Thursday, December 31, 2020

Le 1er janvier : c'est la Brit Milah de Jésus!

Less is more.

- Ludwig Mies van der Rohe.

C'est bien connu, les valeurs morales se perdent. On ne sait plus où va à notre époque. Notamment, le sens religieux de Noël est largement passé aux oubliettes pour devenir une fête séculaire, quasi-païenne.

Il en va de même du 1er janvier.

L'ère chrétienne n'a pas commencé avec la naissance de notre rédempteur, mais une semaine plus tard, c'est-à-dire avec sa circoncision. Hosannah! Même les églises chrétiennes ont généralement occulté cette réalité, peut-être par excès de déférence à la doctrine de l'apôtre Paul, qui n'est évidemment pas le saint patron protecteur des urologues (encore que, en matière médicale, ses écrits sont instructifs pour les psychanalystes spécialisés en névroses misogynes aiguës); paradoxalement, c'est bel et bien lui qui a coupé les ponts avec la tradition. Pourtant, on ne saurait sous-estimer l'importance historique de cette petite intervention chirurgicale pratiquée sur le divin enfant pour la chrétienté, non seulement pour ce seul jour, mais toute l'année et même les siècles des siècles.

En effet, les théologiens sérieux ont soutenu que, lors de l'Ascension du Christ au Ciel après sa résurrection, toutes ses parties (et ils pèsent leur mots) corporelles, même détachées, ont participé à cette élévation, y compris donc le Saint Prépuce.

Une sommité comme Leo Allatius, au XVIIe siècle, a même, fort rationnellement, conclu dans son magistral De Praeputio Domini Nostri Jesu Christi Diatriba (Sur le Prépuce de Notre-Seigneur Jésus-Christ) que les anneaux de Saturne ont été formés à partir dudit prépuce. (La non-publication de cet essai est manifestement due à la modestie quasi-maladive de ce penseur incisif).

Voilà qui prouve aux impies la pleine compatibilité de la science et de la foi.

Bonne année 2021 à tous! Sans l'étron orange et avec les vaccins anticovid, tous les espoirs, même messianiques, sont permis.

LP

Monday, December 28, 2020

Le martyre de Susan Moore : un (autre) scandale médical très américain.

Le 28 décembre 2020.

This is how black people get killed.

- Dre Susan Moore.

La cruelle chasse aux Noirs américains est comme un virus : depuis 4 siècles, elle a connu des mutations et s'est adaptée aux circonstances et prend parfois des formes moins visibles, mais insidieusement dévastatrices.

Après l'abolition de l'esclavage légal, l'Amérique est passée à la ségrégation où les lynchages sont devenus monnaie courante, souvent immortalisés par de superbes cartes postales : quoi de plus convivial le dimanche après-midi, que participer, surtout en famille, après l'office à l'église baptiste du village, à des pendaisons et à des flambées? Par le suite, il y eut les fillettes dynamitées dans les églises noires et l'élimination par les forces de l'ordre Klanesques des défenseurs des droits civiques dans les années 1960.

Make America great again.

Aujourd'hui, les noirs tombent sous les balles des policiers rednecks, se font étrangler en public, empoisonner par des systèmes de distribution d'eau frelatés dans des ghettos privés de service sociaux et médicaux, où la malbouffe et la pollution (et les maladies qui en découlent comme l'hypertension cardiaque et le diabète) règnent en maître, ce qui explique que, notamment, la Covid frappe les minorités de manière disproportionnée. Et n'oublions pas un système judiciaire corrompu qui approvisionne en gibier les prisons gérées par des sociétés commerciales privées.

Comme si cela ne suffisait pas, voilà qu'une femme médecin noire, ayant contracté la Covid sur la ligne de front, est victime d'un lynchage médical : sa couleur de peau l'a privée des soins auxquels elle avait droit.

Malheureusement, les "médecins" et infirmières assassins au service de l'Indiana University Hospital North Dommage ne pourront pas compter sur la compassion fleur bleue de l'étron orange, le président Trump, dont le droit de grâce est limité aux crimes fédéraux, exercé sereinement entre deux parties de golf. (Ces bourreaux en blouses blanches ont moins de chance que les quatre gardes de sécurité employés par la prospère société commerciale Blackwaer, Paul Slough, Evan Liberty, Dustin Heard and Nicholas Slatten, auteurs du massacre de la place Nisour Square à Bagdad, en 2007).

Manifestement, ce centre "médical", même pas vétérinaire (Mirza aurait sans doute eu droit à des soins adéquats) a comme modèle le Dr Mengele plutôt que le Dr Schweitzer. On peut conjecturer que l'on assiste au recyclage de l'étude de Tuskegee sur la syphilis menée de 1932 à 1972.

En 2020, bonne chance au Noir américain lambda malade et sans bagage médical qui tombe entre les griffes du Dr Jim Crow. 

On attend avec impatience la réaction du parodique aspirant franchouillard Eric Zemmour, en France. Vu son approbation de la torture et de l'exécution sommaire d'un Maurice Audin et de la strangulation d'un George Floyd à l'américaine, il soutiendra sans doute que la Dre Susan Moore a bénéficié de discrimination très positive.

Make America healthy for once (not again).

LP

Thursday, December 24, 2020

Les anticorps issus d'immigrations réussies : c'est la science qui est grande!

Le 24 décembre 2020.

Et les Apôtres, prenant leur messie pour une lanterne, partirent éclairer le Monde.

- Jacques Pater.

La victoire contre la Covid-19 est sur le point de résulter des efforts d'un Moncef Mohamed Slaoui, professeur et chercheur de nationalités marocaine, belge et américaine, directeur de Operation Warp Speed aux Etats-Unis, et d’Ugur Sahin et de Özlem Türeci, citoyens allemands d'origine turque, respectivement directeur général et directrice médicale de BioNTech, société qui a produit le premier vaccin anticovid, en collaboration avec Pfizer en un temps record. Un vrai miracle, produit du cosmopolitisme : celui de la science humaine, qui ne connaît ni frontières, ni idoles. Le vrai père Noël n'est pas une ordure et n'a pas toujours la pigmentation rosée. Que Marine "Ilse la louve des SS" Le Pen et l'aryen honoraire Eric Zemmour y songent quand ils recevront en cadeau leur piqouze.

