Saturday, December 27, 2014

Le 27 décembre 2014. Le pape François dénonce le "fondamentalisme".



En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez pas la Chair du Fils de l'homme et ne buvez pas son Sang, vous n'aurez pas la vie en vous. Qui mange ma Chair et boit mon Sang a la vie éternelle et je le ressusciterai au dernier jour. Car ma Chair est vraiment une nourriture et mon Sang une boisson.
- Jean 6, 53-55.

The worst vice of a fanatic is his sincerity.
- Oscar Wilde.

Le fanatisme est un monstre mille fois plus dangereux que l'athéisme philosophique.
- Voltaire.

Dans une sainte colère, le pontife vient, lors de la traditionnelle bénédiction "urbi et orbi" qu’il a prononcée le 25 décembre, d'exprimer son rejet, notamment, de la "persécution brutale" perpétrée par les djihaddistes (sans évoquer nommément l'"Etat islamique", on reconnaît là le subtil jésuite…) et des exactions pratiquées par les fondamentalistes de Boko Haram au Nigéria.

L'indignation et l'émotion du Saint-Père sont contagieuses.

C'est donc la gorge serrée que l'on attend, dans les prochains jours, son annonce, dans un souci de cohérence, de la dissolution de l'Opus Dei (il faut logiquement conclure que François n'en est plus l'ami) et de la Légion du Christ, toutes deux louées chaleureusement également par l'ex-Grand Inquisiteur Ratzinger, alias Benoît XVI.


Tout discours intégriste, tant religieux que politique, est comme une plante carnivore : il pompe goulûment ses sucs d'abord dans le fertile terreau des textes fondateurs et fondamentaux en version intégrale. En ce qui concerne l'islamisme radical, il puise aussi dans l'épaisse couche de fertilisant fumier que constituent les invasions chrétiennes du Moyen-Orient au Moyen-Age; par conséquent, on attend également le didactique rappel de la condamnation des croisades, qui ont donné lieu - conformément à l'injonction du Christ quant à l'emploi du glaive pour réduire les mécréants - aux joyeux massacres de Musulmans, de Juifs et de Chrétiens orthodoxes (les survivants ont parfois regretté la mansuétude de la domination musulmane) et abouti aux "Etats latins d'orient".

Et pour faire bonne mesure, pourquoi ne pas prendre le 12 décembre comme journée de repentance?

Ce jour-là, en 1098, fut prise Ma'arat par les croisés, qui massacrèrent tous ses habitants, qui avaient pourtant capitulé sur la foi de promesses de vie sauve. Las! Cruelle déception pour ces valeureux combattants du Christ, cette ville manquait de vivres.

A la guerre comme à la guerre : les dépouilles des vaincus finirent donc en plats de… résistance dans leurs écuelles. Il faut savoir faire bouillir la marmite avec les moyens du bord. Et ne dit-on pas que la cuisine est l'art d'accommoder les restes?

Pourtant, quelle émouvante béatitude pour les Ma'aratiens : ils ont donné aux soldats du messie leurs corps et leur sang. Une christique et rédemptrice communion sous les deux espèces. 

Commémorer chaque année cette cène aiguiserait l'appétit des fidèles, qui dégusteraient avec encore plus de gourmandise leur dinde de Noël 13 jours plus tard.

LP

Monday, December 22, 2014

Le 22 décembre 2014. La censure à la française.



What is freedom of expression? Without the freedom to offend, it ceases to exist.
- Salman Rushdie.

Les pensées sont libres, mais on a quand même des ennuis.
- Karl Kraus.

If we don't believe in freedom of expression for people we despise, we don't believe in it at all.
- Noam Chomsky.

En république française, pays de la déclaration des droits de l'homme et du citoyen, Eric Zemmour vient d'être remercié par iTélé après 10 ans de bons et loyaux services. Il n'officiera plus à titre d'animateur (on hésite à parler de "collaborateur") à l'émission "Ca se dispute"… Et sa présence sur les ondes de RTL semble être devenue incertaine.

Voilà le brillant résultat d'une campagne de lynchage médiatique orchestrée par le grand démocrate Jean-Luc Mélanchon - qui se dit incapable de qualifier Cuba de "dictature"- et toutes les bonnes âmes antiracistes, animées par les meilleures intentions du monde, qui réclament, en se frappant vertueusement la poitrine, le boycott d'Eric Zemmour par les médias, tout en se proclamant hérauts de la liberté de parole.

Faut-il s'étonner?

C'est bel et bien en France que fut adoptée, à l'initiative du député communiste (n'est-ce pas) Jean-Claude Gayssot, la loi n° 90-615 du 13 juillet 1990 tendant à réprimer tout acte raciste, antisémite ou xénophobe, dans laquelle on trouve notamment le très stalinien article 9 réprimant le délit de négationnisme - constitué par la simple contestation de l'existence des crimes contre l'humanité; c'est aussi en France que fut muselé il y a quelques mois un chansonnier aux audacieuses aspirations humoristiques, l'antisémite mulâtre Dieudonné, au terme d'une procédure dont la célérité évoque un tribunal populaire de la révolution… culturelle chinoise. (Un âge d'or). Le juge français est non seulement historien, mais le garant du bon goût artistique.

La France est une grande école primaire, dont les élèves sont soumis à la férule d'instituteurs jansénistes qui savent protéger leurs chers petits des mauvaises influences.

Il y est donc parfois (non, presque toujours) difficile de comprendre ce qui est devenu un truisme dans les pays (civilisés) suivant le droit public anglo-saxon : les putes, les démagogues, les crétins, les ignares, les péquenauds, les limaces, les consanguins, les royalistes, les cathos, les fachos, les cocos, les gauchos, ont (pardon du lapsus, devraient avoir) droit à la pleine liberté de parole. Oui, même quand on semble rêver, sans prononcer le mot magique, en réponse à un journaliste italien, à la "déportation" des Musulmans de France. 

Puisque le mal est fait, Eric Zemmour devrait profiter de l'occasion pour prendre un peu de large et faire sa première visite au Québec : il pourra s'y épancher sur l'épaule de son confrère et lèche-botte, Matthieu Bock-Côté.

Bien sûr, bien sûr, c'est un jour triste pour la liberté d'expression en France. Mais il y a encore plus grotesque, que nul ne semble avoir relevé.

Grâce au soutien de la présidente du Front National, la blonde Marine Le Pen, qui a la mâchoire carrée de son de son ex-para de père, il y a désormais en doulce France un petit juif kabyle basané qui se prend réellement pour un Gaulois blanc, alors  que, contrairement à son compagnon d'infortune, le crépu et lippu clown triste Dieudonné M'bala M'bala, il ne peut même pas revendiquer une mère bretonne.


LP


Friday, December 19, 2014

Le 19 décembre 2014. La terre promise des psy.



Les plus pessimistes sur les hommes sont toujours dépassés par la réalité.
- Robert Brasillach.

On est puceau de l'horreur comme on l'est de la volupté.
- Louis-Ferdinand Céline.

