau de notre France entière

Et si quelqu’un voulait nous séparer

Nous serions là pour mourir à ses pieds

Battez tambour

Pour nos amours

Pour le pays

Pour la patrie

Mourir au loin

Ces nous les Africains.

- Le chant des Africains.

Une étape cruciale de la libération de la France du joug allemand, mais plutôt occultée par l’Histoire officielle.

Bien sûr, là aussi, il y avait de nombreux soldats américains présents sur les plages de galets méditerranéennes, mais ont participé à cette bataille de nombreux soldats, parfois enrôlés de force, issus de l’empire colonial français : Afrique du Nord, Afrique Occidentale et Equatoriale française... Les tirailleurs sénégalais se battaient alors certes pour la démocratie… limitée aux quatre coins de l’hexagone, avant de se mettre en route pour de nouvelles aventures, notamment pour servir peu après successivement de chair à canon et d’exterminateurs en Indochine et au Cameroun.

Il n’y a sans doute pas matière à un autre « Jour le plus long ». Et on attend toujours « Il faut sauver le soldat Mamadou ».

Il faut quand même rendre grâce au président Macron d’avoir fait le minimum syndical ce 15 août 2024. « La France n’oublie rien des sacrifices des Congolais, des Béninois, ni celle des peuples du Burkina Faso, du Mali et du Niger et de tant d’autres.  Non. Rien de la plus belle mémoire de ces hommes n’est oublié ». 

Corrélativement, elle n’oublie surtout pas de ne payer que de chiches pensions à ses ex-sujets français..

Dans cet esprit, on peut particulièrement compter sur le franchouillard Eric Zemmour pour exprimer bruyamment à ses compatriotes parfois plus basanés que lui (lesquels, aujourd’hui, ne sont pas toujours titulaires de comptes bancaires à Jersey) sa reconnaissance envers leurs aïeuls qui ont payé leur écot de sang au salut de la France chrétienne immémoriale, à deux reprises d'ailleurs, c'est-à-dire pendant les deux guerres mondiales. Inch’Allah.

Requiem pour toutes les âmes qui n’ont pas leur mausolée de marbre.

LP


Wednesday, July 24, 2024

L’utile leçon d’histoire de Bibi Netanyahou au congrès américain.

 Le 25 juillet 2024.

Petits enfants, c'est la dernière heure, et comme vous avez appris qu'un antéchrist vient, il y a maintenant plusieurs antéchrists: par là nous connaissons que c'est la dernière heure.
- 1 Jean 2:18.


All we want are the facts, ma'am.
- Joe Friday.

En politique, chacun a sa propre grille d’analyse et les plus érudtts lecteurs d’Aristote ne sont pas toujours au-dessus d’une confusion entre l’effet et la cause, surtout quand la chiquenaude remonte à 4000 ans.

Il ne saurait en être autrement du conflit à Gaza. Chacun appréciera donc à leur juste valeur les déclarations du premier ministre israélien (magnifique incarnation de l’Etat de droit)  ce mercredi 24, en ce qui concerne la nature des opérations militaires et des solutions avancées au cours d’un clinique discours assorti d’une mise en scène millimétrée (sans aucune arrière-pensée électorale pour le pays, bien entendu).

Un rappel était particulièrement judicieux : .

Antisemitism is the world’s oldest hatred. For centuries, the massacre of Jews was always preceded by wild accusations. We were accused of everything from poisoning wells to spreading plagues, to using the blood of slaughtered children to bake Passover matzos.

Pour mémoire, ces sinistres superstitions ont eu, précisément, pour fertile terreau théologique, les Evangiles qui ont consacré pour les siècles des siècles, la haine du peuple déicide, et qui la consacrent toujours, 2000 après, aux yeux des évangélistes fondamentalistes millénaristes américains (quoique, presque 80 ans après l'holocauste, parfois de manière plus "codée"…), qui versent leur obole aux Kenneth Copeland, Jim Bakker, etc., le genre d’intellectuels influents au sein du parti républicain dont le fervent soutien à Israël s’appuie sur le plan divin qui consiste à encourager le rassemblement des juifs en terre sainte, ce qui facilitera leur extermination lors de la deuxième venue du Christ.

Exaltante perspective eschatologique. La connotation des stridents et euphoriques « hee », « haaw » et "haou" poussés par les élus rednecks ayant ponctué le prêche de Netanyahou, pour lesquels est incontestable la valeur historique de la Genèse, ne correspond peut-être pas intégralement à celle qu’il veut imaginer...

On notera finalement les hommages émus du premier ministre au président Biden, notamment parce qu'il se qualifie lui-même de "fier sioniste catholique irlandais" et la même reconnaissance envers les partis républicain et démocrate et son ouverture empreinte du plus profond esprit humaniste envers toutes les religions, croyances, races, sexes, philosophies. Nul doute que son discours était gravé dans le marbre depuis des semaines et qu’il n’a fait l’objet d’aucune retouches de dernière minute de la part de ses rédacteurs à la lumière de la soudaine renonciation à la présidence par l’actuel locataire de la maison blanche et de l’enthousiasme immédiatement suscité par la nouvelle candidate démocrate, Kamala Harris.

LP


Friday, July 19, 2024

Le couronnement de Donald Trump : squeal like a pig!

Le 19 juillet 2024.

One does not sell one’s soul for the whole world, and you did it for Wales.
- Sir Thomas More au procureur général du pays de Galles, qui venait de se parjurer.
(A man for all seasons).


From the world of darkness I did loose demons and devils in the power of scorpions to torment.
- Charles Manson.

Le roi Donald, déclaré, à toutes fins pratiques par la Cour suprême des Etats-Unis, au-dessus de la loi humaine, vient de recevoir sa couronne au terme d’un spectacle à la formule républicaine bien éprouvée. Une synthèse du cirque Barnum et de l’église de Jim Jones.

