Friday, December 9, 2022

Abolition du serment au roi : le Québec consacre l’approche albertaine.

 Le 9 décembre 2022.

Ecoutez ceci, peuple insensé, et qui n'as point de coeur! Ils ont des yeux et ne voient point, Ils ont des oreilles et n'entendent point.
- Jérémie 5:21.

Il y a quelques jours, les élus du parti Québécois invitaient le gouvernement Legault à s’inspirer de la “Loi sur la souveraineté dans un Canada uni de l’Alberta” (sic), qui a été adoptée hier, et donne la possibilité à la province de suspendre l’application de lois fédérales.

C’est fait.

L’assemblée nationale du Québec a suivi le juridisme redneck aussi inflammable que le bitume en adoptant aujourd’hui la “Loi visant à reconnaître le serment prévu par la loi sur l’assemblée nationale comme seul serment obligatoire pour y siéger”, qui prétend rendre inapplicable au Québec l’article 128 de la loi constitutionnelle de 1867, norme fédérale pancanadienne supérieure qui impose à tous les législateurs, fédéraux et provinciaux, le prononcé d’une formule sacramentelle, mieux, incantatoire, dont chaque syllabe vaut son pesant de caramels mous.

Rien que ça.

Il faut rendre hommage à la ligue monarchiste du Canada d’avoir judicieusement rappelé au public québécois que tant les élus du parti Québécois que de nombreux médias font la grossière, irritante et impardonnable erreur d’évoquer le serment dû au “roi d’Angleterre”, alors que Charles est, en l’occurrence, le souverain du Canada. Est d’ailleurs encore plus troublante la reprise de cette ineptie par le ministre québécois des Institutions démocratiques, Jean-François Roberge lui-même, au salon bleu lors de l’adoption de la loi, qui illustre l’ignorance crasse de tous les élus québécois et des conseillers juridiques du gouvernement quant aux réalités constitutionnelles canadiennes fondamentales.

Par contre, est incontournable sa qualité (si l’on ose dire) de chef de l’Eglise anglicane, et le porte-parole de la ligue ne peut que susciter l’irritation quand il fait grief au chef du parti Québécois de “faire remuer les passions, faire ressurgir les vieux démons du passé et positionner le PQ et M. St-Pierre Plamondon comme victime, martyr de la cause nationaliste”. On répondra au bien nommé M. Karim Al-Dahdah que, sur le plan des symboles, précisément, une théocratie, même de pure forme, semble d’une discutable compatibilité avec l’incarnation “de l’État de droit, de la démocratie”.

Par cette mascarade législative, l’assemblée nationale du Québec lance donc un intéressant défi au gouvernement fédéral en adoptant une loi manifestement contraire à la Loi constitutionnelle de 1867. Quels sont les enjeux? Chose curieuse, même d’éminents constitutionnalistes déclarent ne voir aucune sanction de la violation de l’article 128, alors qu’elle est on ne peut plus claire : pas de serment, pas d’entrée en fonction. Une évidence que constate l’ex-sénateur Serge Joyal. Mais alors quid de la participation illégale de députés aux travaux de l’assemblée nationale?

Signalons que les 3 élus du PQ ont touché depuis le 3 octobre dernier leur rémunération et ont eu accès à leur bureau de circonscription et à l’hôtel du Parlement (sauf la salle de l’Assemblée nationale et les salles de commission parlementaire); selon la lettre de la loi pénale, il y a d’ores et déjà (au minimum) détournement de fonds publics puisque, sans prestation préalable du serment d’allégeance, ils n’ont pu “entrer dans l’exercice de leurs fonctions”.  L’adoption de la loi 4 ne blanchira pas (si l’on ose dire) les intéressés pour l’avenir.

(En pratique, des poursuites au pénal sont quelque peu douteuses : politique oblige.)

Par contre, est exposé l’ensemble des lois adoptées depuis aujourd’hui à l’annulation judiciaire, à la demande de n’importe quel plaideur, comme le rappelle aussi lucidement Serge Joyal. Le gouvernement fédéral devrait, dans l’intérêt de la stabilité juridique, invoquer sans tarder son pouvoir de désaveu.

(Mais là encore, politique a souvent obligé au Canada, au mépris des textes.)

Jour dramatique donc pour la monarchie québécoise. Non seulement tous les élus de l’assemblée nationale vassaux ont insolemment trahi leur serment prêté à leur suzerain en votant en faveur d’une loi moralement régicide, mais est particulièrement paradoxale la signature du lieutenant-gouverneur, représentant personnel du successeur d’Henry VIII, beau-papa de Meghan (dont le nouveau documentaire diffuse sur Netflix évoque une atmosphère qui rappelle plus “Othello” que “Guess who’s coming to dinner”), et bon-papa d’Archie et de Lillbet, à savoir notre monarque per gratiam Dei.

En résumé, en l’état du droit, nulle province canadienne n’a le pouvoir de s’affranchir du féodal article 128. La volonté populaire est sans pertinence, voire impertinente. Peu importent les vaines arguties juridiques : seul le parlement canadien peut souverainement abroger cette disposition par une loi. S’il doit y avoir une “nuit du 4 août”, elle se fera à Ottawa et non pas à Québec.

Même (et surtout) en théocratie canadienne, ne serait non plus d’aucune utilité la bénédiction conjointe du pape, du patriarche orthodoxe à Istanboul, du télévangéliste Kenneth Copeland, du grand mufti du Kazakhstan et enfin du grand rabbin sépharade de Belgique.

Dieu et mon droit!

LP

Wednesday, November 23, 2022

Qatar : la vraie tragédie au Moyen-Orient.

 Le 23 novembre 2022.

 Alcohol is the anesthesia by which we endure the operation of life.
 - George Bernard Shaw.

Voilà une région du monde qui fait les manchettes. Quelques exemples en vrac.

En Arabie saoudite, le rythme des exécutions (décapitations, crucifixions, etc.) a repris de plus belle. Les Shiites, femmes adultères et blogueurs impies n’ont qu’à bien se tenir. Charia oblige.

Les remous sociaux en Iran persistent, mais les pouvoirs publics ne faiblissent pas devant les insolent(e)s manifestant(e)s qui ont l’outrecuidance de réclamer plus de liberté et leur opposent l’infaillible parole divine, dont les mollahs enturbannés sont les intègres interprètes. Charia oblige. Ils prennent aussi des mesures visant à ramener les Kurdes de ce pays à l’ordre.

Mais le Qatar, hôte de la coupe du monde de football de 2022, retient évidemment beaucoup l’attention.

D’aucuns évoquent l’incongruité écologique des installations sportives à air climatisé ainsi que les conditions de vie (et de mort) des travailleurs étrangers sur les chantiers. Heureusement, le président de la FIFA, Gianni Infantino, a vertueusement dénoncé avec force “l’hypocrisie” des contempteurs de l’émirat. On ne pouvait en effet trouver mieux pour ce faire que le récipiendaire d’un salaire annuel de 2,5 millions de dollars, une pitance en comparaison avec les 3,4 millions qu’encaissait par le passé son prédécesseur Sepp Blatter.

(Incidemment, parlant de millionnaires prêcheurs, et de charia, on pense immédiatement au jésuitique filozof canadien Charles Taylor qui, du haut des 1,8 millions de dollars reçus de la fondation Templeton, tonne contre le gouvernement provincial québécois qui a pris des mesures de libération de la chappe de plomb pesant sur certaines femmes et fillettes québécoises ayant atteint l’âge de 9 ans).

