Tuesday, March 25, 2014

Le 25 mars 2014. Les affinités électives du Dr Couillard de l'Espinay



« Ne faites pas rire au point de prêter à rire ».
- Héraclite d'Ephèse


Au cours du débat des chefs du 20 mars dernier et de son entrevue du dimanche 23 mars à l'émission "Les coulisses du pouvoir", le Dr Couillard de l'Espinay s'est à nouveau exprimé sur la question de la laïcité au Québec.

Non seulement le port du hijab ne le dérange pas (mais alors quel problème pose la burka?), en outre, ce morceau de tissu ne dérangerait presque personne puisque nulle plainte n'a été relevée, notamment dans les hôpitaux et les universités. La réponse à ce poncif simpliste (digne du "Checkers' speech" de Richard Nixon en 1952...) est pourtant évidente: quel patient, quel étudiant isolé trouvera le temps et l'énergie pour se lancer dans une pénible… croisade? Quel étudiant va mettre en péril sa note en affrontant une enseignante hijabée? Et ce n'est pas à l'urgence de l'hôpital qu'un patient est susceptible de se poser de nombreuses questions philosophiques sur la neutralité de l'Etat. Dans tous les cas, le citoyen est, concrètement, captif. Est un pur sophisme l'assimilation d'une résignation silencieuse et impuissante à l'approbation.

Par ailleurs, le Dr Couillard de l'Espinay reprend régulièrement le distinguo -hasardeux- entre le fonctionnaire en position d'autorité et les autres, fruit des profondes cogitations des professeurs Bouchard et Taylor.

(Au passage, il faut être d'une ignorance crasse pour ne pas se rendre compte que tout employé de l'Etat dispose d'un pouvoir coercitif sur les administrés, dont seule l'intensité est susceptible de varier; par exemple, même le fonctionnaire municipal auquel l'on demande un permis de rénovation est bel et bien en position d'autorité.)

Elément plus troublant, au cours du débat, le chef du parti libéral a grossièrement esquivé une question directe concernant le cas hypothétique de la policière hijabée, alors que l'on se serait attendu à un refus ferme de cette possibilité. Avons-nous donc assisté à un revirement?

Il est permis de penser que le parcours professionnel du Dr Couillard de l'Espinay jette un trait de lumière sur ce flou.

En pratique privée, il n'a pas suivi les traces du Dr Schweitzer.

C'était son droit.

Il n'a pas assumé la direction de la léproserie de Lambarene, mais a plutôt pris la route du Moyen-Orient, où il n'a pas non plus consacré ses efforts aux camps de réfugiés kurdes ou palestiniens; il a plutôt opté pour des fonctions plus prometteuses sur le plan matériel en Arabie Saoudite, un pays qui n'est pas particulièrement renommé pour le nombre de ses synagogues ni la rigueur de son système judiciaire pénal. Enfin, les Saoudiennes n'ont pas la réputation d'amazones.

D'aucuns se sont interrogés, notamment, sur ses accointances avec la famille royale, mais le Dr Couillard de l'Espinay a réponse à tout: « C'est un contexte culturel différent du nôtre. Est-ce que la meilleure approche est le retrait ou le contact [sic] et le partage [sic] des connaissances? ». On peut tout de même douter que le Dr Couillard de l'Espinay, à titre de roumi de Cour, ait longuement sermonné le prince dont il était le conseiller sur les droits de l'homme, et encore moins de la femme. En l'occurrence, le "partage" fut largement d'ordre financier et administratif (M. Legault est donc totalement injuste lorsqu'il traite le chef du parti libéral de simple "médecin"…).

Voilà qui peut expliquer sa réaction indignée au cours du débat au sujet de la rémunération des médecins québécois, qui seraient des "boucs émissaires"! On comprend sa touchante compassion pour ses malheureux collègues qui n'ont pas tous eu la chance de se faire un bas de laine au soleil du désert.

Soyons justes. En ce qui concerne les groupes de pression, il n'y a pas que l'ordre des médecins qui a droit à la sollicitude du chef du parti libéral.

Il persiste, sans rire, à qualifier les commissions scolaires (qui comptent 4000 membres…) d'institutions "démocratiques", en dépit d'un taux de participation aux élections de 7% …

Sinon, doit-on se réjouir du solide terrain d'entente (au moins un) qui unit le Dr Couillard de l'Espinay et madame Marois au sujet du projet de cimenterie de Port-Daniel? Une belle ânerie sur le plan économique (un autre Gaspésia en perspective?) et une hérésie écologique. Si les usines n'ont pas encore commencé à cracher leurs gaz à effet de serre, les relents de duplessisme empestent d'ores et déjà l'atmosphère, vu que ce projet fut présenté par madame Marois comme une récompense du choix électoral de la population en 2012.

Le Dr Couillard de l'Espinay sait, en effet, s'occuper de ses vraies affaires (tout comme le Dr Barrette). En matière de démocratie et de féminisme, il y a des accommodements fort raisonnables lorsque le chèque de paye -surtout non imposable- est juteux.

L'ex-(?)larbin du grand vizir Iznogoud a la reconnaissance du ventre, même ici au Québec : vu ses "liaisons dangereuses", son rejet de la charte de la laïcité, sa bénédiction à la geôle hijabesque, sans oublier la fatwah dont fut victime Fatima Houda-Pépin, prennent tout leur sens.

Mektoub.

LP

PS. Détail piquant au sujet des signes religieux : le Dr Couillard de l'Espinay ne voudrait pas d'une province où Mère Teresa ne pourrait œuvrer. Voilà qui laisse songeur. Les bonnes œuvres de celle-ci n'étaient, en substance, que le produit d'une (autre) propagande mythologique émanant du Vatican. Anjezë Gonxhe Bojaxhiu était une ordure qui entretenait un... "contact" assidu avec les dictateurs.


Saturday, March 22, 2014

12 mars 2014. Le Dr Khadir compare Pierre-Karl Péladeau à l'ayatollah Khomeni!

L'ex-cochef, pardon, l'ex-"coporte-parole" de Québec solidaire, une secte, pardon, un parti, aux racines maoïstes, qui se fait allègrement noyauter par des intégristes (politics makes strange bedfellows…), opère une analogie fort hasardeuse entre l'ayatollah et PKP, alors que ce dernier ne promet ni révolution culturelle, ni même 72 vierges. Il ne semble pas non plus prôner l'abaissement de l'âge de nubilité des filles à 9 ans.


LP

Le 11 mars 2014. Le Dr Couillard et le Dr Bolduc promettent 2000 infirmières cliniciennes!!!

Sans rire.

Ce projet n'a rien d'innovateur: il date depuis au moins 2010, mais il s'est soldé en substance par un cuisant échec lorsque le Dr Bolduc était ministre de la santé car il s'est heurté au méthodique travail de sape de l'ordre des médecins du Québec.