Se sont succédés les mensonges des intervenants; les insipides bondieuseries accentuées par des musiques de télévangélistes (ambiance…qui annonce la fin de la séparation de l’Eglise et de l’Etat…); les délires chauvins; les minorités visibles et les victimes de tragédies personnelles grossièrement instrumentalisées qui quémandent pitoyablement le statut de « honorary white » comme un os. Enfin, il faut noter l’abject, mais très prévisible lèche-bottisme de Ron DeSantis et de Nikky Haley, qui assurent maintenant à sa Majesté orange leur soutien sans faille. Un coup de maître.

Mieux, un coup de gourou.

Mais ne sautons pas aux conclusions en traitant ces sinistres pantins de vendus : par contraste, les cocottes et autres mondaines, elles, ne bradent pas leurs services. Melania confirmera.

Cela dit, le choix de JD Vance (n.b. : les initiales « JD » s’imposent déjà, à l’instar de WC Fields, HG Wells, PG Wodehouse, BJ Hunnicutt…) comme co-listier est fort judicieux : chaque redneck consanguin américain y trouvera un modèle et pourra se prendre pour un roi en Amérique. Surtout que voilà une idole qui, elle, a toujours su se faire payer.

L’Amérique a maintenant un « ticket » qui pourra se consacrer aux problèmes sociaux prioritaires : ouvrir la chasse aux femmes planifiant un avortement; protéger les « Black jobs », justice sociale élémentaire puisqu’il s’agit des emplois où doivent rester cantonnés les Afro-Américains.

Et surtout : empêcher les hommes de participer à des compétitions sportives à titre de femmes.

LP

Sunday, July 7, 2024

Elections législatives françaises, coups de théâtre au 2e tour!

 Le 7 juillet 2024.

Toujours l’inattendu arrive.
- André Maurois.

Contre toute attente, Jean Lassalle, n’est pas élu dans la quatrième circonscription des Pyrénées-Atlantiques. Comme au premier tour, ce suave orateur finit 3ème, encore qu’il recueille plus de voix. Cruelle déception pour celui qui était manifestement destiné au rôle de premier ministre, berger du troupeau français.

Et la personnalité qui était pressentie pour unifier les forces de gauche en portant les couleurs du Nouveau Front Populaire, le pragmatique Philippe Poutou, du Nouveau Parti Anticapitaliste, ne fera finalement pas son entrée au Palais Bourbon. Il est battu par le candidat RN Christophe Bathès dans l’Aude.

A noter aussi la défaite de la "taupe" de Bibi, Meyer Habib, ex-député LR la 8circonscription des Français de l’étranger,

Les paris sont donc ouverts pour l’avenir de la France.

LP


Monday, July 1, 2024

Regroupement familial au Québec : le comptable François Legault sait conter.

Le 1er juillet 2024.

Un mariage heureux est une longue conversation qui semble toujours trop brève.
- André Maurois.


Le mari et la femme sont une seule âme, séparée seulement par leur descente dans ce monde. Quand ils se marient, ils sont à nouveau réunis.
- Zohar (I 91a).

On croit rêver : le premier ministre québécois annonce avec insolence sa volonté de limiter le nombre de conjoints « autorisés » à rejoindre leur conjoint au Québec sous prétexte de la capacité de la province à offrir des services. Epouser un étranger est devenu sinon un crime, au moins un délit, qui pousse maintenant plusieurs résidents québécois à l’exil.

Il faut rappeler ce truisme à Legault : le mariage est un droit humain, qui transcende les frontières. Selon l'article 16 de la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 :

À partir de l’âge nubile, l'homme et la femme, sans aucune restriction quant à la race, la nationalité ou la religion, ont le droit de se marier et de fonder une famille. Ils ont des droits égaux au regard du mariage, durant le mariage et lors de sa dissolution.

Voir aussi Loving v. Virginia 388 U.S. 1 (1967) : 

The freedom to marry has long been recognized as one of the vital personal rights essential to the orderly pursuit of happiness by free men...Marriage is one of the "basic civil rights of man," fundamental to our very existence and survival. Skinner v. Oklahoma, 316 U. S. 535316 U. S. 541 (1942). 

Chaque être humain a le droit absolu de faire sa vie avec la personne de son choix sur la planète et de demeurer dans sa propre juridiction. (On concèdera que ce droit est peut-être moins évident si la personne convoitée est originaire de la planète mars). En la matière, les notions de « quota », de « seuil » ou de « cibles » sont des absurdités, mais on reconnaît bien là le comptable Legault.

Il faut aussi rappeler qu’un mariage est légalement en vigueur dès que l’officier d’état civil prononce la formule sacramentelle « je vous déclare unis par les liens du mariage »; il s’impose donc à toutes les juridictions du monde, qu’elles le veulent ou non (sauf par exemple l’Iran si une musulmane a le toupet d’unir sa destinée à un infidèle), d’autant plus que les époux sont eux-mêmes liés par leur mariage : contracteraient-ils un autre mariage, il y aurait bigamie. Le mariage doit être respecté en bloc, ce qui exclut tout saucissonnage, par qui que ce soit.

Or, quel sont les ingrédients centraux d’un mariage? Est on ne peut plus clair l'article 392 du Code civil du Québec : « Les époux ont, en mariage, les mêmes droits et les mêmes obligations. Ils se doivent mutuellement respect, fidélité, secours et assistance. Ils sont tenus de faire vie commune. » (Non souligné dans l’original).

Il s’ensuit que dès la célébration du mariage, le conjoint étranger a immédiatement le droit d’entrée sur le territoire canadien et que nul artifice de procédure ne peut être utilement invoqué pour y faire obstacle : ce n’est pas aux époux de se soumettre à une procédure administrative attentatoire à leurs droits, mais, à l’inverse, aux autorités d’instaurer une procédure conforme à ces droits. Au strict minimum, le conjoint étranger d’un Canadien a donc le droit d’obtenir un permis de séjour provisoire n’importe où au Canada sur simple production des pièces d’identité des intéressés et de l’acte de mariage.

