Tuesday, October 20, 2020

L'esprit scientifique dans l'administration Trump.

Le 20 octobre 2020.

Science is what we know, and philosophy is what we don't know.

- Bertrand Russell.      

 

People are tired of hearing Fauci and all these idiots.

- Donald Trump.

On connaît les nombreuses et pertinentes observations formulées par le président Trump au cours des derniers mois en ce qui concerne la Covid-19. Mais il se surpasse en invoquant l'autorité du neuro-radiologue dr Scott Atlas, activiste républicain confirmé, pour nier l'utilité des masques et minimiser la gravité de la maladie.

(L'on peut supposer que ce dernier suit l'exemple du pionner des greffes du cœur Christiaan Barnard qui, en 1986, sans être dermatologue, se fit le promoteur de Glycel, une crème anti-âge vantée comme le nouvel élixir de jouvence, rapidement interdite par  les ignares de la Food and Drugs Administration. En l'occurrence, à titre de confirmation, Sa Majesté orange devrait également solliciter les lumières d'un proctologue, et peut-être même d'un chercheur en psychotropes).

Par ailleurs, manifestement, c'est la cohérence scientifique qui a amené Sa Majesté Orange à proposer la juge Amy Coney Barrett pour poser son catholique arrière-train sur le siège de la regrettée Ruth Bader Ginsburg (pour mémoire, membre du peuple déicide) à la Cour suprême américaine.

Il y a quelques jours, au cours des audiences de confirmation au sénat, en réponse aux questions de bon sens de la sénatrice Kamala Harris, elle a admis que la contagiosité de la Covid-19 est un fait évident et aussi que le tabac est cancérigène. (Les guérisons miraculeuses à Lourdes sont tout aussi évidentes, mais la question n'a malheureusement pas été soulevée par Mme Harris). Par contre, en ce qui a trait au réchauffement global, elle a eu cette édifiante réaction, que l'on pourrait qualifier de chimique :

“You have asked me a series of questions that are completely uncontroversial...and then trying to analogize that to elicit an opinion from me that is on a very contentious matter of public debate and I will not do that. I will not express a view on a matter of public policy, especially one that is politically controversial.”

Ainsi que l'a conclu la sénatrice : Thank you Judge Barrett. You’ve made your point clear that you believe it’s a debatable point. Après tout, la réalité de l'holocauste ne fait pas l'unanimité non plus. Prudence, prudence….

Pour la juge Barrett, le réchauffement global, en soi, est matière à controverse, sans pourtant constituer une question scientifique : il s'agit plutôt d'une épineuse question de débat public, dans lequel elle ne saurait s'immiscer… Il n'y a pas que les croyants catholiques qui peuvent se réjouir de compter très bientôt un allié sur la haute juridiction américaine : il y a les investisseurs dans les compagnies pétrolières reconnaissants, qui inondent la juge Barrett de leurs saintes huiles.

Cela dit, il va de soi que, pour cette juriste catho qui a pour mission, mieux, pour profession de foi, d'instaurer le royaume de Dieu sur terre, nulle controverse n'est concevable quant aux récits de miracles relatés cliniquement dans la Bible, lesquels constituent des vérités historiques pures et simples : l'immaculée conception, les résurrections, la multiplication des poissons et des pains, les guérisons d'aveugles et de paralytiques, etc.. et, pendant qu'on y est, également la rotation du soleil autour de la terre, créée il y a moins de 6000 ans, le centre du monde.

Le capitaine Haddock, lui, n'a pu changer de l'eau en vin (cf. "Les sept boules de cristal"), probablement en raison de connaissances chimiques lacunaires, et surtout d'un manque de foi.

LP

 

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