Tout cela est bel et bien, mais on esquive dans tous les cas le vrai problème, à savoir la brutale et unilatérale interdiction, à la dernière minute, des boissons alcoolisées autour des stades, en violation d’un accord de sponsoring de 72 millions d’euros avec Budweiser. Un contrat qui a fait “pchhit”, et qui a mis le houblon hors-jeu. Trop, c’est trop.

Au Qatar, pour l’instant, plus question de dire que this Bud’s for Freedom, this Bud’s for you.

Mais rendez-vous dans 3 000 ans.

LP

 

Saturday, October 15, 2022

Charles III, roi du Québec.

Le 15 octobre 2022.

L’état, c’est moi.
- Formule attribuée à Louis XIV.
 

À l’heure actuelle, chaque député québécois nouvellement élu doit prêter deux serments avant d’entrer en fonction:

Il y a d’abord le serment d’allégeance au monarque prévu par l’article 128 de la loi constitutionnelle de 1867, qui est sans ambiguïté : 

Les membres...de l’assemblée législative d’une province devront, avant d’entrer dans l’exercice de leurs fonctions, prêter et souscrire, devant le lieutenant-gouverneur de la province...  le serment d’allégeance (suivant) : Je...  jure que je serai fidèle et porterai vraie allégeance à Sa Majesté la Reine Victoria. N.B. — Le nom du Roi ou de la Reine du Royaume-Uni de la Grande-Bretagne et d’Irlande, alors régnant, devra être inséré, au besoin, en termes appropriés. 

S’y ajoute le serment prévu par l’article 15 de la loi sur l’assemblée nationale : 

Je... déclare sous serment que je serai loyal envers le peuple du Québec et que j’exercerai mes fonctions de député avec honnêteté et justice dans le respect de la constitution du Québec.


Paul Saint-Pierre Plamondon, chef du parti québécois, qui a obtenu 3 sièges à l’assemblée nationale aux dernières élections, a annoncé que, conformément à sa promesse pendant la campagne électorale, lui et ses deux collègues ne se soumettront pas à l’article 128 lors de l’assermentation des députés le 21 octobre prochain : 

« La concomitance de deux serments, l’un envers le peuple québécois et l’autre envers la Couronne britannique, placent tant les élus que l’Assemblée nationale elle-même dans un conflit d’intérêt et de loyauté qui n’est pas tolérable en démocratie.   On ne peut pas servir deux  maîtres ».

 De surcroît : 

« Si la Couronne britannique, le gouvernement fédéral ou le procureur général du Canada veulent me poursuivre, eh bien, ils le feront, mais je pense que je peux rentrer au Salon bleu et faire mon travail. »

 Ce refus est sans précédent dans l’histoire québécoise.

 Il faut déplorer une certaine confusion dans son argumentaire, et notamment une erreur de droit : Charles III, en l’occurrence, n’est pas le souverain britannique, mais canadien, et même québécois (et ontarien, saskatechewanais, etc.). Maigre consolation, il est vrai. Mais les choses ne sont peut-être pas aussi simples que “pense” Me Saint-Pierre Plamondon. À moins qu'elles ne le soient encore plus.

Tout d’abord, même si est correcte la thèse du conflit d’intérêt, la formule sacramentelle du serment d’allégeance est incontournable et prévaut. Suprématie fédérale oblige.

La question qui se pose est donc celle de la sanction de l’article 128.

Première hypothèse, la plus probable : l’assemblée nationale refuse aux 3 députés réfractaires le droit de siéger. Dans ce cas de figure, la question de poursuites pénales ne se pose pas : ils n’auront pas de bureau, pas de temps de parole, et surtout, pas de salaire.

Deuxième hypothèse : l’assemblée nationale autorise, au mépris de la loi fédérale, par exemple, suite à une modification de la loi provinciale, les 3 mousquetaires à assumer leurs fonctions. Une telle modification sera nulle et non avenue et les autorités fédérales pourront alors intervenir sans forcément suivre immédiatement la voie pénale. Plusieurs possibilités s’offrent à elles; en vrac : envoi de membres de la maréchaussée interdisant physiquement l’accès au Salon bleu aux trois intéressés, demande d’injonction judiciaire en ce sens, et éventuellement, une demande de jugement déclaratoire constatant l’invalidité de l’ensemble de l’activité de l’assemblée nationale vu la participation illégale de 3 de ses députés.

M. Saint-Pierre-Plamondon propose un louable geste de désobéissance civile, mais il doit en peser et en soupeser les enjeux. Le glaive pénal apparaît plus nettement à l’horizon : si l’assemblée nationale devait accéder aux voeux de la trinité rebelle, l’affectation de ressources financières (salaires, équipements...) constituerait un détournement de fonds, tant pour les bailleurs de fonds que pour les récipiendaires. Mais que l’on se rassure : au Québec, il n’y aura pas de Bobby Sands. À suivre donc.

Follow the money.

LP


Wednesday, October 5, 2022

Elections Québec 2022 : plus que jamais, on continue.

 Le 5 août 2022.

Ce pays est mou.
- Charles de Gaulle.

En effet, on continue avec le système électoral britannique uninominal à un tour, qui a reproduit les distorsions antidémocratiques classiques. Le gouvernement de la Coalition Avenir Québec est reconduit avec une majorité parlementaire accrue, 90 sièges sur 125, grâce au reniement de la promesse de François Legault en matière de réforme du mode de scrutin. La notion de raz-de-marée n’a donc aucun sens en l’espèce.

Le mensonge est souvent rentable en politique.

Les résultats de Québec solidaire montrent qu’il y a peut-être un plafond de plexyglas pour les partis islamo-gauchistes au Québec, incapables de définir les véritables chiffres de la richesse. Mais on y a le mérite, non négligeable, de rappeler l’urgence du changement climatique.

Et quelle déception pour les partisans du parti conservateur d’Eric Duhaime! Nul député élu en dépit de 12,9% des voix. Pourtant, en démocratie, même les Néanderhaliens consanguins à la bipédie encore mal assurée ont le droit de faire entendre leurs borborygmes.

Comme dans la plupart des soirées électorales, pour tous les chefs de parti, ce fut une victoire, sauf peut-être pour le parti Québécois, lequel demeure plus mesuré. Et que d’appels au rassemblement.

Mais la pire ânerie de la soirée électorale est sortie de la bouche de la cheffe du parti libéal, Dominique Anglade, qui déclare, sans rire, (quoique avec un sourire qui se voulait crâneur) que le Québec a choisi le parti libéral pour former l’opposition officielle. C’est là ignorer que, de manière générale, l’électorat ne constitue jamais une personne morale distincte des électeurs, qui “porte un message”. Peu importe d’ailleurs le système électoral, chaque citoyen vote pour le candidat de son choix (en compulsant rarement son programme...), et on comptabilise.

L’ineptie de Dominique Anglade est d’autant plus affligeante que c’est la carte électorale qui a permi à son parti, devenu essentiellement la ligue du bunker anglophone du West Island de Montréal, d’avoir 21 députés avec 14,4% des voix et donc de jouer le rôle d’opposition officielle. Pour parler “vrai”, en termes de voix, c’est Québec solidaire qui a réussi son pari de devenir la véritable opposition au gouvernement Legault avec ses 15,4%.

