Saturday, December 23, 2017

Dieu a rappelé à lui le cardinal Bernard Law, ex-archevêque de Boston.



Le 23 décembre 2017.
                                       
Ces pauvres enfants se mirent à genoux, en lui demandant pardon ; mais ils avaient affaire au plus cruel de tous les ogres, qui, bien loin d’avoir de la pitié, les dévorait déjà des yeux, et disait à sa femme que ce seraient là de friands morceaux, lorsqu’elle leur aurait fait une bonne sauce.
- Charles Perrault (Le petit Poucet).

C’était un homme bon avec de bonnes intentions.
- Le cardinal Franc Rodé.

Ce protecteur émérite des ecclésiastiques violeurs d'enfants vient de nous quitter. Il a quand même connu une fin de carrière intéressante.

C'est à regret que Jean-Paul II a accepté sa démission en 2002, mais il fut impitoyablement sanctionné… par sa nomination en 2004 comme archiprêtre de la basilique Sainte-Marie-Majeure de Rome, charge qu'il assumera jusqu’en 2011. Il a ensuite occupé diverses fonctions administratives au Vatican, notamment au titre de membre de la Congrégation des évêques, laquelle recommande de nouvelles nominations au pape et il a fait même parti du "conseil pontifical pour la famille".

Il y a une "Sibérie vaticane" pour les pauvres pécheurs.

Mais le défunt a eu droit à un louable geste de compassion jeudi dernier, une cérénomie funèbre en bonne et due forme, laquelle ne fut pas célébrée par le Saint-Père lui-même, modestie oblige.

En ce qui concerne l'apôtre autoproclamé du changement, il a discrètement laissé écouler le mandat de trois ans de la commission d’experts qui étaient chargés de conseiller à l’Église les méthodes à adopter pour assurer la sécurité des enfants. Et si le code de droit canonique n'impose toujours pas aux évêques l'obligation de dénonciation à la justice civile en matière de pédophilie, vu que le successeur de Saint-Pierre prône la "tolérance zéro", il a fait cette audacieuse recommandation aux protecteurs fautifs des agresseurs : démissionnez! La solution était simple, mais il fallait y penser. Etait donc inutile la proposition en 2015, devenue caduque, d'une nouvelle instance canonique destinée à juger les évêques pour "manquement à leur devoir professionnel".

Une toile de fond on ne peut plus réconfortante pour ces obsèques.

(On appréciera aussi à sa juste valeur la présence, à titre privé, de l'ambassadrice désignée des Etats-Unis près le Saint-Siège, Callista Gingrich - l'épouse de Newt - à cet édifiant hommage et, à titre officiel, d'une demi-douzaine d’ambassadeurs).

L'on ne saurait imaginer prélat plus digne de rendre hommage à "un bon pasteur", qui "a dédié toute sa vie à l’Église", que le cardinal Angelo Sodano, dont le "propre" titre de gloire est d'avoir été le fidèle allié du père Marcial Maciel Degollado, fondateur de la Légion du Christ, toxico qui avait pour habitude de pénétrer religieusement le (saint) siège de ses séminaristes préférés (une nuance : ce dernier a parfois su avoir recours à la position du missionnaire, de manière plus classique, puisqu'il a eu trois enfants).

Il faudrait avoir un coeur endurci pour ne pas être ému par cet aveu, cette révélation faite au cours de la messe : "Malheureusement, chacun de nous peut quelques fois manquer à sa mission". En effet, Hitler n'était pas parfait, après tout. Que l'évangélisateur qui n'a jamais fantasmé sur de mignonnes petites têtes blondes, ou crépues en terre de mission, lance la première pierre! En ce jour de recueillement, rappeler les scandales sexuels eût été inutile et de mauvais goût.

Il ne faut pas s'attarder sur les pisse-vinaigres qui auraient plutôt voulu assister à l'exécution de Law, ligoté à une croix sur un bûcher au beau milieu de la place Saint-Pierre et qui osent conjecturer qu'il est parti rejoindre son collègue canadien Jean-Claude Turcotte, en compagnie duquel il cuira dans la même marmite d'huile bouillante (plus efficace que l'eau) pour les siècles des siècles.

Revenons sur terre. François a borné son intervention à la prière finale, pour le repos de l'âme de l'archiprêtre, et il a abondamment aspergé le cercueil d'eau bénite - bien fraîche-, sans oublier une généreuse dose d'encens afin de masquer les relents s'en dégageant.

Quelques jours avant Noël, l'heure était bien évidemment au pardon. "Puisse-t-il recevoir un jugement miséricordieux".

On attend maintenant la canonisation de feu son Eminence. Santo Subito! Bernard Law, saint patron des sodomites friands d'enfants, priez pour nous!

Et, afin de faciliter leurs onctions, que ses disciples soient mieux instruits dans l'usage, outre le Saint Chrême et autre huiles saintes traditionnelles, des matières oléagineuses pétrolifères qui éliminent les problèmes d'aspérités, en vente dans toutes les bonnes pharmacies.

LP


Monday, December 18, 2017

Le président-philosophe Emmanuel Macron.



Le 19 décembre 2017.
                                
Ce qui caractérise la communication c'est d'être unilatérale.
- Paul Ricoeur.

Dimanche soir fut diffusée sur France 2 l'entrevue du chef de l'Etat dirigée par le journaliste Laurent Delahousse. On a eu droit à une conviviale discussion entre gens de bonne compagnie, les interlocuteurs s'étant dispensés des "commodités de la conversation", qui résultent, on le suppose - ils le supposent- en un dialogue plus statique, donc plus platonicien, au profit d'une… démarche péripatéticienne, par conséquent d'esprit aristotélicien.

La formule retenue était indéniablement innovatrice et l'ancien assistant de Paul Ricoeur, spécialiste d'herméneutique et de sémiotique, a démontré en l'espèce sa maîtrise des notions de signe et du sens. Cette fluide quasi-visite guidée de l'Elysée illustre certainement l'idée que le pays, comme le parti du même nom, est bel et bien en marche, et dans la bonne direction.

Nul doute que la république a fait beaucoup de chemin depuis l'époque des conférences de presse gaulliennes, où les questions étaient communiquées, et donc préparées à l'avance, par l'intéressé. Cela dit, la dialectique socratique serrée devra attendre encore un peu.