Rien ne ressemble à la vertu comme un grand crime.
- Saint-Just.


La science peut aussi être patriotique.

Sont passés à l'histoire les médecins nazis et leurs recherches sur les cobayes humains d'Auschwitz; les psychiatres chargés jadis de détruire les dissidents de l'ex-union soviétique; en Afrique du Sud, Wouter "Doctor Death" Basson, un expert de la guerre chimique et bactériologique, dont le titre de gloire est d'avoir tenté de développer une bactérie n'attaquant que les noirs.

On déplore, cependant, que ces éminentes personnalités ne semblent pas avoir toujours eu droit à la reconnaissance qu'elles avaient pu espérer.

Même une sommité de la génétique comme Josef Mengele a fini ses jours, sinon dans le dénuement, au moins dans des conditions modestes; les psychiatres russes ont eu droit, à la belle époque, à d'agréables séjours dans les datchas, mais après l'effondrement du communisme, ils ont dû se contenter d'honoraires ordinaires pour diriger de banales psychanalyses. Le grand bactériologiste sud-africain ne semble pas avoir reçu de substantiels appointements pour services rendus, et il a même dû affronter la justice après 1994, même si les procédures n'ont pas abouti à des condamnations jusqu'à présent.

Aux Etats-Unis, par contre, les hommes de science de valeur ont droit à des conditions d'embauche et de retraite plus alléchantes.

Saluons d'abord et surtout la mémoire de Wernher von Braun, et d'autres ingénieurs aéronautiques allemands ayant participé aux programmes V-1 et V-2. Comme un certain nombre de criminels de guerre nazis susceptibles de rendre d'utiles services, ils bénéficièrent de la cécité volontaire de la libre Amérique, laquelle ne leur tint pas rigueur d'avoir conçu les fusées qui causèrent de sérieux dégâts en Angleterre et auraient pu modifier le cours de la guerre. Sans devenir un nabab, von Braun a fait une belle carrière, chez Walt Disney à titre de directeur technique (ses apparitions didactiques sur le petit écran dans le cadre du "Wonderful world of Disney" ont enchanté les petits Américains blonds assoiffés de culture scientifique), et à la NASA.

Rendons aussi hommage au docteur John Charles Cutler qui, pour le compte du United States Public Health Service, a dirigé, de 1946 à 1948, des expériences au Guatemala consistant en l'inoculation de la syphilis et d'autres maladies sexuellement transmissibles à des soldats, prostituées, prisonniers et malades mentaux sans leur consentement. En sont morts 83 cobayes. Ce disciple du docteur Schweitzer a aussi contribué à la Tuskegee syphilis experiment, programme allant de 1932 à 1972, auquel ont participé des métayers nègres croyant recevoir, outre un réel repas chaud quotidien, des soins médicaux gratuits (c'était avant Obamacare…), consistant en la simple observation de malades atteints de la syphilis, pour mieux connaître l'évolution de la maladie lorsqu'elle n'est pas traitée.

Dans tous les cas, ces brillants chercheurs ne semblent pas avoir touché plus que leur traitement de fonctionnaires, comme d'ailleurs les psychiatres ayant fait des recherches en matière de lavage de cerveau au service de la CIA et administré du LSD à des "patients" avec la collaboration de l'université McGill, laquelle a obligeamment mis à leur disposition les locaux et le matériel humain du Allan Memorial dans les années 50-60.   

Dernièrement, on a franchi un cap. Aux Etats-Unis, bigger is better.

On apprend, au sujet du programme d'interrogatoire "intensif" de la CIA des prétendus terroristes islamistes, la collaboration technique de deux psychologues, y compris en ce qui concerne la planification des simulations de noyade, qui ont même encaissé 80 millions de dollars en honoraires en 4 ans. L'Etat américain sait parfois être plus généreux pour ses spécialistes dévoués que ses homologues soviétique, nazi et sud-africain réunis. Chose certaine, ces deux psy sont des négociateurs hors-pair, en comparaison desquels les dirigeants d'Halliburton sont d'aimables novices.

Seul bémol en l'espèce, le contribuable américain peut avoir des réserves sur le rapport qualité/prix de ces prestations puisque nul renseignement exploitable n'a résulté de cette version contemporaine de l'Inquisition. Au moins, le Prussien von Braun, lui, a be et bien décroché la lune pour le compte des Etats-Unis, comme l'Italien Christophe Colomb a pris possession du nouveau monde au nom du roi d'Espagne.

Aux services de renseignement américains de tirer la leçon qui s'impose. Ils ont judicieusement su "délocaliser" les centres d'"interrogatoire", mais auraient dû penser à faire appel aux experts étrangers comptant une expérience plus solide.

On pense d'abord, instinctivement, à la Sainte Inquisition (mieux connue aujourd'hui sous la désignation moins poétique de "Congrégation pour la doctrine de la foi") de l'Eglise catholique; cependant, si ses annales regorgent d'utiles informations sur l'art de la Quaestio, elle ne compte plus de nos jours d'intervenants sur le terrain depuis que l'Eglise a perdu le pouvoir séculier. Les clercs se sont trop ramollis, sauf les auteurs d'abus sexuels/psychologiques perpétrés sur des petit(e)s paroissien(ne)s, ça va de soi.

La bonne volonté ne suffit pas lorsqu'on est rouillé.

Par contre, on aurait dû penser à solliciter auprès, par exemple, de la Corée du Nord, de la Chine, et du Zimbabwe le détachement de fonctionnaires toujours opérationnels et donc susceptibles d'assurer des services plus fiables, à des conditions financières plus intéressantes.

Opter pour la sous-traitance est souvent judicieux, mais le bon maître d'ouvrage doit savoir choisir ses maîtres d'œuvre.

N'est pas Wernher von Braun qui veut.

LP


Tuesday, December 16, 2014

Le 16 décembre 2014. Diplomatie et journalisme au Vatican.



Que toute personne soit soumise aux autorités supérieures; car il n'y a point d'autorité qui ne vienne de Dieu, et les autorités qui existent ont été instituées de Dieu.
- Romains 13:1

Cesse de croire et instruis-toi.
- André Gide.

Le présent est chargé du passé, gros de l'avenir.
- Leibnitz

Le dalaï lama est boudé à Rome.

Le refus du président sud-africain quasi-illettré d'accorder au dalaï lama un visa pour l'Afrique du Sud a eu pour résultat le déplacement de la 14e  édition du sommet des récipiendaires du prix Nobel, qui devait avoir lieu au Cap, à Rome.

Et voilà que le pape, qui a fait, paraît-il, vœu de chasteté, s'inspire de l'exemple du polygame zoulou : il a refusé d'accorder au chef spirituel tibétain une audience pendant son séjour dans la capitale italienne du 12 au 14 décembre dernier.

Un bel exemple d'aplatissement devant le gouvernement chinois, déterminé à détruire la culture tibétaine.