Pour l’instant, l’avenir de Dominique Anglade comme cheffe ne semble pas en péril. On ne se bousculait pas au portillon pour assumer cette tâche ingrate il y a 2 ans et il ne restait que la renégate ex-Caquiste pour mener ses troupes à l’abattoir et cela demeure “vrai”, à l’heure actuelle. Son parti (de l’heure) a encore plus besoin de sa soubrette francophone.

On ne saurait encore comparer le PLQ au Titanic, mais on ne voit pas qui d’autre pourrait être tenté de diriger le radeau de la Méduse.

LP


Friday, September 16, 2022

Elections Québec 2022 : débat à 5.

Le 16 septembre 2022.

Nos élites politiques et journalistiques sont obsédées par le moralisme. Les mêmes qui viennent défiler pour la liberté d’expression.
- Elisabeth Badinter.

Les téléspectateurs ont eu droit hier soir de la part du club des 5 à une cacophonie au cours de laquelle furent le plus souvent régurgités les slogans et les formules plus ou moins faciles déjà entendus depuis le début de la campagne électorale. Elle ne fera que conforter les choix déjà faits par les électeurs.

A signaler, cependant, deux points intéressants, mais trop furtivement évoqués.

Seule Dominique Anglade, cheffe du parti libéral du Québec a défendu l’équité fiscale en prônant la chasse aux électeurs qui dissimulent leurs avoirs dans les paradis fiscaux. Cela est bel et bien, mais faut-il compter pour ce faire sur le parti qui fut naguère dirigé par “Sheikh” Philippe Couillard (et qui compta parmi ses ministres l’ex-caquiste Anglade) et qui, dans une vie antérieure, encaissait, pour ses bons et loyaux services, les millions de dollars que lui versaient les autorités saoudiennes, entre deux décapitations, sur un compte à Jersey?

Pour sa part, M. Paul Saint-Pierre Plamondon, chef du parti Québécois, a courageusement défendu la pleine liberté d’expression dans l’espace public, notamment des universitaires qui sont parfois appelés à prononcer au complet des mots controversés, comme “nègre”, qui choque les Saintes-Nitouches aux chastes oreilles, au lieu de l’insipide euphémisme “mot en “n””. M. Plamondon a mis au défi M. Nadeau-Dubois de prononcer au complet le titre original de l’ouvrage de Pierre Vallières “Nègres blancs d’Amérique”. Défi qu’il a relevé, mais... de manière réticente, frileuse, du bout des lèvres, tout en minimisant l’immense importance sociale de la liberté de parole. En l’espèce, il s’en est tenu au strict minimum syndical, comme il sied au chef, pardon, au porte-parole de Québec solidaire.

Sinon, RAS.

LP 

Thursday, September 8, 2022

Elizabeth II, la PDG de “The Firm”, nous a quittés.

Le 8 septembre 2022. 

Dans une monarchie bien réglée, les sujets sont comme des poisons dans un grand filet, ils se croient libres et pourtant ils sont pris.
- Montesquieu.

Il faut saluer la consciencieuse gestionnaire d’une entreprise commerciale dont la prospérité est fondée sur la lucrative traite et exploitation d’esclaves dès le XVIe siècle. La prospérité de cette entreprise a perduré suite à l’abolition formelle de l’esclavage dans l’empire britannique dans les années 1830, consentie de bonne grâce vu que cette institution n’avait plus la rentabilité d’antan, tant pour la Couronne que pour la libre entreprise roturière. Le bas de laine de la famille royale était déjà bien solide, mais on ne saurait lui reprocher de s’être reposée sur ses lauriers.

(A noter, à titre comparatif, les méthodes de gestion du personnel du roi des Belges Léopold II dans sa “propriété personnelle” du Congo à la fin du XIXe siècle, qui ne laissaient que peu de place au laxisme).

Pour faire court, le patrimoine des Windsor est aujourd’hui estimé à environ 20 milliards de livres (23,4 milliards d'euros), mais il faut relativiser (honni soit qui mal y pense), puisque le souverain ne peut en disposer à sa guise, parce que tel est son bon plaisir : il ne détient personnellement qu’environ 400 millions d’euros d'actifs. Modeste somme, mais suffisante pour mettre un peu de beurre dans les épinards (bios) et aussi, le cas échéant, assumer les conséquences judiciaires des frasques de certains membres de la smala.

Parlant de solidarité familiale (et conjugale), on peut penser que le nouveau chef de l’église anglicane (fondée sur de solides principes théologiques par Henri VIII), sera à la hauteur et suivra le principe comptable du “going concern”. (Ou Konzern).

L’heure est venue tard pour Charles III, devenu roi par la grâce de Dieu et des actionnaires, mais on peut penser que son règne sera plus long que celui de Charles Ier : pas de Cromwell à l’horizon.

Et en France, Stéphane Bern va faire des heures sup’.

LP


Wednesday, September 7, 2022

Elections Québec 2022 : Les électeurs québécois sont des péquenauds!

Le 7 septembre 2022. 

Quand on coupe la tête d’un intellectuel, il meurt.
- François Cavanna.
 
Un intellectuel assis va moins loin qu’un con qui marche.
- Michel Audiard.

C’est confirmé, et la confirmation vient de nul autre que le premier ministre québécois, François Legault. Elle ne situe pas sur le plan linguistique ou culturel. En effet, il vient de déclarer, sans rire, que la question de la réforme du système électoral “n’intéresse pas la population, à part quelques intellectuels. Sic.

Voilà une lapidaire justification du reniement de la parole donnée au sujet d’une modification du système électoral à la britannique (à l’instar de Justin Trudeau, que l’on ne saurait taxer, de près ou de loin, d’intellectualisme, fils d’un premier ministre qui, à l’occasion, savait aussi fustiger ces casse-pieds d’intellos). Rappelons qu’une entente formelle avait été conclue en 2018 entre la Coalition Avenir Québec et les trois partis d’opposition allant dans le sens d’au moins une dose de proportionnelle afin d’éviter les distorsions et surtout l’absurde prise du pouvoir par un parti qui n’a même pas une pluralité des voix, comme cela arriva à l’Union nationale au Québec en 1966, au parti québécois en 1998 et au parti libéral du Canada du petit Justin en 2021.

M. Legault reconnaît du bout des lèvres qu’une forme de proportionnelle comporte certains avantages. En effet, elle est plus démocratique puisque plus représentative; un détail cependant...

Mais cela n’est manifestement pas une priorité pour la population québécoise, comme l’assure le chef de parti qui vise plus de 40% des suffrages et 100 députés sur 125 le 3 octobre prochain. S’il a raison, il met (peut-être involontairement) en relief le problème de consanguinité dans la province et il en résulte que les débats actuels sur les chiffres d’immigration sont lacunaires, car il ne s’agit pas uniquement d’économie : tout le Québec (pas seulement le Saguenay) manque non seulement de bras, mais de gènes frais.

En 2022, pouvait-on rêver d’une meilleure réhabilitation de Maurice Duplessis?

LP


Monday, August 29, 2022

Convocation des électeurs québécois.

Le 29 août 2022.

La démocratie ne peut être définie comme l’existence de parlements et d’élections uniquement.
-Recep Tayyip Erdogan.
 