LP


Wednesday, December 13, 2017

Défaite douce-amère de Roy Moore en Alabama.



Le 13 décembre 2017.
                                
We have seen more than once that the public welfare may call upon the best citizens for their lives. It would be strange if it could not call upon those who already sap the strength of the State for these lesser sacrifices, often not felt to be such by those concerned, in order to prevent our being swamped with incompetence. It is better for all the world if, instead of waiting to execute degenerate offspring for crime or to let them starve for their imbecility, society can prevent those who are manifestly unfit from continuing their kind. . . . Three generations of imbeciles are enough.
- Le juge Oliver Wendell Holmes, Jr. dans Buck v. Bell, 274 U.S. 200 (1927).
                                              
Douce en effet car les êtres humains - au sens plein du terme - ne peuvent que se réjouir de la défaite d'un dégénéré qui aurait fait honte à un Néandertalien moyen.

Mais amère si l'on constate qu'il a quand même rallié à son panache… blanc 48% de l'électorat (75% des hommes blancs et 65% des femmes blanches).

La victoire de Doug Jones - sous réserve d'un recomptage judiciaire- ne saurait donc nous leurrer : la sinistre réalité est que, dans le Deep South, et notamment en Alabama, prolifèrent les rednecks qui, parfois, ne trouvent un(e) partenaire qu'à l'occasion des réunions de famille (il faut se rabattre sur cette seule formule lorsque les enfants du foyer sont tous du même sexe, ce qui limite partiellement les possibilités de copulation).

L'on peut tirer un enseignement de cette élection sénatoriale. Les chiffres sont là, incontournables, et il est possible que la seule solution réaliste et humaine pour assainir ce marécage génétique, dont les fétides exhalations ne peuvent être confinées dans les frontières de l'Etat qui n'a pas volé son surnom de Heart of Dixie, ni même dans la Mason-Dixon line, consiste en la stérilisation obligatoire de masse que l'on peut qualifier de mesure de santé publique.

Mais, pour l'instant, une occasion en or s'offre à Hollywood : faire un remake de Deliverance, un classique du 7e art, et, consolation pour l'ex-juge, il sera le premier choix pour y tenir la vedette, sans audition. En Amérique, il y a des passerelles entre la politique et le cinéma.

On serait d'abord tenté de lui confier le rôle du joueur de banjo, mais il est peut-être trop âgé et la scène serait trop courte. Par contre, il pourra mieux déployer ses talents dramatiques naturels en incarnant l'agresseur de Bobby. Mieux, l'on pourrait envisager une petite modification du scénario : au lieu d'une expédition de 4 amis, pourquoi pas une excursion de fillettes de colonie de vacances, âgées de moins de 14 ans, et qui seront sous peu mères de famille?

LP


Sunday, December 10, 2017

D'où pars-tu Johnny?

Le 10 décembre 2017. 

Depuis longtemps, le public a la réponse à la question posée par le titre de ton premier film, en 1963, "D'où viens-tu Johnny?"

Il sait que tes origines américaines relevaient d'une certaine licence poétique de la part de Line Renaud, mais bien pardonnable vu que tu as été élevé comme son fils par Lee Halliday, ton oncle par alliance et artiste de cirque, alors que l'auteur de tes jours était plus banalement belge. Et ton parcours d'enfant de la balle, qui n'est jamais allé au lit avant deux heures du matin, a été une épopée.

Tu as commencé ta carrière musicale en doublure française d'Elvis, incluant un album au retour du service militaire comme l'avait fait le "King", et, par la suite, tu as suivi, plus généralement, sans originalité excessive, le rock anglo-américain, y compris dans sa période moins glorieusement psychédélique. Le public français, peu doué pour les langues étrangères, avait l'impression de voir et d'entendre un rockeur anglo-américain chantant en français.

Tu as tout essayé, alcool, drogue, et à l'occasion "oublié de vivre" : tu as trop souvent orchestré ta propre "destroyance"…

Mais tu as eu un virage dans les années 80, quand tu t'es décidé à interpréter les œuvres de compositeurs franco-français sérieux, et donc à renoncer au yé-yé pour devenir un "chanteur à texte".

"Marie" nous rappelle avec émotion que "les hommes sont devenus fous". Suite logique du message de "Noir c'est noir"… (ironie : ce titre fut parfois interprété au premier degré sur le continent africain…).
           
Ton coffre te donnait une voix extraordinaire, tu étais une bête de spectacle qui avait "de la gueule" (mais… à chacun de goûter, ou non, certaines extravagances scéniques...), et tu as chanté l'amour à un monde qui en est… en manque.

Merci, Johnny Hallyday. Il nous reste l'espoir. Même si gris c'est gris.

LP

Thursday, November 30, 2017

La brillante sortie de scène de Slobodan Praljak.



Le 30 novembre 2017.
                                
Le suicide, c'est la ressource des hommes dont le ressort a été rongé par la rouille.
- Pierre Drieu La Rochelle.

Comme chaque observateur de bonne foi le sait, le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie est la concrétisation de la "justice des vainqueurs" : une juridiction fantoche destinée à accabler les Serbes.

Après de retentissants acquittements d'accusés croates de haut rang, il fallait que les juges se refissent une beauté afin de donner l'illusion de l'impartialité; ils ont donc eu recours à la traditionnelle solution de facilité : jeter en pâture à l'opinion publique une petite dose de lampistes, croates en l'occurrence. D'où la confirmation de la condamnation, par exemple, de Slobodan Praljak, à 20 ans de réclusion.

(Voilà une forme d'hypocrisie judiciaire qui rejoint celle de certains procureurs européens, en mal de publicité personnelle, chasseurs de nazis autoproclamés, qui, depuis quelques années, revêtent la blanche armure du chevalier Bayard pour poursuivre des sous-merdes aujourd'hui presque centenaires, après avoir sciemment ignoré pendant des décennies les supérieurs de ceux-ci, leur assurant une reconversion professionnelle toute en douceur, notamment au sein de la fonction publique).

Cet ingénieur de formation comptait un impressionnant bagage artistique complémentaire : diplômé de l'Académie d'art dramatique de Zagreb, il fut directeur de théâtre, réalisateur de séries télévisées, de téléfilms, de documentaires et d'un long métrage.

