Tuesday, August 22, 2017

La liberté de parole et de réunion au Canada.



Le 22 août 2017.

Goebbels was in favor of free speech for views he liked. So was Stalin. If you’re really in favor of free speech, then you’re in favor of freedom of speech for precisely the views you despise. Otherwise, you’re not in favor of free speech.
- Noam Chomsky.

D'abord, il y a quelques jours, l'université de Toronto a refusé au "Canadian Nationalist Party" le droit de tenir un rallye sur son campus. Plus ironiquement, l'université Ryerson a annulé une conférence ayant pour thème "The Stifling of Free Speech on University Campuses"…

Voir des institutions faisant la promotion de la recherche scientifique, et financées en partie par le contribuable canadien, adopter aujourd'hui les politiques de suppression de discours discordants, souvent populaires aux Etats-Unis dans les années 50, à l'époque bénie où J. Edgar Hoover dirigeait le FBI, devrait donner à réfléchir.

Et dimanche, à Québec, une certaine gauche a fait obstacle au droit de "La meute", dont la "philosophie" pourrait être charitablement qualifiée de traditionaliste, de manifester pacifiquement et légalement : des actes de violence furent dirigés contre ses membres (sans oublier les policiers) et ils furent confinés pendant plusieurs heures dans un parking souterrain; un porteur du drapeau des patriotes a même été sauvagement tabassé.

(Incidemment, les férus d'histoire politique savoureront le symbole communiste fièrement arboré par ces antiracistes autoproclamés… qui ont ainsi manifesté… leur ignorance du racisme quotidien que subissaient, par exemple, les Musulmans et les Juifs à l'époque de l'Union soviétique, un pays où ne fleurissait pas toujours la liberté de parole; de nombreux diplômés de l'université Patrice Lumumba, renommée en 1992 Université russe de l'Amitié des Peuples…, pourraient témoigner de l'ouverture toute relative des ex-Soviétiques à l'égard des étudiants exotiques...).

D'ailleurs, l'activiste Jaggi Singh vient de déclarer que "des fois [la violence], c’est nécessaire"… Une rhétorique qui n'est pas de nature à emporter l'adhésion des spectres de Gandhi ou de Martin Luther King.

Cependant, quand on compare, on se console. S'il reste du chemin à faire au Canada en matière de respect des libertés publiques, où il n'est pas évident pour tous qu'elles ne peuvent être à sens unique, que dire de la France?  Que l'on pose la question à l'"humoriste" Dieudonné, qui ne fait rire que qui veut.

LP


Thursday, August 17, 2017

Charlottesville : The South shawll rahse agayn!

Le 17 août 2017.



A nation which does not remember what it was yesterday does not know where it is today.
- Robert E. Lee.

To understand the world, you must first understand a place like Mississippi.
- William Faulkner.

Le président Trump s'est une fois de plus ridiculisé en minimisant les tragiques événements récents de Charlottesville, qui ont  produit un mort et plusieurs blessés. Il lui est facile de renvoyer dos à dos les manifestants suprématistes blancs et autres antisémites (ses électeurs) et les contre-manifestants.

Cela dit, ce sinistre rassemblement n'avait, hélas, rien de nouveau : en 1977, des néo-nazis ont défilé dans une banlieue de Chicago comptant de nombreux survivants de l'holocauste en arborant des swastikas, la Cour suprême des Etats-Unis, par l'arrêt National Socialist Party of America v. Village of Skokie, 432 U.S. 43  (1977), ayant confirmé leur droit constitutionnel de réunion.

Il s'ensuit de cette jurisprudence que les white trash consanguins (on se souviendra que, pour eux, le processus de métissage est irrémédiablement engagé par l'accouplement, consensuel, ou non, de deux cousins au deuxième degré), ont partout le droit de manifester, en l'occurrence, d'organiser des réunions de famille. Les opposants au racisme seraient bien inspirés de ne pas y faire obstacle en recherchant des affrontements directs avec eux, mais, au contraire, de les dénoncer et de différer leurs propres contre-manifestations, lesquelles seront ainsi, de toute manière, plus sécuritaires.

Que les nostalgiques de la confédération sudiste rendent plutôt hommage à ce héros injustement méconnu de la guerre de sécession : Jubilation T. Cornpone.

https://www.youtube.com/watch?v=_TfcJ82FAhw

LP

Monday, August 14, 2017

En France, le sénateur Michel Mercier ne sera pas un "sage".



Le 14 août 2017.

Désormais, on pourra être sénateur ou député à dix-huit ans, et donc, mis en examen à dix-neuf.
- Laurent Ruquier.