En Ontario, face à la vile obstruction des médecins défendant leur monopole bec et ongles, le gouvernement les a remis au pas par la voie législative; rien de plus facile quand les autorités politiques ne se comportent pas en pantins désarticulés : une simple question de cojones.

Interrogé naguère en entrevue télévisée au sujet du succès ontarien en la matière, Le Dr Bolduc répondait, d'un ton mi-veule, mi-geignard de docile petit garçon, vouloir éviter l'affrontement… Chose certaine, il devrait consulter un confrère rhumatologue car sa colonne vertébrale est en piteux état. Et l'on ne saurait exclure la nécessité de l'intervention d'un urologue.

A ce jour, nul doute que la mirobolante promesse du Dr Couillard et du Dr Bolduc vaut son pesant de caramels mous; cependant, il faudrait surtout qu'ils s'engageassent à utiliser la manière forte contre leurs confrères. L'électeur québécois est-il censé croire que c'est le candidat-vedette, le très virulent ex-président de la Fédération des médecins spécialistes du Québec, certes un spécialiste de convictions, qui se métamorphosera en Eliot Ness du monde médical?

LP

Le 10 mars 2014. Mme Marois admet qu'il faut "désalourdir" la bureaucratie.

Elle devrait peut-être commencer par... "alléger" son vocabulaire...

LP

Le 20 février 2014. L'allocution prononcée par le Dr Amir Khadir devant les intégristes de l'association Bridges

« Comme tous les députés, je reçois des invitations de la part de toutes les communautés et quand je participe à ces événements, je ne suis pas en position d'imposer mes vues sur les façons de procéder », a-t-il déclaré.
« Il faut ouvrir le dialogue afin de faire évoluer les mentalités dans les communautés religieuses. En les ignorant, en fermant le dialogue, c'est là qu'on les pousse à l'intégrisme », a-t-il ajouté.


On peut alors supposer que le Dr Khadir aurait accepté de participer à une manifestation de suprémacistes blancs, excluant les nègres, sous prétexte d'ouvrir le dialogue au sujet du racisme???

Je vous pose la question, Dr Khadir: avez-vous au moins profité de l'occasion pour dénoncer la ségrégation hommes-femmes et le caractère abject du hijab au cours de votre allocution?

Probablement pas.

Bah, ne vous arrêtez pas en si bon chemin, Dr Khadir. Pour séduire cet électorat d'arriérés, vous pourrez, en outre, complimenter les géniteurs (pas besoin de s'adresser aux génitrices) des petites filles de 8 ans qui ont "librement" choisi de prêter serment en faveur du port du hijab.

De qui vous moquez-vous, Dr Khadir?

LP

Le 17 février 2014. Charte de la laïcité : une (autre) Eglise génocidaire s'emmêle.

Message adressé au rév. Jim Slack
du "Montreal Lutheran Council".

Dear Sir,

This is in response to your letter published in the Gazette on February 10, 2014.
I trust that my comments sent to Rev. Glenn Smith will be of equal relevance to you.

I noticed that the decision of The Montreal Lutheran Council followed "prayer and study".  2000 years of Christian crimes seem to show that neither prayer nor study are necessarily conducive to socially acceptable results, for instance in Germany during the 1930's. 
Your own letter is dripping syrup: the followers of all Christian churches, and especially of the Church founded by a rabid Kike-hater such as Brother Martin, have a lot of gall to invoke, nowadays, often with a mawkish tone, ideas of (religious) tolerance. His distinguished opus Von den Juden und ihren Lügen is quite instructive, if not entirely edifying.

(I seem to remember that he was not excessively fond of "Turks" either).
May I also mention the active participation of your Church in the Herero genocide perpetrated in Namibia from 1904 to 1908 (a superbly useful rehearsal for the larger-scale "purification" operations undertaken as of 1933)? Believe it or not, it would appear that a number of Namibian survivors had second thoughts about the message of Christian love. 

At least, Luther was a jovial entertainer when he hosted banquets. (cf. his "Tischreden").

Agnostically yours,

LP


PS. As for prayer, in your case, just praying for forgiveness will keep your hands full. As for study, if you have a modicum of decency left, consider the dissolution of your church.

Le 7 février 2014. Charte de la laïcité : Âmes et corps à vendre dans le tiers-monde; prix modérés.

Message adressé au révérend Glenn Smith, sommité intellectuelle couronnée par les universités privées d'Haïti et Executive Director, Christian Action of Montreal.

"The Haitians "were under the heel of the French…And they got together and swore a pact to the devil. They said, 'We will serve you if you will get us free from the French.' True story. And so, the devil said, 'OK, it's a deal.'"

- Pat Robertson

Dear Sir,

 This is in response to your 3 questions published On February 3rd, 2014 in the Gazette.


First, Bill 60 is simply a reflection of the principle of separation of church and state. Nothing more, nothing less. There is not an ounce of secular fundamentalism in that statute.

Second, as to the complete legality of Bill 60, I refer you to this article:


as well as to the doctrine of the European Court of Human rights.

Finally, the truth is that Bill 60 is not selective at all, but aims at all religious symbols. And please note that robes worn by Muslim men have no religious connotation at all! Worse, you dare state that "The underlying assumption of Bill 60 appears to us to be that religion poisons everything." Your intellectual dishonesty is typical of religious activists who have the gall to pose as victims. The goal is simply to keep state institutions immune to religious doctrine. Nothing more, nothing less.

Mind you, the historical reality is that (radical) Christianity and Islam do poison everything. The former stands for 2000 years of fairy tales, oppression of women, and slavery, etc. The New Testament is pure antisemitic propaganda (John's gospel being the most vicious); "Mein Kampf" was just a modernized version, without the miracles, that did promise, however, a purified world...

There is one sacred value, Rev. Smith: freedom of speech and of religion.

Hence, you, and your gullible disciples, have every right "to live out your faith in Jesus Christ". I have not the arrogance of hoping to cure mankind from de- (and il-)lusions. Yet, being an incurable humanist, it always breaks my heart when I see a cross worn by a well meaning black dude (or, for that matter, a sista'), but, to be fair, in third-world countries, souls -and black meat- can be bought very cheaply, for instance on the Haitian market; an exquisite form of blaxploitation. If the spectacle of a woman (or a fortiori a little girl) walled in her veil is equally obscene, at least, you do not see too many Jews sporting a swastika.

Reverend Smith, remember that Auschwitz did not occur in a vacuum: for Christianity, it was a beautiful dream come true, rooted in 2 millennia of "Judenhass", the genesis of which was the hate speech of four pamphleteers, developed in the maleficent injunctions of a demented and misogynistic tentmaker, still loathed by urologists (for obvious reasons).

May they burn in hell.