Le pontife pense que lécher, notamment, les bottes des empereurs de l'empire du Milieu permettra d'améliorer la liberté de culte des catholiques chinois, qui obtiendront quelques miettes d'hosties. Il n'a sans doute pas entièrement tort. A défaut de liberté de conscience complète, un arrangement à l'amiable avec Beijing laissera un peu plus de champ libre aux prédicateurs de l'Evangile, qui pourront éventuellement gagner des convertis et donc une plus grande part d'un juteux et prometteur marché.

Tout bien pesé, et soupesé, les droits des Tibétains bouddhistes ne constituent qu'un facteur d'importance secondaire dans l'équation diplomatique.

Puisque le Saint-Siège est, pendant des siècles, volontairement resté sourd aux hurlements des enfants violés par ses clercs, on s'y console en se disant que les petit(e)s chinois(e)s baptisé(e)s pourront, sans problème, continuer à assembler en usine nos téléphones portables et nos ordinateurs.

En matière de conscience professionnelle, un incident instructif s'est produit il y a quelques jours.

Certains médias ont, par erreur, attribué au pape François une déclaration portant que les animaux ont aussi accès au paradis, alors qu'elle avait pour source un pape antérieur, Paul VI. Ce quiproquo serait dû à une mauvaise lecture d'un article du Corriere della Serra.

Le porte-parole du Saint-Siège a opportunément profité de l'occasion pour susurrer ce sermon aux journalistes : « Il y a une règle fondamentale dans le journalisme. Cela s'appelle la vérification des sources et, dans le cas présent, elle n'a pas été appliquée.».

Nul doute que les journalistes qui ont péché, et été dûment chapitrés, pourraient avoir la dernière tentation de minimiser cette grave sentence pontificale en excipant de l'actualité doctrinale de son enseignement : peu importe le pontife qui l'a professé, il reflète la vision de l'Eglise (et son évidence est confirmé par le simple bon sens), même s'il n'a pas été prononcé ex cathedra. Dans un cas comme dans l'autre, Dieu merci, le bien-être des animaux dans l'au-delà reste assuré.

Cependant, ce serait oublier que, surtout en ce qui concerne notre sainte Mère l'Eglise, ce genre de moyen de défense serait un jésuitisme. Pis : la solution de facilité.

Tous les historiens, y compris du temps présent, se doivent de suivre systématiquement une méthode rigoureuse, sans parti pris, laquelle peut seule permettre la reconstitution du passé. Place Saint-Pierre, il n'y a que les faits bruts qui comptent; honnie soit la notion d'erreur sans importance…

C'est dans cet esprit rationnel que les autorités vaticanes avaient, d'ailleurs, réclamé l'examen scientifique d'un manuscrit découvert en 2012, évoquant apparemment un Christ marié, qu'elles qualifiaient sans hésitation de faux, puisque contraire à la Tradition. A la lumière des onctueuses, mais fermes, admonitions de Ciro Benedettini, le monde attend donc, logiquement, de la part de ces autorités, qui prêchent par l'exemple, le réexamen tout aussi critique de l'histoire du christianisme.

On pense surtout aux récits de miracles - surtout médicaux-, aux hagiographies et - sur le plan notamment documentaire-, à l'origine, à la datation et à la crédibilité des évangiles elles-mêmes en ce qui a trait à la réalité de son personnage central et des événements qui y sont relatés.

LP


Tuesday, December 9, 2014

Le 9 décembre 2014. Une sociologue féministe bientôt au pouvoir au Zimbabwe?


Ignorance is bliss.
- Robert Mugabe.

Il n'y a pas de vieux messieurs. Il n'y a que des femmes maladroites.
- Georges Clemenceau.

N'attendez pas le Jugement dernier. Il a lieu tous les jours.
- Albert Camus, dans La chute.

Ces jours-ci, au Québec, le 25e anniversaire de la tragédie de l'Ecole polytechnique stimule, et pour cause, la discussion du féminisme.

Quand on pense féminisme, il faut aussi penser tiers-monde, en particulier l'Afrique.

Saluons surtout une personnalité qui est déjà au service de ses compatriotes : la première dame du Zimbabwe, Grace Mugabe.

Un peu d'histoire.

Il y a 34 ans naissait le Zimbabwe des cendres de la Rhodésie blanche rebelle, aux termes d'un sanglant conflit. Par la suite, Robert Mugabe, le premier, et unique, président du nouveau pays connut quelques mineurs incidents de parcours, comme les massacres du Matabeleland de 1982 à 1987, pendant lesquels tombèrent ou furent torturés des dizaines de milliers de personnes (des chiffres qui relativisent les pertes causées par l'armée rhodésienne lors de la "Bush War" de 1965 à 1979), un simulacre d'élections en 1990, l'assassinat et la torture d'agriculteurs blancs dépouillés de leurs exploitations, résultant en des famines que la population noire n'avait jamais connues jusqu'alors, la neutralisation plus ou moins musclée des opposants politiques, etc.).

Mais… bref, pas de quoi fouetter… un chat, comme le révèle le silence des élites intellectuelles bien-pensantes qui avaient été beaucoup plus audibles avant 1980, et qui le restèrent en ce qui concerne l'Afrique du Sud jusqu'en 1994. (On relèvera au passage que ce dernier pays, gouverné à l'heure actuelle par un président polygame et où un bon tiers des femmes ont été victimes de violences sexuelles en tous genres, n'est peut-être pas, par les temps qui courent, un paradis féministe.)

Au Zimbabwe, donc, Robert Mugabe accorda l'honneur à Grace Marufu (elle-même encore mariée) de lui donner deux enfants pendant que son épouse, Sally, se mourait d'un cancer, au prix, toutefois, d'épuisants allers et retours entre l'unité de soins palliatifs et la maternité. Il faut lui rendre cet hommage : contrairement à son homologue zoulou, il sait que si un vrai monarque, pieux catholique de surcroît, peut avoir des favorites, il n'a droit qu'à une seule reine à la fois. Il eut d'ailleurs la noblesse d'attendre 4 ans après le décès de Sally en 1992 pour convoler en secondes noces -célébrées, cela va de soi, par un prêtre.

Un homme de principes.

Et alors que l'on évoque le premier anniversaire du décès du grand démocrate Nelson Mandela, dans la foulée de la triomphale réélection du président Mugabe à la tête du parti au pouvoir (ZANU-PF), sa tendre épouse actuelle vient d'être élue présidente de son aile féminine. On l'aura compris, madame Grace Mugabe est un symbole d'espoir, un modèle, pour les Zimbabwéennes, ayant fait ses preuves comme femme d'affaires, notamment en s'appropriant les fermes d'agriculteurs blancs "nationalisées", en dépensant 120 000$ lors d'un voyage à Paris; en outre, seule une femme de caractère peut tabasser un photographe qui a l'audace de la prendre en photo lors d'achats dans une boutique de luxe à Hong Kong.

Mais voici la pièce de résistance.

Elle a obtenu un doctorat en sociologie de l'université du Zimbabwe, et a reçu lors de la collation des grades en septembre dernier son parchemin des mains du chancelier, Robert Mugabe, comme naguère Joséphine sa couronne de Napoléon.