En se suicidant pour échapper à une (certaine) justice, il n'a pas innové; il n'a fait que suivre les brisées des Göring, Goebbels, et autres Himmler. Cependant, en absorbant goulument son elixir de vie éternelle face aux caméras, en pleine salle d'audience du tribunal, il a donné au monde un spectaculaire exemple de cinéma-vérité, ou de télé-réalité, inimaginable même pour un Donald Trump.

C'est le condamné qui a eu le (dernier) mot pour rire. Même si sa fuite est plus difficile à avaler pour ses juges.

Salut l'artiste! Rideau!

LP

Sunday, November 26, 2017

Au Zimbabwe, Crocodile Ier est intronisé.



Le 26 novembre 2017.

Ce qui compte, ce n'est pas le vote, c'est comment on compte les votes.
- Joseph Staline.

La révolution de palais est accomplie dans l'ex-Rhodésie, l'ex-grenier africain. Comme l'on pouvait s'y attendre.

Le nouveau monarque zimbabwéen, Emmerson Mnangagwa à la ville, a quand même rendu hommage à son prédecesseur, Mugabe Ier, "perd" de la nation, qu'il avait fidèlement soutenu pendant 37 ans dans son œuvre de destruction méthodique du pays : par la persécution des oppositions politiques; par des expropriations des fermiers blancs qui, jusqu'en 2001, nourrissaient leurs compatriotes noirs; par une cancéreuse corruption… La libération annoncée et fêtée en 1980, au rythme de la musique de Bob Marley (qui n'avait pas son pareil pour rêver et partager ses rêves…) a rapidement tourné au chemin de croix. Vu la situation économique de ses fidèles sujets en 2017, Sa Majesté eût dû inviter Black Sabbath pour son couronnement.

Mais qu'on se le dise : M. Mnangagwa a eu son chemin de Damas (ou plutôt de Johannesburg). Ses profondes convictions démocratiques se sont manifestées avec éclat, comme par hasard, quelques jours après son éviction du gouvernement, effectué sur les instances de Gucci Grace.

Qui est plus habilité à tenir aujourd'hui un noble discours conciliateur et humaniste, et à rejeter l'esprit de rancune que ce vorace saurien, très friand de gibier ndébélé apprêté à la sauce shona? Il faut donc donner sa chance au coureur. Comme le font les rednecks consanguins partisans de Donald Trump.

Tous les espoirs sont permis quand le vizir devient calife à la place du calife.

LP

Friday, November 17, 2017

Grace Mugabe : la Marie-Antoinette zimbabwéenne.



Le 17 novembre 2017.
                                
You have inherited a jewel in Africa, don't tarnish it.
- Conseil adressé par le président tanzanien Julius Nyerere à Robert Mugabe en 1981.

Les femmes ne portent pas toujours chance à leur tyrans de maris. Après Michelle Bennett, épouse Duvalier, Imelda Marcos, Elena Ceausescu, voici Grace Mugabe. Pardon, la Dre Grace Mugabe.

Elle a franchi une étape, ayant ses propres ambitions politiques, en faisant évincer le vice-président de son cher mari nonagénaire (qu'elle astreint, on le suppose, à l'ingurgitation quotidienne d'un plein flacon de comprimés bleus, aux résultats incertains) Emmerson Mnangagwa. On comprend que celui-ci ait incité l'armée à résister aux purges.

Les dernières mésaventures du héros de l'indépendance ont donné lieu à d'édifiantes rétrospectives sur sa carrière politique dans les médias.

On notera que, de manière générale, en matière d'actualités africaines, on parle pudiquement de "troubles ou conflits politiques" ou parfois "intertribaux". Surtout en ce qui concerne l'Afrique du Sud et l'ex-Rhodésie, on réserve l'étiquette "raciste" aux régimes blancs… Rien de raciste, par exemple, quand le pouvoir Shona se livre à une épuration ethnique au Matabeland en 1982, par des unités (dé)formées en Corée du Nord, brillamment dirigées par nul autre que… the one, the only Emmerson Mnangagwa, mieux connu sous cet affectueux sobriquet : the crocodile (un émouvant hommage à feu Idi Amin Dada, qui jetait naguère ses opposants en pâture à de gloutons et imposants reptiles?)

Ces reportages historiques omettent systématiquement quelques vérités comparatives pourtant instructives:

- la Rhodésie sécessionniste était dotée du seul parlement en Afrique comportant une opposition, laquelle ne ménageait pas (à bon droit) le gouvernement pendant les débats (hommage soit rendu à un député d'une extraordinaire intégrité, le Dr Ahrn Palley); 

- la Rhodésie de Ian Smith était un grenier, impitoyablement détruit par la suite par Robert Mugabe, dont le peuple est maintenant ravagé par la famine;

- au cours de la cruelle "Bush War" de 1972 à 1979, en dépit d'un embargo, l'économie rhodésienne était plus performante que l'économie zimbabwéenne contemporaine;

- au terme de cette guerre, Ian Smith a laissé à Robert Mugabe un état plus prospère que la plupart de ses voisins. L'absence de corruption y était peut-être pour quelque chose, la gestion du pays avant 1980 ayant été "exemplaire", dixit au journal "Le Monde" un ministre vers 1984 (sauf erreur de mémoire). (Apparemment, nul membre du cabinet Smith n'avait eu des investissements à Singapour ou à Hong Kong).

Sans oublier que Madame Smith, elle, n'aspira jamais à une vie publique.

Au final, le plus grand massacreur de Noirs zimbabwéens n'est peut-être pas celui que les bien-pensants s'imaginent depuis 1965. En 2017, on peut penser que l'échec des accords anglo-rhodésiens de 1971, même très imparfaits, fut la dernière occasion ratée pour ce pays, qui entama son inexorable descente aux enfers.

Aujourd'hui, faut-il se réjouir des derniers événements au Zimbabwe? La prudence s'impose. Le président Mugabe, portant une jolie petite moustache qui fit, oui, fureur en Europe pendant les années 30 et 40, hésite encore à quitter la scène. Le "crocodile" est en attente. Les Zimbabwéens se verront-ils imposer la peste après le choléra, comme si l'épidémie de Sida ne suffisait pas?

Mais foin du pessimisme. Le Zimbabwe peut désormais compter sur une reprise de l'activité touristique, grâce au président américain Trump, qui vient d'autoriser l'importation aux Etats-Unis des trophées de chasse d'éléphants, même liés au braconnage, provenant du Zimbabwe et de la Zambie, laquelle était interdite depuis 2014.

