Le 24 octobre 2017.
On peut violer les lois sans qu'elles crient.
- Talleyrand.
C'est à Harvey Weinstein qu'on doit aujourd'hui
la déferlante mondiale de dénonciations du harcèlement sexuel… Et ce suave
producteur trouve une alliée de cœur en France. Un problème social bien
exagéré, voire imaginaire… fruit des délires de féministes hystériques, du
cinéma tout ça…
Et qui est plus crédible pour le relativiser
que la catho intégriste Christine Boutin, opposante au mariage gay et alliée
de Marine le Pen au 2e tour de l'élection présidentielle? Pour proclamer que
"tous les hommes ne sont pas des obsédés"? En effet, elle "ne pense pas que cette
espèce de torrent de révélations soit nécessaire" et dénonce
un "dégueulis
d’accusations". En 2016 déjà, Mme Boutin proclamait
sa "honte"
quand 17 anciennes ministres ont dit « stop » au
silence et à l’impunité autour d’incidents de harcèlement sexuel. Evidemment,
il ne faut pas se formaliser de quelques mains baladeuses et discours
suggestifs puisque… "la grivoiserie fait
partie de l’identité française et j’aime bien la grivoiserie"(sic!).
On n'en attendait pas
moins d'une fidèle adhérente à une église dont les prélats sodomites "communient"
avec leurs fidèles des deux sexes, petits et parfois moins petits, depuis des
millénaires. Il faut cependant reconnaître à sa décharge qu'elle n'a jamais été
exposée à quelque risque d'agression que ce soit, vu que sa plastique ne
saurait donner… ouverture à la concupiscence, même des clercs. Peut-on rêver
meilleur promoteur (promeuteure? ou promotrice? non pas de terminologie
féministe) de la chasteté et du célibat ecclésiastiques?
Dieu merci, il y eut Louis
Boutin, qui accepta de convoler en justes noces avec sa cousine germaine, mademoiselle
Christine Martin, et ainsi de fonder une famille, fût-elle génétiquement
cloisonnée, qui n'avait peut-être pas besoin de cela. Mais… faute de grives, on
mange des merles. De toute manière, vu le regard globuleux et bovin de la
fondatrice du Parti chrétien-démocrate, l'on peut tenir pour acquis qu'elle s'est volontiers
conformée à une vieille tradition ancestrale. On ne sautait trouver preuve plus
émouvante de la sincérité de ce héraut de la famille on ne peut plus traditionnelle,
tissée très serrée.
(Chose curieuse, si dame
Boutin fut ultérieurement capable de brandir la Bible pendant certains débats à
l'Assemblée nationale, manifestement, elle n'a jamais pris la peine de
compulser le Code de droit canonique, qui exige une dispense papale pour ce
genre d'union, en principe incestueuse aux yeux de notre Sainte-Mère l'Eglise,
même si elle est licite selon la loi des hommes. Il serait tentant de conclure que
les époux Boutin, dont le mariage n'a apparemment jamais été béni par un
ministre du culte après avoir été célébré par monsieur le maire, vivent dans le
péché, mais nul doute que ce couple a su trouver avec le Ciel des
accommodements).
Son départ de la vie
politique sera vécu comme une trahison par les humoristes. Une consolation : elle
a annoncé sa démission de son mandat de conseillère
départementale des Yvelines affublée
d'un foulard noué en turban autour de la tête faisant presque office de hijjab.
Elle regrette d’avoir été "ridiculisée, ringardisée". Qu'elle soit rassurée :
pour cela, elle y est toujours arrivée fort bien toute seule.
Harvey Weinstein et Christine Boutin, même
combat.
Comme le dit l'adage anglo-saxon, religion and politics make strange bedfellows…
LP
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