La campagne électorale a été officiellement lancée hier dimanche par le premier ministre québécois François Legault. Le scrutin aura lieu le 3 octobre prochain.

Qu’est proposé aux électeurs?

Le parti libéral du Québec, est dirigé par Dominique Anglade, la transfuge de la Coalition Avenir Québec (parti actuellement au pouvoir) à une époque où François Legault, alors dans l’opposition, ne pouvait évidemment lui offrir un portefeuille de ministre. Elle a alors raté non seulement la limousine ministérielle, mais le coche, chose un peu embarrassante pour une cheffe de parti qui revendique de nouveau aujourd’hui une expertise économique, mais d’un parti qui est devenu le porte-parole ethno-régional des anglophones montréalais, même si ceux-ci lui manifestent un certain degré d’ingratitude.

Québec solidaire; il faut lui rendre hommage pour sa sincère conscience écologique, d’où sa volonté exprimée de “changer d’ère”, mais ses conceptions économiques reflètent les rêves généreux de cégépiens (lycéens en français) de 18 ans qui pensent encore refaire le monde. 

Il y a un parti québécois en déliquescence qui proclame maintenant, sur le tard, dans ses publicités électorales, que sa raison d’être est l’indépendance du Québec. Le mot n’est plus tabou... Son chef, Paul Saint-Pierrre Plamondon, présente avec fierté son équipe “Cendrillon” (sic!). Comprenne qui pourra, mais gare aux 12 coups de minuit.

Le nouveau parti conservateur du Québec, lui, mise sur les “rednecks” québécois consanguins séduits par les démagogiques sirènes antiscientifiques trumpesques. Un beau bouillon d’inculture en perspective.

Et enfin, la CAQ, au pouvoir, et dont le slogan est “Continuons”. Nul doute qu’il continuera sans problème vu qu’il a renié sans vergogne la solennelle promesse d’un système électoral plus représentatif, et donc plus démocratique, comportant notamment une dose de proportionnelle. Y aura-t-il continuation de l’inertie écologique, comme en témoignent les nébulosités qui sentent bon l’arsenic frais et qui flottent gracieusement dans les rues et embaument même les garderies de Rouyn-Noranda?

Et dès la première journée de campagne, le premier ministre Legault a commis sa première bourde : il a utilisé le régionalisme “cette madame” (sic) pour désigner madame Anglade. Vu le contexte, cette expression, qui fleure bon le terroir québécois profond, a une connotation un peu condescendante. Il eût été plus élégant de dire, en bon français, “cette (gente) dame”.

A suivre.

LP

 

Tuesday, August 16, 2022

La dernière tentation de Salman Rushdie : la liberté d’expression.

Le 16 août 2022.

Chacun son métier et les vaches seront bien gardées.
- Jean-Pierre Claris de Florian (Le Vacher et le Garde-chasse.)

Le 16 août 2022.

Le 12 août dernier, un ange de la mort a sauvagement agressé l’auteur des “Versets Sataniques” à coups de couteau alors que celui-ci devait précisément donner une conférence sur la liberté artistique à la Chautauqua Institution, dans l’Etat de New York .

Bien entendu, cette sauvagerie suscite l’indignation à travers le monde civilisé, lequel n’englobe manifestement pas l’Iran.

Pour autant, au Canada, le célèbre filozof catho, Charles Taylor, demeure muré dans un assourdissant silence. Ce chantre du multiculturalisme qui proclame sa grande “honte” sur le campus de l’université McGill suite aux mesures prises par le gouvernement québécois de nature à libérer les prisonnières de barreaux et de barrières textiles, demeure étonnament inaudible face à cette tentative d’assassinat. Il faut supposer que, pour le récipiendaire du prix Templeton, Rushdie est l’auteur de son propre malheur.

Mais cela ne saurait surprendre outre mesure. Il suffit de lire son immortel article “The Rushdie controversy” de 1989, que l’on pourrait qualifier de “spéculations démoniaques”. A noter notamment deux troublantes observations, dont il ressort que les filozofs qui veulent faire du droit sont parfois des apprentis-sorciers.

We tend to think that freedom of speech is indivisible, that either it applies to everything or it doesn't exist at all. But this is not necessarily so (sic!). We in Western societies lived for years with blasphemy laws, and yet we thought of our societies as free. And so they were.

Les sociétés occidentales étaient devenues libres dans la mesure où les ministères publics avaient finalement acquis le simple de bon sens de ne plus invoquer ces lois, même en l’absence d’abrogation formelle, selon le principe de l'opportunité des poursuites.

(Une sinistre mise en garde : Le 25 octobre 2018 (E.S. c. Autriche), la Cour européenne des droits de l’homme a jugé qu’être condamné en Autriche, en vertu du droit national, pour avoir "taxé Mahomet de pédophilie" n’était pas contraire à la liberté d’expression garantie par l'article 10 de la Convention européenne des droits de l'Homme.)

Any regime of free expression has limits which are justified by the possibility of harm inflicted on others. That's why you can't cry 'Fire!' in a crowded cinema, and that's why there are libel laws.

En outre, crier “au feu” dans un cinéma n’a rien à voir avec la liberté d’expression (une ineptie reprise récemment par Justin Trudeau) et la notion de diffamation vise des personnes spécifiques, vivantes (en droit anglo-saxon) et identifiables. Deux exemples pris au hasard : tel professeur d’université est accusé d’avoir a vendu de bonnes notes à un(e) étudiant(e) en échange de faveurs sexuelles; idem de tel ecclésiastique qui aurait agressé sexuellement un(e) fidèle.

Il faut croire que le professeur Taylor tient pour acquis que le prophète n’est pas un personnage de fiction et qu’il est toujours en vie. On notera d’ailleurs que, lors de la sortie du film “La dernière tentation du Christ” à la même époque, certains ayatollahs chrétiens américains brandirent l’anathème de “character defamation”.

Sans approuver la fatwa prononcée par Khomeny, il prône jésuitiquement le relativisme en matière de liberté de parole, notamment en ce qui concerne le blasphème. En substance, il avalise la “la loi de la rue” ou “loi de la populace” (“mob rule”) : les menaces de violence justifient des restrictions de la liberté de parole dans les états où règne encore l’obscurantisme religieux. Volontairement ou involontairement, la fatwa de l’imam Khomeny, toujours en vigueur en 2022, qui relève du pouvoir séculier de l’Etat iranien, s’inscrit dans cette vision. Le concept de “heckler’s veto” en droit américain devient le licite “murderer’s veto” ou terrorisme d’Etat).

Petite contrariété, ou consolation, selon le cas, cette tragédie vient de stimuler les ventes des “Versets sataniques”.

Charles Taylor est la preuve vivante qu’il n’est nul besoin de passer par HEC-Montréal pour devenir millionnaire. Contribuera-t-il au fonds de défense de Hadi Matar?

Il faut lui opposer ce voltairien truisme : la liberté d’expression et artistique est un droit inaliénable pour tout être humain sur la planète, même si les pouvoirs publics d’Etats totalitaires n’ont pas la volonté de la faire respecter, ou vont jusqu’à la combattre. Aucun accommodement n’est raisonnable dans ce domaine.