On peut même oser espérer qu'avec le début de la distribution du vaccin anticovid, l'humanité est à l'orée d'une sorte d'ère messianique. Et le vrai messie est tout simplement l'esprit rationnel, inquisitif et scientifique; le seul chef de guerre capable de détruire l'obscurantisme, lui-même pandémique au fil des siècles.

(Pour être équitable, on ne peut quand même pas faire abstraction des sérieuses objections élevées par le Conseil indonésien des oulémas, l’organe administratif islamique qui délivre des certifications qu’un produit est halal, ou autorisé en vertu de la loi islamique : il a déclaré que les vaccins contre la rougeole et la rubéole étaient «  haram  » ou illégaux à cause de la gélatine de porc qui fait office de stabilisateur; or, on le trouve aussi dans le vaccin anticovid. Grave problème. Mais par ailleurs, le Vatican, à la pointe du progrès depuis 2000 ans, lui a donné son imprimatur, sans y donner pourtant sa caution morale).

L'année 2021 ne peut qu'être meilleure, et l'on peut espérer que les faux prophètes seront moins visibles, moins audibles, et surtout moins suivis. Pour l'instant, l'apocalypse semble être remise, et ses quatre cavaliers ont ramené leurs montures à l'étable.

Mais il faut se garder de tout triomphalisme avant le 20 janvier prochain. Il y a des présidences qui ne pardonnent pas.

LP

 

Saturday, December 12, 2020

Le vilain petit canard américain, ou "Der Untergang".

 Le 12 décembre 2020.

 

Et s'il n'en reste qu'un, je serai celui-là !

- Victor Hugo.

 

Le président Donald Trump serait en ce moment un canard boiteux ("lame duck"), sans réelle autorité, vu sa défaite électorale,  même s'il refuse toujours de la reconnaître. C'est mal le connaître.

Mais qui dit qu'il est inactif? Ses contentieux électoraux de l'empêchent pas de savourer chaque jour le pouvoir présidentiel qui lui reste. Qu'on se le dise, le président reste pleinement chef d 'état jusqu'au bout, y compris pendant la période dite de transition.

L'étron orange a mis fin à la coutume vieille de 130 ans de suspendre les exécutions fédérales pendant cette période. Pas de hiatus pour lui, pas de sensiblerie. Il suffit de constater le calendrier : Alfred Bourgeois, un déficient intellectuel (comme ses juges) est le deuxième condamné exécuté cette semaine, après Brandon Bernard, et - on en salive déjà - il reste 3 autres candidats pour le mois de janvier (dont une femme, le président étant un ferme défenseur du principe d'égalité devant la loi), avant le 20 bien entendu. Happy New year! (Coïïncidence qui interpelle, on annonce que l'opposant iranien Rouhollah Zam vient d'être pendu.).

Le propriétaire de Mar-a-Lago passera à l'histoire pour son impressionnant tableau de chasse. Dommage, cependant, que ces mises à mort ne figurent pas encore sur le catalogue de Netflix. A défaut, pouquoi ne pas les utiliser comme publicités électorales, ainsi signées comme le veut la tradition américaine : "I am Donald J. Trump, and I approve this lethal injection".

L'Amérique, non, le monde a droit à un émouvant chant du cygne de la part du canard (à l') orange qui, par son inaction, a sciemment condamné à la peine capitale des centaines de milliers d'Amércains en les livrant pieds et poumons liés au bourreau viral covidesque depuis janvier dernier.

LP

 

 

Sunday, November 29, 2020

Apocalypse now in the US of A?

Le 29 novembre 2020.

 Je vous le déclare, même en Israël, je n’ai pas trouvé une telle foi !

- Luc 7:9.

 

Aux Etats-Unis, la Covid-19 gagne du terrain et dévore goulûment ses proies, vu que le président Trump a ouvert tout grand les portes à l'ennemi viral depuis février dernier.

Comme si cela ne suffisait pas, il a même encouragé les Américains à se rassembler en famille et dans les lieux de culte à l'occasion de la Thanksgiving, au mépris des directives de Centers for Disease Control and Prevention (CDC).

Enfin, la catholique juge Ann Coney Barrett a honoré son contrat passé devant Belzébuth, mais derrière les hommes, avec sa Majesté Orange : sa toute première opinion au sein de la Cour suprême donne raison aux Cathos et aux juifs orthodoxes, dans une affaire où étaient fraternellement unis, dans un combat contre les païennes autorités séculaires de la ville de New York, les promoteurs de la haine antisémite et le peuple  déicide : sous prétexte de liberté religieuse, elle censure les restrictions sanitaires imposées par l'Etat de New York, aux lieux de culte. Décision purement idéologique, d'autant plus que les limites en question n'étaient pas absolues, alors que les lieux de spectacle faisaient l'objet d'une fermeture complète. 

Pour l'avenir, les justiciables américains doivent prendre acte de l'alliance que forment au sein de la plus haute juridiction américaine non seulement les 5 juges dits "conservateurs", mais plus précisément du noyau dur constitué par une Catho intégriste et 2 pervers sexuels, Brett Kavanagh (émule du sénateur John "Bluto" Blutarsky) et  Clarence Thomas, "Uncle Tom" confirmé); un sinistre ménage à trois, mieux, une trinité vouée aux râpeux coïts métaphysiques.

Les Etats-Unis sont devenus une théocratie, par un chemin peu orthodoxe, il est vrai, mais les voies du Seigneur sont plus que jamais impénétrables.

LP


Saturday, November 7, 2020

Brennt Washington? (Washington brûle-t-il?)

Le 7 novembre 2020.

Si la guerre est perdue, peu m’importe que le peuple périsse. Ne comptez pas sur moi pour verser une seule larme, il ne mérite pas mieux.

- Adolf Hitler, 1945


Le 15 août 1945, toute l'Amérique célébrait la victoire.

Le 7 novembre 2020, la moitié de l'Amérique est en liesse dans les rues : Joe Biden a gagné son pari et occupera la Maison Blanche le 20 janvier prochain. Mais gare au triomphalisme prématuré.