Incidemment, si les résidents québécois sont, à juste titre, indignés par les différences de traitement des dossiers entre le Québec et le reste du Canada, (34 mois et 10 mois respectivement), il n’en reste pas moins que le gouvernement fédéral est aussi en faute. Les droits et obligations relatifs au mariage ne sauraient être suspendus ni pour 10 mois, ni pour une heure. Il n’y a pas de délais raisonnables en l’espèce. Les mesurettes imposées au Québec par le ministre fédéral de l’immigration Marc Miller vu la scandaleuse situation lui ont valu l’ire patriotarde de la ministre québécoise de l'Immigration, de la Francisation et… de l'Intégration (défense de rire!) Christine Fréchette, héraud de la « volonté de la nation québécoise »; elle feint d’ignorer que l’agitation de chiffons fleurdelysés n’a aucune pertinence en ce qui concerne les droits de la personne fondamentaux.

En outre, notons un intéressant exemple historique. En 1959, le University College of Rhodesia and Nyasaland, situé à Salisbury (Rhodésie du Sud) offrit à l’universitaire rhodésien noir Bernard Chidzero une chaire d’enseignement. Malheureusement, vu qu’il était marié à une Canadienne-française (blanche), il dut renoncer à ce poste. L’état rhodésien ne niait nullement la validité de leur mariage, mais il y avait ce détail incontournable : au regard des règles de lotissement (« zonage ») racial, les époux ne pouvaient résider ensemble à proximité de l’université.

Last but not least, la facilitation des unions internationales constitue une mesure de santé publique urgente, vu les graves problèmes de consanguinité au Québec.

On ne peut qu’inciter les avocats spécialisés en immigration, et surtout des droits de la personne, à remettre les pendules à l’heure pour tout le Canada, par un jugement déclaratoire. La reconnaissance du caractère sacré du mariage n’a que trop tardé.

La comptabilité est un domaine fascinant, qui a toujours attiré les esprits rigoureux. Le premier ministre québécois François Legault est en bonne compagnie avec Paul Bernardo et Adolf Eichmann.

LP


Sunday, June 30, 2024

Elections législatives libres : Résultats comparés Allemagne-France.

Le 30 juin 2024.


Allemagne, le 5 mars 1933.

Parti national-socialiste : 44%.


France le 30 juin 2024.

Rassemblement national : 32%.


Mais tout espoir n'est pas encore perdu pour la démocratie française : il y a encore un 2e tour en France le 7 juillet prochain.

Une 2e chance.

LP



Thursday, June 27, 2024

Alerte au chant des sirènes du Rassemblement National!

 Le 27 juin 2024.

La colère contre Macron amène de (trop) nombreux électeurs à prêter une oreille complaisante aux promesses magiques que sont les soi-disant solutions économiques et sociales du parti fondé par le tortionnaire Jean-Marie Le Pen, entouré de collabos et d’auteurs de tentatives d’assassinat du général de Gaulle.

L‘argument qui résonne à répétition porte qu’on n’a rien à perdre en essayant quelque chose de nouveau. Et après tout, selon Serge Klarsfeld, il paraît que le RN a fait sa mue, vu qu’il a une émouvante rhétorique de défense des juifs et d’Israël (il occulte pourtant ainsi quelques gênantes dérives…). L’ADN antisémite est donc soluble dans les discours lénifiants. Le fascisme nouveau lave plus blanc les chemises brunes.

Il faut peut-être rappeler aux Français que ce mouvement n’a, en fait, rien de nouveau en substance : il a même disposé de tous les leviers de commande en 1940, et les résultats n’ont pas vraiment été convaincants.

Quant au philosémitisme contemporain que professe l’(ex-?)Rital Jordan Bardella, le cœur sur la main, au mépris de l’histoire, il s’agit d’une sournoise instrumentalisation de la haine de l’estranger, surtout d’origine arabe.

Cette « évolution » de façade a de quoi réjouir le spectre de Lucien Rebatet, auteur du féroce pamphlet antisémite « Les décombres » datant de 1942. Condamné à mort à la Libération, mais grâcié, il fut libéré en 1951. Il resta fidèle à son idéal fasciste jusqu’à sa mort… tout en exprimant son soutien à Israël lors de la guerre des six jours en 1967, voyant dans la cause de ce pays celle de tous les Occidentaux...

En matière de « N », l’actualité impose parfois une révision des priorités.Le père fondateur de l’Etat juif, Staline, en savait quelque chose en 1947. Politics make strange bedfellows.

Y aura-t-il un premier viol des foules en France dimanche prochain?

LP


Monday, June 24, 2024

"Justice" coloniale en Nouvelle-Calédonie.

Le 24 juin 2024.

La gifle a été si forte que je ne m'en suis relevé qu'au bout de 13 ans. En effet, ce n'était pas une baffe ordinaire, et pour me la balancer, il s'étaient mis à beaucoup.
- Henri Charrière. (Papillon).

Suite aux récents troubles à l'ordre public en Nouvelle-Calédonie, dont la cause première aristotélicienne est la stupide décision du gouvernement français de modifier le système électoral local, le procureur Yves Dupas a pris l'initiative de faire placer plusieurs personnalités politiques kanakes en détention "provisoire". Les "juges des libertés (il est interdit de rire) et de la détention" se sont pliés aux impératifs politiques. Mais il y a plus.

Petite précision : le lieu de détention sera... l'hexagone, à 17 000 km de distance. Le proc', passé maître dans l'art de l'euphémisme, parle d'"affectations en métropole"...

Christian Tein, chef de la cellule de Coordination des actions de terrain (CCAT) fera un séjour au Hilton de Mulhouse; Brenda Wanabo, chargée de la communication de la CCAT, sera accueillie au Carlton de Dijon (ses trois enfants, dont un de quatre ans, seront laissés à leur sens de la débrouillardise); enfin,  Frédérique Muliava, directrice de cabinet du président du congrès de Nouvelle-Calédonie, aura sa suite royale au Ritz de Riom.