(Mais une réglementation peut l’être. Un exemple, aussi pris au hasard : les fonctionnaires incarnant l’Etat peuvent se voir légitimement imposer un devoir de réserve pendant leurs 37.5 heures de service.)

L’agression perpétrée contre Salman Rushdie confirme que la parole de Dieu et ses jugements sont immuables et gravés dans le marbre.

Comme aussi certains articles “philosophiques”.

LP


Wednesday, August 10, 2022

HEC-Montréal et le prosélytisme religieux.

Le 10 août 2022.

 

Les hommes ont autorité sur les femmes, en raison des faveurs qu'Allah accorde à ceux-là sur celles-ci.
Sourate 4, verset 34.

La condamnation de Jean-François Lisée d’une publicité de la bizenaisse scoule HEC-Montréal, présentant sur Instagram une jeune et aguichante étudiante qui porte un hijab comme argument de vente de son programme d’échange avec l’Algérie, commence à faire des vagues.

https://www.hec.ca/

https://www.msn.com/fr-ca/actualites/other/jean-fran%c3%a7ois-lis%c3%a9e-condamne-une-publicit%c3%a9-montrant-une-femme-voil%c3%a9e/ar-AA10s0lU?ocid=mailsignout&li=AAanjZr

Pourtant, les observations de M. Lisée sont tout simplement conformes aux constats rationnels de Moustafa Kémal Atatürk, fin connaisseur de l’idéologie islamique misogyne et admirateur des Lumières et de la révolution française. Bien entendu, il se trouve 2 avocates d’origine musulmane pour défendre cette photographie avec des arguments fort instructifs car on a recours à la newspeak (novlangue) devenue très banale chez les défenseurs et surtout -seuses de cette geôle textile réservée aux femmes, complaisamment avalisée et relayée par les chanoinesques sermons du filozof millionnaire Charles Taylor sur la montagne de l’université McGill, grand contempteur de Salman Rushdie, dont le relativisme en matière de liberté d’expression n’est plus à démontrer. On a droit à une poésie orwellienne de la part des détracteurs (et -trices) de M. Lisée.

Figuraient dans “1984” ces joyaux de la pensée : “War is peace’, “Freedom is slavery” et “ignorance is strength”.

En l'occurrence, le sexisme est le féminisme, l'infériorité est l'égalité, la coercition est devenue libre choix, etc. On apprend par exemple que “n’importe quoi peut devenir un symbole d’émancipation” (sic!). Il s’ensuit que les juifs porteront bientôt fièrement la swastika. Pourquoi pas? Après tout, il y a des noirs et des Autochtones canadiens qui arborent encore la croix en public et qui vont à la messe. Comme disait l'autre, "bienheureux les pauvres en esprit"... (Traduction en bon québécois : "bienheureux les creux").

Il faut reconnaître à HEC-Montréal une grande expertise en matière de comptabilité et de finances, mais, cette fois-ci, c'est son département de marketing qui peut s’enorgueillir d’un coup de maître, voire de génie.

Il faut rappeler à la direction de HEC, pour (sinistre) mémoire, que l’Algérie est, précisément, un pays qui a connu la “décennie noire”, la guerre civile de religion, pendant les années 1990. C’était notamment la belle époque où les femmes-pouliches reproductrices ayant l’audace de déambuler en ville sans voile pouvaient se faire infliger le “sourire Kabyle”, c’est-à-dire purement et simplement (si on ose dire) être égorgées en pleine rue par les fines lames d’organisations humanitaires telles que le Front islamique du salut, l’Armée islamique du salut et le Groupe islamique armé.

L’image de cette charmante étudiante hijabée sur Instagram rappellera de merveilleux souvenirs au mères algériennes en vie et âgées aujourd’hui de plus de 50 ans et dont les filles veulent étudier la gestion au Canada.

Toutes proportions gardées, on pense aux non moins brillantes publicités pour produits de nettoyage de fours diffusées au cours de la mini-série “Holocauste” aux Etats-Unis en 1978.

On peut supposer que lorsque HEC organisera des programmes d'échange avec l'Irlande et la Pologne, on montrera la photo de bonnes sœurs (il en faut qui soient en mesure de gérer efficacement les finances des couvents et des évêchés), ou au moins de laïques décorés d'une croix.  

Il est quand même étonnant de voir une institution universitaire québécoise comme HEC, qui reçoit des fonds publics, se faire le bienveillant vecteur d’une certaine propagande religieuse rétrograde, pour employer un délicat pléonasme.

L’Institution royale pour la promotion du savoir, alias université McGill, n’est plus seule.

LP

 

 

Sunday, July 31, 2022

Le pape François a quitté le Canada : È finita la commedia!

Le 31 juillet 2022.

Le pardon est un luxe, il devrait être un mode de vie.
Gérard Depardieu.
 

Le conclave de 2013 fut bien inspiré en élisant un jésuite au pontificat suprême. Les excuses présentées par le pape aux Autochtones canadiens constituent un modèle. Il était sur une crête, puisque il était devenu impossible de nier l’évidence. Pour redorer l’image internationale de Vatican Inc., il fallait lâcher du lest, mais pas trop... L’Eglise manie avec brio l’art du dosage : chaque mot est soigneusement ciselé et vaut son pesant de caramels mous.

Les discours de Francesco furent riches de belles et pieuses images et de références historiques.

Mais, plus précisément, il dénonce la politique d’assimilation des Autochtones et même les abus physiques; il va au-delà de ce pudique adjectif et ose évoquer explicitement les crimes de nature “sexuelle”. Il réprouve les “nombreux membres de l’Église et des communautés religieuses en faute”, “le mal commis par de nombreux chrétiens et “certains catholiques”.

Globalement, la manoeuvre est habile. Il fait mieux, vraiment mieux, beaucoup mieux que dénoncer simplement “quelques” pommes pourries. Et le Saint-Père, après 6 jours au Canada, prononce, le 7e jour, le mot même de “génocide” dans l’avion qui le rapproche du ciel et qui le ramène en Europe.

Bref, louanges au Saint-Père qui, homme d’avant-garde, admet en toutes lettres que la terre n’est pas plate, rejetant ainsi tout négationnisme.

Mais tout cela est, paraît-il, incompatible avec l’Evangile de Jésus-Christ.

Vatican, Inc. dénonce avec force ses succursales canadiennes, mais le (saint-)siège central demeure d’une pureté virginale, car, bien sûr, personne n’y était au courant de quoi que ce soit jusqu’au XXIe siècle... Les lampistes auront toujours tort.

Et Sa Sainteté admet même que les excuses ne sont pas un point final. Voilà qui est bel et bien, mais, manifestement, la suite ne comprend pas la notion d’indemnisation financière : le mot “dineiro” est resté absent de ses onctueux discours... Les stratégies judiciaires ne semblent pas devoir changer et la cagnotte de la multinationale ne sera vraisemblablement pas ponctionnée par les réclamations de survivants.

(Puisqu’on a beaucoup parlé de “réparation”, la formule idéale eût consisté en la distribution des actifs de Vatican Inc. à toutes ses victimes à travers le monde, suivie de sa dissolution, mais il ne faut pas s’attendre à ce genre de miracle).

L’évêque de Rome a quitté le Canada vendredi avec la satisfaction du devoir accompli. Sa mission de pédégé l’attend dans la ville éternelle.