LP


Monday, November 6, 2017

Valérie Plante remporte la mairie de Montréal

Le 6 novembre 2017.

C'est la victoire d'un frais éclat de rire, parfois un peu extravagant, contre une certaine forme d'arrogance.

LP


Saturday, November 4, 2017

Elections municipales au Québec : la fin d'une époque à Saguenay?


Le 4 novembre 2017.

Au pays de Québec, rien ne doit mourir et rien ne doit changer.
- Louis Hémon (Maria Chapdelaine).

Le premier magistrat de la ville de Saguenay, Jean Tremblay, est sorti hier pour la dernière fois de sa mairie; cet éminent catho intégriste, lecteur assidu de Jean Guitton, prend une retraite bien méritée, après 20 ans de bons et loyaux services à sa population, notamment à son diocèse, bien entendu, même s'il a subi un pénible revers devant une cour suprême alliée des mécréants athées, qui déclara anticonstitutionnelle la traditionnelle prière récitée à l'ouverture du conseil municipal. La prononciation des patronymes exotiques, notamment arabes, constituait la seule limite de son éloquence du terroir.

On comprend son émotion.

Que l'on se rassure, l'ex-maire sera bien occupé les prochaines années par la promotion d'une importante cause sociale : la levée des fonds nécessaires pour faire de l’église Sainte-Thérèse de Beauport un sanctuaire national.

Si, en France, la retraite de Christine Boutin (mariée, il faut le rappeler, à son cousin germain) privera les amuseurs de matière première, de même, le départ de Jean Tremblay (son frère… en Christ), constituera de prime abord une perte cruelle pour les humoristes québécois. Cependant, ces derniers ont une lueur d'espoir. En effet, n'oublions pas qu'il s'agit du pays de Saguenay, où l'on suit depuis des lustres, de père en sœur, les permutations génétiques prisées par Mme Boutin.

De toute manière, le 5 novembre, la mairie restera forcément dans la famille!

LP


Tuesday, October 24, 2017

Le harcèlement sexuel est-il un mythe?


Le 24 octobre 2017.

On peut violer les lois sans qu'elles crient.
- Talleyrand.



C'est à Harvey Weinstein qu'on doit aujourd'hui la déferlante mondiale de dénonciations du harcèlement sexuel… Et ce suave producteur trouve une alliée de cœur en France. Un problème social bien exagéré, voire imaginaire… fruit des délires de féministes hystériques, du cinéma tout ça…

Et qui est plus crédible pour le relativiser que la catho intégriste Christine Boutin, opposante au mariage gay et alliée de Marine le Pen au 2e tour de l'élection présidentielle? Pour proclamer que "tous les hommes ne sont pas des obsédés"? En effet, elle "ne pense pas que cette espèce de torrent de révélations soit nécessaire" et dénonce un "dégueulis d’accusations". En 2016 déjà, Mme Boutin proclamait sa "honte" quand 17 anciennes ministres ont dit « stop » au silence et à l’impunité autour d’incidents de harcèlement sexuel. Evidemment, il ne faut pas se formaliser de quelques mains baladeuses et discours suggestifs puisque…  "la grivoiserie fait partie de l’identité française et j’aime bien la grivoiserie"(sic!).

On n'en attendait pas moins d'une fidèle adhérente à une église dont les prélats sodomites "communient" avec leurs fidèles des deux sexes, petits et parfois moins petits, depuis des millénaires. Il faut cependant reconnaître à sa décharge qu'elle n'a jamais été exposée à quelque risque d'agression que ce soit, vu que sa plastique ne saurait donner… ouverture à la concupiscence, même des clercs. Peut-on rêver meilleur promoteur (promeuteure? ou promotrice? non pas de terminologie féministe) de la chasteté et du célibat ecclésiastiques?

Dieu merci, il y eut Louis Boutin, qui accepta de convoler en justes noces avec sa cousine germaine, mademoiselle Christine Martin, et ainsi de fonder une famille, fût-elle génétiquement cloisonnée, qui n'avait peut-être pas besoin de cela. Mais… faute de grives, on mange des merles. De toute manière, vu le regard globuleux et bovin de la fondatrice du Parti chrétien-démocrate, l'on peut tenir pour acquis qu'elle s'est volontiers conformée à une vieille tradition ancestrale. On ne sautait trouver preuve plus émouvante de la sincérité de ce héraut de la famille on ne peut plus traditionnelle, tissée très serrée.

(Chose curieuse, si dame Boutin fut ultérieurement capable de brandir la Bible pendant certains débats à l'Assemblée nationale, manifestement, elle n'a jamais pris la peine de compulser le Code de droit canonique, qui exige une dispense papale pour ce genre d'union, en principe incestueuse aux yeux de notre Sainte-Mère l'Eglise, même si elle est licite selon la loi des hommes. Il serait tentant de conclure que les époux Boutin, dont le mariage n'a apparemment jamais été béni par un ministre du culte après avoir été célébré par monsieur le maire, vivent dans le péché, mais nul doute que ce couple a su trouver avec le Ciel des accommodements).

Son départ de la vie politique sera vécu comme une trahison par les humoristes. Une consolation : elle a annoncé sa démission de son mandat de conseillère départementale des Yvelines affublée d'un foulard noué en turban autour de la tête faisant presque office de hijjab.

Elle regrette d’avoir été "ridiculisée, ringardisée". Qu'elle soit rassurée : pour cela, elle y est toujours arrivée fort bien toute seule.
                                        
Harvey Weinstein et Christine Boutin, même combat.

Comme le dit l'adage anglo-saxon, religion and politics make strange bedfellows

LP

Thursday, October 5, 2017

Tuerie de masse à Las Vegas : la NRA fait sauter la banque!



Le 5 octobre 2017.

We have a great country!
- Donald Trump.

Par un artistique découpage des circonscriptions électorales du Congrès américain (le "gerrymandering"), ce ne sont plus les électeurs qui choisissent leurs représentants : ce sont les représentants qui choisissent leurs électeurs, donc la National Rifle Association, qui alimente généreusement la caisse électorale du parti républicain.

Les lois faites sur mesure pour la NRA expliquent les 30 000 morts par armes à feu chaque année aux Etats-Unis, incluant les nombreuses "tueries de masse" (s'il n'y a que moins de 4 morts, on ne peut alors parler que de banals "incidents" de la vie quotidienne dans ce pays, indignes de comptabilisation…).