LP

Le 31 janvier 2014. Charte de la laïcité : tragicomédie aux universités Concordia et McGill

"Arabia's heathen females will be your judges, who cover not only the head, but the face also, so entirely, that they are content, with one eye free, to enjoy rather half the light than to prostitute the entire face."
 - Tertullian

"We thank God that our enemies are idiots." - Mahmoud Ahmadinejad

"Le problème de notre temps, c'est que le futur n'est plus ce qu'il a été."- Paul Valéry

In view of these photos in the Gazette,


the pitiable political theatre played before a captive audience, should please the ghosts of Leni Riefenstahl and Martin Heidegger.

It would be laughable if it did not have one regrettable effect: paranoid students (and, indeed, teachers) who might be considering to express approval of the planned Charter of values might imagine (perish the thought!) that those academics are conveying a sinister message on behalf of their respective administrations and infer a threat of reprisals.

Every one knows that a university is run by saints, like a church; only proven heretics who challenge dogma expose themselves to excommunication. Hence the deserved punishment of students who dared fight in the Deep South for civil rights in the 50's and 60's and who were targeted under the disciplinary codes of their institutions.

On the other hand, as for Rabbi Grusshcow and Prof. Brodeur, who think that the veil is not always a sign of female oppression, they might want to read this:


No doubt that the two female disciples of Brigham "Family guy" Young invited by Rev. Rollert will contribute to a rational and pro-feminist conversation!


LP

Le 22 janvier 2014. Mgr. Gérald Cyprien Lacroix, devient cardinal!

« Le Pontife Romain peut et doit se réconcilier et transiger avec le progrès, le libéralisme et la civilisation moderne »

- Proposition condamnée par Pie IX dans le "Syllabus Errorum"

 « Des dieux, je ne puis savoir ni s’ils sont ni s’ils ne sont pas, car bien des obstacles nous empêchent de le savoir, entre autres l’obscurité de la chose et la brièveté de la vie humaine. »

- Protagoras

 « Serpents, race de vipères, comment éviterez-vous le châtiment de la géhenne? »

- Matthieu 23:33

Mgr. Gérald Cyprien Lacroix,
Archevêque de Québec,

Excellence,

Je tiens à vous féliciter de votre élévation prochaine à la pourpre cardinalice. Quel honneur, en effet, pour le Canada entier.

J'ose croire que ma correspondance ci-dessous et les textes pertinents en pièces jointes vous éclaireront sur ma philosophie personnelle, notamment en matière religieuse. Chose certaine, la qualité de la contribution de l'Eglise au progrès social, et notamment à la cause féministe au cours des 2000 dernières années n'est plus à démontrer.

Puis-je attirer votre attention sur un document, hélas tombé dans l'oubli, qu'il serait judicieux de disséminer? Il est toujours d'actualité, puisque la parole divine est immuable, et, vu qu'il systématise et codifie parfaitement la doctrine catholique, il sera édifiant pour les siècles des siècles. Il s'agit, bien sûr du "Catalogue des Erreurs Modernes" (Syllabus) de Pie IX.


Quand vous serez au Vatican le mois prochain afin de recevoir l'anneau cardinalice, il serait sage de profiter de l'occasion pour faire part de ma modeste suggestion à votre prédécesseur, Mgr. Ouellet (le protecteur attitré des fillettes brésiliennes), et au Saint-Père.

Incidemment, vous relèverez que Mgr. Fournier, archevêque de rimouski m'avait d'abord, fort aimablement, proposé un dialogue, mais il s'est ravisé. Peut-être serez-vous plus disposé à un échange de vues, notamment sur le dernier miracle de naissance virginale recensé?


Votre dévoué,


LP

Le 12 décembre 2013. L'héritage bigarré de Saint-Nelson Mandela

Madiba nous a quittés. Oui, Mandela était un héros. Santo subito.

On peut penser qu'il est maintenant de mauvais goût d'apporter un bémol aux louanges dithyrambiques encensant le martyr qui a sacrifié 27 ans de sa vie pour la cause, dont la volonté de réconciliation est d'autant plus admirable qu'il fut condamné à l'issue d'un procès tronqué, mené par l'hystérique procureur Percy Yutar, le "youpin de service" à qui le pouvoir boer aimait à confier, dans le temps, les causes médiatiques (qui ajoutera en 1975 l'écrivain Breyten Breytenbach à son tableau de chasse). Cependant, au risque de jouer les "trouble-deuil", une remise à l'heure de quelques pendules s'impose.

D'abord, il faut dissiper le mythe voulant que la minorité blanche devait son haut niveau de vie à l'apartheid. En substance, il s'agissait d'un système protectionniste qui profitait essentiellement aux Blancs peu, ou pas qualifiés, lesquels jouissaient de préférences en matière d'emploi, notamment dans la fonction publique. Les grandes entreprises s'opposaient au carcan de la ségrégation, laquelle nuit, à long terme, à ceux qu'elle est censée protéger (tout comme d'ailleurs le protectionnisme au sens classique du terme, dans le commerce international). La discrimination se traduit par la diminution du revenu global (Cf. Gary S. Becker, The Economics of Discrimination.) Les racistes sont aussi victimes de leur propre mythologie… 

De surcroît, on "oublie" trop souvent que la population noire connaissait le plus haut niveau de vie de toute l'Afrique noire. Sans oublier que le système judiciaire sud-africain était un peu plus respectable que celui, par exemple, de l'Union soviétique, la Chine communiste, l'Ouganda (où les opposants à Idi Amin Dada étaient, à l'occasion, servis en guise de hors d'œuvre aux crocodiles).

Mais oui, l'apartheid était une ânerie qui devait être combattue, non seulement en raison des cruelles inégalités économiques : l'Afrique du Sud était devenue un état policier (encore plus kafkaïen pour les Noirs), censurant notamment les arts (comment pardonner l'interdiction en 1980 de "The Wall" de Pink Floyd?..).
Et Nelson Mandela a opté pour la lutte armée (d'accord, d'accord, évitons le mot "terrorisme"). Fut-ce le bon choix stratégique? Qu'enseigne l'histoire?

Aux Etats-Unis, en 1955, la ségrégation des autobus à Montgomery (Alabama) fut combattue par un boycott; pas de bombes : des services de transport alternatifs. En 1970, une grève postale nationale donna du fil à retordre au président Nixon. Ici, au Québec, en 1947, un riche entrepreneur versait systématiquement les cautions des témoins de Jéhovah arrêtés par les forces de police; la congestion judiciaire qui en résulta déclencha la rage des autorités provinciales. En 1962, lorsque le gouvernement québécois se heurta à la cabale des banques (anglophones) concernant le financement de la nationalisation de l'électricité, il s'adressa avec succès à Wall Street. (Voilà qui aurait dû faire réfléchir les crétins du FLQ).