Les ministres du cul-te libidineux se sont résignés depuis un moment à faire une croix sur la chair canadienne autochtone juvénile. Mais les missionnaires pourront encore trouver de nombreux exutoires à leur pulsions et débordements, tant idéologiques que sexuels, en Amérique latine, en Asie et en Afrique, où ils n’auront pas grand-chose à craindre des pouvoirs publics locaux, et encore moins de la maison-mère. S’offrent à leurs appétits trois viviers, beaucoup plus abondants, et plus variés.

Le paradis terrestre n’est pas encore perdu pour tout le monde.

LP


Sunday, July 24, 2022

Arrivée du pape François au Canada : quel suspense au juste?

Le 24 juillet 2022.

Ne vous livrez pas à l’amour de l’argent ; contentez-vous de ce que vous avez ; car Dieu lui-même a dit: Je ne te délaisserai point, et je ne t’abandonnerai point.
- Hébreux 13:5

Notre Saint-Père entreprend une tournée publicitaire au Canada, un soi-disant “pèlerinage péni(s)tentiel”, visant à redorer l’image de son entreprise et fidéliser (si l’on ose dire) sa clientèle.

A ce stade, on conjecture beaucoup sur la question de savoir si les Autochtones et le grand public canadiens recevront les excuses spéficiques du pontife au sujet du martyre séculaire, notamment sexuel, infligé à des enfants sans défense. Ils peuvent être relativement optimistes à cet égard : les paroles ne coûtent rien et elles s’inscriront alors dans l’habile stratégie de marketing du PDG de Vatican, Inc., communicator emeritus,.

Par contre, on peut s’attendre à ce que cette “réconciliation” et la "guérison" annoncées ad nauseam soient de nature purement spirituelle.

En effet, n’est plus à démontrer la grande habileté de l’Eglise en matière de négationnisme acharné et de procédurite, avec l’assistance de consiglieres bien rémunérés, qui lui a permis, à travers le monde occidental, d’échapper largement à ses obligations financières, en monnaie sonnante et trébuchante. Il est donc permis de douter que les victimes survivantes, condamnées à offrir leur chair fraiche sacrificielle sur l’autel, en absorbant pendant des années, sur une base hebdomadaire, et de plusieurs manières, les onctions rances giclant d’ecclésiastiques vicelards, obtiendront de juteux chèques tirés sur les comptes de la banque de Vatican, Inc., dont la savoureuse raison sociale est l’« Institut pour les œuvres de religion ».

(Au Saint Siège, on a toujours su manier les délicats euphémismes.)

Mais qu’importe? Le Royaume des cieux leur est acquis, et cela n’a pas de prix. Même le filozof canado-catho Charles Taylor sait que cela vaut même infiniment plus qu’un prix Templeton.

Dommage quand même que nulle visite de Francesco ne soit prévue à l’oratoire Saint-Joseph de Montréal car ses problèmes de genoux y eussent disparus par un autre miracle de Saint frère André, même si personne ne lui demandait de marcher sur les eaux. Son fauteuil roulant y eût fait une belle relique aux côtés des innombrables béquilles, et surtout, un merveilleux argument de vente qui eût confondu les sceptiques.

LP


Sunday, July 3, 2022

La Cour suprême américaine a statué : Apocalypse now!

Le 3 juillet 2022.

 

Après nous, le deluge.
- Aphorisme attribué à madame de Pompadour et repris par Louis XV.
 
Wir kapitulieren nicht,niemals. Wir können untergehen. Aber wir werden eine Welt mitnehmen.  (En v.o.)
(Nous ne capitulerons pas. Jamais. Nous pouvons sombrer. Mais nous emporterons un monde avec nous.) (En v.f.)
- Adolf Hitler (1945) 

Les Etats-Unis se transforment à tout berzingue sous l’impulsion de 6 de ses membres.

Ce pays est devenu la copropriété de la National Rifle Association et du Vatican : la haute juridiction a donné le feu vert à la course populaire aux armements et privé les femmes de leur droit à l’avortement. On a un beau climat de guerre civile en perspective, qui dépassera les banals massacres d’écoliers, vu que les rednecks psychopathes s’arment jusqu’aux dent(ier)s et que les forces de police de plus de la moitié des Etats vont dorénavant affecter leurs maigres ressources à la répression des femmes involontairement enceintes, souvent porteuses de leur fratrie. Les contempteurs du fisc et les trafiquants de drogue ont désormais le champ libre : personne, et encore moins la maréchaussée, ne peut être à la fois au four et au moulin.

Parlant de climat, à l’échelle globale cette fois, à l’occasion de l’affaire West Virginia v. Environmental Protection Agency, la bande des 6 vient de donner satisfaction (sinon à proprement parler raison) à un état charbonnier en réduisant considérablement le pouvoir réglementaire de la Environmental Protection Agency (EPA), joyau de la présidence Nixon, en matière de lutte contre les gaz à effet de serre; on invoque à nouveau le fallacieux prétexte de la démocratie; une démocratie à laquelle n’a pas voix au chapitre le reste du monde. Là encore, voilà un arrêt qui a moins le mérite de glacer le sang et de donner froid dans le dos, et qui ne peut que combler d’aise l’ex-président Trump, pour lequel les ponctions fiscales sont le privilège des gagne-petits et le réchauffement global n’est qu’un canular chinois.

Les 3 juges nommés par sa Majesté orange, ou plutôt l’agent orange, puisqu’il s’agit de destruction de l’environnement, ont rempli leur contrat sans atermoiements et sont allés au charbon sans hésiter. Par les temps qui courent, on ne sautait leur reprocher d’avoir froid aux yeux.

Comme le dit le proverbe, charbonnier est maître chez soi, et c’est un jour merveilleux pour l’état du West Virginia, où on a la foi. Pouvait-on rêver d’un meilleur plaideur pour relativiser la gravité du réchauffement climatique?

It is all relative in West Virginia.

LP

 

 

Saturday, June 25, 2022

Le droit canonique triomphe aux Etats-Unis : adieu Roe v. Wade.

Le 25 juin 2022.

 

This isn't the rapist's child, it's the girl's child. Abortion is assault, and it will not undo the rape.
- Mary Lucey, présidente la Irish Society for the Protection of Unborn Children.

C’est fait. Mektoub.

A l’occasion de l’affaire Dobbs v. Jackson Women's Health Organization, 6 pantins du Vatican à la Cour suprême américaine répudient la jurisprudence qui garantissait le droit à l’avortement et soumettent désormais les femmes, surtout issues des minorités, à un nouvel esclavage.

La cour, en substance, sous la plume fielleuse de Samuel Alito, reprend hypocritement la formule pseudo-démocratique du défunt et non-regretté catholique juge Antonin Scalia : puisque le droit à l’avortement n’est pas spécifiquement mentionné dans la constitution, il s’agit tout simplement de rendre aux Etats le pouvoir de légiférer en la matière, ni plus, ni moins. L’enfance (si on ose dire) de l’art.

On notera la visqueuse rouerie du juge Alito qui observe, sans rire :

And to ensure that our decision is not misunderstood or mischaracterized, we emphasize that our decision concerns the constitutional right to abortion and no other right. Nothing in this opinion should be understood to cast doubt on precedents that do not concern abortion.

