Saturday, March 22, 2014

Du 28 septembre au 4 octobre: Charte de la laïcité : dialogue avec un grave spécialiste des imaginaires collectifs et des mythes sociaux

- Réponse de Gérard Bouchard à mon premier texte du 24 septembre 2013 sur "Les signes religieux et les fonctionnaires"

Cher Monsieur,

C'est un bon texte (bien que je ne partage pas l'une de vos idées principales). Je regrette que le Devoir l'ait rejeté --probablement à cause de quelques expressions un peu trop musclées. 

Bien cordialement,

Gérard Bouchard
Titulaire de la Chaire de recherche du Canada
sur les imaginaires collectifs et les mythes sociaux

- Message adressé à Daniel Weinstock, de la faculté de droit de l'université McGill, éminent spécialiste devant l'Eternel de l'éthique du nationalisme, des problèmes de justice et de stabilité dans les États multinationaux, des fondements de l'éthique internationale, et de l'accommodation de la diversité culturelle et morale au sein des sociétés démocratiques libérales (et j'en passe).

Monsieur,

Je pense que mes modestes observations vous intéresseront peut-être.

Je constate que, en dépit de vos diplômes et de votre bibliographie ronflants, vous êtes incapable de décrypter le discours public "codé" des intégristes musulmans ciblant les gobeurs. Toutes leurs références onctueuses au caractère "identitaire" et "spirituel" du voile pour les femmes ne sont que balivernes et billevesées.

Comme pour Tertullien, aux yeux des intégristes contemporains, une femme qui se trouve en public sans voile n'est qu'une pute. Ni plus, ni moins. C'est la seule signification de cet accoutrement. Mais personne ne le dira ouvertement!

Pas besoin d'avoir fait un doctorat en études moyen-orientales pour comprendre cette vérité de base!

Veuillez agréer, monsieur, l'expression de ma plus profonde compassion.

LP

- Message adressé à Michel Seymour, professeur de philosophie à l'université de Montréal

Monsieur,

J'ajouterai simplement que jamais je n'ai aussi bien compris les explications de Jean-François Revel dans "Pourquoi des philosophes?". Pourquoi, en effet?

LP

- Le 2 octobre 2013 : réaction outragée du grave spécialiste des imaginaires collectifs et des mythes sociaux:

Cher Monsieur,

Vos propos irrespectueux m'obligent à mettre fin à nos échanges. Désolé.

Gérard Bouchard

- Ma première réponse au grave spécialiste des imaginaires collectifs et des mythes sociaux du 2 octobre 2013:

Je vous comprends mal! Il me semble que mon texte principal était beaucoup plus décapant! Que voulez-vous, Louis-Ferdinand Céline m'a beaucoup influencé, on ne se refait pas... Mes observations additionnelles n'étaient que complémentaires et dans le même esprit. Je vous les ai communiquées pour information.

Le fait demeure que les opposants à la charte sont les véritables ségrégationnistes d'aujourd'hui, même involontaires. L'enfer est vraiment pavé de bonnes intentions.

Je retiens en tout cas que citer l'ouvrage de Jean-François Revel est une forme d'irrespect! Paix à son âme, même s'il était athée...
- Ma réponse complémentaire au grave spécialiste des imaginaires collectifs et des mythes sociaux du 4 octobre 2013:

Monsieur Bouchard,

Je vous dois mes plus plates excuses.

Je m'explique. Contre toutes mes attentes, vous m'avez très rapidement transmis votre réaction à mon petit pamphlet célinien (oserais-je dire rabelaisien?) dénonçant l'imaginaire collectif de tous les intégristes et de leurs crédules suppôts, et je fus fort impressionné par l'élégance de votre commentaire préliminaire, tout à l'honneur d'un sociologue originaire, précisément, du Québec septentrional.

D'où ma profonde surprise résultant de votre dernière communication, pour les raisons déjà exposées ci-dessous. Où diable errai-je? Après réflexion, la lumière a jailli. L'explication crevait les yeux.

Exposer au ridicule les grenouilles de bénitier, les ploucs hérouvilliens, les trisomiques saguenéens, et les rednecks du Kentucky, voilà qui est, pour vous, de bonne guerre. C'est une chose (amusante et licite).

Par contre, soulever quelque doute que ce soit sur l'intellect d'éminentes sommités ("talking heads") universitaires, c'en est une autre. C'est '"irrespectueux".  

Pis. Un abominable sacrilège.

Où avais-je la tête? C'est vrai, il y a quand même des limites à l'insolence. Mea maxima culpa.

Maintenant, je comprends beaucoup mieux pourquoi, en France, constitue une infraction le fait de jeter le discrédit sur une décision de justice, et pourquoi Maïmonide enseigne que le manque de respect dû à un rabbin est passible de la peine de mort.

Permettez-moi, cependant, de faire appel à votre indulgence, même si j'en suis probablement indigne : je pense avoir droit aux circonstances atténuantes.

Je l'avoue, à ma grande honte: outre Céline, j'ai beaucoup lu Jean-François Revel. Notamment sa critique mordante de l'enseignement philosophique français dans "Pourquoi des philosophes?" et de l'enseignement supérieur français en général dans ses mémoires et ses chroniques. Et je me suis laissé égarer par une impardonnable outrecuidance.

Les mauvaises lectures peuvent avoir une influence pernicieuse sur les esprits vulnérables, surtout à notre époque où il n'y a plus rien de sacré; on se croit tout permis. Depuis que Rabelais s'est moqué des sorbonicoles, rien ne va plus. Le temps est-il venu de créer un Index Librorum Prohibitorum pour protéger l'université canadienne?

Très humblement vôtre,

LP

PS. Mes meilleurs voeux de succès dans vos recherches sur les imaginaires collectifs et les mythes sociaux. Vous avez du pain sur la planche.

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