Qui dit mieux? Pendant la seconde guerre mondiale, par l'obstruction bureaucratique, les fonctionnaires italiens ont sauvé plus de Juifs que toutes les actions héroïques des résistants hollandais.

Que dire de l'efficacité des sanctions économiques, dont le Canada est si fier?
Foin d'un autre mythe. Elles n'ont nullement touché, en elles-mêmes, le niveau de vie des Blancs. Ce fut essentiellement la population noire qui en fit les frais. Par l'appauvrissement des Noirs, elles ont stimulé le cycle de la violence et de la répression. Elles ont abouti dans la mesure où les Noirs furent réduits à l'état de chair à canon.

Quant aux romantiques révolutionnaires de salon poussant d'assourdissants hurlements d'indignation, il suffit de les référer à Helen Suzman, une courageuse députée juive honnie par le caucus parlementaire nationaliste (calvinisme oblige…), qui assura un soutien politique indéfectible à Mandela, économiste de formation, farouchement opposée à l'apartheid… et aux sanctions (In No Uncertain Terms: A South African Memoir).

Au lieu de financer les activités violentes, il eût été plus judicieux de subventionner, de manière constructive, la guérilla… judiciaire et l'offensive… économique, à savoir soutenir la création d'entreprises noires. Le plaideur et le gestionnaire tirent de leur activité des dividendes nettement plus intéressants que le plastiqueur. Vive la concurrence! Comble de l'ironie, seuls les titulaires des pièces d'identité indiquant "Bantou" auraient été éligibles aux subsides… Mais, une telle approche, plus rentable et moins douloureuse, n'aurait pas servi les intérêts des commanditaires communistes…

Saluons le héros disparu, mais… qui n'avait pas compris, contrairement à Martin Luther King et à Gandhi, que l'acupuncture est souvent préférable à la chirurgie lourde, laquelle laisse souvent de douloureuses séquelles…

Son héritage? Une nation arc-en-ciel, mais une administration publique et une classe politique corrompues jusqu'à l'os. Last but not least, un président polygame et ignare, arrivé au pouvoir par une révolte de palais, qui soutient le sanguinaire petit camarade Robert Mugabe, à la moustache hitlérienne, et qui a exterminé plus de Cafres que tous les chefs d'Etat rhodésiens et sud-africains réunis.

Parlant de "barbarie", à quand les lacrymales dénonciations de la tragédie zimbabwéenne?

LP


PS. Pour la petite histoire : un professeur de droit raciste qui enseigna à Mandela fut accueilli par la suite, à bras ouverts par l'université McGill, où il termina sa carrière. Le monde est petit : les liens entre Mandela et le Canada sont vraiment spéciaux...

Le 3 décembre 2013. Charte de la laïcité : bouffoneries politiques à l'université Concordia.

Message adressé au prof. Nora Jaffary du département d'histoire de l'université Concordia
Dear Prof. Jaffary,

This is my response to your "statement" published in today's Gazette.


You write: "Some students seem surprised. I’m not sure if they think this is what a professor should be doing, or if they believe that it is an inappropriate action for a non-Muslim. I suspect they are, understandably, more wary than my colleagues of entering into a political discussion with me about a matter that is not strictly academic.".

My own suspicion is that you are not likely to have any honest sign of disapproval from your students. After all, they are under duress: you grade them... University instructors have more coercive power than judges, police officers and jail guards: an academic record is for ever.

For my part, I am saddened to see a woman actively contributing to the oppression of other women. And, to top it all, you are a teacher of history... Jesus H. Christ...

Obviously, you are not a specialist of Middle Eastern history.

Compassionately yours,

LP

Le 27 novembre 2013. Charte de la laïcité : le Québec "tout inclus"

"What we learn from history is that people don't learn from history,"
- Warren Buffett

"Comme le chien retourne à ce qu'il a vomi, ainsi l'insensé revient à sa folie."
- Proverbes 26:11


Le 16 novembre 2013, madame Gagnon commence par passer de la pommade sur mesdames Djemila Benhabib et Fatima Houda-Pépin.


(Elle reconnaît au passage que, même si elle n'a pas abouti, l'idée lancée en 2004 de donner compétence aux tribunaux islamiques en matière familiale et même successorale (!) en Ontario constituait "quand même (sic) un projet indéfendable (sic), basé sur une discrimination systémique envers les femmes" (incompréhensible: leur compétence aurait été fondée sur le libre consentement des épouses musulmanes, tout comme pour le port du hijab…)

Mais… son ton se glace lorsqu'elle nous apprend que leur expertise n'est pas "incontournable" sur "l'islam politique tel qu'il peut se manifester à Montréal". Elle susurre que "l'expérience personnelle et les anciens traumatismes ne forment pas une base solide pour la discussion" en matière de liberté religieuse au Québec. Apparemment, ne semblent donc plus avoir voix au chapitre, par exemple, les anciens élèves du collège Notre-Dame oints par les visqueux épanchements des "bons" pères.

S'il est exact que l'islam connaît des variations doctrinales de Montréal à Djakarta, il y a des constantes, en particulier la place de la femme aux yeux de tous les intégristes : avant le chien, mais après le chameau. A l'instar du prince Charles lorsqu'il a épousé Diana, il faut bien à chaque intégriste une pouliche pour la reproduction. Elle doit être soumise et celle qui se montre en public sans le hijab n'est qu'une salope.

Oh, bien sûr, on nous opposera les dénégations horrifiées des charmantes demoiselles à la chevelure invisible, mais au maquillage aguichant (difficile dans ces conditions de ne pas croire, en effet, au comité d'accueil composé de 72 vierges au paradis…), qui déclarent, des plateaux de télévision, le cœur sur la main, que le port du voile n'a rien, mais vraiment, rien de sexiste ou de coercitif. Il faut être d'une crédulité pitoyable pour ne pas comprendre qu'il n'y a là que fourberies dignes de marchands de tapis sentant l'huile, du même tonneau que les discours onctueux des sodomites du… Saint-Siège qui nous assurent que la religion catholique est rationnelle et tolérante, et les divagations des fossiles gaucho-marxoïdes pour lesquels le stalinisme ne fut qu'un regrettable incident de parcours.

En outre, le hijjab et, mieux encore, le tchador, le niqab, la burka (et, chez les juifs hassidiques, les papillotes et le schtreimel) constituent un efficace instrument de contrôle social du groupe; ils servent tout simplement à isoler les porteurs de la société ambiante, et donc à assurer la pérennité de leur "incarcération" dans leur milieu; l'objectif est, précisément, de les empêcher de sortir de leur groupe ethnique d'origine et de se fondre dans la société d'accueil, notamment par les mariages exogamiques.

