Que
toute personne soit soumise aux autorités supérieures; car il n'y a point
d'autorité qui ne vienne de Dieu, et les autorités qui existent ont été
instituées de Dieu.
- Romains 13:1
Cesse de
croire et instruis-toi.
- André Gide.
Le présent est chargé du passé, gros de l'avenir.
- Leibnitz
Le dalaï lama est boudé à Rome.
Le refus du président sud-africain quasi-illettré
d'accorder au dalaï lama un visa pour l'Afrique du Sud a eu pour résultat le
déplacement de la 14e édition du sommet des récipiendaires du
prix Nobel, qui devait avoir lieu au Cap, à Rome.
Et voilà que le pape, qui a fait, paraît-il,
vœu de chasteté, s'inspire de l'exemple du polygame zoulou : il a refusé d'accorder
au chef spirituel tibétain une audience pendant son séjour dans la capitale
italienne du 12 au 14 décembre dernier.
Un bel exemple d'aplatissement devant le
gouvernement chinois, déterminé à détruire la culture tibétaine.
Le pontife pense que lécher, notamment, les
bottes des empereurs de l'empire du Milieu permettra d'améliorer la liberté de culte des
catholiques chinois, qui obtiendront quelques miettes d'hosties. Il n'a sans
doute pas entièrement tort. A défaut de liberté de conscience complète, un
arrangement à l'amiable avec Beijing laissera un peu plus de champ libre aux
prédicateurs de l'Evangile, qui pourront éventuellement gagner des convertis et
donc une plus grande part d'un juteux et prometteur marché.
Tout bien pesé, et soupesé, les droits des Tibétains
bouddhistes ne constituent qu'un facteur d'importance secondaire dans
l'équation diplomatique.
Puisque le Saint-Siège est, pendant des
siècles, volontairement resté sourd aux hurlements des enfants violés par ses clercs,
on s'y console en se disant que les petit(e)s chinois(e)s baptisé(e)s pourront,
sans problème, continuer à assembler en usine nos téléphones portables et nos
ordinateurs.
En matière de conscience professionnelle, un
incident instructif s'est produit il y a quelques jours.
Certains médias ont, par erreur, attribué au
pape François une déclaration portant que les animaux ont aussi accès au
paradis, alors qu'elle avait pour source un pape antérieur, Paul VI. Ce quiproquo
serait dû à une mauvaise lecture d'un article du Corriere della Serra.
Le porte-parole du Saint-Siège a opportunément
profité de l'occasion pour susurrer ce sermon aux journalistes : « Il y a une
règle fondamentale dans le journalisme. Cela s'appelle la vérification des
sources et, dans le cas présent, elle n'a pas été appliquée.».
Nul doute que les journalistes qui ont péché,
et été dûment chapitrés, pourraient avoir la dernière tentation de minimiser cette
grave sentence pontificale en excipant de l'actualité doctrinale de son enseignement
: peu importe le pontife qui l'a professé, il reflète la vision de l'Eglise (et
son évidence est confirmé par le simple bon sens), même s'il n'a pas été
prononcé ex cathedra. Dans un cas
comme dans l'autre, Dieu merci, le bien-être des animaux dans l'au-delà reste
assuré.
Cependant, ce serait oublier que, surtout en ce
qui concerne notre sainte Mère l'Eglise, ce genre de moyen de défense serait un
jésuitisme. Pis : la solution de facilité.
Tous les historiens, y compris du temps
présent, se doivent de suivre systématiquement une méthode rigoureuse, sans
parti pris, laquelle peut seule permettre la reconstitution du passé. Place
Saint-Pierre, il n'y a que les faits bruts qui comptent; honnie soit la notion d'erreur
sans importance…
C'est dans cet esprit rationnel que les autorités
vaticanes avaient, d'ailleurs, réclamé l'examen scientifique d'un manuscrit
découvert en 2012, évoquant apparemment un Christ marié, qu'elles qualifiaient
sans hésitation de faux, puisque contraire à la Tradition. A la lumière des
onctueuses, mais fermes, admonitions de Ciro Benedettini, le monde attend donc,
logiquement, de la part de ces autorités, qui prêchent par l'exemple, le
réexamen tout aussi critique de l'histoire du christianisme.
On pense surtout aux récits de miracles - surtout
médicaux-, aux hagiographies et - sur le plan notamment documentaire-, à
l'origine, à la datation et à la crédibilité des évangiles elles-mêmes en ce
qui a trait à la réalité de son personnage central et des événements qui y sont
relatés.
LP
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