La réconciliation nationale sera difficile, notamment avec le tiers des Américains qui sont des chrétiens évangéliques croyant que le monde a moins de 6000 ans et que Adam et Eve ont cohabité avec les dinosaures, ce qui explique en grande partie que presque la moitié de la population est porteuse du virus trumpien. Le nouveau président n'aura aucun contrôle sur les Derek Chauvin qui rôdent, à l'affût du gibier noir, les George Floyd, comme trophées de chasse.

Sa marge de manœuvre sera limitée vu les pertes subies à la chambre des représentants par le parti démocrate, lequel, finalement, ne reprendra pas le contrôle du Sénat. En effet :

- la majorité des états demeurent contrôlés par les républicains, qui se livrent sans vergogne au "gerrymandering", découpage partisan des circonscriptions électorales fédérales;

- les lois électorales "Jim Crow" demeurent en vigueur de manière occulte : nombreux sont les Noirs privés de leur droit de vote par différentes manœuvres, notamment en raison de leur casier judiciaire, résultant en large mesure de l'application discriminatoire de la "War on drugs". (Parlant de dinosaures, les Rockefeller Republicans modérés constituent une espèce disparue ayant rejoint les diplodocus).

Et, à court terme, quelle transition attend l'équipe démocrate, surtout que l'étron orange, Donald Trump, refuse de s'avouer vaincu? Comme de nombreux de procès de Nuremberg l'attendent à partir du 21 janvier 2021, la tentation de la terre brulée est bien présente.

Même si un suicide dans le bunker présidentiel semble improbable, son docile Attorney General Bill Barr lui servira-t-il la victoire électorale sur un plateau d'argent? Se livrera-t-il à une guérilla judiciaire dans les prétoires? Appellera-t-il ouvertement les Proud Boys à l'insurrection? Ira-t-il jusqu'à utiliser son pouvoir présidentiel afin de saboter les efforts de lutte contre la pandémie et stimuler sa propagation? Etc..

N'oublions pas que les Hitler, les Pol Pot, les Khadaffi vendent chèrement leur peau.

L'Amérique n'est peut-être pas encore au 15 août 1945, ni même au 8 mai 1945. Paris vient d'être libéré, mais il reste une possible sanglante bataille de Berlin à gagner.

Et que Joe Biden prenne garde aux John Wilkes Booth.

LP

 

Wednesday, November 4, 2020

La démocratie américaine : simple purgatoire ou prochaine descente aux enfers?

Le 4 novembre 2020.

 

Stand back and stand by!

- Donald J. Trump.

 

Votes cannot be cast after the Poles (sic) are closed!

- Donald J. Trump aussi.

 

Rien n'est joué quant à l'issue des élections présidentielles, même si, à ce stade, les chances semblent être plutôt du côté du démocrate Joe Biden. Cependant, deux certitudes incontournables ressortent déjà de ce scrutin.

Nul n'ignorait dans les milieux civilisés avant le 3 novembre que de nombreux Américains, notamment dans le Deep South, sont des dégénérés aux facultés cérébrales minimes et sporadiques; une condition on ne peut plus préexistante. En outre, de nombreux citoyens sont devenus des infirmes neurologiques, ayant succombé depuis 2016 à la lobotomie trumpesque. (Il va sans dire qu'il y a des chevauchements entre les consanguins et les zombies). Les chiffres actuels ont donné lieu à cette sinistre révélation : l'ampleur du problème avait été gravement sous-estimée. On ne parle plus de 41% de la population américaine, ce qui était déjà inquiétant, mais de la moitié. Manifestement, les instituts de sondage devraient suivre l'exemple du Trafalgar Group et modifier leurs techniques afin de mieux prendre en compte ce phénomène médical.

Par ailleurs, l'étron orange, Donald Trump, a d'ores et déjà proclamé sa victoire en l'absence de résultats définitifs, au moment où il traînait même de l'arrière selon les informations partielles alors disponibles; en outre, il assimile à la fraude le comptage régulier de votes par correspondance (indispensable en cette période de pandémie, rendue d'ailleurs encore plus meurtrière par l'incurie présidentielle), et il a déclaré son intention de s'adresser à la Cour suprême, où il compte plusieurs pantins, notamment la juge Amy Coney Barrett avec laquelle il a déjà conclu un contrat. Contract on America.

Une seule conclusion s'impose : le processus de coup d'état planifié de longue date par Trump est déjà entamé. Pour l'instant, on est dans la phase judiciaire. Mais, au besoin, les Proud Boys, successeurs des Braunhemden d'antan, fourbissent leur armes et sont prêts à passer à l'action au premier claquement de doigt.

Cela dit, concluons sur une note un peu plus optimiste.

Il est réconfortant de savoir que Las Vegas a misé sur Joe Biden : on n'y joue pas avec son avenir et on met les chances de son côté.

LP

Tuesday, October 27, 2020

Amy Coney Barrett vient d'être canonisée fissa par le sénat américain!

 Le 27 octobre 2020.

 

Soyez béni, mon Dieu, qui donnez la souffrance comme un divin remède à nos impuretés.

- Charles Baudelaire.

 

Elle accède au temple du droit, la Cour suprême, et elle est maintenant en mesure de remplir la mission de tout juriste catho qui se respecte : concrétiser le royaume de Dieu sur terre.

A ce titre, nul doute que sainte Amy est une disciple soumise de Sainte Mère Teresa, qui fut béatifiée suite à la guérison miraculeuse d'une cancéreuse au Bangla Desh par l'intervention d'un rayon lumineux émanant de son image. (Son médecin, niant l'existence de quelque tumeur que ce soit, ne fut évidemment pas interrogé par les autorités vaticanes : qui se soucie du fiel d'un suppôt de Satan?). Par la suite, la guérison non moins miraculeuse d'un Brésilien de ses multiples tumeurs cancéreuses scella sa canonisation. Hosanna!

Mère Teresa était une ennemie de la contraception, de l'avortement, du divorce (sauf en ce qui concerne la princesse Diana), mais une amie de la pauvreté et des dictateurs sanglants. En effet, "la souffrance est un don de Dieu"; mieux : "il y a quelque chose de très beau quand on voit les pauvres accepter leur sort, endurer leur souffrance comme la passion du Christ. Le monde sort nettement gagnant de leurs souffrances".