En clair, les imams intégristes (dont plusieurs reçoivent un financement ayant pour source un certain pétrole, pas forcément bitumineux…) et les rabbins hassidiques (Mordecai Richler ne m'aurait pas contredit…) sont, en substance, des dirigeants de "bantoustans" sud-africains, qui veillent jalousement au maintien de  leurs effectifs et donc à empêcher tout mouvement… d'exode.

Ces emmerdeuses de Djemila et Fatima disposent d'une expertise bel et bien incontournable pour décrypter les discours codés des intégristes à Montréal et dénoncer le statut de "prisonnières" de ces malheureuses voilées, tchadorées, niqabées, et burkées.

Comme, pendant les années 30, les Juifs européens (peu écoutés d'ailleurs puisque… "none is too many") pouvaient dénoncer les nazis, y compris canadiens et américains. Comme les rescapés de la révolution culturelle pouvaient critiquer "le petit livre rouge" brandi par les illuminés canadiens des années 60 et 70. Comme Soljenitsyne.

Ne peuvent en dire autant les sorbonnards et les chroniqueurs calés dans leur fauteuil.  Chaque génération produit des Sartre pour promouvoir, par la bande, le goulag, et des pisseurs d'encre pour se faire rouler dans la farine.

L'appel au "droit des intégristes d'exister" est donc, au minimum, pure inconscience.

Il ne s'agit nullement de "voir une pensée d'État succéder à la religion d'État" : si la Charte est adoptée, chaque fonctionnaire québécois restera libre, après 15h30 et, au plus tard, 17h30, de se précipiter vers la mosquée salafiste, la synagogue hassidique, le temple molochiste, ou l'église de scientologie de son choix. Après 37,5 heures de liberté, les portes de l'obscurantisme resteront grandes ouvertes comme avant.

Dire que la charte n'ajoutera rien "à l'arsenal anti-djihadiste" est enfoncer une porte ouverte: tel n'est évidemment pas l'objectif du texte, lequel consiste, plus modestement, à assurer la neutralité de l'Etat.

Le corps social québécois, depuis 1960, a presque complètement extirpé le cancer janséniste, mais d'autres métastases se manifestent.

"La… responsabilité de l'État (mais pas la seule) est de protéger le mieux possible les victimes potentielles de l'intégrisme". Et pourquoi pas, pendant qu'on y est, les victimes actuelles?

L'imposition, aux fillettes et aux gamins de 10 ans du port, respectivement, du hijab et du turban assorti d'un kirpan, même et surtout à l'école, constitue une forme de maltraitance qui devrait immédiatement appeler l'intervention de la DPJ. Hélas, au Canada, les pouvoirs publics n'ont plus les cojones (ou… beitzim en Yiddisch) de remettre au pas les géniteurs tarés.

A court terme, les non-Musulmans n'ont, en effet, rien à craindre sur le plan du prosélytisme (au contraire: la stratégie intégriste de noyautage des institutions est beaucoup plus subtile…). Par contre, on peut craindre que si l'interdiction généralisée des signes religieux n'est pas adoptée, les premières victimes de discrimination seront (sont?), précisément, les Musulmanes qui osent déambuler nu-tête, les plus nombreuses, et de loin: on commence à signaler à Montréal des actes d'intimidation les visant, parfois sur leur lieu de travail.

Le rapport "défendu" par ce sinistre pantin de Marion Boyd (l'on me pardonnera l'euphémisme) à l'appui des tribunaux islamiques était d'ailleurs intitulé… “Protecting Choice (sic), Promoting Inclusion (sic)”.  Un chef d'œuvre (involontaire) d'humour noir… Nul cri d'horreur de la part d'une certaine intelligentsia, qui se contente aujourd'hui de concéder, du bout des lèvres, que le rejet de ce projet satanique par les autorités ontariennes n'était pas illicite.

Hijab, tchador, niqab, burka et tribunal islamique, même combat.

Qui choisit quoi, et qui exclut qui, madame Gagnon?

LP


PS. On ne saurait trop recommander la lecture de "The Chosen" de Chaim Potok. Un roman magnifique qui a un intérêt documentaire sur l'esprit sectaire du milieu hassidique, mais dont les leçons sont transposables à tous les milieux fanatiques.

Le 11 novembre 2013. Charte de la laïcité : l'ignorance crasse de CTV News en matière de rédaction législative.

Message adressé à Linda Laflamme,
présentatrice du journal télévisé de CTV.

Dear Ms. Laflamme,

I am a religious follower of the CTV newscast.

However, I was somewhat disappointed by your ill-advised attempt to ridicule the draft Charter of Values tabled last Thursday in the National Assembly of Quebec. The report correctly stated that the title of the bill was quite long and you added, by way of conclusion, with a hint of contempt : "Those lawyers [read: French lawyers] must be paid by the line".

In response, please be advised that long(ish) titles are far from unusual in legislation. Allow me to draw your kind attention to this excerpt from "House of Commons Procedure and Practice", Second Edition, 2009:

The title is an essential element of a bill. A bill may have two titles: a full or long title and an abbreviated or short title.[110] The long title appears both on the bill’s cover page, under the number assigned to the bill, and at the top of the first page of the document. It sets out the purpose of the bill, in general terms, and must accurately reflect its content. The short title is used mainly for purposes of citation, and does not necessarily cover all aspects of the bill.[111] The first clause of the bill normally sets out the short title (except in the case of bills amending other Acts, which do not have a short title).
[110] For example, Bill C‑15 (2007) gives the long title as follows: An Act respecting the exploitation of the Donkin coal block and employment in or in connection with the operation of a mine that is wholly or partly at the Donkin coal block, and to make a consequential amendment to the Canada‑Nova Scotia Offshore Petroleum Resources Accord Implementation Act. The short title reads: Donkin Coal Block Development Opportunity Act.


In addition, note that, in the old days, in England, private instruments (wills and contracts) were drafted by lawyers who were, indeed, paid by the line, and hence developed an excessively verbose style; unfortunately, legislative drafting was contaminated by the same technique, which plagues common law jurisdictions to this very day: even the substantive clauses of statutes are generally considerably more prolix, less elegant, and, yes, less readable than those of statutes in force in civil law jurisdiction.

(In that regard, I refer you to this classic treatise, authored by Louis-Phillippe Pigeon, a former justice of the Supreme Court of Canada: "Rédaction et interprétation des lois, Gouvernement du Québec, Ministère des communications, ©1986; of course you might prefer the English-language translation: "Drafting and interpreting legislation", Toronto : Carswell, 1988.)

Next time you want to regale your redneck viewers with a thinly-"veiled" anti-Quebec witticism, Ms. Laflamme, at the very least, do your homework and consult a legal correspondent on your staff. If you ask Lloyd Robertson about my suggestion, I am confident that he will approve.

He has class.

Yours truly,

Lupus Protospatharius


PS. I will remain a faithful viewer of CTV News: I just love Robert Fife's coverage of the Senate scandal.