(Juste retour des choses : furent déportés vers ce territoire des prisonniers politiques, notamment les participants à la Commune de Paris en 1871. D'ailleurs, la France a une longue tradition en matière d'éloignement d'acteurs politiques gênants. Rappelons notamment que, le 20 août 1953, le sultan du Maroc, Mohammed V, fut déposé et exilé à Madagascar en janvier 1954, dans l'espoir futile de mettre fin aux revendications nationales marocaines. Cet exil ne dura finalement qu'un an, les autorités coloniales ayant dû capituler.) 

Les juristes comparatistes qui connaissent la common law savent que la procédure pénale française est un peu moins soucieuse des droits de la défense. En l'occurrence, on atteint des sommets, ou, plus exactement, des abysses.

Il faut croire que l'institution judiciaire (on hésite à dire "la justice") s'est inspirée de l'exemple de Toussaint Louverture, Haitien emprisonné par l'empereur Napoléon en France, qui mourut de froid au fort de Joux dans le Doubs en 1803.

Jean-Marie Le Pen avait jadis proposé de refaire un "bagne de Cayenne" aux Iles Kerguelen. Une idée à creuser aujourd'hui par Jordan Bardella..

Plus ça change et plus c'est pareil.

LP


Monday, June 10, 2024

France : la nationalisation du scrutin européen est complète.

Le 9 juin 2024. 

Pesons le gain et la perte, en prenant croix que Dieu est. Estimons ces deux cas : si vous gagnez, vous gagnez tout ; si vous perdez, vous ne perdez rien. Gagez donc qu'il est, sans hésiter.
- Blaise Pascal.

Alors que le président Macron avait rejeté l’idée d’une confusion entre les enjeux européens et nationaux français, il dissout l’assemblée nationale en réaction au succès du Rassemblement national le 9 juin. Jordan Bardella, tel une déjection dans un bas de soie, a attiré comme des mouches 31% de l’électorat.

Le chef de l’État mise-t-il sur une signification purement protestataire du vote sur la scène européenne? Y aura-t-il suffisamment de diptères pour se transformer en abeilles et butiner des champs plus fleuris? Pari risqué.

Malheureusement, la république, une et indivisible, court maintenant le risque réel de voir s’installer à Matignon en juillet prochain un pantin, qui, non content de porter un prénom bien américain fleurant bon les feuilletons télévisés quotidiens usinés dans les studios de Los Angeles, affiche une ressemblance angoissante avec Pee-wee Herman, personnage iconique, ce qui n’a rien de rassurant.

LP

 

Monday, June 3, 2024

Jordan Bardella, ou la poupée Ken.

Le 3 juin 2024.

Autour de moi j’entends rire
Les poupées de chiffon
Celles qui dansent sur mes chansons […]
Elles se laissent séduire
Pour un oui pour un nom
- Serge Gainsbourg (Poupée de cire, poupée de son).
 
Mais la France c'est aussi un pays
Où y a quand même pas cinquante millions d'abrutis.
- Michel Sardou.

Le 9 juin prochain auront lieu les élections européennes, transformées en scrutin purement hexagonal par Marine Le Pen, dont le programme plein de vide est incarné par son mignon pantin Jordan Bardella, digne héritier de Nigel Farage, tête de la liste Rassemblement National. Il faut reconnaître que cette « nationalisation » du scrutin a bénéficié de l’aimable concours du président Macron lui-même : il a envoyé au… "front" son premier ministre Gabriel Attal qui a fait face à Jordan au débat télévisé, en écartant la tête de liste de son parti Renaissance Valérie Hayer; manifestement, il savait que cette illustre inconnue ne ferait pas le poids. Selon les sondages, la liste RN pourrait recueillir un tiers des électeurs, qui n’ont rien trouvé de mieux pour exprimer leur insatisfaction du président Macron. La stratégie de dédiabolisation du parti fondé par l’artiste de la gégenne en Algérie, le tortionnaire Jean-Marie Le Pen, porte ses fruits. Empoisonnés. À l’évidence, les électeurs plus jeunes disposés à voir en lui un « sauveur » manquent de repères historiques.

Ce fils d’immigrants italiens prétend donc incarner aujourd’hui la France éternelle à Strasbourg.

Reconnaissons qu’avec son prestance de gendre idéal, il détrône Michel Drucker; en outre, grâce à la dilution de son ADN kabyle, il a le physique de l’emploi; par contre, l’arrière-petit-fils de son concurrent nord-af’, goy honoraire, Eric Zemmour, aura peut-être quelques chances.

Jordan est bien lissé, pimpant (il ferait un malheur dans le mannequinat) vu qu’il a été minutieusement formaté par tati Marine : ses liens quasi-conjugaux avec Nolwenn Olivier, fille de Marie-Caroline Le Pen (sœur aînée de Marine), lui ont donné accès à la belle villa Le Pen à Montretout. (Certaines entrées aboutissent à d’autres entrées). Pas mal pour le gamin qui a grandi dans un HLM de 93-Saint-Denis (un code postal qui fait toujours mauvais effet dans un CV). Voilà qui compense royalement une expérience professionnelle inexistante et ses 28 courts hivers. La politique, il est récemment tombé dedans étant donné qu’il est encore petit.

Cependant, personne en France ne remarque que ce héraut qui promet de « faire revenir la France » (sans préciser toutefois où elle est partie)  porte un prénom anglais fort pittoresque, manifestement tiré d’un de ces feuilletons quotidiens américains diffusés depuis plusieurs décennies pour divertir les cérébrales ménagères (pas seulement françaises de souche) entre deux lectures de Gaston Bachelard. L’hexagone contemporain pullule de Kévinne, Grégaurî, Alîssonne, Madisonne, et même… de Steeve (cf. Briois), etc.

