Le 29 juillet 2020.
Mes rapports avec l'Éternel tout puissant sentirent très
vite le contentieux.
- Gisèle Halimi..
La grande dame du barreau français, juive laïque
franco-tunisienne refusant toute dictature religieuse depuis sa plus tendre
enfance, féministe depuis l'âge de 10 ans, a disparu à l'âge de 92 ans.
Cette pénaliste accomplie, digne consœur de
Felicia Langer et Léa Tsemel, défenseure des droits des prisonniers politiques
torturés par les militaires français et des droits des femmes, a donné le coup
d'envoi qui aboutit à la libération des Françaises sur le plan reproductif.
On se souviendra que, en 1972, elle a défendu
Marie-Claire, une adolescente de 16 ans tombée enceinte suite à un viol et qui s'était
fait avorter, poursuivie par des procureurs qui n'avaient probablement pas assez
de trafiquants de drogue et de fraudeurs fiscaux à se mettre sous la dent pour
meubler leurs oisives journées. La relaxe de cette malheureuse au terme du retentissant
procès de Bobigny donna un élan au mouvement de défense du droit à l'avortement,
concrétisé en 1975 par la loi Veil.
Un victoire, non seulement pour les femmes,
mais aussi, quoique plus occulte, pour les ecclésiastiques français qui
engrossent leurs pénitentes de leurs œuvres. En effet, pour eux, le problème se
pose en ces termes.
(Une observation liminaire. Pour les
missionnaires officiant en Afrique, tout baignait (et baigne toujours) dans les
saintes huiles : leurs petits métis pouvaient être allègrement laissés à la
charge de leur servante, ou abandonnés à l'orphelinat (catholique, c'est
préférable pour leurs petites âmes)).
Mais revenons en France.
Lorsque le récepteur de l'onction pastorale est
masculin, tout est en ordre. Par contre, en ce qui concerne les réceptrices, il
faut distinguer plusieurs cas de figure.
- Le prêtre prudent qui a recours à deux modes
de pénétration inoffensifs sur le plan de la conception est sûr de son coup
(qu'il tire).
- Cependant, les choses deviennent plus
délicates si le prêtre aspire à la plénitude et opte pour un contact plus
classique, surtout que l'application du lubrifiant saint chrême n'a aucune
vertu contraceptive (forcément, puisque la contraception est un grave péché) :
a)
si la proie a moins de 10 ans, et prépare sa première communion, là encore, en
principe, rien à craindre (c'est bien le diable, ou un miracle, si une
grossesse s'ensuit);
b)
mais avec l'âge, les risques augmentent et à partir du moment où la
paroissienne fête ses 12 ans, stade de sa profession de foi, tout devient possible.
Il est notoire que les prêtres violeurs et
leurs évêques, comptant de nombreuses relations privilégiées dans les milieux
interlopes, ont toujours bénéficié de facilités en matière d'avortements
clandestins, constituant une clientèle de choix pour les faiseuses d'ange, mais
celles-ci rendaient leurs services dans des conditions éprouvantes.
Par conséquent, si les tartuffes (la mortifère
Eglise et les politiciens affidés) ont pu publiquement jouer le rôle de défenseur du
caractère sacré de la vie en protestant contre l'adoption de la loi Veil à
l'époque, pour leur part, les ministres du culte pervers et l'épiscopat ont alors
poussé un (discret) soupir de soulagement car cette loi leur épargnait plus
facilement le fruit de leurs bas instincts, et ils étaient même dispensés de
toute démarche personnelle dans la prise des dispositions médicales nécessaires.
En outre, les opérations étaient désormais remboursées par la sécurité sociale,
ce qui ne grevait plus la petite caisse de l'évêché.
Tout le monde était gagnant.
Nul doute que, dans de nombreux presbytères de
France et de Navarre, on prononce des prières de reconnaissance pour le repos
de l'âme de la déicide Sainte-Gisèle.
LP
PS. Information de dernière heure. Pour
revenir aux femmes figurant au long martyrologe judiciaire français, presque
un demi-siècle après le calvaire vécu par Marie-Claire, on annonce le décès de
Jacqueline Sauvage, elle bel et bien condamnée au terme de procédures expertement aiguillées, marquées du sceau de l'entonnoir.
Les magistrats impliqués, notamment les juges d'application des peines,
collègues de Fabrice Burgaud, sont certainement en rage : ils auraient souhaité
que leur victime eût le bon goût de décéder beaucoup plus tôt, alors qu'elle
était en prison, ce qui leur eût évité l'humiliation des deux grâces
présidentielles.
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