Friday, January 29, 2021

La crucifixion continue en France pour le Canadien Hassan Diab.

Le 29 janvier 2021.

Si demain on m'accusait d'avoir volé les tours de Notre-Dame, je prendrais la fuite.

- Adage attribué à Victor Hugo.

Et c'est reparti pour un tour!

12 ans de persécution judiciaire antidreyfusarde ne suffisent pas aux magistrats français, qui s'acharnent à vouloir un faux coupable de l'attentat antisémite visant la synagogue de la rue Copernic à Paris en 1980. Le dossier est non seulement plein de vide, mais cousu de fil blanc.

Pour mémoire, M. Diab a été extradé du Canada aux termes d'une procédure entachée par les dissimulations de preuve et les mensonges des magistrats français, a passé 3 ans dans un donjon français sans être inculpé, pour finalement être libéré en 2018 et autorisé à revenir dans son pays. Qu'à cela ne tienne. Les procureurs félons ont évidemment fait appel et aujourd'hui, la cour d'appel aux ordres ordonne la tenue d'un procès. Jean Valjean appartient à la littérature, mais la réalité dépasse parfois la fiction, même au XXIe siècle.

Il faut s'interroger sur la vraie signification de cette nouvelle forfaiture judiciaire. Les magistrats français peuvent trop souvent être ripoux, mais pas idiots; c'est d'ailleurs ce qui les rend dangereux. (Cette affaire a révélé qu'il y a quand même deux juges d'instruction intègres en France, d'autant plus courageux que les perspectives d'avancement des Christos Sartzetakis ne sont évidemment pas des plus prometteuses).

L'Arabe Diab a formé un pourvoi en cassation. De prime abord, vu la nature purement politique de cette cause, on suppose que la Cour de cassation est de mèche avec les autorités inférieures, comme elle le fut en ce qui concerne le juif Dreyfus, en 1894 et en 1899. Quelle solution retiendra-t-elle?

1) Elle pourrait accueillir le pourvoi, mais en le motivant sur le classique vice de forme qui permet aux forces de l'ordre de ressortir le poncif du criminel qui s'en tire grâce à une virgule qui manque dans une quelconque paperasse. Une solution qui aurait, cependant, l'inconvénient de priver la magistrature d'un procès-spectacle.

2) Si la haute juridiction opte pour le rejet, il tombe sous le sens que nul ne compte sérieusement sur le Canada pour accorder une nouvelle extradition cette fois-ci. Les fonctionnaires canadiens ne tomberont pas encore dans le panneau : un dossier d'extradition trafiqué, ça va bien une fois, mais pas deux! Il y a des limites à l'obscénité.

Il y aura donc (mascarade de) procès, par contumace. Mais un procès truqué, c'est une pièce de théâtre, ça se prépare. Méticuleusement. (Les molosses écumant de bave qui ont participé à la chasse à courre visant Jacqueline Sauvage en savent quelque chose). On ne saurait trop recommander aux dramaturges d'avoir recours à des conseillers techniques chevronnés. Si ce n'est déjà fait : les péripéties des 12 dernières années semblent même montrer la patte d'éminents jurisconsultes qui ont fait leurs preuves en la matière.

On a immédiatement à l'esprit Fabrice Burgaud, ce jus d'extrait de sous-raclure d'excrément diarrhique semi-liquide et frelaté, occupant une confortable sinécure au service documentaire de la Cour de Cassation pour ses bons et loyaux services rendus lors de l'affaire Outreau : faut-il rappeler que les Javert n'ont la décence de se suicider que dans les ouvrages de fiction? (D'ailleurs, on peut supposer que la plume désormais serve de ce scribouillard servira à la rédaction du brouillon de l'arrêt en l'espèce). En outre, oh, il y a Jean-Pierre Munier qui a peut-être repris ponctuellement du service, lui qui jouit d'une retraite bien méritée grâce à ses activités de faussaire émérite.

(Est probablement à exclure de la "dream team" le juge Roger Le Loire, dont les contes de fées manquent singulièrement de crédibilité depuis la grossière fable du magistrat instructeur Borrel qui est censé s'être suicidé par auto-immolation dans les sables désertiques de Djibouti).

En l'espèce, le jugement de condamnation sera rédigé à l'avance, efficacité oblige (justice delayed is justice denied) et il ne restera plus qu'à y inscrire la date (c'est un procédé qui n'a rien d'innovateur de la part de la magistrature française). Ainsi, les autorités françaises pourront vertueusement proclamer avoir trouvé le coupable, tout en dénonçant avec des trémolos d'indignation dans la voix sa cavale au Canada (Note pour les caves : il y a ici un subtil jeu de mots entre "cavale" et "cabane"). L'Etat français, qui exècre ces emmerdeurs d'innocents, ne sera plus exposé à une humiliante demande d'indemnisation.

Et bien sûr, plusieurs magistrats se seront constitué un capital politique.

(Rappelons que les procureurs préfèrent engloutir dans des poursuites abusives des sommes puisées dans les fonds publics dépassant de loin toute indemnisation éventuelle : dissuasion oblige, même, et surtout, en cas d'innocence - haineusement - reconnue. Cela dit, si est déjà en cours une poursuite contre l'état canadien, la responsabilité de l'Etat français - au sens pétainiste du terme - est aussi engagée, et il faut inviter le Canada à exercer sa propre action récursoire contre la France afin que celle-ci verse sa juste-quote-part de l'indemnisation qui aura été accordée à Diab).

L'abolition de la peine de mort et la mise au rancart de la guillotine a attristé les Fouquier-Tinville, et autres Torquemada de France et de Navarre. Cependant, l'affaire Diab montre qu'ils ont fait contre mauvaise fortune bon cœur en découvrant les plaisirs de la mort lente. Au lieu du rasoir national, ils ont appris à se rabattre sur cette formule anglo-saxonne, death by a thousand cuts.

Plus c'est long, plus c'est bon.

Sauf pour les associations de victimes, qui se font rouler dans la farine, y compris par leurs propres avocats, des nécrophages et nécrophiles qui exploitent sans vergogne la douleur et l'aveuglement qui en découle de leurs clients en participant à une odieuse ratonnade pseudo-judiciaire.

Ils ont droit à la sincère gratitude des vrais terroristes, qui, eux, courent toujours joyeusement.

LP


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