Une philosophie médicale scrupuleusement suivie dans ses pestilentiels mouroirs à Calcutta et à travers le monde, où, notamment, l'on ne gaspillait pas les 30 pièces d'argent gracieusement données par "Baby Doc" Duvalier avec l'achat d'analgésiques.

Que signifie tout cela pour les Etats-Unis aujourd'hui? Non seulement le droit des Américaines à l'avortement est en péril, mais est maintenant prévisible la censure, sur le plan constitutionnel, de l'Obamacare.

Mais que se rassurent les citoyens exclus des soins de santé par la pauvreté et leurs conditions préexistantes.

On pense notamment aux noirs du ghetto de Flint (Michigan) morbidement obèses, cardiaques et diabétiques gavés depuis l'enfance par les très caloriques Double Whoppers accompagnés de délicieuses frites cuites à l'huile rance, abreuvés d'eau contaminée au plomb (plus savoureuse que le Perrier) et à leurs enfants atteints de troubles neurologiques se manifestant par des spasmes et des geysers de bave incontrôlables. Il y a aussi les rednecks consanguins du West Virginia édentés et asthmatiques, qui crachent leurs poumons encrassés de suie de charbon. Sans oublier les agriculteurs de l'Iowa imbibés de pesticides dont les ulcères liquéfient leurs excréments.

Enfin, les personnes atteintes d'un souffle au cœur. Une condition d'autant plus préexistante qu'elle est même antérieure à la naissance.

(Quant à la Covid, "we are rounding the corner"…)

Sainte Amy prie déjà pour eux tous.

LP

 

 

Sunday, October 25, 2020

Amy Coney Barrett, catholique polonaise de cœur?

Le 25 octobre 2020.

Alors il leur dit: Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu.

- Luc 20:25.

La Pologne actuelle, état catholique de toujours, et, en toute fidélité idéologique, férocement antisémite, est la concrétisation de la prophétie d'Albert Camus : le bacille de la peste dogmatique fait plus que jamais rage dans ce pays. Les rats vecteurs de la maladie sont ressortis des égouts : outre le gouvernement "droit et justice" (sic), déjà en croisade contre les homosexuels, il y a maintenant les "juges" de la Cour constitutionnelle, digne héritière de l'Inquisition, qui viennent, à toutes fins pratiques, d'interdire l'avortement en déclarant anticonstitutionnelles même les dispositions de la loi autorisant l'IVG aux femmes enceintes de fœtus souffrant de malformations, fussent-elles "graves et irréversibles".

Une décision cependant pleinement cohérente de la part de rats d'égouts, qui veulent renvoyer les femmes aux avortements clandestins pratiqués dans des ruelles. Surtout que, comme… l'enseigne le ministre de l'éducation Przemyslaw Czarnek, les femmes ont été créées (à partir d'une côte d'Adam il y a environ 5700 ans, évidemment) pour mettre des enfants au monde. On suppose que le ministre trouve son inspiration dans les impressionnantes capacités reproductrices des rats.

Le royaume de Dieu, auquel doit aspirer tout juriste sur terre, comme le prêche la fervente et soumise juge américaine catho Barrett, devient une réalité en Pologne puisque les autorités civiles s'y prosternent devant Notre Sainte-Mère l'Eglise, surtout, en l'occurrence, une cour présidée par un rongeur femelle, Julia Przylebska. Son arrêt est une véritable épître paulinienne, source de béatitude.

(Encore que Satan n'est pas encore totalement hors d'état de nuire vu que le président Andrzej Duda vient d'annoncer qu'il était positif à la Covid. Mais les croyants savent que quelques cierges assureront sa guérison.)

Voilà un signe annonciateur de la prévisible jurisprudence constitutionnelle au sein de la Cour suprême américaine. Les temps sont proches aux Etats-Unis.

Believe it, or not, I am Lupus Protospatharius, and I approve this message.


 

Tuesday, October 20, 2020

L'esprit scientifique dans l'administration Trump.

Le 20 octobre 2020.

Science is what we know, and philosophy is what we don't know.

- Bertrand Russell.      

 

People are tired of hearing Fauci and all these idiots.

- Donald Trump.

On connaît les nombreuses et pertinentes observations formulées par le président Trump au cours des derniers mois en ce qui concerne la Covid-19. Mais il se surpasse en invoquant l'autorité du neuro-radiologue dr Scott Atlas, activiste républicain confirmé, pour nier l'utilité des masques et minimiser la gravité de la maladie.

(L'on peut supposer que ce dernier suit l'exemple du pionner des greffes du cœur Christiaan Barnard qui, en 1986, sans être dermatologue, se fit le promoteur de Glycel, une crème anti-âge vantée comme le nouvel élixir de jouvence, rapidement interdite par  les ignares de la Food and Drugs Administration. En l'occurrence, à titre de confirmation, Sa Majesté orange devrait également solliciter les lumières d'un proctologue, et peut-être même d'un chercheur en psychotropes).

Par ailleurs, manifestement, c'est la cohérence scientifique qui a amené Sa Majesté Orange à proposer la juge Amy Coney Barrett pour poser son catholique arrière-train sur le siège de la regrettée Ruth Bader Ginsburg (pour mémoire, membre du peuple déicide) à la Cour suprême américaine.

Il y a quelques jours, au cours des audiences de confirmation au sénat, en réponse aux questions de bon sens de la sénatrice Kamala Harris, elle a admis que la contagiosité de la Covid-19 est un fait évident et aussi que le tabac est cancérigène. (Les guérisons miraculeuses à Lourdes sont tout aussi évidentes, mais la question n'a malheureusement pas été soulevée par Mme Harris). Par contre, en ce qui a trait au réchauffement global, elle a eu cette édifiante réaction, que l'on pourrait qualifier de chimique :

“You have asked me a series of questions that are completely uncontroversial...and then trying to analogize that to elicit an opinion from me that is on a very contentious matter of public debate and I will not do that. I will not express a view on a matter of public policy, especially one that is politically controversial.”

Ainsi que l'a conclu la sénatrice : Thank you Judge Barrett. You’ve made your point clear that you believe it’s a debatable point. Après tout, la réalité de l'holocauste ne fait pas l'unanimité non plus. Prudence, prudence….