Et le juge Kavanaugh d’ajouter, sans rire non plus : 

First is the question of how this decision will affect other precedents involving issues such as contraception and marriage—in particular, the decisions in Griswold v. Connecticut, 381 U. S. 479 (1965); Eisenstadt v. Baird, 405 U. S. 438 (1972); Loving v. Virginia, 388 U. S. 1 (1967); and Obergefell v. Hodges, 576 U. S. 644 (2015). I emphasize what the Court today states: Overruling Roe does not mean the overruling of those precedents.

 C’est feindre d’ignorer que, notamment en droit anglo-saxon, le raisonnement analogique résonne quotidiennement dans les salles d’audience : nul juge n’a le pouvoir d’imposer des limites à la portée de son enseignement jurisprudentiel aux juges ultérieurs.

D’ailleurs, il sont directement contredits à ce sujet par le juge Clarence “Uncle Tom” Thomas, le même juge qui, il y a quelques jours à peine, a transformé l’Etat de New York en Dodge City en accordant une liberté totale de porter une arme en tous lieux (New York State Rifle & Pistol Association, Inc. v. Bruen). Il faut saluer sa sinistre cohérence : dans son opinion concordante, il lance un appel au réexamen de la jurisprudence autorisant le droit à la contraception, aux relations et au marriage homosexuels.

(Bizarrement, le juge Alito approuve la jurisprudence Loving v. Virginia, laquelle, en 1967, avalisa les mariages interraciaux, pourtant nullement mentionnés dans la Constitution et il reconnaît même :

The Fourteenth Amendment’s ratifiers did not think it gave black and white people a right to marry each other. To the contrary, contemporaneous practice deemed that act quite as unprotected as abortion. Yet the Court in Loving v. Virginia, 388 U. S. 1 (1967), read the Fourteenth Amendment to embrace the Lovings’ union.

Comprendra qui peut cette entorse à la volonté démocratique. Une petite fleur lancée à Uncle Tom et sa conjointe blanche Ginni, activiste pro-Trump?)

Quelles conséquences à court terme peut avoir ce revirement de la doctrine de la haute jurisdiction américaine?

A partir de mars 2023, il y aura inévitablement une dramatique surcharge du système de santé, déjà embryonnaire (si on ose dire), vu le prévisible afflux de bébés consanguins provenant des villages rednecks de Louisiane. (Encore qu’ils feront d’excellents joueurs de banjo quelques années plus tard, comme le savent déjà les cinéphiles avertis).

On peut déjà concevoir (si on ose dire) la renaissance (si on ose dire) du “Underground railroad” qui, au XIXe siècle, faisait passer les esclaves en fuite vers le Canada. En effet, certains états (et le Canada) se disent prêts à accueillir les femmes opprimées par les Etats rednecks et leur assurer un avortement médicalement fiable. Cependant, vu la hargne des adversaires de l’avortement, on peut alors s’attendre à la criminalisation des malheureuses préparant un déplacement vers un état libre, même si le juge Kavanaugh se veut rassurant :

For example, may a State bar a resident of that State from traveling to another State to obtain an abortion? In my view, the answer is no based on the constitutional right to interstate travel.

(Non souligné dans l’original).

 “C’est un peu court, jeune homme!” 

On répondra d’abord que ce droit de se déplacer d’un état à l’autre est lui-même mal défini et ne figure pas en toutes lettres dans la constitution américaine.

De toute manière, nul doute que les législateurs machistes et imaginatifs trouveront toujours de solides arguments pour en défendre la réglementation et réprimeront efficacement les préparatifs d’un crime à commettre dans un autre état. Ils pourront s’inspirer de la High Court irlandaise qui, en 1994, interdit, par injonction, à une gamine de 14 ans (quand même nubile depuis très longtemps selon la sharia), enceinte des oeuvres d’un violeur, à se rendre au Royaume-Uni pour y faire interrompre sa grossesse.

Mais admettons qu’il s’agit d’un voeu plus que pieux.

Parlant d’analogie, on pense à l’arrêt Missouri ex rel. Gaines v. Canada, de 1938. L’état du Missouri n’avait pas de faculté de droit pour les Noirs, mais offrait généreusement de payer leurs frais de scolarité s’ils s’inscrivait dans une faculté d’un état voisin. Cependant, la cour suprême a alors décidé que les citoyens noirs avaient le droit de recevoir leur éducation juridique dans leur propre état et ordonna l’admission de Gaines à l’université du Missouri.

Pourtant, la Cour suprême décide aujourd’hui que les futures mères involontaires n’ont pas droit aux services médicaux de leur choix dans leur propre état de résidence. Au mieux, le juge Brett “Bluto” Kavanaugh, dont le parcours étudiant évoque parfois, en plus glauque cependant, le film “Animal House”, accorde gracieusement aux états progressistes le droit de se faire refiler la patate chaude.

Une fois de plus dans l’histoire américaine, le Missouri est à l’avant-garde (cf. le “Missouri compromise”) : l’interdiction quasi-totale de l’avortement y est déjà en vigueur.

Aux Etats-Unis, le 24 juin 2022, l’utopie gynécologique de Nicolas Ceausescu est devenue réalité.

L’arrêt Dobbs sera-t-il le Dred Scott du XXIème siècle?

LP

Monday, June 20, 2022

Second tour des législatives en France : Emmanuel Macron avait pourtant raison!

 Le 20 juin 2022.

Le silence face au mal est en soit le mal. Dieu ne nous considérera pas comme innocent. Ne pas parler, c'est parler. Ne pas agir, c'est agir.
- Dietrich Bonhoeffer.

Un constat préliminaire, suite à la décevante performance de la coalition présidentielle qui n’obtient qu’une faible majorité relative à l’Assemblée nationale : en matière électorale, l’abstention n’existe pas. Ne pas voter, c’est voter.

En l’occurrence, ce sont surtout les jeunes qui ont ouvert la porte du parlement aux cryptonazis dirigés par la louve des SS, Marine “Ilse” Le Pen, qui obtient un impressionnant bloc de 89 députés. L’inertie, même cynique et désabusée, n’est pas une arme contre les trop nombreux fâcheux, c’est-à-dire les fachos fâchés évoqués par le caudillo Jean-Luc Mélanchon, dont la nomination à Matignon est pour l’instant reportée, par définition plus motivés.

(Une consolation : il vaut quand même mieux un parti dirigé par une cheffe qui a le physique de l’emploi plutôt que par le basané, famélique et ratatiné oiseau de proie Zemmour).

Pour autant, un succès électoral est à signaler : celui de l’ex-femme de chambre Rachel Kéké, courageuse figure de proue du mouvement de grève des employées du nettoyage de l’Ibis Batignolles, à Paris, entamé en 2019 et conclu en 2021.

Elle l’a emporté dans la 7ᵉ circonscription du Val-de-Marne contre l’ex-ministre des sports Roxana Maracineanu. Cette syndicaliste franco-ivoirienne, mais pure Française par le sang versé pour la France éternelle par son grand-père lors de la seconde guerre mondiale, apportera un éclairage rafraîchissant sur certaines réalités du terrain à ses hautains collègues, parfois bénéficiaires des juteuses retombées de la Françafrique, souvent énarques qui occupent de manière disproportionnée l’hémicycle, dont la réussite aux abscons concours à l’âge de 20 ans fut la rampe de lancement, et pour lesquels les tendinites, le racisme, et les agressions sexuelles en milieu de travail, surtout hôtelier, ne sont trop souvent que de regrettables mais lointains et banals incidents concernant les seules soubrettes, méprisées par les Jean-François Kahn. À l’exception, bien entendu, des (ex-)élus consommateurs qui tâtent le terrain lors de leurs déplacements à l’étranger.

