Thursday, October 3, 2024

Les béatitudes belges.

 Le 3 octobre 2024.

Quand on a la foi, on peut se passer de la vérité.
Nietzsche.

Les actualités internationales prêtent peu à l’optimisme : terrorisme de Hamas, destruction de Gaza, affrontement Israel-Hezbollah au Sud-Liban, missiles de Houthis; petits accrochages en Haiti, noyades de migrants dans la Manche, etc…

Mais qui peut dire « pas de nouvelles, bonnes nouvelles »?

Dans ce relatif chaos terrestre, la Belgique est une lumière qui éclaire les nations.

En effet, Notre Saint-Père, il papa Francesco, qui a le sens des priorités, a annoncé il y a quelques jours à Bruxelles même, que sera lancée la procédure de béatification du défunt roi Beaudoin. Il faut confesser que le monarque du plat pays, qui a des cathédrales pour uniques montagnes, était fait de l’étoffe des plus consciencieux inquisiteurs quelques siècles plus tôt ; des catholiques comme ça, on n’en fait plus : il pensa un jour renoncer au trône au profit de son frère Albert afin de revêtir la bure monastique, il y eu la messe quotidienne (y compris la communion), sa demande en mariage avec une Espagnole aussi dévote que lui fut faite à Lourdes, laquelle, pourtant, ne put, hélas, jamais avoir d’enfants (pas de miracle médical de ce côté-là, mais, Dieu merci, son frérot et successeur, apparemment moins mystique, fut généreusement gratifié d’un enviable descendance, allant même au-delà de ses plus folles espérances…). Sans oublier sa féroce opposition à l’avortement.

Bref, la foi qui déplace les Ardennes.

A son actif, on compte de bonnes œuvres caritatives.

Cependant, sur le plan politique, lors de l’indépendance du Congo, nul mention dans son discours de certains excès de la part des autorités coloniales qu’ont subis les indigènes.

Plus récemment, en 1990, le roi dut se livrer à une acrobatie juridique et « se retirer du pouvoir » pendant 36 heures pour ne pas avoir à signer la loi sur la légalisation de l'avortement; il avait invoqué « un grave problème de conscience ». Le vicaire du Christ voit aujourd’hui du « courage » dans cette douteuse et très jésuitique manœuvre, alors que le vrai courage eût plutôt consisté à faire abstraction de son credo personnel et à signer purement et simplement la loi votée par la société civile, en évitant le piège et les ambiguïtés de la théocratie. Et, manifestement, ne relevaient pas de la « conscience » royale le sort des femmes et fillettes portant dans leurs entrailles le fruit empoisonné des violeurs, en particulier ecclésiastiques, et l’intense souffrance des femmes tenues de mener leur grossesse à son terme alors que leur fœtus est atteint de malformations congénitales et donc condamné à mort peu après la naissance.

Nul doute que la béatification n’est qu’une étape sur le chemin de la canonisation. Les vendeurs de frites « met mayonnaise » peuvent prier afin d’avoir un jour leur saint patron.

Et quel modèle pour le genre humain.

LP

 

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