Friday, November 7, 2014

Le 7 novembre 2014. Le Québec capitule une fois de plus face à l'intégrisme religieux



Dina d'Makulta dina (la loi du royaume est la loi.)
- Talmud de Babylone, Traité Baba Kama

Je suis né sous une bonne étoile jaune.
- Serge Gainsbourg

Je ne pardonnerai jamais ce que l'on a fait aux enfants.
- Elie Wiesel


Les gourous de Mea Sharim-en-Québec remportent une autre victoire.

Voilà au moins 50 ans que les écoles juives hassidiques du Québec font fi, avec insolence, des programmes scolaires, violent et exterminent les cerveaux censés être en croissance, et produisent des générations d'ignorants incapables de fonctionner en société. 

En mai 2010, les autorités québécoises s'adressent enfin à la justice afin de solliciter la fermeture de l'Académie Yeshiva Toras Moshe. Plus de 4 ans après, le 4 novembre 2014, à la dernière minute, c'est le… Deus ex machina. Une "entente" est conclue entre la procureure générale du Québec et l'"école": les élèves pourront faire leur cours primaire à la maison! L'enseignement sera dispensé par les parents, bien connus, n'est-ce pas? pour leur immense bagage pédagogique, notamment en sciences naturelles! Il tombe sous le sens que le parent de 10 enfants qui croit que le monde a été créé en 6 jours (enfin, 7, si on compte le jour de repos), et qui a obtenu jadis son diplôme "Magna cum Laude" de la même Académie a tout le temps et les qualifications pour enseigner les subtilités de la géologie et de la paléontologie.

L'Académie va même - concession généreuse - jusqu'à s'engager à "rappeler" aux parents de ses 163 élèves qu'ils ont l'obligation de les scolariser conformément au programme du ministère! Brochant sur le tout, et pour plus de sûreté, l'"entente" stipule que le ministère de l'Éducation, l'Académie Yeshiva Toras Moshe et la commission scolaire English Montreal se rencontreront une fois l'an (oui, chaque année!), au mois de novembre, pour assurer un… suivi!

La solution était toute simple, mais il a fallu un demi-siècle aux brillants jurisconsultes de la fonction publique québécoise pour y penser.

On passera rapidement sur un minuscule détail : l'"entente" ne précise pas le nombre d'heures que les parents instructeurs devront consacrer à l'enseignement des matières scolaires. Cependant, quelle importance quand on a la foi du charbonnier?…

Voilà un bel exemple de coquille vide, fruit d'une grotesque opération publicitaire qui ne trompera que qui veut, notamment les amateurs de miracles. Après un demi-siècle de cécité volontaire de la part du ministère de l'éducation, on est censé croire que la commission scolaire suivra efficacement ces enfants et ne se bornera pas à un contrôle de complaisance.

Cela confirme - à supposer qu'une confirmation fût nécessaire - que les autorités politiques québécoises sont les pantins des religieux. Cette parodie d'entente n'est que poudre aux yeux destinée à gagner du temps. Pis, elle porte que certains juifs du Québec sont plus que jamais des citoyens de seconde zone. La version moderne de l'étoile jaune.

Et c'est reparti pour au moins un autre demi-siècle.

Combien de petits agneaux devront être sacrifiés sur l'autel de l'obscurantisme pour que les pouvoirs publics se décident à faire respecter les droits des mineurs sans défense pris en otages par des sectes? Dans quelle société civilisée feint-on de ne pas percevoir les silencieux, mais déchirants cris de ces petites victimes et les abandonne-t-on lâchement à leur triste sort?

Ce monstrueux acte de reddition… pardon, cette "entente", pourrait, paraît-il, servir de modèle à d'autres "écoles" juives illégales de Montréal, et donc, un jour, pourquoi pas? à des établissements dirigés par les islamistes, scientologues, moonies, et autres cathos intégristes. On frémit à l'idée que cela est probablement vrai.

En faisant mousser ce pacte faustien, de surcroît signé du sang d'enfants en détresse, on reconnaît implicitement que, au jour d'aujourd'hui,  la quasi-totalité des parents hassidiques violent toujours allègrement la loi scolaire québécoise! On appréciera l'ironie.

Les Satmar et les Boko Haram sont la preuve vivante qu'une scolarité déficiente ne prive pas les illuminés de la capacité de ligoter, d'une manière ou d'une autre, à l'occasion, les poules mouillées de la fonction publique, censée être la servante du bien commun et, le cas échéant, la protectrice des plus faibles.

Rome n'a pas été détruite en un jour. Ni même en 7.

LP


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