Pour la juge Barrett, le réchauffement global, en soi, est matière à controverse, sans pourtant constituer une question scientifique : il s'agit plutôt d'une épineuse question de débat public, dans lequel elle ne saurait s'immiscer… Il n'y a pas que les croyants catholiques qui peuvent se réjouir de compter très bientôt un allié sur la haute juridiction américaine : il y a les investisseurs dans les compagnies pétrolières reconnaissants, qui inondent la juge Barrett de leurs saintes huiles.

Cela dit, il va de soi que, pour cette juriste catho qui a pour mission, mieux, pour profession de foi, d'instaurer le royaume de Dieu sur terre, nulle controverse n'est concevable quant aux récits de miracles relatés cliniquement dans la Bible, lesquels constituent des vérités historiques pures et simples : l'immaculée conception, les résurrections, la multiplication des poissons et des pains, les guérisons d'aveugles et de paralytiques, etc.. et, pendant qu'on y est, également la rotation du soleil autour de la terre, créée il y a moins de 6000 ans, le centre du monde.

Le capitaine Haddock, lui, n'a pu changer de l'eau en vin (cf. "Les sept boules de cristal"), probablement en raison de connaissances chimiques lacunaires, et surtout d'un manque de foi.

LP

 

Sunday, October 18, 2020

Samuel Paty, hussard de la république, est tombé au champ d'horreur.

 Le 18 octobre 2020.

 Ajoutez une autre tentation qui nous environne de périls multipliés. Outre la concupiscence de la chair, mêlée à toutes les impressions sensibles, à toutes les voluptés dont le fol amour consume ceux qui se retirent de vous, il se glisse encore dans l’âme, par les sens, un nouveau désir, ne demandant plus du plaisir à la chair, mais des expériences ; vaine curiosité qui se couvre du nom de connaissance et de savoir. Or, comme elle consiste dans l’appétit de connaître, et que la vue est le premier organe de nos connaissances, l’Esprit-Saint l’a nommée concupiscence des yeux.

- Augustin d'Hippone. (Les confessions).

Rappelons quelques simples vérités.

Les religions, par définition, constituent des systèmes complets et totalitaires, sanctionnés logiquement par des appels à la guerre sainte : sont incompatibles leurs légendes, préceptes, injonctions et promesses exposés dans des livres saints où chaque mot et chaque virgule valent leur pesant de caramels mous. La parole divine n'est pas un menu à la carte, ce qui explique la férocité plus que millénaire des conflits interreligieux, intrareligieux, et surtout la haine de la réflexion rationnelle.

En France, au collège du Bois-d’Aulne à Conflans-Sainte-Honorine, l'odieux assassinat de Samuel Paty, professeur d'histoire-géo, vient nous rappeler cette (désespérante?) banalité que le combat pour la liberté d'expression n'est jamais gagné : chaque victoire est temporaire et toujours susceptible d'être remise en question. Si, dans le monde occidental, les pouvoirs publics ont réussi, non sans mal, à éteindre les bûchers de l'Inquisition, il ne manquera jamais d'illuminés pour reprendre, si l'on ose dire, le flambeau, ou plutôt, en l'occurrence, pour jouer du glaive, à la saoudienne, fût-ce de manière plus artisanale.

Les rongeurs vecteurs du bacille de la peste obscurantiste sont toujours prêts à envahir la cité, même et surtout malheureuse.

Aucune idéologie n'a le monopole de la violence et il faut résister à la tentation de diminuer la responsabilité des uns et des autres en dressant une sinistre comptabilité purement quantitative; on n'opère nulle compensation entre les crimes : ils s'additionnent.

Mais, sur le plan qualitatif, ce meurtre interpelle les consciences de manière bien particulière, car son auteur n'a même pas agi sous le coup d'une pulsion. Au contraire, Abdoullakh Abouyezidvitch A., répugnante caricature d'être humain (la bipédie étant une condition nécessaire, mais non suffisante, pour pouvoir utilement prétendre à cette qualité), a méticuleusement planifié sa décapitation et sciemment repéré et visé l'enseignant qui avait expliqué plusieurs jours auparavant à ses élèves la liberté d'expression et son caractère sacré, 5 ans après le massacre de Charlie Hebdo, en l'illustrant par les caricatures de Mahomet en cause.

Jules Ferry doit se retourner dans sa tombe.

LP

(Enfant d'enseignant). 

 

Friday, October 16, 2020

Oppression gouvernementale au Québec?

Le 16 octobre 2020.

Je vous ai apporté des bonbons, parce que les fleurs c'est périssable.

- Jacques Brel (Les bonbons).

Sous prétexte de pandémie, le karaoké est interdit. Comme si cela ne suffisait pas, voilà qu'il faut aussi renoncer au bingo. Les danseuses exotiques? Il faut s'en tenir aux commandes pour emporter; finie la chaude et fraternelle ambiance de la salle de spectacle, sans laquelle les déhanchements les plus lascifs des artistes sont fades. Désespérant. A ce stade, les intellectuels québécois ne peuvent plus compter que sur YouTube pour meubler leurs samedis soirs : il devront se bercer des classiques ritournelles de Tony Roman, des Classels, et de Patrick Zabé. Heureusement que la musique adoucit les mœurs.

Mais tout n'est pas perdu : la célébration d'Halloween est maintenue par le dr Horacio Arruda et donc la collecte de bonbons. On peut en déduire que les acidulés et la réglisse offrent une meilleure source de protection contre la Covid-19 que le Lysol et assurent la cohésion sociale. Rien ne vaut la cohérence et le porte-à-porte.

 

Il y a donc espoir d'éviter la crise de civilisation au Québec en ce début de deuxième vague.

LP

 

 

Friday, October 2, 2020

Dieu éprouve ceux qu'il aime, surtout Donald Trump.

 Le 2 octobre 2020.

Au nom de Jésus-Christ de Nazareth, lève-toi et marche.

- Actes 3:6.

On comprend donc que notre Seigneur met maintenant à l'épreuve un homme de foi comme le président Trump, qui a personnellement annoncé par un gazouillis que lui et sa charmante épouse, prix Nobel de physique nucléaire, Melania, sont atteints de la Covid-19.