On s'étonne cependant de ne pas entendre les félicitations des universitaires du monde entier. Sans doute parce que, nul n'a encore eu le temps de lire (et de comprendre) sa thèse de 1450 pages (sans compter les renvois) probablement consacrée à la genèse des théories de Durkheim. Si l'on relève qu'elle n'a été inscrite à la faculté que 2 ou 3 mois, Simone de Beauvoir fait pâle figure aux côtés du docteur (pardon, de la docteure) Grace Mugabe.

D'aucuns pensent que cette intellectuelle accomplie est maintenant la mieux placée pour succéder à son époux comptant 90 printemps. Il est difficile d'en douter, vu ses prouesses scientifiques, même si, en principe, la vice-présidente, qui vient d'être limogée, Joice "Spill Blood" Mujuru était jusqu'à récemment la dauphine désignée (quoique rivale du ministre de la Justice, Emmerson "The Crocodile" Mnangagwa); hélas, elle aurait comploté l'assassinat de son président, une accusation dont le sérieux est confirmé par la révélation qu'il était question de recours à la sorcellerie.

D'une manière ou d'une autre, l'ex-Rhodésie reste entre de bonnes griffes. Il n'y pas que le SIDA qui y soit transmissible sexuellement depuis 1980, mais le pouvoir politique.

Le sort de millions de Zimbabwéens, et surtout de Zimbabwéennes, est scellé.

LP

Friday, December 5, 2014

Le 5 décembre 2014. Michaëlle Jean dirigera l'Organisation internationale de la francophonie.


Il est bon de suivre sa pente, pourvu que ce soit en montant.
- André Gide. 

Paris vaut bien une messe.
- Henri IV.

Madame Jean est une communicatrice hors-pair.

Elle a toujours su injecter dans ses discours, journalistiques et politiques, des trémolos et une pointe de mélodrame savamment dosés. La nouvelle secrétaire générale de l'OIF n'a pas déçu.

Une fierté pour le Canada? Nul doute. Mais, ces jours-ci, on évoque également les attaches françaises et haïtiennes de la nouvelle secrétaire générale. Françaises? Faut-il conclure que madame Jean a, discrètement, obtenu des autorités françaises sa réintégration?

On se souviendra qu'après avoir opportunément renoncé à ses convictions souverainistes québécoises, quelques jours avant d'assumer ses augustes fonctions vice-royales de gouverneur-général du Canada, elle a renoncé à la nationalité française. En effet, d'aucuns voyaient dans cette double appartenance une source potentielle de conflit d'intérêts pour la future commandante-en-chef des forces armées canadiennes.

Rideau Hall valait bien un accommodement raisonnable : le sacrifice d'un passeport.

Incidemment, il semble que détenir la nationalité haïtienne ne posait aucun problème. Cela est sans doute logique, puisque la notion d'"Etat haïtien" était (et demeure largement) un oxymore. En outre, on ne saurait nier que les perspectives d'affrontement nucléaire étaient nettement plus fortes avec la France qu'avec l'ex-perle des Antilles.

Au Canada, cette controverse n'avait rien de nouveau.

Alors qu'il était chef du parti libéral du canada, Stéphane Dion a dû faire face aux quolibets émanant d'un certain Canada, où l'on ne concevait pas un premier ministre canadien ayant aussi la nationalité française. M. Dion aussi a aussi démontré être une personnalité accommodante : c'est d'un ton veule, trahissant une colonne vertébrale sinon inexistante, certainement d'une plasticité remarquable, qu'il finit par déclarer, en désespoir de cause, être disposé à renoncer à la nationalité française si cela posait vraiment problème (sans préciser à qui…), au lieu d'invoquer, avec la fermeté qui s'imposait en l'occurrence, l'exemple d'un ancien chef de son propre parti et ex-premier ministre du Canada, John Turner, dont la naissance, au Royaume-Uni, d'un père anglais, n'a jamais donné lieu à quelque controverse que ce soit.

En ce qui concerne le chef de l'opposition au Parlement, le Québécois anglophone Thomas Mulcair, les choses se sont, heureusement, plus sereinement passées.

Y aurait-il, à l'occasion, deux poids, deux mesures, en matière de double nationalité au Canada? (Pour Stéphane Dion, la question n'est probablement plus d'une brûlante actualité).

Au Québec, Philippe Couillard de l'Espinay, baron de Jersey, a pu se faire élire premier ministre sans que nul ne lui eût fait grief de sa nationalité française. Il en ressort que ses administrés constituent bel et bien une société dont certains éléments sont distincts. En outre, l'autre lien national du féal sénéchal d'Ottawa n'a, in fine, rien de répréhensible : il y donne entière satisfaction et n'a, forcément, pas d'aspirations politiques pancanadiennes.

Ironie de l'histoire, c'est au Sénégal que Michaëlle Jean vient de se faire conférer sa nouvelle mission. Un pays dont le premier président, Léopold Sédar Senghor, a conservé la nationalité française jusqu'à son dernier souffle.

Un intéressant exemple d'apôtre de la francophonie.

LP

Monday, December 1, 2014

Le 1er décembre 2014. Notre Saint-Père le Pape est contre l'intégrisme!



C'est la certitude qu'ils tiennent la vérité qui rend les hommes cruels. 
- Anatole France.

Je pense qu'il y a une continuité inconsciente du fanatisme.
- Elie Wiesel.


Voilà l'émouvante profession de foi faite par François le vendredi 28 novembre à Ankara (Turquie), suivie d'une ostentatoire prière dans la mosquée bleue. On ne le dira jamais assez, en 2014, cette démarche reflète une audace remarquable. Le pontife est un précurseur.

Il prône notamment, en présence du président Erdogan - qui interdit aux femmes de rire - une "sainte alliance" islamo-chrétienne… contre l'intégrisme. Nul doute que la voilée madame Erdogan a apprécié...

On peut aussi voir dans cet appel un Yalta religieux, une volonté de partage du monde, d'établir un condominium religieux sur la planète, un duopole, notion rejetée en matière économique par les lois anti-monopoles… Au lieu de se faire une dure concurrence, on trouve maintenant plus sage de se partager le lucratif marché des âmes, derrière des paravents de vertu. Cela explique peut-être que, au Québec, on trouve de pieux ecclésiastiques chrétiens pour promouvoir la "liberté" des femmes musulmanes de porter le voile, une pratique qui a aussi l'avantage de faciliter le marquage des territoires.

Pour autant, les onctueuses déclarations du Saint-Père laissent un arrière-goût d'inachevé. Annoncent-elles des mesures concrètes?

Verra-t-on prochainement un désaveu de l'Opus Dei, toujours en odeur de sainteté? On semble un peu embarrassé, sans plus, ces temps-ci par les frasques (longtemps étouffées par les petits copains Jean-Paul II et sa clique) homo- et hétérosexuelles du père Marcial Maciel Degollado, naguère supérieur de la Légion - oui… "Légion"- du Christ… On est loin d'un Charles de Foucauld.

