Je crois
parce que c'est absurde.
- Paroles apocryphes attribuées à
Saint-Augustin et à Tertullien.
Le jugement
sera sans miséricorde pour celui qui n’aura pas fait miséricorde.
- Jacques 2:13.
Cry 'Havoc!',
and let slip the dogs of war.
- Shakespeare.
Au Royaume (encore -Uni), Sir John Chilcot
vient de rendre public son accablant rapport concernant la participation du
Royaume-Uni à l'invasion de l'Iraq. Pour mémoire, elle fut décidée, en 2003,
sur le fondement des grossières fabrications de Dick Cheney, PDG, dans une très
récente vie antérieure, de la société Halliburton, une dynamique entreprise
pétrolière et de bâtiments-travaux publics devenue cette année-là - le hasard fait bien les choses - un important fournisseur du gouvernement américain.
En substance, il est reproché à l'ancien
premier ministre Tony Blair d'avoir joué les chambellans obséquieux en adhérant
à cette hasardeuse opération commerciale. Ce dernier a réagi en exprimant, avec
des soupçons de sanglots et des bris de voix habilement modulés, ses regrets
concernant les "erreurs" commises (il est passé maître dans l'art de
l'understatement…) et sa compassion
envers les familles comptant des militaires morts au champ d'horreur, mais
affirmant toujours sa bonne foi, soutenant avoir agi en fonction des éléments
d'information alors disponibles, alors qu'il est bel et bien établi qu'ils
étaient, au mieux, fantaisistes, même à l'époque, et que la messe était de
toute manière dite auparavant : "I
will be with you, whatever" roucoulait-il naguère à George
Dubya Bush… L'amour est aveugle…
Comme on pouvait s'y attendre, Mr. Blair occulte
aussi les vraies questions en se rabattant, sans rire, sur la thèse portant que
le monde est quand même plus sûr depuis l'élimination de l'allié d'hier Saddam
Hussein, lui qui, au moins, contrôlait les fondamentalistes. (Le recours à ce
leurre est fréquent depuis la mise à mal de l'évident mythe des armes de
destruction massive, et il vient d'ailleurs d'être repris par le roi fainéant Dubya).
Vu que l'effondrement de l'Iraq a eu pour conséquence directe la création de
Daech, faut-il y voir une touche d'humour noir, très flegmatiquement anglais?
"Cachez cette guerre que je ne saurais
voir".
Ont peu de chances d'être entendus les appels
aux poursuites pénales visant le majordome Blair pour crimes de guerre, même
s'ils sont compréhensibles, d'autant plus qu'il déclare que, au final, si
c'était à refaire, il agirait de la même manière... En matière de contrition, on a vu mieux.
Rappelons cependant que Anthony Charles Lynton Blair, grand mystique
religieux devant l'Eternel, après avoir quitté la vie politique, a quitté la
communion fondée par Henri VIII pour devenir officiellement membre de l'Eglise
de Rome, une démarche spirituelle prévisible vu qu'il assistait assidument à la
messe catholique depuis de nombreuses années - déjà en 2003…- sans oublier son
subtil jésuitisme et sa propension à faire siennes les fables pieuses.
On ne saurait donc trop lui recommander des
rencontres fréquentes avec son directeur de conscience au cours des années qui
lui restent de son séjour terrestre, car, en l'état, il est probable que, dans l'autre
monde, un comité d'accueil s'apprête à lui souhaiter la bienvenue, et le
conduire manu militari vers la
marmite à usage de longue durée déjà astiquée qui lui est personnellement
destinée.
LP
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