Nul doute dire que Jaurdanne, version masculine de la poupée Barbie, qui récite avec application son texte facilement décryptable, est un enfant des « Feux de l’amour » et qu’il est sapé comme un dandy d’« Amour Gloire et Beauté » (« The Young and the Restless » et « The Bold and the Beautiful » en v.o.)..

Un indéniable « grand remplacement » culturel qui aurait horrifié Charles De Gaulle, mais qui donne aux talentueux acteurs de doublage français de quoi mettre un peu de beurre dans les épinards.

LP


Saturday, June 1, 2024

Donald J. Trump le crucifié, il faut prier pour lui!

 Le 1er juin 2024.

Il a été maltraité et opprimé, Et il n'a point ouvert la bouche, Semblable à un agneau qu'on mène à la boucherie.
Ésaïe 53:7.

Les commentateurs les plus éminents (dont le soussigné) et, bien sûr, les avocats de l’ex-président, avaient parié non pas sur un acquittement pur et simple, mais plutôt sur un « hung jury », c’est-à-dire sur un unique vote favorable à l’accusé sur 12. Mais, agréable surprise, la vérité a été constatée à l’unanimité. Trump est reconnu coupable, et sur toute la ligne.

Sa Majesté orange est donc déjà passée à l’histoire, à titre de premier ex-président américain condamné au pénal, ce qui suscite évidemment l’ire de la meute hurlante d’anthropoïdes prénéanderthaliens directement sortis de « La guerre du feu »; un magma visqueux de rednecks consanguins créationnistes.

Quid de la peine? Il est peut-être désormais permis de compter (prudemment) sur une peine d’emprisonnement ferme : une amende serait illusoire, et des travaux communautaires peu probables, encore que le ramassage des détritus sur le 5e Avenue serait une formule socialement intéressante. Mieux encore, on verrait très bien ce Chrétien exemplaire et admirateur autoproclamé de mère Teresa devenir aide-soignant dans un mouroir.

Vu l’intérêt du condamné pour le IIIe Reich, on peut imaginer que, comme toute personnalité politique persécutée, il sera tenté de mettre à profit son séjour derrière les barreaux (affublé de la tenue vestimentaire dont la couleur sera assortie à celle de sa chevelure) et d’écrire un livre-manifeste décrivant « son combat »; en effet, l’écriture contribue parfois à une prise ultérieure du pouvoir.

Mais le calendrier judiciaire sera plus lent que le calendrier électoral américain, ce qui exclut une installation dans Riker’s Island, ou plutôt Robben Island, avant le 5 novembre prochain. Il rate le Midnight Express. Trump se contentera donc de brandir sa condamnation en guise de trophée et d’argument de vente.

Ce qu’on appelle The art of the deal.

LP


Tuesday, May 21, 2024

Aller simple vers l’enfer pour Ebrahim Raïssi, le boucher de Téhéran.

Le 21 mai 2024.

 
Celui que Allah aime, Il l’éprouve.
- Hadith sur le destin.
 
Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère, et n'aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil ? 
- Matthieu 7 :3-5.
 

Allah a rappelé à lui son fidèle serviteur, le président iranien Ebrahim Raïssi, version conservatrice de Genghis Khan qui sut faire preuve, en qualité de procureur général, de la fermeté nécessaire face aux insolentes citoyennes tentatrices ayant l’outrecuidance de se montrer en public sans voile. A défaut de chevaucher son buraq avant son ascension vers le firmament, c’est en hélicoptère que son ministère terrestre a pris fin. Sa place dans la rôtissoire infernale est déjà prête : il y retrouvera (oecuménisme oblige) de nombreux papes, cardinaux, imans et mollahs. On prévoit surtout d’attendrissantes retrouvailles avec Rouhallah Khomeini, illustre ancien Guide de la Révolution.

Sur le plan spirituel, les circonstances de la fin de carrière de Raïssi sont édifiantes. Selon les informations rendues publiques par les autorités iraniennes, sa monture hélicoïdale s’est écrasée en raison du manque de visibilité due à un épais brouillard. Faut-il y voir une métaphore de l’obscurantisme qui aveugle les esprits? En outre, il est signalé que la flotte héliportée iranienne date des années 1970, et que les pièces détachées se font rares, ce qui augmente leur dangerosité. Faut-il en inférer qu’il est périlleux de ne pas vivre avec son temps?

Les Iraniens (et surtout les Iraniennes) ont droit aux émouvantes condoléances de grands chefs d’Etat, comme le président vénézuélien Maduro et le « peacenik » Vladimir Poutine.

On notera en particulier la poignante réaction de la présidence sud-africaine :

"This is an unthinkable tragedy that has taken the life of a notable leader of a nation with whom South Africa enjoys strong bilateral relations and that we had the honour of receiving in the BRICS group [Brazil, Russia, India, China and South Africa] in Johannesburg, in 2023",

En effet, l’État, dont la réputation en matière d’administration publique et d’harmonie sociale interne n’est plus à faire, qui accuse aujourd’hui Israël de génocide devant la Cour internationale de justice à La Haye, peut s’enorgueillir de sa tradition de fraternel accueil d’honorables, voire vertueuses personnalités politiques étrangères comme le président soudanais Omar el-Bechir, pourtant visé par deux mandats d'arrêt internationaux de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l'humanité et génocide. Par ailleurs, le président Cyril Ramaphosa, recevait récemment avec une chaleureuse poignée de main le général « Hemetti » (Mohammed Hamdan Daglo pour les intimes), qui s’est illustré par ses faits d’armes au Darfour et qui met à l’heure actuelle à feu et à sang son propre pays dans une lutte de pouvoir contre le général Burhan, chef de l'armée régulière soudanaise.