Mais les Américains, surtout ceux qui grouillent South of the Mason-Dixon Line, ne doivent nourrir nulles craintes pour la santé de leur commandant-en-chef; en outre, on ne compte plus les émouvants et sincères souhaits de prompt rétablissement émanant des quatre coins de la planète pandémiée, pétrifiée à l'idée de perdre ce roi-philosophe. Il aura droit aux prières de son vice-président chrétien fondamentaliste Mike Pence, et nul doute que la catho charismatique Amy Coney Barrett, pressentie pour prêcher au peuple américain et lui imposer le joug chrétien à partir de la Cour suprême, ira allumer plusieurs cierges at a church near her in the bayou et se flagellera même pour implorer notre créateur d'accorder une guérison rapide à son mentor. Il est donc couvert sous tous les angles.

En outre, il lui suffira de brandir sa Bible, et de communier sous les deux espèces : une généreuse portion de Kentucky Fried Chicken, arrosée d'une bonne rasade de Chlorox. Le rétablissement de Sa Majesté Orange sera donc rapide.

Quoi de plus inspirant que de voir la science et le divin se rejoindre? Il n'y pas que le message du Messie qui se répand, par des voies impénétrables.

LP

 

Sunday, September 27, 2020

Le Vatican reprend son siège à la Cour suprême américaine.

Le 27 septembre 2020.

Qu'il en soit de même des femmes âgées : qu'elles aient un comportement digne de Dieu ; qu'elles ne soient pas médisantes ni adonnées à la boisson. Qu'elles s'attachent plutôt à enseigner le bien : qu'elles conduisent ainsi les jeunes femmes à la sagesse en leur apprenant à aimer leur mari et leurs enfants, à mener une vie équilibrée et pure, à être des maîtresses de maison bonnes et actives, à être soumises à leur mari. Ainsi la Parole de Dieu ne sera pas discréditée… Aux esclaves, tu recommanderas d'obéir à leurs maîtres en toutes choses. Qu'ils cherchent à leur donner satisfaction, qu'ils évitent de les contredire.

- Tite 2:3-9.      

You will always keep in mind that your legal career is but a means to an end, and as Father Jenkins told you this morning, that end is building the kingdom of God. You know the same law, are charged with maintaining the same ethical standards, and will be entering the same kinds of legal jobs as your peers across the country. But if you can keep in mind that your fundamental purpose in life is not to be a lawyer, but to know, love, and serve God, you truly will be a different kind of lawyer.

- Amy Coney Barrett.

C'est fait. La très catholique Amy Coney Barrett est nommé à la Cour suprême américaine par sa Majesté Orange, le président Trump, en remplacement de Ruth Bader Ginsburg.

Cette juriste a, par le passé assuré le Sénat, le (sacré)cœur sur la main, lors des audiences de confirmation de sa nomination à la Cour d'appel fédérale, de son respect total du principe de séparation de l'église et de l'Etat. Jamais, au grand jamais, elle ne laisserait son jugement être influencé par la doctrine vaticanesque. Un émouvant discours, bien catholique, à rapprocher peut-être des lénifiantes paroles de tolérance du pape François, au regard du - discret - rappel de Benoît XVI à ses ouailles portant que l'Eglise détient le monopole de la vérité depus 2000 ans, et n'a jamais hésité, au fil des siècles, à intervenir dans les affaires temporelles de la cité depuis la "conversion" de l'empereur romain Constantin sur son lit de mort en 337 : combien de pays ont pour religion d'état le catholicisme. Au  XXe siècle, l'Eglise a tenté d'entraver l'adoption de lois en matière de divorce et d'avortement en Argentine et en Irlande; dans plusieurs pays, on a menacé les élus catholiques personnellement opposés à l'avortement mais pro-choix d'excommunication et d'interdiction de communion.

Mais la foi est un tout, nous enseigne, à juste titre, Notre Sainte-Mère l'Eglise et la juge Barrett a d'ailleurs cité l'épitre aux Romains dans l'un de ses arrêts…

Chose intéressante, elle soutient qu'un juge catholique devrait se récuser de toute cause mettant en jeu la peine de mort, de peur qu'il se soumette à la très récente doctrine de l'Eglise condamnant la peine capitale (eh oui, suspension provisoire de l'Inquisition oblige…). Elle ne semble pas avoir pensé que si un baptisé a des objections de principe contre la peine suprême et irréversible, elles peuvent être le fuit d'une réflexion humaniste personnelle, parallèle et indépendante du dogme (à géométrie parfois variable, marketing oblige…).

Par contre, il semble, apparemment, qu'un juge catholique peut sereinement présider des affaires soulevant, par exemple, des questions relatives au mariage de même sexe et surtout à l'avortement. On notera au passage qu'elle n'exclut pas un revirement de la jurisprudence Roe v. Wade, qui reconnaît à toutes les femmes, y compris victime de viol et d'inceste, le droit à l'avortement. (Evidemment, vu que Mme Barrett est originaire de Louisiane, pas question de revenir sur les vieilles traditions folkloriques des familles tissées serrées du bayou).

Au final, quoi de plus rassurant, quel meilleur gage d'indépendance intellectuelle qu'une juge qui fait partie de l'organisation charismatique "People of Praise", laquelle a adopté les rationnelles doctrines pentecôtistes telles que le don de prophétie et surtout la glossolalie, qui exclut les femmes des hautes sphères de son administration et qui prêche la soumission des femmes, jadis appelées "handmaids" (mais très récemment et prudemment renommées "women leaders", marketing oblige)? Les prêtres sodomites dont l'ample soutane dissimule leurs irrépréssibles excitations doivent trembler… On peut être certain que ses positions juridiques devront beaucoup aux missionnaires.

La première étape du coup d'état judiciaire de novembre planifié par "The Donald" est franchie.

LP

 

Tuesday, September 22, 2020

Décès de l'ancien ministre de la justice canadien John Turner.

Le 22 septembre 2020.


Well, when the president does it, that means that it is not illegal. 

- Richard Nixon.

 

The thing is, you don't have many suspects who are innocent of a crime. That's contradictory. If a person is innocent of a crime, then he is not a suspect.

- Edwin Meese.

