Le 4 août 2017.
Si la justice est parfois si lente à être rendue, c'est que
bien souvent les magistrats, ne sachant pas quoi en faire, hésitent entre la
rendre ou la garder pour eux.
- Pierre Dac.
En France, est relancée depuis quelques
semaines l'enquête sur l'odieux assassinat du petit Grégory en 1984. Il y a des
mises en examen et la récente confrontation de certains témoins n'a produit
aucune avancée.
Jean-Michel Lambert, le magistrat qui
s'illustra jadis par son incompétence crasse dans l'affaire Gregory, a décidé
de nous quitter le 11 juillet dernier. Il faut croire que, en se suicidant, il
a eu, finalement, au bout de plusieurs décennies, un geste moral. Mieux vaut
tard que jamais. C'est égal, le moment était peut-être mal choisi car il s'est dispensé
d'apporter son propre témoignage qui eût pu être instructif. En principe, on
devrait applaudir son initiative, mais les vrais samouraïs assument leurs
responsabilités et planifient mieux leur calendrier pour faire hara-kiri.
Cela dit, de manière plus générale, le
justiciable lamba est frappé par cette sinistre réalité que, en France, un juge
d'instruction peut avoir du sang sur les mains (mais pas obligatoirement sur la conscience) et mener quand même une
brillante carrière au sein de la magistrature, et même dans le domaine littéraire!
Lambert, à l'occasion romancier, n'accorda
aucune protection à Bernard Laroche, un moment suspect, ce qui aboutit à
l'assassinat de ce dernier. Ultérieurement, le juge Fabrice Burgaud, qui
s'illustra à l'occasion de l'affaire Outreau, vit un des accusés mourir en
détention provisoire, probablement un suicide. On attend toujours le premier
recueil de poème de ce falot magistrat, mais, aux dernières nouvelles, il jouit
d'une confortable sinécure à la Cour de cassation où il se livre à d'édifiantes
recherches documentaires à titre d'auditeur du premier grade. Rien que ça!
En France, nulle dissuasion pour les
"petits juges" qui posent vertueusement en protecteur de la veuve et
de l'orphelin et qui sont prêts à instrumentaliser une affaire médiatique afin
de se constituer un capital en vue, par exemple, d'une carrière politique.
Faut-il s'en étonner? Si on parle souvent de
l'Amérique comme la terre des possibilités, la France, elle, est la terre des
impossibilités! Il n'y a que dans ce pays où un juge d'instruction peut
conclure, sans rire, au suicide, en présence d'un cadavre avec cinq balles dans
le dos. Sans oublier l'hilarant conte de fées du "suicide" du juge
Borrel à Djibouti…
La mentalité judiciaire française n'a pas
vraiment changé depuis l'affaire Dreyfus et les réformettes de la justice
pénale resteront lettre morte tant que la présomption d'innocence restera
enfouie dans les traités de procédure pénale; tant que les soi-disant contre-pouvoirs
et mécanismes de contrôle seront allègrement détournés en tampons
d'enregistrement au terme de discussions amicales au bout d'un couloir ou
devant un café entre collègues de bonne compagnie et qui se comprennent si bien...;
tant que les sorties de secours procédurales seront verrouillées. Les textes sont
impuissants face au corporatisme, au carriérisme et à la fatuité. Surtout français.
Bon voyage en enfer, juge Lambert. Et
n'oubliez pas de demander qu'on installe une marmite pour votre disciple
Burgaud à côté de la vôtre. Il vous rejoindra tôt ou tard. Mais vous devrez
patienter encore un peu car il n'a manifestement pas l'étoffe d'un samouraï.
Dommage, car si le prolongement de votre
séjour sur notre belle planète eût possiblement été utile à la justice, ses prestations à lui
n'ont désormais qu'un intérêt plutôt relatif.
LP
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