C'est égal : à Las Vegas, dimanche dernier, Stephen Paddock vient de battre un record, qui ne doit rien… au hasard. 59 morts et 527 blessés, mazette! Un beau spectacle mis en scène du 32e étage de l'hôtel Mandalay Bay, à la vue imprenable, dont la chorégraphie fut encore plus impressionnante qu'un concert de Céline Dion; on penserait plutôt à feu Liberace.

Bigger is better.

Nul doute que l'Amérique a le don de s'autodétruire toute seule, mais les marchands d'armes peuvent, quand même, remercier leurs alliés objectifs de l'Etat islamique : par sa propagande et l'inspiration qu'il procure à quelques loups solitaires (pseudo)djihaddistes isolés (dont les attaques, en comparaison, ne relèvent que d'un modeste artisanat), et aux forces policières en manque de chiffres qui en fabriquent de toutes pièces, il suscite l'hystérie (bien calculée) des législateurs complices et les appels aux violations des libertés publiques. Son coup de pouce, modeste quantitativement, constitue pourtant une diversion, grossière, mais fort appréciée des fabricants d'instruments de mort, puisque chaque hécatombe en augmente les ventes et donc les trafics, au nom d'un deuxième amendement de la Constitution sciemment détourné de son vrai sens.

Le président Trump, qui est hostile à l'Obamacare, a rendu hommage aux équipes médicales qui ont traité les survivants blessés, mais… gare à la facture salée, qui leur laissera un souvenir encore plus impérissable. L'entraide patriotique a ses limites au paradis de la libre entreprise : les couvertures dont les patients bénéficient! En matière d'insolvabilité, on ne joue pas.

What happens in Vegas (really) stays in Vegas?

LP

Tuesday, September 26, 2017

L'onctueux Henri Leclerc et l'affaire Omar Raddad.



Le 26 septembre 2017.

Judas Iscariot, alla vers les principaux sacrificateurs, et dit : Que voulez-vous me donner, et je vous le livrerai ? Et ils lui payèrent trente pièces d’argent.
- Matthieu 26; 14-15.

Whoso, clinging to a rope, severeth it above his hands, must fall; it being no defense to claim that the rest of the rope is sound.
- Mark Twain.

Lors de son apparition à l'émission "On n'est pas couché" le 2 septembre dernier, ce noble défenseur des droits de l'homme a pu faire la promotion de son dernier livre, "La parole et l'action".

On se rappellera que, lors du "procès" qui aboutit à la condamnation du jardinier marocain Omar Raddad pour meurtre de sa patronne Ghislaine Marchal, il représentait la partie civile, la famille.

Un procès, c'est 10% de droit, 90% de psychologie. Voilà pourquoi un accusé de viol préfère, toutes choses étant égales par ailleurs, se faire défendre par une avocate. De même, il était fort habile de la part de la famille Marchal de retenir les services d'un Henri Leclerc et le charger de contribuer à piéger un bicot sans le sou, ce qui ne pouvait que profiter au vrai meurtrier. C'était de bonne guerre.

Cela dit, Me Leclerc a eu l'outrecuidance de dire sur un plateau de télévision qu'il demeurait "convaincu" de la culpabilité d'Omar Raddad, qui aurait été condamné sur la base d'"éléments de preuve".

(Pour mémoire, la France est le pays où fleurissent les Fabrice Burgaud et où les juges d'instruction peuvent conclure, sans rire, au suicide, dans le cas d'un cadavre ayant reçu 5 balles dans le dos.)

Il est inutile de s'attarder sur l'intégralité de l'"enquête" à charge et de la parodie de procès qui suivit, un processus constituant une anthologie de tous les modes (in)imaginables d'atteinte aux droits de la défense, dont l'atmosphère était digne de "L'aveu" de Costa-Gavras), amplement exposés ailleurs. L'affaire Omar Raddad : la compil' et les professeurs de droit pénal comparé des facultés anglo-saxonnes sont instamment invités à y attirer l'attention de leurs étudiants sous le titre évocateur de French Chamber of horrors.

On se contentera ici de rappeler deux éléments centraux qui eussent dû clore définitivement la procédure pénale (dans un état de droit, s'entend) :

- l'incinération du corps de la victime, ordonnée par la juge d'instruction, qui n'avait pas encore reçu le rapport d'autopsie le 1er juillet, effectuée le 3 juillet, soit 5 jours après l'autopsie (sans objection - surprise - de la part de la famille Marchal!), privant la défense de son droit à une contre-expertise (mais… qui ose parler des "lenteurs de la justice"?);

- la providentielle modification de la date du décès dans le rapport d'autopsie : la correction d'une toute simple faute de frappe censée avoir été commise par une secrétaire, non communiquée à la défense en temps utile (c'est un euphémisme) et laquelle, comme par hasard, allait dans le sens du ministère public.

(Ah, ces fichues secrétaires… On sait, en effet, de quelles maladresses elles sont capables depuis que, en 1974, Rose Mary Woods a juré avoir effacé par inadvertance 18,5 minutes d'une cruciale bande magnétique du président Nixon lors du scandale du Watergate…).

Laurent Ruquier a cité la phrase clef des mémoires de Me Leclerc : "ce n'est pas parce que Omar Raddad est magrébin qu'il est coupable, mais ce n'est pas non plus pour cela qu'il est innocent". Littéralement, cette idée est indiscutable.

Cependant, on est troublé de voir repris, textuellement, par un chantre des droits de l'homme, un sophisme classique fort apprécié aux Etats-Unis des policiers chasseurs de nègres et des District Attorneys racistes qui s'acharnent sciemment sur des innocents de toutes les couleurs "pour faire du chiffre". Le conseil de la famille Marchal doit être à la dernière extrémité pour invoquer un argument aussi grossier et il faut y lire la reconnaissance -maladroite, mais réelle- de l'innocence d'Omar Raddad.

Voilà ce qu'on appelle tomber dans son propre piège.

D'autant plus que Me Leclerc n'a pas saisi toutes les conséquences logiques défavorables à sa propre cause de son infecte manœuvre, puisqu'il se prend pour Eric Zemmour : il faut obligatoirement en déduire que ce n'est pas parce qu'on est gendarme que l'on n'est pas faussaire, et ce n'est pas parce qu'on est président d'une cour d'assises parlant arabe que l'on n'est pas une vermine raciste.