Incidemment, pour en revenir aux chefs religieux, le Vatican vient de blanchir le cardinal canadien Gérald Cyprien Lacroix relativement à des allégations d’abus sexuels. Rien ne justifie donc des poursuites canoniques plus poussées. La plaignante, qui avait 17 ans au moment des faits allégués, a eu l’effronterie de ne pas se prêter à l’enquète rigoureuse du juge à la retraite québécois André Denis, préférant s’en remettre à la vulgaire justice séculaire. Un scandaleux manque de foi. Par contre, la collaboration du cardinal a été sans faille. Comme l’explique objectivement l’enquêteur (on peut même dire l’inquisiteur) Denis : « Monseigneur Lacroix a été posé, spontané et crédible… il a collaboré à mon enquête de toutes les façons que j'ai jugé utiles et affirme qu'il n'a jamais posé les actes qu'on lui reproche ». Tout est dit.

« Le Vatican a remercié le juge Denis pour son travail et a précisé que ce dernier a reçu l'autorisation de publier un mémoire résumant les éléments de son enquête ». Voilà qui prouve la totale transparence du processus judiciaire vaticanesque. La devise du Saint-Siège peut être résumée ainsi : « Let the chips fall where they may ». Il n’y a que des athées mécréants pour en douter. Le dossier devrait donc être clos, mais…

Affaire encore à suivre, hélas : le martyre de cet éminent prélat se poursuit devant les juridictions humaines québécoises. Il y a des bûchers (ou des sabres de décapitation) qui se perdent.

LP


Thursday, May 9, 2024

Alarmante érosion de la bienséance parlementaire au Canada.

 Le 9 mai 2024.

Le style c’est l’homme.
Georges-Louis Leclerc, comte de Buffon.

(AVERTISSEMENT : CERTAINS PROPOS PEUVENT HEURTER LA SENSIBILITÉ DES LECTEURS).

Il y a quelques jours, le chef de l’opposition conservatrice à la chambre des communes, Pierre Poilièvre, dénonçait avec indignation, en matière de dépénalisation d’usage de drogues dure en Colombie-Britannique, une politique « cinglée » promue par un premier ministre « cinglé ». (« waco », en v.o.); après un simulacre de rétractation, par lequel il proposait de remplacer « cinglé » par « extrémiste », il fut expulsé de l’assemblée pour une longue journée. Il la réintégra le lendemain comme si de rien n’était.

Quelques jours plus tard, le lundi 6 mai, devant le comité permanent des langues officielles, deux chercheurs exposaient en témoignage leur conclusion portant qu’une éducation en anglais aux niveaux collège (lycée en France) et universitaire constitue un facteur favorisant l’anglicisation de la société québécoise. Ce témoignage valut à ces chercheurs une immonde insulte (« vous êtes plein de marde », puis « extrémistes ») de la part du député libéral franco-ontarien Francis Drouin, sur la base d’une brillante découverte : divers facteurs peuvent jouer en matière d’anglicisation! Qui l’eût cru? Vu son ignorance crasse en matière de méthodologie statistique, il n’avait pu comprendre que ces deux chercheurs s’exprimaient, précisément, sur un facteur scientifiquement isolé, comme le font les oncologues sur le rôle du tabagisme et de l'alcoolisme quant au cancer. En effet, fumer des barreaux de chaise et siffler une bouteille de whisky par jour n'ont pas empêché Winston Churchill d'atteindre l'âge de 95 ans 

Le député de Glengarry-Prescott-Russell fut immédiatement appuyé par le ministre notamment des langues officielles Randy Boissonnault, qui déclara, sans rire, qu’avoir été éduqué en français en Alberta n’avait pas contribué à la francisation de sa province. On le croit sur parole car le français est loin d’y être la langue dominante.

(À noter au passage la partie la plus inattendue de son intervention : on vient d’apprendre qu’il est « francophone »).

Il va sans dire que les pantins du groupe parlementaire libéral se livrent maintenant à de pitoyables acrobaties pour minimiser la vulgarité de leur collègue Drouin.

Par ailleurs, vu les réactions indignées de la classe politique au Québec, le « cinglé » ou « extrémiste », pseudo-francophone Justin Trudeau n’a rien trouvé de mieux que d’accuser démagogiquement, en chambre, le bloc québécois d’avoir une dent contre les francophones hors Québec et de s’en prendre à un (pauvre petit?) franco-ontarien.

Bref, on est passé d’un argot d’adolescent en crise à la plus abjecte scatologie, d’autant plus répréhensible qu’elle est la traduction littérale d’une expression anglaise (peu prisée dans les milieux évolués) et que le mot de Cambronne fut prononcé de manière honteusement populacière.

(Note socio-linguistique : dans les bas-fonds franco-ontariens et québécois, les locuteurs remplacent le « e » par un « a »).

Le sieur Drouin, qui pose de manière grandiloquente en défenseur de la langue française, ne fait que péter plus haut que son trou du cul. Sur la forme et sur le fond. En l'occurrence, surtout le fond. Au final, il n'est qu’un méprisable péquenaud. Un malotru. Un goujat. Un rustre. Un butor. With friends like that, who needs enemies?

Pauvre Bernard Pivot. Qu’il repose en paix.

Dernière minute : on apprend que le (toujours…) président de la section canadienne de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) présente finalement ses excuses « officielles » à M. Lacroix et à M. Bourdon. Vu leur caractère trop tardif, on ne peut que l’inviter à se les mettre là où le soleil ne brille jamais.

LP

 

Sunday, April 28, 2024

L’habit fait-il la moniale à l’assemblée législative de l’Ontario (Canada)?

Le 29 avril 2024.

The most important thing in communication is to hear what isn't being said.
- Peter Drucker.

Une certaine controverse entoure le port du keffieh par la députée indépendante Sarah Jamah. Le président de l’assemblée, Ted Arnott, a prononcé l’interdiction de ce foulard  en invoquant une « pratique établie » et le « contexte actuel » qui fait, selon lui du keffieh un symbole politique. Pour l’instant, la députée continue de défier cette décision : ce port lui a d’abord valu l’expulsion du groupe parlementaire du Nouveau Parti Démocratique, puis de l’assemblée même, mais cette ordonnance ne s’est pas concrétisée par une éviction manu militari; cependant, elle demeure privée de son droit de vote et de parole.