Mieux encore, on apprécierait une remise à jour du statut de certains zélés serviteurs du Christ ayant accédé au panthéon catholique. Plus précisément, on pense à Cyrille d'Alexandrie, un père de l'Eglise, canonisé par la voix populaire (vox populi, vox Dei) et proclamé docteur de l'Eglise en 1882. Le successeur de Torquemada, l'ex-grand inquisiteur Ratzinger, alias Benoît XVI, lui a rendu un vibrant hommage en 2007 pour son importante contribution au culte marial.

Cependant, l'examen complet de ces impressionnants états de service appelle des nuances.

La vocation de ce patriarche était de combattre les païens, les juifs et les hérétiques chrétiens, pas seulement sur le plan des idées. Cyrille ne faisait pas dans la dentelle et ses persécutions ont produit des rivières de sang. A son décès en 444, les synagogues avaient disparu d'Alexandrie et il n'y restait presque plus de minorités religieuses. Un efficace travail d'épuration d'une ville qui avait été un bouillonnant centre intellectuel et cosmopolite.

Son plus spectaculaire titre de gloire est d'avoir incité, en 415, une foule enragée à lyncher Hypathie, dont le seul crime fut d'avoir été philosophe et mathématicienne. La meute hurlante lui retira tous ses vêtements, l'amena de force dans une église où on lui découpa méthodiquement toutes ses chairs jusqu'à l'os à l'aide de coquilles d'huîtres acérées jusqu'à ce que mort s'ensuive; les membres encore frémissants de son corps martyrisé furent jetés aux flammes. D'ailleurs, nulle enquête ne fut menée à terme par les autorités en raison de généreux pots-de-vin.

Les assassinats de nègres par le Ku Klux Klan, 16 siècles plus tard, pâlissent (si l'on ose dire) quelque peu en comparaison. Mais que voulez-vous? La civilisation ramollit.

Grâce au consciencieux labeur de Cyrille, Alexandrie ne fut plus troublée par ces casse-pieds de philosophes. S'il est étrange qu'il ne soit pas devenu le saint patron des bouchers et rôtisseurs, signalons que, à l'heure actuelle, il est toujours vénéré également par les églises orthodoxe, anglicane et luthérienne. Un réconfortant terrain d'entente œcuménique, sinon institutionnel, entre chrétiens.

Puisque le Saint-Siège s'est résolu, de guerre lasse, à prendre des mesures symboliques au sujet des prêtres pédophiles, a fortiori, on pourrait au moins espérer le réexamen de la contribution doctrinale de Saint- (oui… "Saint-") Cyrille, dont les exploits dépassent en horreur les abus sexuels perpétrés, à l'occasion dans des conditions d'asepsie douteuses, sur des enfants, par des théologiens trop souvent oublieux de leur mission première conférée par l'ordination : l'enculage des mouches.

L'évêque de Rome ne trompera que qui veut avec son prêchi-prêcha contre l'intégrisme.

Qu'il commence à balayer devant sa porte (on l'aura compris, sa porte arrière) et renie (3 fois plutôt qu'une) ses propres illuminés, passés ou toujours très présents. Et pendant qu'il y est, qu'il jette dans les flammes les torchons de (Saint-) Paul - un juif renégat devant… l'Eternel qui a coupé les ponts avec la communauté médicale urologique - et tout le reste du Nouveau Testament.

LP


Friday, November 21, 2014

Le 21 novembre 2014. Puisque nous sommes (presque) tous québécois…



The power to do good is also the power to do harm.
- Milton Friedman.

Je  vous le dis en vérité, aucun prophète n’est bien reçu dans sa patrie.
- Luc (4, 24).

Le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, baron de Jersey, a le sens de l'initiative.

Dans la foulée des tragédies de Saint-jean-sur-Richelieu et d'Ottawa, il a pris contact avec des personnalités de la communauté musulmane du Québec dans le but de comprendre et de solutionner le problème des musulmans radicalisés qui se laissent enjôler par le discours djihaddiste.

Voilà qui est fort louable.

Parmi ces éminents représentants, on signalera l'intervention de l'imam Omar Kodé, qui, sur les ondes de Radio-Canada, propose une solution toute simple pour faire obstacle à la dissémination de messages barbares, apparemment non-conforme à la "vraie" doctrine islamique (laquelle est tout ce qu'il y a de plus pacifiste, comme chacun le sait) : la censure d'Internet.

C'est tellement simple, mais il fallait y penser.

Soyons précis. D'un ton sirupeux, il réclame un "comité de censure" international... Rien que ça.

Le baron de Jersey sait émouvoir ses administrés.

De son podium, face aux caméras, il a eu raison de dire que nous sommes tous québécois, peu importe notre religion ou notre philosophie, et que nous sommes tous venus d'ailleurs; seules divergent les dates de notre arrivée, ou de l'arrivée de nos ancêtres.

Cependant, il ressort de la sinistre suggestion de l'imam Kodé qu'il y a corrélation entre une arrivée récente et la propension à promouvoir des mesures non seulement farfelues et illusoires, mais tout simplement illégales. Manifestement, certains Québécois de plus fraîche date ont une conception beaucoup plus floue, plus "iranienne", des libertés publiques, durement gagnées au fil des siècles dans les sociétés occidentales. Ce n'est pas du jour au lendemain qu'on acquiert le bagage qui permet de comprendre qu'il y a des médicaments qui tuent le patient.

C'est égal, voilà qui est (devrait être?) instructif pour la société québécoise laïque : on voit les dérives auxquelles on peut s'attendre à l'avenir avec la montée de l'interventionnisme religieux, même (et surtout) affublé de bonnes intentions.

Par ailleurs, on rappellera le recours civil que viennent d'introduire, notamment contre les autorités québécoises, les époux Lowen, rescapés de l'enfer hassidique Tosh, et privés de la scolarité à laquelle ont droit (sur le papier) tous les petits Québécois sans distinction de race et de religion.

Précisément parce que nous sommes tous québécois, on appréciera cette absurdité : c'est dans un centre de francisation servant à l'intégration des immigrants que la Québécoise de naissance Madame Lowen a finalement pu apprendre, à l'âge adulte, le français. Quel symbole pour la citoyenneté québécoise!

Nous sommes tous Québécois. Nobles paroles. Le baron de Jersey sait nous faire jaillir la larme à l'œil. Mais certains d'entre nous resteront condamnés à la prison à vie dans des "bantoustans", états dans l'état, dirigés par des tyrans. Sans remise de peine. En effet, le "ministre de l'éducation" Bolduc ose maintenant justifier son inaction en déclarant, sans rire, à l'assemblée nationale, qu'il ne dispose "pas des outils juridiques pour faire appliquer la loi"!

De qui se moque ce coliquard? Et à supposer que cela fût vrai, pourquoi a-t-il promis de faire respecter la loi scolaire, au lieu de s'engager à la modifier? Qu'il arrête ses… jérémiades d'impuissance. Il lui suffit de voir ce qui se fait en France, où l'absentéisme scolaire n'est même pas concevable.