En ce qui concerne les derniers instants de Ghislaine Marchal, il faut rendre hommage au romancier Henri Leclerc, qui a créé une belle tension dramatique. Sur le fond, on préfère quand même le regretté Gérard de Villiers qui, lui, au moins, s'appuyait sur des faits réels.

Les amateurs d'histoire comparée du droit pénal noteront les étranges ressemblances entre la ratonnade judiciaire perpétrée contre Omar Raddad et le lynchage (au sens littéral) dont fut victime Leo Frank aux Etats-Unis en 1915. Mais foin des sensibleries : ce n'est pas parce qu'on est juif qu'on n'est pas un violeur et assassin d'enfant.

https://en.wikipedia.org/wiki/Leo_Frank

A chacun donc d'apprécier à sa juste valeur la sincérité des "convictions" benoîtement proclamées par Me Leclerc. S'il demeure entièrement libre de plaider tout ce qu'il veut dans les prétoires afin de mériter ses honoraires, ses sinistres fables laissent un arrière-goût plus amer au téléspectateur.

Il invoque d'ailleurs, métaphoriquement, l'"ange" qui guide ses plaidoiries; on le croit volontiers vu ses airs patelins de chanoine bien nourri. En l'espèce, l'ange déchu, Belzébuth, a été à la hauteur, car il l'a amené à bel et bien trahir ses idéaux : Me Leclerc feint de ne pas comprendre la différence entre, d'une part, défendre tout accusé, qui jouit de la présomption d'innocence (comme l'enseignent pieusement les traités de procédure pénale français, n'est-ce pas…) et, d'autre part, passer de l'autre côté de la barrière en aidant le ministère public à exécuter un innocent, comme par hasard magrébin, afin de protéger un vrai coupable.

Une belle fin de carrière pour l'apôtre des droits de l'homme de 83 ans.

LP

Monday, September 18, 2017

La disparition de Gretta Chambers.



Le 18 septembre 2017.

La société n'est belle qu'en contrariant la nature.
- Maurice Barrès.

Une grande dame du journalisme canadien, une humaniste dont la probité intellectuelle était sans faille, nous a quittés.

Elle était notamment lucide sur la vraie signification du voile islamique, qui est, objectivement, et contrairement à ce que soutient une insidieuse propagande, couchée dans un langage "codé" qui ne convainc que qui veut, un outil d'asservissement de la femme. Les contradicteurs, surtout catholiques, sont instamment invités à (re)lire Tertullien à ce sujet.

(Incidemment, comme par hasard, elle n'a jamais reçu un seul centime de la fondation Templeton, contrairement à son "petit" frère, Charles Taylor, pour ne pas le nommer, aspirant au titre de "docteur de l'Eglise", et de successeur de Saint-Thomas d'Aquin).

Un seul bémol : cette féministe était naïve d'imaginer qu'avec le seul passage du temps, les musulmanes concernées au Canada échapperaient à leur prison idéologique. Lorsque la loi civile permet les "bantoustans", il est très difficile d'en sortir : les ghettos hassidiques de Montréal, New York, etc.… en sont la preuve irréfutable.

Les murs de tissu sont plus difficiles à percer que les plafonds de verre, même s'ils font moins d'éclats.

LP


Tuesday, September 12, 2017

La nouvelle "incarnation" du journal télévisé de France 2.



Le 12 septembre 2017.

 If it ain't broke, don't fix it.
- Aphorisme anglo-saxon.

Delphine Ernotte, la patronne de France 2, a inélégamment vidé l'excellent présentateur David Pujadas au profit de Anne-Sophie Lapix en martelant le beau terme d'"incarnation". On n'était pas loin de la transsubstantiation.

Depuis la rentrée, le téléspectateur désormais a droit, à l'ouverture du JT, à de nouveaux effets de lumière et à des bureaux mobiles. La nouvelle incarnation ne tient pas en place car elle fait maintenant des allées et venues entre son trône et le plateau. Et surtout, il y a les caméras latérales qui ponctuent sa narration par des prises de vue imprenables sur ses jambes bien galbées.

Cela dit, il n'en reste pas moins que son débit est bien moins solide, bien moins assuré, que celui de son prédécesseur. Laurent Delahousse, souvent en fonction les week-ends, eût été une incarnation nettement plus convaincante. (On a d'ailleurs droit à de furtifs coups d'œil sur ses jambes à lui aussi, quoique pantalonnées; une impressionnante innovation à laquelle David Pujadas n'avait jamais songé).

Si Madame Ernotte recherchait à tout prix une nouvelle incarnation féminine, il eût été plus judicieux d'opter tout simplement pour Leila Kaddour, déjà rodée par ses remplacements réguliers, et qui a nettement plus d'aplomb que madame Lapix.

Et l'on peut supposer que les jambes de madame Kaddour eussent aussi été à la hauteur.

LP

Tuesday, August 22, 2017

La liberté de parole et de réunion au Canada.



Le 22 août 2017.

Goebbels was in favor of free speech for views he liked. So was Stalin. If you’re really in favor of free speech, then you’re in favor of freedom of speech for precisely the views you despise. Otherwise, you’re not in favor of free speech.
- Noam Chomsky.

D'abord, il y a quelques jours, l'université de Toronto a refusé au "Canadian Nationalist Party" le droit de tenir un rallye sur son campus. Plus ironiquement, l'université Ryerson a annulé une conférence ayant pour thème "The Stifling of Free Speech on University Campuses"…

Voir des institutions faisant la promotion de la recherche scientifique, et financées en partie par le contribuable canadien, adopter aujourd'hui les politiques de suppression de discours discordants, souvent populaires aux Etats-Unis dans les années 50, à l'époque bénie où J. Edgar Hoover dirigeait le FBI, devrait donner à réfléchir.

Et dimanche, à Québec, une certaine gauche a fait obstacle au droit de "La meute", dont la "philosophie" pourrait être charitablement qualifiée de traditionaliste, de manifester pacifiquement et légalement : des actes de violence furent dirigés contre ses membres (sans oublier les policiers) et ils furent confinés pendant plusieurs heures dans un parking souterrain; un porteur du drapeau des patriotes a même été sauvagement tabassé.