La décision de M. Arnott étonne dans la mesure où il semble normal, précisément, que des élus communiquent des messages politiques et des prises de position, y compris sur les crises internationales : il est légitime de proclamer dans une assemblée parlementaire son appui à aux Palestiniens ou aux Ouyghours, ou à Israël, comme l’a fait récemment le député Anthony Housefather à la chambre des Communes à Ottawa.

Sans se perdre dans les différents codes vestimentaires encadrant de manières diverses les législateurs dans le monde, cet épisode est instructif car il en ressort un enseignement capital : un message (politique ou autre) peut-être exprimé verbalement, ou non verbalement.

Voilà qui est particulièrement pertinent quant au Québec, où une certaine propagande attaque l’interdiction laïque du port de signes religieux par les fonctionnaires en position d’autorité : essentiellement, on s’indigne vertueusement que l’État ose s’immiscer dans les garde-robes de ses serviteurs, notamment des enseignants.

Ainsi que le soulignent inlassablement des combattantes québécoises du totalitarisme islamique, Djemilah Benhabib et Fatima Houda-Pépin, un accoutrement n’est pas toujours « neutre », ainsi que feignent de le croire les sbires du lobby religieux, car il peut être le vecteur d’un message, sans même être assorti d’un discours audible : la sympathique enseignante de mathématiques qui explique à ses élèves les mystères des équations du second degré et les postulats d’Euclide, affublée du hijjab, proclame simultanément, haut et fort, qu’« il n'y a qu'un seul Dieu et Mahomet est son Prophète »; il en allait de même jadis des bonnes sœurs, dont les cornettes et la croix informaient leurs étudiants de cette vérité historique incontestable, à savoir que le Christ a guéri des lépreux, a multiplié les pains et les poissons, et surtout, est mort pour l’humanité, puis est ressuscité.

C’est de la sémiotique visuelle 101.

L’on ne peut que réprouver la décision concrète de l’hon. Ted Arnott, puisque la députée Jamah se borne à manifester sa solidarité avec le peuple palestinien. (Par contre, serait peut-être plus cohérente, sur le plan citoyen, l’exclusion des oripeaux et ustensiles visibles religieux). Cela dit, on ne peut que le féliciter de sa fine compréhension de la communication visuelle. Manifestement, il a bien assimilé la « Rhétorique de l'image » de Roland Barthes.

Les tartuffes, pas seulement québécois, sont invités à en faire autant.

LP

 

Saturday, April 13, 2024

MAGA! Les valeurs familiales traditionnelles en péril au Tennessee!

 Le 13 avril 2024.

On a tous quelque chose en nous de Tennessee
Cette volonté de prolonger la nuit.
- Johnny Hallyday.
 
The family that lays together stays together.
- Vieux dicton redneck.

C’est difficile à croire, mais les assemblées législatives de cet Etat du « Deep South », contrôlées par les républicains, viennent d’adopter un projet de loi visant à interdire les mariages entre cousins germains, présenté par un législateur démocrate. Cela dit, un opposant conservateur à cette mesure, Gino Bulso, invoque un argument juridique de poids : les mariages entre cousins homosexuels ne sont pas susceptibles de produire des dérèglements génétiques.

Il va sans dire que cette loi n’aura évidemment aucun impact sur l’électorat trumpiste en 2024. Cependant, elle pourrait être suicidaire pour les républicains à terme : il y aurait un risque de réduction de leur bassin d’électeurs. Et c’est faire la promotion du métissage.

Cela dit, il faut relativiser : il n’est pas garanti que l’évolution du droit aura une incidence sur les copulations hors mariage (consentantes ou non) entre cousins hétéros, mais il est quand même dommage de priver cruellement leurs mioches d’un foyer stable par le mariage de leurs géniteurs. Sans oublier que les réunions de famille,  ainsi que le « Sunday school » qui sont les lieux classiques privilégiés par les rednecks pour rencontrer l’âme « sœur », présenteront moins d’intérêt.

Mais, Dieu merci, le fédéralisme américain offre quand même une porte de sortie.

Par les temps qui courent, l’on évoque fréquemment les fillettes de 12 ans enceintes (des œuvres de leurs frères, pères, etc. ) qui doivent dorénavant fuir vers un autre état pour avorter. Similairement, les cousins tourtereaux du Tennessee pourront se rendre (par exemple) dans l’accueillante Louisiane de Jerry Lee Lewis (et de son cousin Jimmy Swaggart) pour se passer la bague au doigt. La formule aura même cet avantage que le mariage et le voyage de noces constitueront une unique opération.

(Incidemment, le même Gino Bulso avait signalé que ses grand-parents cousins germains avaient pu se marier au Tennessee alors que la chose n’était pas possible en Ohio. Faut-il y voir un conflit d’intérêts?).

Nul doute que, au Canada, les Saguenéens, les Acadiens et les Mennonites exprimeront leur solidarité envers leurs cousins de coeur du Tennessee en cette difficile épreuve.

LP

PS. Actualités religieuses franco-canadiennes : encore les valeurs traditionnelles.

On annonce le décès en France du père Johannes Rivoire, membre des oblats, qui a commis de multiples d’agressions sexuelles sur des enfants inuits des deux sexes au Canada en profitant des avantages marginaux de sa position de missionnaire. Protégé jusqu’au bout par sa hiérarchie, il avait échappé à l’extradition vu que la loi française en exclut ses propres citoyens, comme Roman Polanski (ce qui n’empêche pas, par contre, l’Etat français de s’acharner allègrement, au mépris des faits, sur des Canadiens comme Hassan Diab).

Les Tartuffes verront en ce fidèle serviteur de Dieu un martyr de persécution athée et iront même jusqu’à crier pour lui « Santo subito ».