Le 25 octobre 2014. Le droit et la religion: orthopraxie et orthodoxie.

Message adressé au Prof. Margaret Somerville,
de la faculté de droit de l'université McGill

"Concerning the gods, I have no means of knowing whether they exist or not or of what sort they may be, because of the obscurity of the subject, and the brevity of human life."
- Protagoras
 "After Jesus Christ we have no need of speculation, after the Gospel no need of research."
 - Tertullian

 Dear Professor Somerville,

This is, in part, in response to your op-ed published in "The Ottawa Citizen" of August 22, 2013, about the Charter of Quebec values planned by the government of Quebec.


In my humble view, there is currently no restriction of religious expression in the Quebec agora.

You opine that religion would be excluded from the public square by the Charter. That seems inaccurate: unless you have read some small print that I have not yet seen, it would only provide for the exclusion of ostentatious religious signs from the civil service, nothing more, nothing less.

As to the desirability of that kind of more limited prohibition (incidentally accepted by the European Court of Human Rights), I believe that my piece addresses the issue.

You make one interesting point: "For millennia, people have viewed faith as integral to being human". Well, indeed, unscientific mythology, and superstitions (like human sacrifices), have prospered throughout the ages, in many forms. That being said, the statistical reality is that there is a correlation between the advancement of science (and education…) and the erosion of religious practice.

In ancient Greece (and in Rome, at least until the creation of the Empire), by and large, beliefs, creeds and myths were quite varied and coexisted peacefully and were by no means static ("cross-borrowing" was quite common). Furthermore, no single doctrine was officially sanctioned by the state. There was no Inquisition in those days for the simple reason that the notion of heresy was unknown.

Unfortunately, that changed, radically, with the advent of Christianity, and subsequently with Islam, each of which claims to have a monopoly of truth and teach -less overtly nowadays- that infidel miscreants are destined to burn forever in the afterlife. (I am not excessively impressed by the ambiguous and conflicting signals emanating from the Vatican since 1965…). I refer you to the two articles by Jean-François Revel, appended hereto, where he explains (especially in the latter one) that a "tolerant Christianity" is essentially an oxymoron.

Judaism offers a fascinating perspective : strictly speaking, it does not impose a duty to believe in a personal God, or to accept as historical truth the supra-natural events narrated by the Bible (see Maimonides about that); last, but not least, the Hereafter is not a central concern. Live for the present and obey the commandments; that is sufficient. Even better, non-Jews have no obligation to become Jews to be "saved" (whatever that means): to be a "good person", on earth, is enough. In modern parlance, just be a good citizen : observe the law of the land and you don't need to "believe" in anything at all. That is in sharp contradistinction to the Gospels which are, in substance, anti-semitic tracts (Islam is also anti-semitic, but, quantitatively, the Coran itself is a compilation of legal rules).

As you remember from Donoghue v. Stevenson, "The rule that you are to love your neighbour becomes in law, you must not injure your neighbour". 2000 years ago, Hillel thus defined his own religion to a Gentile : “Do not do unto others that which you hate done unto yourself – that is the entire Torah. The rest is commentary, go and study it.” If that simple injunction had been better heeded, mankind might have been spared many unfortunate metaphysical cul-de-sacs

Is Judaism a "religion" in the conventional sense of the word? More of a legal system, I should say (that point seems to have been missed by Richard Dawkins in "The God delusion"). Buddhism qualifies more as a philosophy than a "religion". Generally speaking, it would appear that no wars of religion have plagued the Far East

To conclude, be assured that I (like the current Quebec government) unreservedly stand for "religious" freedom and expression, even in the traditional sense : devout Muslims and Christians have, and will retain, every right to threaten me, in private and in the public square, with eternal damnation if I reject their doctrines and their fairy tales.

(Forgive me, Professor Somerville, for I have sinned: I remain slightly sceptical as to the 72 virgins - however cheerful that prospect might be - and I still fear that stoups are a health hazard; as a consolation prize, I hereby give the Church of Jesus Christ of Latter-day Saints carte blanche to baptize my dead ancestors).

All of that is fine as long as they refrain from giving me hell on this planet.

Yours truly,

LP

Le 16 octobre 2013. Charte de la laïcité : la psychiatrie franchit les frontières et devient transculturelle!

Message adressé au Dr Lawrence J. Kirmayer, James McGill Professor and Director, Division of Social and Transcultural Psychiatry,
Department of Psychiatry, McGill University

Dear Sir,

This follows your letter published yesterday in the Gazette, as well as your distinguished appearance on CTV News last night.

As to your position about the draft Charter, I am still undecided as to whether you, and your colleagues, are delusional (or "brainwashed"!), or simply using your medical credentials for political propaganda and thus intellectually dishonest. Having seen your delivery on television last night, I am currently leaning towards the former explanation.

In any event, you are conveniently ignoring the considerable damage caused by religious fanaticism, especially amongst Muslim women. A simple cost-benefit analysis leads to one simple conclusion: the Charter will be an Emancipation Proclamation, at least for Muslim females and Sikh schoolchildren.

Yours agnostically,

LP

PS. Love the name of your specialty: "Transcultural Psychiatry"...

Le 16 octobre 2013. Le spectre du cocaïnomane Sigmund Freud se penche sur le projet de charte de la laïcité!

Message adressé au Dr. Mimi Israel,
Chef du département de psychiatrie, Institut Douglas
Chef du département de psychiatrie, Université McGill

Professeur Israel,

Ayant vu votre intervention à l'émission 24/60 ce soir, je vous transmets mes observations au sujet de la Charte, qui pourraient vous intéresser.

Je relève au passage que, pour ma part, tout ce qui émane de l'université McGill est de prime abord sujet à caution: je ne parviens pas à oublier sa participation aux recherches en matière de lavage de cerveaux financés par la CIA dans les années 50, de sinistre mémoire. Le Dr. Mengele a laissé un bel héritage doctrinal et pas seulement en Union soviétique.

Je profite de l'occasion pour vous transmettre également un délicieux article consacré au célèbre Dr. Lacan. Vous conviendrez que les Anglais savent écrire.

http://www.timeshighereducation.co.uk/159376.article

Vous me pardonnerez donc mon léger scepticisme en ce qui a trait à la psychiatrie en général, et des conclusions que vous avez exposées ce soir en particulier.
Some physicians should have their own head examined...

Shalom ouvraha.

LP

Le 15 octobre 2013. Charte de la laïcité : les cathos ont des amis musulmans!

Message adressé au père Bruno Demers, o.p.,
Institut de pastorale des Dominicains

Monsieur,

Ayant vu votre intervention à l'émission "Second regard" de dimanche dernier, je pense que mes propres réflexions au sujet de la charte pourraient vous intéresser.