(Incidemment, les férus d'histoire politique savoureront le symbole communiste fièrement arboré par ces antiracistes autoproclamés… qui ont ainsi manifesté… leur ignorance du racisme quotidien que subissaient, par exemple, les Musulmans et les Juifs à l'époque de l'Union soviétique, un pays où ne fleurissait pas toujours la liberté de parole; de nombreux diplômés de l'université Patrice Lumumba, renommée en 1992 Université russe de l'Amitié des Peuples…, pourraient témoigner de l'ouverture toute relative des ex-Soviétiques à l'égard des étudiants exotiques...).

D'ailleurs, l'activiste Jaggi Singh vient de déclarer que "des fois [la violence], c’est nécessaire"… Une rhétorique qui n'est pas de nature à emporter l'adhésion des spectres de Gandhi ou de Martin Luther King.

Cependant, quand on compare, on se console. S'il reste du chemin à faire au Canada en matière de respect des libertés publiques, où il n'est pas évident pour tous qu'elles ne peuvent être à sens unique, que dire de la France?  Que l'on pose la question à l'"humoriste" Dieudonné, qui ne fait rire que qui veut.

LP


Thursday, August 17, 2017

Charlottesville : The South shawll rahse agayn!

Le 17 août 2017.



A nation which does not remember what it was yesterday does not know where it is today.
- Robert E. Lee.

To understand the world, you must first understand a place like Mississippi.
- William Faulkner.

Le président Trump s'est une fois de plus ridiculisé en minimisant les tragiques événements récents de Charlottesville, qui ont  produit un mort et plusieurs blessés. Il lui est facile de renvoyer dos à dos les manifestants suprématistes blancs et autres antisémites (ses électeurs) et les contre-manifestants.

Cela dit, ce sinistre rassemblement n'avait, hélas, rien de nouveau : en 1977, des néo-nazis ont défilé dans une banlieue de Chicago comptant de nombreux survivants de l'holocauste en arborant des swastikas, la Cour suprême des Etats-Unis, par l'arrêt National Socialist Party of America v. Village of Skokie, 432 U.S. 43  (1977), ayant confirmé leur droit constitutionnel de réunion.

Il s'ensuit de cette jurisprudence que les white trash consanguins (on se souviendra que, pour eux, le processus de métissage est irrémédiablement engagé par l'accouplement, consensuel, ou non, de deux cousins au deuxième degré), ont partout le droit de manifester, en l'occurrence, d'organiser des réunions de famille. Les opposants au racisme seraient bien inspirés de ne pas y faire obstacle en recherchant des affrontements directs avec eux, mais, au contraire, de les dénoncer et de différer leurs propres contre-manifestations, lesquelles seront ainsi, de toute manière, plus sécuritaires.

Que les nostalgiques de la confédération sudiste rendent plutôt hommage à ce héros injustement méconnu de la guerre de sécession : Jubilation T. Cornpone.

https://www.youtube.com/watch?v=_TfcJ82FAhw

LP

Monday, August 14, 2017

En France, le sénateur Michel Mercier ne sera pas un "sage".



Le 14 août 2017.

Désormais, on pourra être sénateur ou député à dix-huit ans, et donc, mis en examen à dix-neuf.
- Laurent Ruquier.

Quel dommage qu'un aussi éminent personnage de la vie politique française se voit privé de l'accès au conseil constitutionnel, en raison de vétilles reprochées : des emplois fictifs familiaux.

Peut-être devrait-il envisager un prix de consolation : suivre les traces de Fabrice Burgaud.

On se souviendra que le palmarès de ce dernier, que certains pourraient qualifier d'ambigu, ne l'a apparemment pas rendu inapte à effectuer les recherches documentaires requises par les magistrats de la Cour de Cassation. Il s'ensuit que même si les soupçons visant M. Mercier étaient avérés (ce qui serait étonnant de la part d'un respectable membre de la chambre haute), a fortiori, il a toutes les compétences pour se charger des photocopies servant aux travaux du conseil.

Regrettable quand même qu'il ne pourra pas participer à l'examen de la constitutionnalité de la Loi de moralisation de la vie politique. Sa connaissance du terrain aurait été précieuse.

LP


Friday, August 4, 2017

Affaire Gregory : Le "petit juge" Jean-Michel Lambert est mort.



Le 4 août 2017.


Si la justice est parfois si lente à être rendue, c'est que bien souvent les magistrats, ne sachant pas quoi en faire, hésitent entre la rendre ou la garder pour eux. 
- Pierre Dac.


En France, est relancée depuis quelques semaines l'enquête sur l'odieux assassinat du petit Grégory en 1984. Il y a des mises en examen et la récente confrontation de certains témoins n'a produit aucune avancée.

Jean-Michel Lambert, le magistrat qui s'illustra jadis par son incompétence crasse dans l'affaire Gregory, a décidé de nous quitter le 11 juillet dernier. Il faut croire que, en se suicidant, il a eu, finalement, au bout de plusieurs décennies, un geste moral. Mieux vaut tard que jamais. C'est égal, le moment était peut-être mal choisi car il s'est dispensé d'apporter son propre témoignage qui eût pu être instructif. En principe, on devrait applaudir son initiative, mais les vrais samouraïs assument leurs responsabilités et planifient mieux leur calendrier pour faire hara-kiri.

Cela dit, de manière plus générale, le justiciable lamba est frappé par cette sinistre réalité que, en France, un juge d'instruction peut avoir du sang sur les mains (mais pas obligatoirement sur la conscience) et mener quand même une brillante carrière au sein de la magistrature, et même dans le domaine littéraire!

Lambert, à l'occasion romancier, n'accorda aucune protection à Bernard Laroche, un moment suspect, ce qui aboutit à l'assassinat de ce dernier. Ultérieurement, le juge Fabrice Burgaud, qui s'illustra à l'occasion de l'affaire Outreau, vit un des accusés mourir en détention provisoire, probablement un suicide. On attend toujours le premier recueil de poème de ce falot magistrat, mais, aux dernières nouvelles, il jouit d'une confortable sinécure à la Cour de cassation où il se livre à d'édifiantes recherches documentaires à titre d'auditeur du premier grade. Rien que ça!

En France, nulle dissuasion pour les "petits juges" qui posent vertueusement en protecteur de la veuve et de l'orphelin et qui sont prêts à instrumentaliser une affaire médiatique afin de se constituer un capital en vue, par exemple, d'une carrière politique.