Puisque les shtetls constituent des enclaves ayant maintenant de facto un statut d'extraterritorialité au Québec, ce n'est plus qu'une question de temps pour les casbahs. Celles-ci jouissent d'ores et déjà d'un droit partiel vu qu'il y a des petites écolières condamnées au port du voile islamique. C'est un premier pas. La voie céleste est toute tracée par les yeshivas illégales pour les madrassas intégristes.

Avec la caricature d'entente conclue avec l'Académie Yeshiva Toras Moshe, les petits otages hassidiques, les fillettes voilées et le Québec laïque viennent de se faire assener une sonore gifle. Nul doute que les bondieusards de tous acabits, dont il ne faut jamais sous-estimer la patience et la rouerie, ont compris le message porté par cet obscène torchon.  

Au Québec, l'insolence paye.

LP

Thursday, November 13, 2014

Le 13 novembre 2014. Des vandales s'en prennent à des mosquées au Québec



      Que répondre à un homme qui vous dit qu'il aime mieux obéir à Dieu qu'aux hommes et qui, en conséquence, est sûr de mériter le ciel en vous égorgeant?
- Voltaire.

Enfer chrétien, du feu. Enfer païen, du feu. Enfer mahométan, du feu. Enfer hindou, des flammes. A en croire les religions, Dieu est né rôtisseur.
- Victor Hugo.

       On apprend parfois beaucoup en captivité.
      - Jean-François Revel.

Une vitre de la mosquée de Saint-Jean-sur-Richelieu, fréquentée naguère par feu Martin Couture-Rouleau est fracassée, quelques jours après l'apposition sur des édifices de culte situés dans la région de Québec d'un message haineux : « Islam hors de chez moi », revendiqué par un certain « Québec identitaire », que l'on devine issu des profondeurs rurales, ou, au mieux, de quelques bas-fonds urbains.

Il faut signaler à ces ignares d'"identitaires" une vérité historique de base : le christianisme, dont l 'islam se prétend le successeur, est aussi né dans les sables du désert.

Dans les deux cas, on est en présence de cultes totalitaires, dont les ministres occultent, par les temps qui courent, de manière plus ou moins oblique, selon les pays où ils officient, leur histoire sanguinolente et leur prétention de disposer du monopole de la vérité; ils affectionnent (parfois sincèrement, surtout ceux qui sont au bas de la hiérarchie) les émouvantes proclamations d'amour du prochain, de tolérance, et notamment de rejet de l'antisémitisme, souvent fondées sur l'invocation sélective de sources isolées de leur contexte. Ces lénifiantes fables passent d'autant mieux que le pratiquant lambda est, la plupart du temps, trop fainéant, ou trop épuisé par la quête de sa croûte quotidienne, pour lire, lui-même, l'ensemble des textes fondamentaux et se contente benoîtement des scripts et gloses mâchés, orientés, édulcorés, assaisonnés, faisandés et cuisinés par ses hautes autorités spirituelles (tout est dans la sauce), versées dans l'art contemporain des relations publiques.

Si ces pseudo-identitaires aspirent à une société québécoise purgée des influences orientales, qu'ils s'abstiennent, d'abord, de violer la loi pénale canadienne, qu'ils cessent d'intimider les musulmans croyants, lesquels ne sont, de toute évidence, tout comme les roumis, que les prisonniers du carcan mental imposé par un lourd bagage historique et les victimes d'une mielleuse propagande. Les éléments radicaux n'en constituent qu'une infime minorité asociale.

En effet, les dévots sincères et conséquents avec eux-mêmes savent décrypter les injonctions pieuses, et en extraire, logiquement, l'enseignement authentique et fielleux; cependant, lorsqu'ils résident dans les pays occidentaux, ils se bornent magnanimement, pour la plupart, à prier pour la damnation éternelle des impies, ce qui est leur droit constitutionnel inaliénable. Rares sont les Couture-Rouleau et les Zehaf-Bibeau qui ne peuvent résister à l'appel des 72 sirènes vierges et passent aux actes, sur terre.

Que ceux qui se cherchent désespérément une "identité québécoise" avancent, pacifiquement, comme le font tous les civilisés, des arguments, rationnels, à la fois contre les doctrines chrétiennes et musulmanes.

Mais c'est sans doute trop demander à des ploucs.

LP


Friday, November 7, 2014

Le 7 novembre 2014. Le Québec capitule une fois de plus face à l'intégrisme religieux



Dina d'Makulta dina (la loi du royaume est la loi.)
- Talmud de Babylone, Traité Baba Kama

Je suis né sous une bonne étoile jaune.
- Serge Gainsbourg

Je ne pardonnerai jamais ce que l'on a fait aux enfants.
- Elie Wiesel


Les gourous de Mea Sharim-en-Québec remportent une autre victoire.

Voilà au moins 50 ans que les écoles juives hassidiques du Québec font fi, avec insolence, des programmes scolaires, violent et exterminent les cerveaux censés être en croissance, et produisent des générations d'ignorants incapables de fonctionner en société. 

En mai 2010, les autorités québécoises s'adressent enfin à la justice afin de solliciter la fermeture de l'Académie Yeshiva Toras Moshe. Plus de 4 ans après, le 4 novembre 2014, à la dernière minute, c'est le… Deus ex machina. Une "entente" est conclue entre la procureure générale du Québec et l'"école": les élèves pourront faire leur cours primaire à la maison! L'enseignement sera dispensé par les parents, bien connus, n'est-ce pas? pour leur immense bagage pédagogique, notamment en sciences naturelles! Il tombe sous le sens que le parent de 10 enfants qui croit que le monde a été créé en 6 jours (enfin, 7, si on compte le jour de repos), et qui a obtenu jadis son diplôme "Magna cum Laude" de la même Académie a tout le temps et les qualifications pour enseigner les subtilités de la géologie et de la paléontologie.

L'Académie va même - concession généreuse - jusqu'à s'engager à "rappeler" aux parents de ses 163 élèves qu'ils ont l'obligation de les scolariser conformément au programme du ministère! Brochant sur le tout, et pour plus de sûreté, l'"entente" stipule que le ministère de l'Éducation, l'Académie Yeshiva Toras Moshe et la commission scolaire English Montreal se rencontreront une fois l'an (oui, chaque année!), au mois de novembre, pour assurer un… suivi!

La solution était toute simple, mais il a fallu un demi-siècle aux brillants jurisconsultes de la fonction publique québécoise pour y penser.

On passera rapidement sur un minuscule détail : l'"entente" ne précise pas le nombre d'heures que les parents instructeurs devront consacrer à l'enseignement des matières scolaires. Cependant, quelle importance quand on a la foi du charbonnier?…

Voilà un bel exemple de coquille vide, fruit d'une grotesque opération publicitaire qui ne trompera que qui veut, notamment les amateurs de miracles. Après un demi-siècle de cécité volontaire de la part du ministère de l'éducation, on est censé croire que la commission scolaire suivra efficacement ces enfants et ne se bornera pas à un contrôle de complaisance.