 
 
Toute la classe politique canadienne chante maintenant les louanges de l'éphémère successeur de Pierre Elliott Trudeau. Les défunts ont toujours raison.

Cependant, on se garde bien de rappeler au grand public que son héritage juridique comporte notamment la confection, à l'occasion de la "crise d'octobre" de 1970 au Canada, de la sinistre Public Order Temporary Measures Act, dite "loi Turner" : un texte répressif concocté "sur mesure", non seulement rétroactif, mais qui faisait peser la charge de la preuve sur l'accusé, et même sur le simple (soi-disant) suspect, au mépris des principes fondamentaux du droit pénal. En matière de libertés publiques, on a vu mieux. Une instrumentalisation politique classique et banale dans les pays totalitaires. (Voir les articles 8 et 9).

John Napier Wyndham Turner n'est peut-être pas descendu directement en enfer, mais ce sincère croyant devra se soumettre à une période probatoire au purgatoire.

LP

https://historyofrights.ca/wp-content/uploads/documents/OC_po_temp.pdf

 

Saturday, September 19, 2020

Tragédie judiciaire aux Etats-Unis : le décès de Ruth Bader Ginsburg.

 Le 19 septembre 2020.

It is the magician's bargain: give up our soul, get power in return. But once our souls, that is, ourselves, have been given up, the power thus conferred will not belong to us. We shall in fact be the slaves and puppets of the to which we have given our souls.

- C.S. Lewis.

Une grande dame a quitté son pays. Celle qui a défendu la dignité humaine et l'état de droit au sein de la Cour suprême américaine a finalement été emportée par le cancer. Elle a eu le toupet de mettre à l'épreuve la patience du président Trump en s'accrochant insolemment à son siège, c'est-à-dire à la vie. Les charognards républicains exultent : une heure après l'annonce du décès de RBG, le tombeur de Merrick Garland, le sénateur redneck Mitch "Dark Vader" McConnell, annonce qu'il est prêt à organiser un vote pour le successeur désigné par Donald Trump. (Ils devaient suivre les bulletins de santé de la défunte minute par minute. Good riddance!)

Quels seront les critères du président?

1) D'abord - question de dosage équilibré au sein de la Cour - il voudra un pervers sexuel qui ira tenir compagnie à la Cour à ses deux congénères, Clarence Thomas et Brett Kavanaugh. Pour paraphraser la doctrine judiciaire professée par l'avant-gardiste et immortel sénateur Roman Hruska en 1970, les débauchés ont eux aussi le droit d'être représentés et d'avoir leur chance.

2) Puis, l'heureux (non pas élu, mais) désigné devra être disposé à tenir pour avérés des "faits alternatifs". Notamment, en cas de contestation (prévisible) des résultats de l'élection présidentielle, il devra avoir l'aplomb de déclarer, sans rire, réélu son mentor, c'est-à-dire sa Majesté Orange, fût-ce au mépris de la réalité, le cas échéant. Bref, un pantin désarticulé.

Sous réserve d'un spasme humaniste de la part de 4 sénateurs républicains, vu ces critères cumulatifs, logiquement, la plus haute juridiction américaine comptera bientôt dans ses rangs une poupée gonflable, qui dit oui, oui, oui, oui, oui.

LP

Tuesday, September 15, 2020

En Amérique, le suspense électoral est terminé!


Le 15 septembre 2020.

Suivez-moi, et je vous ferai pêcheurs d'hommes. Aussitôt, ils laissèrent les filets, et le suivirent.
- Matthieu 4:19-20

Le monde entier retenait son souffle. Les journalistes n'avaient qu'une obsession. 

Mais c'est fait! Le Nouveau-Brunswick, l'autre Kentucky canadien (comme le Saguenay) vu son taux de consanguinité (les mesures de confinement dues à la pandémie n'ont pas changé grand-chose à la vie quotidienne des familles tissées très serrées) a choisi son gouvernement.

Les électeurs crustacés, qui vivent, rampent, gigotent et se vautrent dans un étroit et intime bouillon de culture, ont choisi Blaine Higgs comme Homard Suprême. Ses antennes ne l'avaient pas trompé : sa victoire a été facile, c'est passé comme dans du beurre (à l'ail). Il détiendra pour quatre ans le sceptre provincial, symbole de son autorité, la Pince d'or et siègera sur son trône, la Royale Cage.

Les fruits de mer ont de beaux jours devant eux. Les gastronomes de la planète n'ont plus de crainte pour leur approvisionnement. 

Désormais, tout baigne dans l'huile et dans le vent iodé de la baie des chaleurs.

LP 


Monday, August 31, 2020

Le crépuscule des idoles.



Le 31 août 2020.

Tu ne te feras point d'image taillée, ni de représentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur la terre, et qui sont dans les eaux plus bas que la terre.
Ex, 20:4.

Alors l’Éternel fit pleuvoir du ciel sur Sodome et sur Gomorrhe du soufre et du feu, de par l’Éternel. Il détruisit ces villes, toute la plaine et tous les habitants des villes, et les plantes de la terre. La femme de Lot regarda en arrière, et elle devint une statue de sel.
- Gn, 19: 24-26.

A Montréal (Canada), des manifestants antiracistes viennent de déboulonner, et de décapiter, la statue de Sir John A. Macdonald, poivrot confirmé, qui s'affaira à l'édification de l'état Canadien pendant ses intervalles lucides, entre deux bouteilles de whisky.

Cette œuvre d'art honorait un premier ministre d'état corrompu (cf. le "scandale du Pacifique"), qui  devint par la suite le persécuteur des Métis manitobains et l'assassin de Louis Riel. A signaler au passage sa conviction que le viol devait demeurer passible de la peine de mort au motif qu'il fallait dissuader les hommes noirs, qui avaient une propension à saliver à la seule vue des femmes blanches… (Sir John A. fut, à sa manière, un prophète puisque ce poncif idéologique fut brillamment repris en 1915 par le cinéaste américain David Griffith dans "The Birth of a nation"). Enfin, son titre de gloire est l'ethnocide des Autochtones, notamment concrétisé par l'instauration d'un système scolaire visant ouvertement leur extermination, sinon toujours physique, à tout le moins culturelle.