Faut-il s'en étonner? Si on parle souvent de l'Amérique comme la terre des possibilités, la France, elle, est la terre des impossibilités! Il n'y a que dans ce pays où un juge d'instruction peut conclure, sans rire, au suicide, en présence d'un cadavre avec cinq balles dans le dos. Sans oublier l'hilarant conte de fées du "suicide" du juge Borrel à Djibouti…

La mentalité judiciaire française n'a pas vraiment changé depuis l'affaire Dreyfus et les réformettes de la justice pénale resteront lettre morte tant que la présomption d'innocence restera enfouie dans les traités de procédure pénale; tant que les soi-disant contre-pouvoirs et mécanismes de contrôle seront allègrement détournés en tampons d'enregistrement au terme de discussions amicales au bout d'un couloir ou devant un café entre collègues de bonne compagnie et qui se comprennent si bien...; tant que les sorties de secours procédurales seront verrouillées. Les textes sont impuissants face au corporatisme, au carriérisme et à la fatuité. Surtout français.

Bon voyage en enfer, juge Lambert. Et n'oubliez pas de demander qu'on installe une marmite pour votre disciple Burgaud à côté de la vôtre. Il vous rejoindra tôt ou tard. Mais vous devrez patienter encore un peu car il n'a manifestement pas l'étoffe d'un samouraï.

Dommage, car si le prolongement de votre séjour sur notre belle planète eût possiblement été utile à la justice, ses prestations à lui n'ont désormais qu'un intérêt plutôt relatif.

LP

Friday, July 28, 2017

Il y a 50 ans, "Vive le Québec… libre".



Le 28 juillet 2017.
                                            
Le succès de la révolution belge fut une catastrophe pour la position de la langue néerlandaise dans les régions flamandes. Là où les révolutionnaires réussirent à prendre le pouvoir, le néerlandais fut remplacé sur-le-champ par le français. Sous Guillaume Ier, la liberté linguistique était l'une des revendications de l'opposition libérale francophone, constituée essentiellement d'avocats et de journalistes. Cette même liberté fut toutefois refusée à la Flandre. En pratique, la liberté linguistique belge signifiait uniquement la liberté, pour les francophones, de parler français partout et en toutes occasions et l'obligation, pour les Flamands, de comprendre le français.
- Sénat de Belgique. Document législatif n° 4-455/1

On ne sait pas le français, personne ne le sait, mais tout le monde affecte de ne pas connaître le flamand. C'est de bon goût. La preuve qu'ils le savent très bien, c'est qu'ils engueulent leurs domestiques en flamand. 
- Charles Baudelaire.

Le Québec est, aujourd’hui et pour toujours, une société distincte, libre et capable d’assumer son destin et son développement.
- Robert Bourassa.

On a beaucoup évoqué la tonitruante déclaration du général ces derniers jours. Il eût été judicieux de rappeler plus en détail la réplique immédiate du premier ministre canadien de l'époque, Lester B. Pearson, lue avec un accent pitoyable devant les caméras de télévision :

Je suis sûr que les Canadiens dans toutes les parties de notre pays ont été heureux de ce que le président français reçoive un accueil aussi chaleureux au Québec. Cependant, certaines déclarations du président tendent à encourager la petite minorité de notre population dont le but est de détruire le Canada et comme telles, elles sont inacceptables pour le peuple canadien et son gouvernement.

Le peuple canadien est libre, chaque province du Canada est libre. Les Canadiens n’ont pas besoin d’être libérés. En fait, beaucoup de milliers de Canadiens ont donné leur vie au cours des deux guerres mondiales pour la libération de la France d’autres pays européens.

On notera que, en abordant le thème de la liberté, le prix Nobel de la paix fut incapable de prononcer le mot "Québec", probablement de peur de s'écorcher la bouche. Plus troublant, il feignait d'ignorer une évidence confirmée par les rapports successifs de la Commission royale d'enquête sur le bilinguisme et le biculturalisme (plus connue sous le nom de « commission Laurendeau-Dunton »), qu'il avait lui-même créée, à savoir que le Canada français, dont le Québec, était, quand même, un peu moins libre que les autres provinces canadiennes, tant sur le plan économique que politique.

Enfin, et surtout, il infère de la participation des Canadiens à la libération de la France et d'autres pays européens pendant les deux guerres mondiales que tous ceux-ci étaient entièrement libres au bercail. Un sophisme, mais qui fut, et demeure sans doute, particulièrement populaire chez les rednecks canadiens. Pourtant, il ne pouvait ignorer que, par exemple, les soldats afro-américains, ayant libéré l'Europe - au sein d'unités ségréguées -, restaient confinés à l'arrière des autobus à leur retour en Alabama en 1945. On peut aussi douter de l'épanouissement des tirailleurs sénégalais de retour à Dakar à la même époque. Etc.

On peut être libérateur, sans forcément être soi-même libre.

Cela dit, une "libération" appelle-t-elle nécessairement l'indépendance politique?

En 1967, les captifs québécois avaient au moins commencé à sortir du putride donjon catholique, qui avait si bien servi les autorités coloniales pendant des décennies, ce qui n'est pas rien (il va sans dire que leurs yeux affaiblis par l'obscurantisme avaient encore du mal à s'accoutumer à l'éclatant soleil de la rationalité). En Belgique, les Flamands ont aujourd'hui triomphé de la domination francophone et ne sont plus des citoyens de seconde zone, bien au contraire : n'est plus qu'un mauvais souvenir le temps où il fallait être bilingue pour être portier de ministère, et où le ministre était incapable de parler un seul mot de néerlandais; où des soldats flamands se faisaient massacrer par les Prussiens parce qu'ils ne comprenaient pas les ordres aboyés en français. Et l'Etat belge est toujours là.

Aux électeurs québécois (et flamands) de choisir souverainement, et en toute indépendance d'esprit, les outils constitutionnels de leur libération. Tel était possiblement le sens de l'invitation lancée à Montréal par le général il y a un demi-siècle, 9 ans après qu'il eut annoncé en Algérie "Il n'y a ici que des Français à part entière!" et "Vive l'Algérie française!".

En 1967, ni l'unilingue Pearson, ni certains indépendantistes n'étaient libérés de leurs fantasmes communs.

LP