Le 3 novembre 2024.
Noces sanglantes du
terrorisme et de la répression où chacun s’autorise du crime de l’autre
pour aller de l’avant dans une dialectique
irrésistible.
- Albert Camus.
Au 70e anniversaire du déclenchement des événements…
pardon, de la « guerre » d’Algérie, le président Macron, après avoir
triomphalement déclaré que la terre n’est pas plate, reconnaît que l’un des
fondateurs du FLN, capturé pendant la bataille d’Alger en février 1957, n’a pas
quitté notre belle planète de son plein gré : il a bel et bien été
assassiné en détention par l’armée française, plus précisément, par les sbires
du général Aussaresses, lequel avait avoué les faits en 2001 dans un
livre. Il ne fut alors que le docile bourreau aux ordres des politiques
(élément subtilement éludé par l’actuel locataire de l’Élysée : les paras
n’étaient que des « petites mains »…), dont l’ineffable et très
socialiste Guy Mollet, alors président du conseil. Ce dernier recherchait sans
doute une forme d’absolution des participants au « commando tomates »
qui l’avait triomphalement accueilli à Alger le 6 février de l’année précédente :
seul le sang de ce prisonnier pouvait laver son orgueil quelque peu maculé par
les tenaces éclaboussures laissées par le fondant coulis jailli des pulpeux
projectiles.
Voilà pour l’état de droit dans la doulce France de 1957.
Cela dit, parlant de bourreau, Ben M’hidi se voit souvent attribuer le sobriquet de « Jean Moulin » de la résistance algérienne. Nul ne saurait contester à cet homme de courage et de conviction ses immenses qualités d’organisateur militaire et politique, mais on peut se demander si « Max » eût donné son imprimatur à une stratégie comprenant l’utilisation de bombes tuant et mutilant atrocement au hasard des civils innocents fréquentant des lieux publics, de toutes races et religions.
Par la suite, l’état algérien, devenu l'impeccable incarnation de la notion d’« état de droit » dès 1962, reprit librement, à son propre compte, le « modèle para » notamment pendant la « décennie noire » dans « sa » lutte « antiterroriste ».
Et qu'importe l'héritage colonial en matière de techniques policières : if it ain’t broken, don’t fix it.
La boucle était bouclée pour le spectre de M. Ben M’hidi.
LP
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