Souhaitons-lui bon voyage en enfer. Sa marmite est déjà prête.

Et, parlant de Tartuffes, le 11 avril, à l’assemblée nationale du Québec, le premier ministre français a remis les pendules à l’heure aux Sainte-Nitouches du parti libéral du Québec et aux islamo-gauchistes de Québec solidaire (et, par ricochet, à leurs vaniteux plumitifs de l'université McGill), qui feignent de ne pas comprendre ce truisme : laïcité ne signifie en aucune manière discrimination; elle seule garantit la liberté, l’égalité et la fraternité, pour tous. D’aucuns susurrent que M. Attal s’est ingéré dans un débat politique québécois, alors qu’il s’est borné à défendre une valeur universelle, contraire aux totalitarismes.


Thursday, March 21, 2024

« Personnes ayant un vagin » : saine réaction de la ministre québécoise Martine Biron.

Le 21 mars 2024.

On ne naît pas femme : on le devient.
- Simone de Beauvoir (« Le Deuxième sexe »).

Dans un récent arrêt portant sur une agression sexuelle, R. c. Kruk, 2024 CSC 7, la Cour suprême du Canada vient de s’illustrer par une délicieuse et (édifiante) trouvaille linguistique : une « femme » est une « personne ayant un vagin » : 

Lorsqu’une personne ayant un vagin témoigne de manière crédible et avec certitude avoir ressenti une pénétration péno-vaginale, le juge du procès doit pouvoir conclure qu’il est peu probable qu’elle se trompe…

En v.o. a person with a vagina testifies credibly and with certainty that they felt penile‑vaginal penetration, a trial judge must be entitled to conclude that they are unlikely to be mistaken (Non souligné dans l’original).

(NOTE : en cette ère de neutralité en matière de pronoms, on s’étonne quand même de voir ici « they »; on penserait que « she » n’offusquerait personne).

Une observation faite, sans rire, par (officiellement, on y reviendra plus loi) la juge Martin, et suivie par la Cour unanime, y compris par ses collègues membrés.

Singulier monologue.

Voilà qui a a amené la ministre québécoise de la condition féminine, Martine Biron, à présenter la motion suivante à l’assemblée nationale, laquelle fut adoptée, à l’unanimité et sans abstention, le 14 mars dernier :

Que l’Assemblée nationale dénonce le choix des mots utilisés dans un récent jugement de la Cour suprême pour désigner les femmes; Qu’elle réitère l’importance de conserver le mot "femme"; Qu’elle se dissocie de l’utilisation de termes ou de concepts contribuant à invisibiliser les femmes; Qu’elle rappelle les gains importants réalisés dans les dernières décennies afin de faire avancer les droits des femmes et la nécessité de protéger ces droits acquis.

Certains commentateurs médiatiques, pas seulement titulaires d’un phallus, tentent de minimiser la chose au motif que cette expression ne figure qu’une seule fois dans l’arrêt, tandis que que « femme » revient 67 fois. Cependant, ces pisseurs de copie feignent d’ignorer que l’on ne compte pas les mots : on les pèse.

En outre, certains élus du parti libéral du Québec et de Québec solidaire font maintenant marche arrière, regrettant leur vote, dû, paraît-il, à la précipitation, au motif qu’ils n’avaient pas eu le temps de lire au complet cette juteuse jurisprudence. Par contre, la CAQ et le PQ, persistent et signent. Ce sont ces derniers qu’il faut féliciter de leur cohérence.

À tout le moins, voilà qui illustre la négligence crasse de certains élus qui invoquent maintenant leur propre turpitude. La présente controverse coïncide avec le décès d’Yves Michaud, («  Robin des banques ») qui fut jadis victime d’une sinistre cabale : le 14 décembre 2000, l’assemblée nationale, transformée instantanément en tribunal populaire, adopta, sans vérification, une motion le condamnant pour propos antisémites. Ce mensonge d’Etat, conçu notamment par le parti québécois de Lucien Bouchard afin de mettre hors-jeu un trouble-fête, ne fit jamais l’objet d’une rétractation, encore moins d’excuses. Sans vergogne, le négationniste premier ministre Legault s’accroche aujourd’hui à la calomnie et ne saurait envisager d’excuses officielles, même posthumes; on pense au « herem » d’excommunication visant Spinoza, toujours en vigueur.

Par contre, en l’espèce, l’expression « personne ayant un vagin » est bel et bien inscrite dans le marbre de la Cour suprême, pour l’éternité. On voit donc mal ce qui justifierait une répudiation du constat objectif de la ministre Biron. Au contraire, la (re)lecture de l’arrêt ne peut que confirmer sa validité. Que ces ces messieurs-dames du PLQ et de QS soient rassuré(e)s : même sans le vouloir, ils/elles ont agi sagement. Les voies de la vérité sont parfois comme celles du Seigneur : impénétrables.

La haute juridiction canadienne a donc commis une bourde historique. En voici l’explication la plus vraisemblable.

Les milieux juridiques canadiens bien informés savent que, depuis des décennies, trop de magistrats sous-traitent la rédaction de leurs jugements à leurs auxiliaires (« law clerks » en v.o.), stagiaires frais émoulus de la faculté de droit, qui leur servent de nègres littéraires (si l'on ose dire en l’occurrence); trop souvent, les textes dont ils accouchent dans la douleur ne font l’objet que d’une relecture en diagonale.

S’il est impossible de s’introduire dans les méandres de la Cour et donc de savoir si l’auxiliaire en cause qui a pondu de cette affligeante formule a un pénis ou un vagin, chose certaine, cette personne a un anus bien fonctionnel.

De là une question plus angoissante, qui donne ouverture à toutes les conjectures : Que dira la Cour le jour où elle sera saisie d’une affaire encore plus délicate de viol anal, au masculin comme au féminin ? Comment qualifiera-t-elle la victime?

LP