La mairesse de Montréal et le premier ministre québécois dénoncent aujourd'hui un acte de vandalisme, alors que d'aucuns y verront un acte de désobéissance civile qu'approuverait Martin Luther King. Mais qu'en est-il de la rétrogradation à l'étranger des Saddam Hussein et des Staline de pierre?  Des généraux et du drapeau confédérés? Au Québec, il faudrait aussi s'interroger sur la pertinence de la sinistre présence, devant l'assemblée nationale, du pétrifié et pétrifiant premier ministre québécois Maurice Duplessis, qui fut trop longtemps la courroie de transmission séculière de l'obscurantiste Eglise catholique au Québec, et qui persiste à narguer trop d'orphelins martyrisés. Il en va de même quant à James McGill, propriétaire d'esclaves noirs et autochtones, fondateur de la Royal Institution for the Advancement of Learning, dont la silhouette orne toujours son campus.

Plus généralement, peut-être faudrait-il repenser la manière dont on honore les… grands hommes, qui sont toujours susceptibles de rapetisser selon l'évolution des connaissances historiques.

Il serait tout simplement plus judicieux à l'avenir de ne jamais graver les hommages dans le marbre.

LP

PS. Si la mairesse de Montréal s'est engagée à faire restaurer le monument controversé, elle se garde pour l'instant de faire état de ses plans pour l'avenir. Que l'on se rassure, il y a mieux que le musée. Le premier ministre albertain, Jason Kenney, a la solution la plus glorieuse : il s'est déclaré prêt à l'installer devant l'assemblée législative de sa province. Les cowboys de la "bible belt" canadienne, dont le pétrole est le plus sale de la planète, mais désormais peu rentable, auront leur veau d'or.

Wednesday, July 29, 2020

Gisèle Halimi, l'idole secrète des prêtres français.


Le 29 juillet 2020.

Mes rapports avec l'Éternel tout puissant sentirent très vite le contentieux.
- Gisèle Halimi..

La grande dame du barreau français, juive laïque franco-tunisienne refusant toute dictature religieuse depuis sa plus tendre enfance, féministe depuis l'âge de 10 ans, a disparu à l'âge de 92 ans.

Cette pénaliste accomplie, digne consœur de Felicia Langer et Léa Tsemel, défenseure des droits des prisonniers politiques torturés par les militaires français et des droits des femmes, a donné le coup d'envoi qui aboutit à la libération des Françaises sur le plan reproductif.

On se souviendra que, en 1972, elle a défendu Marie-Claire, une adolescente de 16 ans tombée enceinte suite à un viol et qui s'était fait avorter, poursuivie par des procureurs qui n'avaient probablement pas assez de trafiquants de drogue et de fraudeurs fiscaux à se mettre sous la dent pour meubler leurs oisives journées. La relaxe de cette malheureuse au terme du retentissant procès de Bobigny donna un élan au mouvement de défense du droit à l'avortement, concrétisé en 1975 par la loi Veil.

Un victoire, non seulement pour les femmes, mais aussi, quoique plus occulte, pour les ecclésiastiques français qui engrossent leurs pénitentes de leurs œuvres. En effet, pour eux, le problème se pose en ces termes.

(Une observation liminaire. Pour les missionnaires officiant en Afrique, tout baignait (et baigne toujours) dans les saintes huiles : leurs petits métis pouvaient être allègrement laissés à la charge de leur servante, ou abandonnés à l'orphelinat (catholique, c'est préférable pour leurs petites âmes)).

Mais revenons en France.

Lorsque le récepteur de l'onction pastorale est masculin, tout est en ordre. Par contre, en ce qui concerne les réceptrices, il faut distinguer plusieurs cas de figure.

- Le prêtre prudent qui a recours à deux modes de pénétration inoffensifs sur le plan de la conception est sûr de son coup (qu'il tire).

- Cependant, les choses deviennent plus délicates si le prêtre aspire à la plénitude et opte pour un contact plus classique, surtout que l'application du lubrifiant saint chrême n'a aucune vertu contraceptive (forcément, puisque la contraception est un grave péché) :

            a) si la proie a moins de 10 ans, et prépare sa première communion, là encore, en principe, rien à craindre (c'est bien le diable, ou un miracle, si une grossesse s'ensuit);
            b) mais avec l'âge, les risques augmentent et à partir du moment où la paroissienne fête ses 12 ans, stade de sa profession de foi, tout devient possible.

Il est notoire que les prêtres violeurs et leurs évêques, comptant de nombreuses relations privilégiées dans les milieux interlopes, ont toujours bénéficié de facilités en matière d'avortements clandestins, constituant une clientèle de choix pour les faiseuses d'ange, mais celles-ci rendaient leurs services dans des conditions éprouvantes.

Par conséquent, si les tartuffes (la mortifère Eglise et les politiciens affidés) ont pu publiquement jouer le rôle de défenseur du caractère sacré de la vie en protestant contre l'adoption de la loi Veil à l'époque, pour leur part, les ministres du culte pervers et l'épiscopat ont alors poussé un (discret) soupir de soulagement car cette loi leur épargnait plus facilement le fruit de leurs bas instincts, et ils étaient même dispensés de toute démarche personnelle dans la prise des dispositions médicales nécessaires. En outre, les opérations étaient désormais remboursées par la sécurité sociale, ce qui ne grevait plus la petite caisse de l'évêché.

Tout le monde était gagnant.

Nul doute que, dans de nombreux presbytères de France et de Navarre, on prononce des prières de reconnaissance pour le repos de l'âme de la déicide Sainte-Gisèle.

LP

PS. Information de dernière heure. Pour revenir aux femmes figurant au long martyrologe judiciaire français, presque un demi-siècle après le calvaire vécu par Marie-Claire, on annonce le décès de Jacqueline Sauvage, elle bel et bien condamnée au terme de procédures expertement aiguillées, marquées du sceau de l'entonnoir. Les magistrats impliqués, notamment les juges d'application des peines, collègues de Fabrice Burgaud, sont certainement en rage : ils auraient souhaité que leur victime eût le bon goût de décéder beaucoup plus tôt, alors qu'elle était en prison, ce qui leur eût évité l'humiliation des deux grâces présidentielles.