J'ai relevé votre déclaration suivante à propos de vos amis musulmans au sujet du port du voile : "Ce qu'ils me disent tous, c'est que les femmes musulmanes ont la liberté de l'un comme de l'autre".

M. Demers, vous êtes d'une naïveté déconcertante.
If you believe that, you believe in the tooth fairy. Mais quoi d'étonnant? Etre religieux, c'est non seulement prétendre détenir le monopole de la vérité, c'est, précisément, croire en des contes de fées...

Il faut voir la réalité en face, M. Demers: pour les intégristes musulmans, comme pour Tertullien, une femme qui ne porte pas le voile est une pute. Tout simplement. Tous les discours "identitaires" sont "codés" afin d'occulter cette sombre réalité. Le hijab n'est peut-être pas toujours taché de sang, mais il est presque toujours imprégné de larmes.

Agnostiquement vôtre,

LP
(Un disciple de David Hume et de Bertrand Russell)

Du 28 septembre au 4 octobre: Charte de la laïcité : dialogue avec un grave spécialiste des imaginaires collectifs et des mythes sociaux

- Réponse de Gérard Bouchard à mon premier texte du 24 septembre 2013 sur "Les signes religieux et les fonctionnaires"

Cher Monsieur,

C'est un bon texte (bien que je ne partage pas l'une de vos idées principales). Je regrette que le Devoir l'ait rejeté --probablement à cause de quelques expressions un peu trop musclées. 

Bien cordialement,

Gérard Bouchard
Titulaire de la Chaire de recherche du Canada
sur les imaginaires collectifs et les mythes sociaux

- Message adressé à Daniel Weinstock, de la faculté de droit de l'université McGill, éminent spécialiste devant l'Eternel de l'éthique du nationalisme, des problèmes de justice et de stabilité dans les États multinationaux, des fondements de l'éthique internationale, et de l'accommodation de la diversité culturelle et morale au sein des sociétés démocratiques libérales (et j'en passe).

Monsieur,

Je pense que mes modestes observations vous intéresseront peut-être.

Je constate que, en dépit de vos diplômes et de votre bibliographie ronflants, vous êtes incapable de décrypter le discours public "codé" des intégristes musulmans ciblant les gobeurs. Toutes leurs références onctueuses au caractère "identitaire" et "spirituel" du voile pour les femmes ne sont que balivernes et billevesées.

Comme pour Tertullien, aux yeux des intégristes contemporains, une femme qui se trouve en public sans voile n'est qu'une pute. Ni plus, ni moins. C'est la seule signification de cet accoutrement. Mais personne ne le dira ouvertement!

Pas besoin d'avoir fait un doctorat en études moyen-orientales pour comprendre cette vérité de base!

Veuillez agréer, monsieur, l'expression de ma plus profonde compassion.

LP

- Message adressé à Michel Seymour, professeur de philosophie à l'université de Montréal

Monsieur,

J'ajouterai simplement que jamais je n'ai aussi bien compris les explications de Jean-François Revel dans "Pourquoi des philosophes?". Pourquoi, en effet?

LP

- Le 2 octobre 2013 : réaction outragée du grave spécialiste des imaginaires collectifs et des mythes sociaux:

Cher Monsieur,

Vos propos irrespectueux m'obligent à mettre fin à nos échanges. Désolé.

Gérard Bouchard

- Ma première réponse au grave spécialiste des imaginaires collectifs et des mythes sociaux du 2 octobre 2013:

Je vous comprends mal! Il me semble que mon texte principal était beaucoup plus décapant! Que voulez-vous, Louis-Ferdinand Céline m'a beaucoup influencé, on ne se refait pas... Mes observations additionnelles n'étaient que complémentaires et dans le même esprit. Je vous les ai communiquées pour information.

Le fait demeure que les opposants à la charte sont les véritables ségrégationnistes d'aujourd'hui, même involontaires. L'enfer est vraiment pavé de bonnes intentions.

Je retiens en tout cas que citer l'ouvrage de Jean-François Revel est une forme d'irrespect! Paix à son âme, même s'il était athée...
- Ma réponse complémentaire au grave spécialiste des imaginaires collectifs et des mythes sociaux du 4 octobre 2013:

Monsieur Bouchard,

Je vous dois mes plus plates excuses.

Je m'explique. Contre toutes mes attentes, vous m'avez très rapidement transmis votre réaction à mon petit pamphlet célinien (oserais-je dire rabelaisien?) dénonçant l'imaginaire collectif de tous les intégristes et de leurs crédules suppôts, et je fus fort impressionné par l'élégance de votre commentaire préliminaire, tout à l'honneur d'un sociologue originaire, précisément, du Québec septentrional.

D'où ma profonde surprise résultant de votre dernière communication, pour les raisons déjà exposées ci-dessous. Où diable errai-je? Après réflexion, la lumière a jailli. L'explication crevait les yeux.

Exposer au ridicule les grenouilles de bénitier, les ploucs hérouvilliens, les trisomiques saguenéens, et les rednecks du Kentucky, voilà qui est, pour vous, de bonne guerre. C'est une chose (amusante et licite).

Par contre, soulever quelque doute que ce soit sur l'intellect d'éminentes sommités ("talking heads") universitaires, c'en est une autre. C'est '"irrespectueux".  

Pis. Un abominable sacrilège.

Où avais-je la tête? C'est vrai, il y a quand même des limites à l'insolence. Mea maxima culpa.

Maintenant, je comprends beaucoup mieux pourquoi, en France, constitue une infraction le fait de jeter le discrédit sur une décision de justice, et pourquoi Maïmonide enseigne que le manque de respect dû à un rabbin est passible de la peine de mort.

Permettez-moi, cependant, de faire appel à votre indulgence, même si j'en suis probablement indigne : je pense avoir droit aux circonstances atténuantes.

Je l'avoue, à ma grande honte: outre Céline, j'ai beaucoup lu Jean-François Revel. Notamment sa critique mordante de l'enseignement philosophique français dans "Pourquoi des philosophes?" et de l'enseignement supérieur français en général dans ses mémoires et ses chroniques. Et je me suis laissé égarer par une impardonnable outrecuidance.

Les mauvaises lectures peuvent avoir une influence pernicieuse sur les esprits vulnérables, surtout à notre époque où il n'y a plus rien de sacré; on se croit tout permis. Depuis que Rabelais s'est moqué des sorbonicoles, rien ne va plus. Le temps est-il venu de créer un Index Librorum Prohibitorum pour protéger l'université canadienne?

Très humblement vôtre,

LP

PS. Mes meilleurs voeux de succès dans vos recherches sur les imaginaires collectifs et les mythes sociaux. Vous avez du pain sur la planche.