Quel dommage qu'un aussi éminent personnage de la vie politique française se voit privé de l'accès au conseil constitutionnel, en raison de vétilles reprochées : des emplois fictifs familiaux.

Peut-être devrait-il envisager un prix de consolation : suivre les traces de Fabrice Burgaud.

On se souviendra que le palmarès de ce dernier, que certains pourraient qualifier d'ambigu, ne l'a apparemment pas rendu inapte à effectuer les recherches documentaires requises par les magistrats de la Cour de Cassation. Il s'ensuit que même si les soupçons visant M. Mercier étaient avérés (ce qui serait étonnant de la part d'un respectable membre de la chambre haute), a fortiori, il a toutes les compétences pour se charger des photocopies servant aux travaux du conseil.

Regrettable quand même qu'il ne pourra pas participer à l'examen de la constitutionnalité de la Loi de moralisation de la vie politique. Sa connaissance du terrain aurait été précieuse.

LP


Friday, August 4, 2017

Affaire Gregory : Le "petit juge" Jean-Michel Lambert est mort.



Le 4 août 2017.


Si la justice est parfois si lente à être rendue, c'est que bien souvent les magistrats, ne sachant pas quoi en faire, hésitent entre la rendre ou la garder pour eux. 
- Pierre Dac.


En France, est relancée depuis quelques semaines l'enquête sur l'odieux assassinat du petit Grégory en 1984. Il y a des mises en examen et la récente confrontation de certains témoins n'a produit aucune avancée.

Jean-Michel Lambert, le magistrat qui s'illustra jadis par son incompétence crasse dans l'affaire Gregory, a décidé de nous quitter le 11 juillet dernier. Il faut croire que, en se suicidant, il a eu, finalement, au bout de plusieurs décennies, un geste moral. Mieux vaut tard que jamais. C'est égal, le moment était peut-être mal choisi car il s'est dispensé d'apporter son propre témoignage qui eût pu être instructif. En principe, on devrait applaudir son initiative, mais les vrais samouraïs assument leurs responsabilités et planifient mieux leur calendrier pour faire hara-kiri.

Cela dit, de manière plus générale, le justiciable lamba est frappé par cette sinistre réalité que, en France, un juge d'instruction peut avoir du sang sur les mains (mais pas obligatoirement sur la conscience) et mener quand même une brillante carrière au sein de la magistrature, et même dans le domaine littéraire!

Lambert, à l'occasion romancier, n'accorda aucune protection à Bernard Laroche, un moment suspect, ce qui aboutit à l'assassinat de ce dernier. Ultérieurement, le juge Fabrice Burgaud, qui s'illustra à l'occasion de l'affaire Outreau, vit un des accusés mourir en détention provisoire, probablement un suicide. On attend toujours le premier recueil de poème de ce falot magistrat, mais, aux dernières nouvelles, il jouit d'une confortable sinécure à la Cour de cassation où il se livre à d'édifiantes recherches documentaires à titre d'auditeur du premier grade. Rien que ça!

En France, nulle dissuasion pour les "petits juges" qui posent vertueusement en protecteur de la veuve et de l'orphelin et qui sont prêts à instrumentaliser une affaire médiatique afin de se constituer un capital en vue, par exemple, d'une carrière politique.

Faut-il s'en étonner? Si on parle souvent de l'Amérique comme la terre des possibilités, la France, elle, est la terre des impossibilités! Il n'y a que dans ce pays où un juge d'instruction peut conclure, sans rire, au suicide, en présence d'un cadavre avec cinq balles dans le dos. Sans oublier l'hilarant conte de fées du "suicide" du juge Borrel à Djibouti…

La mentalité judiciaire française n'a pas vraiment changé depuis l'affaire Dreyfus et les réformettes de la justice pénale resteront lettre morte tant que la présomption d'innocence restera enfouie dans les traités de procédure pénale; tant que les soi-disant contre-pouvoirs et mécanismes de contrôle seront allègrement détournés en tampons d'enregistrement au terme de discussions amicales au bout d'un couloir ou devant un café entre collègues de bonne compagnie et qui se comprennent si bien...; tant que les sorties de secours procédurales seront verrouillées. Les textes sont impuissants face au corporatisme, au carriérisme et à la fatuité. Surtout français.

Bon voyage en enfer, juge Lambert. Et n'oubliez pas de demander qu'on installe une marmite pour votre disciple Burgaud à côté de la vôtre. Il vous rejoindra tôt ou tard. Mais vous devrez patienter encore un peu car il n'a manifestement pas l'étoffe d'un samouraï.

Dommage, car si le prolongement de votre séjour sur notre belle planète eût possiblement été utile à la justice, ses prestations à lui n'ont désormais qu'un intérêt plutôt relatif.

LP