Et surtout, les nouvelles fonctions de Mme Kéké constituent la spectaculaire confirmation de la sagesse du conseil formulé naguère par le président Macron en matière de reconversion professionnelle :  Je traverse la rue et je vous trouve un travail”.

On peut donc compter sur elle pour donner un bon coup de balai au Palais-Bourbon, plus efficace que le karcher de Nicolas "Clint" Sarkozy.

LP

 

Monday, June 13, 2022

Premier tour des élections législatives de 2022 en France : la tragédie ignorée.

 Le 13 juin 2022.

Si ce n’est toi, c’est donc ton frère.
- Jean de la Fontaine.

Tous les pontifes des médias ont pu se mettre sous la dent le fort taux d’abstention et les scores impressionnant de la Nupes à ce premier tour et l’incertitude quant à l’obtention de la majorité à l’assemblée nationale par la coalition présidentielle au deuxième tour dimanche prochain.

Mais la vraie déception est bizarrement passée inaperçue : la défaite crève-coeur de Julien Lassalle dans la 4e circonscription des Pyrénées-Atlantiques, qui n’est même pas qualifié pour le deuxième tour.

Le sauveur incompris de la France, Jean Lassalle, a renoncé à se présenter à sa propre succession pour raisons de santé; il a donc, comme de juste, passé le flambeau à son frère Julien, son quasi-clone, agriculteur tout autant homme de terrain, qui aurait dû bénéficier du même soutien populaire. Hélas, on assiste à l’effondrement de “Résistons”, et l’assemblée nationale ne bénéficiera pas des lumières d’un fin législateur. Pire,  ce candidat malheureux est injustement privé de sa rampe de lancement pour l’élection présidentielle de 2027.

Si seulement les abstentionnistes avaient opté pour la “résistance”, tous les espoirs étaient alors permis... Mais pas de poule au pot tous les dimanches pour eux.

L’avenir est sombre pour la France et la Navarre et Henri IV doit se retourner dans sa tombe.

LP


Thursday, June 2, 2022

"Bataille pour l'âme du Québec": une manoeuvre de propagande.

 Le 2 juin 2022.

Et vivre, c’est ne pas se résigner.
- Albert Camus.

Voilà un pseudo-documentaire, plutôt un (autre) sermon, de Francine Pelletier (dont la sérénité journalistique a perdu un peu de son lustre depuis l’affaire Jian Ghomeshi), diffusé samedi dernier sur les ondes de Radio-Canada.

Du pain bénit pour les lobbies religieux.

Beaucoup de prêchi-prêcha, notamment quand on essaie de qualifier de “régression” la défense de la laïcité, ou séparation de la religion et de l'Etat, dans la société québécoise et de la fonction publique (hormis quelques exceptions, excessives d’ailleurs) chacun a la pleine et entière liberté de culte et de croyance en de puérils, et parfois sinistres, contes de fées (surtout des Carabosse).

Le téléspectateur a eu droit au sempiternel argument portant que les lois laïques promulguées par le gouvernement Legault visent concrètement les femmes musulmanes, notamment enseignantes, ce qui est objectivement faux puisque elles sont applicables à tous les signes religieux, par exemple sikhs. Evidemment, elles ne peuvent plus viser les bonnes soeurs à cornettes, vu que le Québec les a virées des écoles publiques! Faut-il s’en excuser? Ou faut-il les ressusciter pour les combattre devant les juges sur un pied d’égalité avec les prisonnières du hijjab? Comme l’a quand même expliqué Louise Beaudoin, ces lois sont fondées non pas sur une imaginaire islamophobie, mais sur la mémoire de la tyrannie religieuse millénaire, qui a opprimé le Québec pendant trop longtemps. La dénonciation d’un retour identitaire au Québec d’avant 1960 est particulièrement perfide : le gouvernement québécois ne fait pas la promotion de la religion catholique. Bien au contraire, il a eu le courage de retirer l’ignoble crucifix qui répandait ses ondes maléfiques sur le président de l'assemblée nationale, une insulte permanente pour les non-Chrétiens et les agnostiques, athées et autres païens québécois. Une extraordinaire "progression". Maurice Duplessis a dû se retourner dans sa tombe.

Quant à la grotesque affirmation portant que la situation est complexe, on répondra que l'immigrant devient québécois quand il adopte le français, au lieu de l'anglais autrefois.

(Comme il devient flamand à Anvers quand il devient néerlandophone; comme il devient suisse roman quand il parle français à Genève et comme il devient suisse alémanique quand il s’exprime d’abord en allemand à Zürich). 

Et il suffit que les fonctionnaires au service de l’État Québécois de toutes races et de toutes origines respectent leur devoir de réserve, pendant 37.5 heures par semaine. C'est simple comme bonjour.

Sauf évidemment pour le poutinesque quotidien The Gazette et les commissions scolaires anglophones, qui vomissent aussi, sans vergogne, leurs fielleux embrouillaminis. En 2022, le Québec opprimerait ses Russes du Donbass. Il serait nettement plus utile socialement de critiquer le gouvernement Legault, notamment pour sa nonchalance en matière d'environnement.

(Evidemment, ses petits chèques aux contribuables pour la hausse du coût de la vie n'ont rien, mais alors rien à voir avec les très prochaines élections.)

Les Djemila Ben Habib, les Fatima Houda-Pépin auraient remis les pendules à l’heure. Le vécu de ce genre de femmes est trop souvent occulté, et pour cause.

Qu’on se le dise : les victoires contre la tyrannie sont toujours temporaires et les libertés menacées. Rappelons que le Canada est une théocratie vu la lettre divinement claire du préambule de la loi constitutionnelle de 1982 : “Attendu que le Canada est fondé sur des principes qui reconnaissent la suprématie de Dieu et la primauté du droit”). Et d'ailleurs, les séances du parlement à Ottawa commencent toujours par des prières.

Qui sait si, dans 5 ans ou 150 ans, un gouvernement ayant la caution (im)morale d’un Charles Taylor, ou d’un disciple aussi grassement rémunéré, décidera de rendra la loi canadienne plus directement conforme aux injonctions célestes, par exemple, en promulguant la nubilité des fillettes âgées de 9 ans, même si, pour l’heure, le droit séculaire est en liberté surveillée? 

Déjà en 2022 (et non pas en 2122), le processus est en bonne voie aux Etats-Unis (un pays toujours à l'avant-garde...), où les ayatollahs de la Southern Baptist Convention et des Assemblies of God ont déjà réussi à considérablement entraver le droit à l’avortement, émulant la police gynécologique du regretté nataliste roumain Nicolae Ceaușescu. La victoire complète semble à portée de la main dès le mois prochain.

Tous les rednecks américains misent, dans leurs ferventes prières, sur un arrêt de la Cour suprême américaine conforme au droit canonique. Ils peuvent compter sur le spectre de feu le Grand Inquisiteur Antonin Scalia pour guider la réflexion des juges.

Gare alors à l'inévitable bombe démographique : on assistera à une incontrôlable infestation d'organismes consanguins.

LP