Saturday, March 22, 2014

Le 27 novembre 2013. Charte de la laïcité : le Québec "tout inclus"

"What we learn from history is that people don't learn from history,"
- Warren Buffett

"Comme le chien retourne à ce qu'il a vomi, ainsi l'insensé revient à sa folie."
- Proverbes 26:11


Le 16 novembre 2013, madame Gagnon commence par passer de la pommade sur mesdames Djemila Benhabib et Fatima Houda-Pépin.


(Elle reconnaît au passage que, même si elle n'a pas abouti, l'idée lancée en 2004 de donner compétence aux tribunaux islamiques en matière familiale et même successorale (!) en Ontario constituait "quand même (sic) un projet indéfendable (sic), basé sur une discrimination systémique envers les femmes" (incompréhensible: leur compétence aurait été fondée sur le libre consentement des épouses musulmanes, tout comme pour le port du hijab…)

Mais… son ton se glace lorsqu'elle nous apprend que leur expertise n'est pas "incontournable" sur "l'islam politique tel qu'il peut se manifester à Montréal". Elle susurre que "l'expérience personnelle et les anciens traumatismes ne forment pas une base solide pour la discussion" en matière de liberté religieuse au Québec. Apparemment, ne semblent donc plus avoir voix au chapitre, par exemple, les anciens élèves du collège Notre-Dame oints par les visqueux épanchements des "bons" pères.

S'il est exact que l'islam connaît des variations doctrinales de Montréal à Djakarta, il y a des constantes, en particulier la place de la femme aux yeux de tous les intégristes : avant le chien, mais après le chameau. A l'instar du prince Charles lorsqu'il a épousé Diana, il faut bien à chaque intégriste une pouliche pour la reproduction. Elle doit être soumise et celle qui se montre en public sans le hijab n'est qu'une salope.

Oh, bien sûr, on nous opposera les dénégations horrifiées des charmantes demoiselles à la chevelure invisible, mais au maquillage aguichant (difficile dans ces conditions de ne pas croire, en effet, au comité d'accueil composé de 72 vierges au paradis…), qui déclarent, des plateaux de télévision, le cœur sur la main, que le port du voile n'a rien, mais vraiment, rien de sexiste ou de coercitif. Il faut être d'une crédulité pitoyable pour ne pas comprendre qu'il n'y a là que fourberies dignes de marchands de tapis sentant l'huile, du même tonneau que les discours onctueux des sodomites du… Saint-Siège qui nous assurent que la religion catholique est rationnelle et tolérante, et les divagations des fossiles gaucho-marxoïdes pour lesquels le stalinisme ne fut qu'un regrettable incident de parcours.

En outre, le hijjab et, mieux encore, le tchador, le niqab, la burka (et, chez les juifs hassidiques, les papillotes et le schtreimel) constituent un efficace instrument de contrôle social du groupe; ils servent tout simplement à isoler les porteurs de la société ambiante, et donc à assurer la pérennité de leur "incarcération" dans leur milieu; l'objectif est, précisément, de les empêcher de sortir de leur groupe ethnique d'origine et de se fondre dans la société d'accueil, notamment par les mariages exogamiques.

En clair, les imams intégristes (dont plusieurs reçoivent un financement ayant pour source un certain pétrole, pas forcément bitumineux…) et les rabbins hassidiques (Mordecai Richler ne m'aurait pas contredit…) sont, en substance, des dirigeants de "bantoustans" sud-africains, qui veillent jalousement au maintien de  leurs effectifs et donc à empêcher tout mouvement… d'exode.

Ces emmerdeuses de Djemila et Fatima disposent d'une expertise bel et bien incontournable pour décrypter les discours codés des intégristes à Montréal et dénoncer le statut de "prisonnières" de ces malheureuses voilées, tchadorées, niqabées, et burkées.

Comme, pendant les années 30, les Juifs européens (peu écoutés d'ailleurs puisque… "none is too many") pouvaient dénoncer les nazis, y compris canadiens et américains. Comme les rescapés de la révolution culturelle pouvaient critiquer "le petit livre rouge" brandi par les illuminés canadiens des années 60 et 70. Comme Soljenitsyne.

Ne peuvent en dire autant les sorbonnards et les chroniqueurs calés dans leur fauteuil.  Chaque génération produit des Sartre pour promouvoir, par la bande, le goulag, et des pisseurs d'encre pour se faire rouler dans la farine.

L'appel au "droit des intégristes d'exister" est donc, au minimum, pure inconscience.

Il ne s'agit nullement de "voir une pensée d'État succéder à la religion d'État" : si la Charte est adoptée, chaque fonctionnaire québécois restera libre, après 15h30 et, au plus tard, 17h30, de se précipiter vers la mosquée salafiste, la synagogue hassidique, le temple molochiste, ou l'église de scientologie de son choix. Après 37,5 heures de liberté, les portes de l'obscurantisme resteront grandes ouvertes comme avant.

Dire que la charte n'ajoutera rien "à l'arsenal anti-djihadiste" est enfoncer une porte ouverte: tel n'est évidemment pas l'objectif du texte, lequel consiste, plus modestement, à assurer la neutralité de l'Etat.

Le corps social québécois, depuis 1960, a presque complètement extirpé le cancer janséniste, mais d'autres métastases se manifestent.

"La… responsabilité de l'État (mais pas la seule) est de protéger le mieux possible les victimes potentielles de l'intégrisme". Et pourquoi pas, pendant qu'on y est, les victimes actuelles?

L'imposition, aux fillettes et aux gamins de 10 ans du port, respectivement, du hijab et du turban assorti d'un kirpan, même et surtout à l'école, constitue une forme de maltraitance qui devrait immédiatement appeler l'intervention de la DPJ. Hélas, au Canada, les pouvoirs publics n'ont plus les cojones (ou… beitzim en Yiddisch) de remettre au pas les géniteurs tarés.

A court terme, les non-Musulmans n'ont, en effet, rien à craindre sur le plan du prosélytisme (au contraire: la stratégie intégriste de noyautage des institutions est beaucoup plus subtile…). Par contre, on peut craindre que si l'interdiction généralisée des signes religieux n'est pas adoptée, les premières victimes de discrimination seront (sont?), précisément, les Musulmanes qui osent déambuler nu-tête, les plus nombreuses, et de loin: on commence à signaler à Montréal des actes d'intimidation les visant, parfois sur leur lieu de travail.

Le rapport "défendu" par ce sinistre pantin de Marion Boyd (l'on me pardonnera l'euphémisme) à l'appui des tribunaux islamiques était d'ailleurs intitulé… “Protecting Choice (sic), Promoting Inclusion (sic)”.  Un chef d'œuvre (involontaire) d'humour noir… Nul cri d'horreur de la part d'une certaine intelligentsia, qui se contente aujourd'hui de concéder, du bout des lèvres, que le rejet de ce projet satanique par les autorités ontariennes n'était pas illicite.

Hijab, tchador, niqab, burka et tribunal islamique, même combat.

Qui choisit quoi, et qui exclut qui, madame Gagnon?

LP


PS. On ne saurait trop recommander la lecture de "The Chosen" de Chaim Potok. Un roman magnifique qui a un intérêt documentaire sur l'esprit sectaire du milieu hassidique, mais dont les leçons sont transposables à tous les milieux fanatiques.

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