Cela confirme - à supposer qu'une confirmation fût nécessaire - que les autorités politiques québécoises sont les pantins des religieux. Cette parodie d'entente n'est que poudre aux yeux destinée à gagner du temps. Pis, elle porte que certains juifs du Québec sont plus que jamais des citoyens de seconde zone. La version moderne de l'étoile jaune.

Et c'est reparti pour au moins un autre demi-siècle.

Combien de petits agneaux devront être sacrifiés sur l'autel de l'obscurantisme pour que les pouvoirs publics se décident à faire respecter les droits des mineurs sans défense pris en otages par des sectes? Dans quelle société civilisée feint-on de ne pas percevoir les silencieux, mais déchirants cris de ces petites victimes et les abandonne-t-on lâchement à leur triste sort?

Ce monstrueux acte de reddition… pardon, cette "entente", pourrait, paraît-il, servir de modèle à d'autres "écoles" juives illégales de Montréal, et donc, un jour, pourquoi pas? à des établissements dirigés par les islamistes, scientologues, moonies, et autres cathos intégristes. On frémit à l'idée que cela est probablement vrai.

En faisant mousser ce pacte faustien, de surcroît signé du sang d'enfants en détresse, on reconnaît implicitement que, au jour d'aujourd'hui,  la quasi-totalité des parents hassidiques violent toujours allègrement la loi scolaire québécoise! On appréciera l'ironie.

Les Satmar et les Boko Haram sont la preuve vivante qu'une scolarité déficiente ne prive pas les illuminés de la capacité de ligoter, d'une manière ou d'une autre, à l'occasion, les poules mouillées de la fonction publique, censée être la servante du bien commun et, le cas échéant, la protectrice des plus faibles.

Rome n'a pas été détruite en un jour. Ni même en 7.

LP


Wednesday, November 5, 2014

Le 5 novembre 2014. Quel modèle d'inclusion pour le Québec selon Couillard?





L'homme sage apprend de ses erreurs. L'homme plus sage apprend des erreurs des autres.
- Confucius


Le premier ministre Couillard a fait cette émouvante déclaration devant le président français, François Hollande : « La mort pour la France a touché ma famille. Les camps ont touché ma famille. De sorte que cette question de l'ouverture au monde, de l'inclusion, de la tolérance et du respect des libertés prend pour moi un aspect tout à fait particulier et personnel ».

Les convictions du baron de Jersey, si profondes et si "personnelles" fussent-elles, n'ont nullement été incompatibles avec l'encaissement (dans une île anglo-normande) de juteux émoluments pour sa… "collaboration" avec l'Etat théocratique saoudien où règne l'impitoyable intégrisme wahhabite. Un Etat n'ayant pas la meilleure réputation sur le plan des droits de l'homme… et surtout de la femme.

Un pays, dans lequel l'on ne trouve nulle synagogue, où les femmes ne peuvent sortir en public sans voile et sans accompagnateur masculin.

Un pays où une gamine de 8 ans pouvait être mariée de force à un cousin quincagénaire jusqu'en 2013! On signalera l'horreur qu'inspire au Grand Mufti d’Arabie saoudite la nouvelle loi qui impose un âge de nubilité de 16 ans. Pour ce saint homme, une… jeune fille est prête à se marier à 10 ou 12 ans. (Lui-même est peut-être trop strict : après tout, si le prophète a épousé Aicha quand elle avait 6 ans, il a eu la décence de ne consommer le mariage que lorsqu'elle eut atteint l'âge mûr de 9 ans.).

Toujours sur le modèle saoudien en matière d'inclusion, signalons quelques récents développements intéressants de la législation saoudienne.

Si l'homme Saoudien conserve le droit d'épouser quatre femmes (seulement?), les Saoudiens n'ont plus le droit d'épouser des personnes originaires de quatre pays : le Bangladesh, le Pakistant, la Birmanie et le Tchad. (Il semble que ces quatre communautés dépassent chacune le demi-million dans le royaume dont la majorité clandestinement, d'où l'interdiction). Que les féministes se rassurent : cette règle s'applique également aux Saoudiens et aux Saoudiennes. En outre, toute Marocaine projetant de se marier avec un ressortissant Saoudien doit dorénavant répondre à des nouvelles conditions plus strictes.

Mais il va sans dire que le "roumi" Couillard conserve des liens d'amitié on ne peut plus chaleureux avec la cour saoudienne. On comprend mieux que le premier ministre du Québec soit attaché au port du voile islamique ici au Québec, un donjon de tissu qui facilite l'incarcération de femmes musulmanes dans leurs "bantoustans" islamiques.

D'aucuns espèrent peut-être voir triompher un jour, au Québec le modèle d'inclusion, de tolérance et du respect des libertés saoudien!

Mais ne soyons pas trop sévères envers le baron de Jersey.

S'il s'est fait grassement rémunérer, c'est par sa contribution à l'édification de centres hospitaliers en Arabie saoudite.

Au moins, l'on peut tenir pour acquis que, depuis, les amputations de main(s) et de pied(s) ordonnées par les cadis saoudiens se font dans le respect de l'asepsie. (En ce qui concerne les décapitations, cette question ne présente évidemment pas le même intérêt).

M. Couillard a fait, en invoquant ses propres origines françaises devant le chef de l'Etat français, un touchant discours exprimant la répugnance que lui inspire l'usage du Zyklon-B.

Mais il ressort de son curriculum vitae que le sang, la sueur et les larmes saoudiens sont facilement solubles dans le pétrole.

LP
  


Monday, November 3, 2014

Le 3 novembre 2014. Couillard et les droits de l'homme en Chine.



Laissez la tyrannie régner sur un mètre carré, elle gagnera bientôt la surface de la terre.
- François Mitterrand.

Le temps passe, et retourne le bon, pendant qu'on trinque autour de gras jambon.
- François Rabelais.

Big man, pig man, ha ha, charade you are.
- Pink Floyd.




Le premier ministre Couillard a décidé de ne pas embarrasser ses hôtes avec des questions malséantes au sujet des droits de l'homme en Chine. Comme il l'a fort bien expliqué, il se trouvait dans ce pays afin de faire la promotion des échanges commerciaux avec le Québec, notamment en matière de vente de viande porcine.

On a eu droit à l'éternel refrain repris par les lèche-bottes des dictateurs : ces pays doivent évoluer "à leur propre rythme". Surtout quand cela va dans le sens du bizenaisse.

Le baron de Jersey est admirablement bien placé pour savoir que l'argent n'a pas d'odeur de bacon.

Son obséquiosité n'a rien de surprenant de la part d'un (ex-?)"roumi" de la cour royale d'Arabie Séoudite, qui a pu mener ses fructueuses activités en toute quiétude dans un pays où valse encore joyeusement le cimeterre servant à la décapitation des apostats.

Cela dit, on ne saurait lui reprocher un manque de cohérence. On comprend qu'ici, au Canada, vu sa conception bien orientale de la longanimité, il est entièrement disposé à reporter les discussions constitutionnelles aux calendes grecques. Le suzerain fédéral n'a pas à craindre d'être pressé par son sénéchal. 

