Tuesday, March 2, 2021

La pérennité de l'esclavage dans le monde.

Le 2 mars 2021.

 

Esclaves, soyez soumis en toute crainte à vos maîtres, non seulement à ceux qui sont bons et doux, mais aussi à ceux qui sont d'un caractère difficile.

- 1P 2,18.

 

On ne saurait trop recommander l'attentive lecture de l'article publié le 27 février dernier, avant-dernier jour du Mois de l'histoire des Noirs, par Jean-François Lisée : "Tous esclavagistes!".  

  

https://www.ledevoir.com/opinion/chroniques/596019/tous-esclavagistes  

  

L'auteur met l'histoire en perspective de manière magistrale. S'il faut condamner le racisme actuel, il ne faut pas pour autant croire au mythe du bon sauvage. Au cours des 8000 dernières années, nul n'a disposé d'un monopole en matière de cruauté, ce qui inclut l'esclavage. Sur ce plan, blancs, noirs, jaunes, colonisateurs et indigènes, chrétiens et musulmans ont toujours fait bon ménage. Le mot d'ordre universel a toujours été "Vae victis", selon l'immortelle formule de Brennus. Une notion oecuménique. 

  

Cela dit, en ce qui concerne la réalité québécoise, est intéressante l'information portant que l'esclavage a été aboli de facto au Québec par le pouvoir judiciaire, 30 ans avant l'abolition officielle prononcée par l'Angleterre pour son empire.   

  

Le phénomène y a été moins cruel qu'ailleurs, mais pas forcément pour des motivations plus humanistes : il s'agissait essentiellement de main d'œuvre domestique. Vu la nature de l'économie agricole québécoise, l'esclavage n'était pas une formule rentable. Au final, les missionnaires chrétiens, comme les propriétaires d'esclaves, prospèrent surtout dans les contrées où poussent la canne à sucre et le coton, et où abondent les palmiers et les cocotiers, mais pas les érables.  

  

Rappelons que, au Québec, c'est l'Eglise catholique qui était le plus gros propriétaire d'esclaves. La chose était forcément devenue honteuse depuis surtout 1830 et elle est tombée dans l'oubli pour une raison fort simple : les historiens québécois étant essentiellement des clercs depuis le début du XIXe siècle, ils ont tout simplement passé cette institution sous silence. Comme quoi on peut mentir par omission, une spécialité des religieux... 

  

Evidemment, cette évolution sociale fut une bouleversante tragédie pour les évêques et pères jésuites. La bonne du curé à tout faire (mais vraiment tout) est proverbiale, mais elle avait trop souvent dépassé la date de péremption; le bassin de jeunes proies appétissantes, qui ne servaient pas seulement à faire le ménage et la lessive, était réduit... Sinistre raréfaction de la chair fraîche docile...  

  

Mais Notre Saint-Mère l'Eglise a su s'adapter aux circonstances et s'affranchir des subtilités juridiques : depuis des décennies, les religieux libidineux ont trouvé leur exutoire en terres exotiques de mission et… de soumission; d'ailleurs, à défaut de chaleur équatoriale, les Inuits sont aussi depuis des lustres des gibiers intéressants : en l'absence du confort des huiles d'olive et de palme, on fait avec la graisse de phoque, comme en témoignent les porteurs belges de la Divine Parole dans le grand Nord canadien, Alexis Joveneau et Eric Dejaeger. Pour le consommateur, rien ne vaut l'approvisionnement à la source. 

  

A titre indicatif, les marchés d'esclaves pullulent toujours de nos jours en Mauritanie et en Libye et offrent une marchandise de première qualité; aucun vice caché. Les "stocks de coke" sont toujours bien garnis. 

  

"Si la montagne ne va pas à Mahomet, Mahomet ira à la montagne".  

  

LP 

1 comment:

  1. Il y a des religieux «exemplaires» partout! Mais on peut espérer qu'ils croyaient à l'enfer. Cela devait les torturer!

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