Charte de la laïcité: les signes religieux et les fonctionnaires

Le 22 mars 2014

Les femmes de l'Arabie, non contentes de se voiler la tête, se couvrent aussi le visage tout entier, de sorte que, ne laissent d'ouverture que pour un œil, elles aiment mieux renoncer à la moitié de la lumière que de prostituer leur visage tout entier.
- Tertullien

Mais pourquoi nos femmes s'affublent-elles encore d'un voile pour se masquer le visage ? Cela est-il digne d'un peuple civilisé ? Camarades, nos femmes ne sont-elles pas des êtres humains, doués de raison comme nous ? Qu'elles montrent leur visage sans crainte, et que leurs yeux n'aient pas peur de regarder le monde ! Une nation avide de progrès ne saurait ignorer la moitié de son peuple !"

Il faut savoir choisir entre la révélation passée et la liberté future. - Moustapha Kémal Atatürk.


La controverse qui fait rage au Québec autour de la "charte des valeurs québécoises" occulte le consensus que recueille le principe de la laïcité de l'Etat. La seule véritable pierre d'achoppement est l'interdiction visant tous les fonctionnaires québécois de porter des signes religieux ostentatoires.

L'on ne saurait exclure l'hypothèse que cette charte constitue une manœuvre électoraliste: tente-t-on de séduire les péquenauds d'Hérouxville?.. En outre, ce texte ne vise pas un objectif prioritaire : le taux de chômage élevé chez les immigrants est nettement plus préoccupant. Cette charte manque de cohérence et le régime de dispenses est trop complexe. Enfin, "charte de la laïcité" eût été un meilleur intitulé. Détail piquant, le Rest of Canada s'offre le luxe de dénoncer le racisme québécois, alors que le National Post regorge souvent d'invitations hystériques adressées aux musulmans de rentrer dans "leur" pays à l'occasion de procès terroristes ou de tragédies comme l'affaire Shafia, bien que les intégristes constituent une faible minorité d'une minorité qui ne pose, dans son immense majorité, nul problème d'intégration.  

Pour autant, en lui-même, le principe de l'interdiction générale dans la fonction publique québécoise des signes religieux est-il discriminatoire? Rejetons d'emblée l'argument facile portant que, "à Rome, on fait comme les Romains": les Romains religieux sont concernés. 

L'interdiction en cause viserait toutes les religions : seraient exclues de l'enseignement public les bonnes sœurs à cornettes.

Cependant, le débat est curieusement centré sur les minorités religieuses, essentiellement les musulmanes. 

Pendant que les hommes restent dans les coulisses, on en voit, et entend revendiquer, avec des trémolos dans la voix, le droit de porter cet accoutrement, qui ferait "partie de leur identité".

C'est ce qu'elles veulent? Vraiment?

Foin des contes de fées. Dans la plupart des cas, ce sont les maris et frères et le reste de la smala qui contraignent ces malheureuses à se voiler. La pression familiale et sociale a abouti au meurtre dans la famille Shafia, mais si la sanction est la plupart du temps moins violente et plus subtile, elle est efficace : l'ostracisme. Et il arrive, au Québec, comme dans certaines banlieues françaises, que des femmes osant déambuler sans hijab fassent l'objet de menaces émanant de coreligionnaires fanatiques, dans des centres commerciaux, ou même sur leur lieu de travail.

Que l'on interroge ces femmes en privé, hors caméra, comme l'ont fait, en France, les commissions d'enquête au sujet du hijab à l'école : sous le sceau du secret, les fillettes en réclamaient l'interdiction afin d'échapper, un peu, à la tyrannie familiale.

Incidemment, les tartuffes qui osent plaider que les enfants eux-mêmes veulent aller à l'école affublés d'un turban (pauvre petit Gurbaj Singh Multani...), d'un voile, etc., font écho aux rednecks américains qui réclament la prière dans les écoles publiques. Il y a quelques décennies, le chanteur Pat Boone déclarait en entrevue, sans rire : "The children want to pray"… Tout cela ne nous rajeunit pas…

Aux jobards qui s'imaginent que le port du voile (comme le mariage…) est toujours consensuel, l'on ne saurait trop recommander de méditer sur l'éminent rapport de 2004 de Marion Boyd (ex-procureur-général de l'Ontario dans le gouvernement NPD de l'ineffable Bob Rae), lequel concluait benoîtement que ne posait pas problème la saisine des juges coraniques en matière familiale puisque la compétence des tribunaux d'arbitrage dépend du consentement des deux parties!!! Que ce fût une satire, mais, hélas…

N'échappent le plus souvent à la contrainte que des converties exaltées, adultes (arithmétiquement…), blondes aux yeux bleus, ou des adolescentes en crise plus ou moins basanées.

Avec la charte, les fonctionnaires voilées jouiront, au moins, de 37,5 heures de liberté par semaine!

Et… elles pourraient y prendre goût...

Ne soyons pas intimidés par les pitoyables punaises de sacristie brandissant le spectre grotesque de démissions massives de musulmanes (ou… d'exode vers les hôpitaux ontariens…) : ni elles, sauf peut-être quelques blondes (pas forcément kabyles), ni surtout leur parentèle masculine ne renonceront à leur chèque de paye; il y a toujours avec le ciel des accommodements financiers raisonnables. Cessons de délirer, docteur Bolduc :  le vrai problème est la discrimination contre les diplômes étrangers, surtout médicaux, pas le fagotage.

L'écoute des musulmanes affranchies (au nom "imprononçable"…) comme Djemila Benhabib pourrait réactiver un tantinet le résidu de cellules grises des grenouilles de bénitier et autres démagogues qui crient au racisme.

Bref, doivent être bannis de tout l'appareil étatique, non seulement la quincaillerie, les ustensiles et les oripeaux religieux, mais toutes les manifestations bondieusardes, telles les prières cathos imposées à l'heure actuelle dans certains conseils municipaux du Québec septentrional, notoire pour ses problèmes de consanguinité… Le Kentucky canadien…

Et voici où le bât blesse : la charte, en l'état, maintient le crucifix à l'assemblée nationale, sous prétexte qu'"il fait partie de notre histoire". Comme, outre-mer, la faucille et le marteau et la swastika… D'ailleurs, l'introduction de ce glauque symbole d'antisémitisme (oui, le crucifix) dans notre assemblée ne remonte qu'à… 1936… Pure coïncidence?

Pas de jaloux. Commençons par le commencement. Que soit déboulonnée et reléguée au musée cette infecte relique, qui incarne 2000 ans de terrorisme séculaire et intellectuel, d'inquisition, de bûchers et de sodomisation -sans vaseline- d'écoliers.

Au musée des horreurs.

LP

PS. Le 8 novembre 2013. Dans le projet de loi présenté à l'assemblée nationale, on ne qualifie plus les valeurs défendues de "québécoises"; on parle, notamment, plus heureusement, de "laïcité et de neutralité religieuse de l'Etat"; il y manque cependant un titre abrégé. Hélas, rien de nouveau au sujet du crucifix…