Pour en revenir à la tyrannie que vivent, au quotidien, les habitants de l'empire du milieu, on relèvera que Kathleen Wynne, première ministre de l'Ontario, a montré que sa semblable mission commerciale ne l'a pas empêchée, elle, d'avoir une… colonne vertébrale plus ferme. Son intervention en faveur de la dignité humaine fondamentale illustre de manière éloquente une constante de l'histoire canadienne : les politiciens ontariens, eux, évitent les reptations de gastéropodes gluants.

Le plus triste est que le VRP Couillard n'a pas été pleinement récompensé de ses abjects grouinements : il lui fut brutalement notifié que la Chine est à peu près auto-suffisante en ce qui concerne le dodu animal rose. Il est probable que les petits lardons québécois ne grésilleront pas de sitôt dans les woks chinois.

Pas plus qu'à La Mecque.


LP

Monday, October 20, 2014

Le 20 octobre 2014. Le bon Français Eric Zemmour disserte sur "Le suicide français".



Les hommes d'autrefois n'étaient pas comme les Français dégénérés d'aujourd'hui, des êtres veules et sans ressort, subissant patiemment toutes les infamies, ils entendaient défendre leurs enfants et les protestations étaient énergiques.
- Edouard Drumont.

Nous combattrons, comme nous le fîmes toujours, cette anarchie cosmopolite qui remet à des étrangers de naissance ou de cœur le gouvernement de la France, l'anarchie universitaire qui confie l'éducation des jeunes français à des maîtres barbares, les uns juifs, d'autres protestants, lesquels, avant d'enseigner parmi nous, devraient eux-mêmes se polir au contact de la civilisation, de l'esprit et du goût de la France. Nous montrerons dans la clarté qui suffit à leur faire honte, les plaies d'anarchie domestique, tuant l'autorité des pères ou l'union des époux, et, la pire de toutes, l'anarchie religieuse acharnée à dissoudre l'organisation catholique ou tentant de refaire contre l'Église une unité morale en la fondant sur des Nuées.
- Charles Maurras.


En France, Eric Zemmour récidive.

Par le récent passé, il s'est illustré notamment par son approbation du contrôle policier plus serré des Noirs et des Arabes, vu que ces deux ethnies sont très bien représentées chez les trafiquants de drogue, et par ses accusations dirigées contre la ministre Taubira, d'origine guyanaise, censée attaquer "l'homme blanc".

Il vitupère régulièrement contre les immigrants inassimilables, notamment musulmans. Les féministes ne trouvent pas non plus grâce à ses yeux. Quant aux homosexuels…

Il joue maintenant les Cassandre avec son dernier brûlot: "Le suicide français".

Après la propagande raciste de l'Action française de la Belle époque et de l'entre-deux-guerres, après la dénonciation par Louis-Ferdinand Céline, du péril juif dans les années 30, du péril jaune à la fin des années 50, le discours de M. Zemmour en 2014 n'est sans doute pas tout à fait original. Sa thèse est simple: rien ne va plus en France depuis mai 1968. Vu la démission des institutions politiques depuis 40 ans, la doulce France est au bord du gouffre… "la destruction se fera dans les ruines, dans le sang et donc dans la souffrance."

On glissera rapidement sur les chiffres plus ou moins controversés sur lesquels il s'appuie, par écrit et sur les plateaux de télévision, en matière d'immigration, pour affoler la population "française" (la vraie).

Cependant, est révélatrice l'horreur que lui inspire les mariages mixtes.

Alors qu'on eût cru que ces unions étaient, précisément, la meilleure garantie d'une assimilation en douceur, Eric Zemmour voit dans les conjoints exotiques une cinquième colonne génétique pour la France éternelle.

Tout cela émane d'un malingre personnage au teint bistre, dont les ancêtres ont bénéficié du décret Crémieux de 1870, lequel a accordé, du jour au lendemain, la pleine et entière citoyenneté française, en bloc, à tous les Juifs algériens, qui étaient alors essentiellement des Arabes de religion juive, à peine distinguables de leurs voisins musulmans, ce qui a résulté en leur francisation extraordinairement rapide, en une ou deux générations.  De ce fait historique, Eric Zemmour aurait peut-être dû, a contrario, tirer l'enseignement que les problèmes d'intégration dépendent parfois plutôt du faible esprit d'ouverture du pays d'accueil.

Il faut donc prendre ses jérémiades avec un certain recul.

Il avait prédit, avec aplomb, lors de la dernière coupe du monde de football, une cuisante défaite à l'Allemagne, dont l'équipe était, selon lui, handicapée par son trop grand nombre de joueurs d'origine turque. Cependant, non seulement elle a remporté sa quatrième coupe en battant l'Argentine en finale, mais, au passage, elle a bel et bien exécuté le Brésil avec un score de 7-1…

N'est pas prophète qui veut.

Le rappel de ce comique épisode lui a d'ailleurs valu de se faire ridiculiser il y a quelques jours à l'émission "On n'est pas couché", ainsi que son aveu de n'avoir jamais fait de voyage au Québec. Il est déjà dommage qu'un "journaliste", surtout "français", se voulant commentateur éclairé de l'actualité sociale, nationale et internationale, ne possède pas un niveau acceptable d'anglais; un possible reflet de son rejet de la méthode journalistique anglo-saxonne, qui consiste à exposer d'abord les faits bruts : pour Eric Zemmour,  exposer les faits, c'est une manière de masquer les faits…

Cela dit, faire connaissance, sur le terrain, avec une société francophone outre-Atlantique eût pu élargir ses horizons intellectuels.

A la rigueur, on éprouvera une certaine compassion pour un grimaçant diablotin complexé, aspirant au titre de petit Juif de Cour (il faut traduire "Court Jew", puisque cette expression est incompréhensible pour M. Zemmour, semblable à la délicieuse formule allemande "Kaiser Jude", Juif de l'empereur) qui régurgite de manière grossièrement "codée" les poncifs lepénistes et qui recycle, en substance, la visqueuse doctrine d'Edouard Drumont, député antisémite d'Alger de 1898 à 1902, par la simple substitution des nègres et autres bicots aux "youtres".

"Le suicide français" de 2014 est la suite logique de "La France juive" de 1886.

Tel est le prix à payer lorsque l'on postule pour le titre de "goy honoraire". Les Etats-Unis de la guerre froide ont eu Roy Cohn, le pouvoir boer d'Afrique du Sud se fit servir par le procureur Percy Yutar.

Les pétainistes français ont aujourd'hui leur "Uncle Tom" : Eric Zemmour.

Et passe encore qu'il joue les Charles Maurras, aux yeux duquel les métèques italiens, polonais et autres belges étaient, cela va sans dire, comme l'histoire l'a prouvé, voués à rester des corps étrangers irréductibles.

Mais si l'on ne saurait nier que M. Zemmour est du sexe masculin, hétérosexuel, et de nationalité française - même s'il sent l'huile-, il lui faut une certaine outrecuidance pour se prendre pour un blanc.

LP