It’s also that Americans work harder, dream
bigger.
- Hillary
Clinton.
The business of America is
business.
- Dwight D. Eisenhower.
C'est une impressionnante première historique : une femme devient candidate
d'un des deux grands partis nationaux à la présidence américaine.
En effet, il a fallu à Hillary Clinton surmonter de nombreux obstacles
pour briser le plafond de cristal. On se demande parfois comment cette parfaite
outsider a accompli ce miracle d'intégrer
le cursus honorum politique à la
force du poignet qui l'a amenée au sommet (enfin presque).
She never quits.
She never gives up.
La convention démocrate a fait la promotion de valeurs humanistes
rafraîchissantes : l'unité et la tolérance, plutôt que la division et le
racisme à peine codé promus quelques jours plus tôt à Cleveland.
Comme les orateurs qui l'ont précédée, Hillary a mis dans son discours
d'acceptation l'accent sur les visions humanistes : esprit de solidarité, meilleur
accès à l'assurance-santé et à l'éducation, affectations de fonds publics dans des
infrastructures encore plus utiles socialement que le matériel militaire - n'en
déplaise aux actionnaires de Halliburton -, l'environnement, le rejet de la folie meurtrière
de la National Rifle Asssociation, etc. Bref, la version actualisée de la
"Great society" de Lyndon Johnson, laquelle, à l'exception de
quelques regrettables pointes pro-protectionnistes en matière économique, oppose le simple bon sens à la vulgarité
démagogique.
Pour réaliser ces rêves, tous les espoirs sont permis avec une femme
politique qui a participé à un gouvernement qui avalise l'extraction de gaz et
de pétrole par fracturation hydraulique, et qui a battu tous les records en
matière de répression de la liberté de la presse, qui s'est acharné contre
Julien Assange, coupable de lèse-majesté en exposant des faits réels - mais gênants
- en invitant instamment les très, très complaisants procureurs suédois à feindre
de prendre au sérieux des allégations de viol totalement fantaisistes, et donc
à se livrer à une grossière manœuvre consistant à tenter de le ramener sur le sol suédois dans
le seul but de l'extrader ensuite vers le donneur d'ordre américain.
(Suite aux révélations concernant les réticences des caciques du parti
démocrate quant à la campagne du trouble-fête Bernie Sanders, il est permis de
conjecturer qu'une administration Clinton ne sera pas forcément disposée à
classer automatiquement sans suite le dossier Assange).
Et les petites gens peuvent-elles imaginer un protecteur du consommateur
plus motivé?
Le romantique couple Clinton se fait souvent rémunérer, à l'occasion par
les institutions financières de Wall Street, ses conférences d'une ou deux
heures par la bagatelle de 200 000$ au minimum (un escompte est parfois
accordé aux écoles et universités). Le rêve américain est une réalité, le dur
labeur est toujours récompensé : les deux tourtereaux quittent la Maison
Blanche dead broke, reprennent
courage en relisant leur bible, "Little house on the prairie" et, 15 ans
plus tard, les "Ingalls-Clinton", qui ont les deux pieds dans la
glaise, ont constitué un joli petit bas de laine de 125 millions de dollars. From rags to riches. Pendant la période du 1er janvier 2014 au 14 mai 2015, monsieur a encaissé 13,5
millions de dollars pour 53 discours, contre 12 millions pour 51 allocutions
pour madame. Les chiffres moyens par conférence sont respectivement 250.000 et
235.000 dollars. (Oui, il y a encore du travail
sur le plan de l'équité salariale hommes-femmes.)
Michelle Obama a
raison : l'heure n'est pas au cynisme. America is now is the greatest country on earth.
(On se souviendra que, au Canada, en sens inverse, les nombreuses
conférences souvent consacrées au panthéisme de Spinoza d'un autre outsider, un certain Justin Trudeau, ont
fait un tel tabac qu'elles lui ont permis de mettre un peu de beurre sur les
épinards et de sortir de l'anonymat auquel sa naissance le vouait de prime
abord.)
Without a glass
ceiling, the sky is really the limit. She never quits.
She never gives up.
On peut penser qu'Hillary a toutes les chances de réaliser son vieux rêve
: en janvier, enfin dormir dans le lit présidentiel.
LP
No comments:
Post a Comment