Le 14 octobre 2018.
L’anglais
est une langue avec laquelle on va plus loin que le français. Au Rwanda, le
français ne va nulle part.
- Louise Mushikiwabo.
Le machin qu'on appelle l'ONU.
- Charles de Gaulle.
Une révolution de
palais vient de se produire à l'OIF.
On rappellera que deux
candidates s'affrontaient pour le poste de secrétaire générale.
D'une part, la
Canadienne Michaelle Jean, qui briguait une deuxième mandat. Cette ex-pasionaria
de l'indépendance du Québec, instantanément convertie aux vertus du fédéralisme
canadien lorsqu'on lui offrit la fonction régalienne de gouverneure générale du
Canada, avec ses avantages marginaux et, à la clef, une retraite annuelle de
140 000$, fit notamment rénover avec un goût exquis la résidence officielle de
la secrétaire générale, l'équipant même d'un magnifique piano, qui profitera à
tou(te)s ses successeur(e)s mélomanes. On comprend que, il y a quelques mois,
l'ex-journaliste fut offusquée par les critiques de ses béotiens ex-confrères
canadiens à ce sujet.
D'autre part, Louise Mushikiwabo, la
ministre des affaires étrangères rwandaise, donc numéro 2 de son gouvernement, dirigé
par un président réélu avec le score royalement démocratique de 98,5% des voix,
à la tête d'un pays ayant adopté du jour au lendemain, il y a une dizaine
d'années, la langue anglaise dans ses écoles et son administration, et où il
arrive aux journalistes de faire de fréquents séjours dans les "tout
inclus" tous frais payés par l'Etat et où l'on signale à l'occasion quelques
mystérieuses disparitions de personnes, qui, comme par hasard, critiquent le
pouvoir.
On ne peut
qu'applaudir la fumée blanche annonçant la victoire de cette dernière au
conclave d'Erévan, mieux placée que quiconque pour promettre, sans rire, une
administration transparente.
Faut-il voir de basses
manœuvres politiques et des visées commerciales dans l'appui accordé à la
dernière minute à la Rwandaise par les gouvernements canadien et québécois,
comme semble l'insinuer Michaelle Jean?
Que nenni. Un simple
échange de bons procédés. Le petit Justin a d'ailleurs assuré qu'il n'a fait
que suivre le "consensus" atteint par l'ensemble des démocraties
africaines (on pardonnera ce pléonasme), lequel n'a rien, mais alors, rien à
voir avec l'objectif du Canada d'obtenir ultérieurement un siège au conseil de
sécurité des Nations Unies. Le moment venu, il pourra aussi compter sur les démocraties
anglophones comme le Zimbabwe pour suivre le mouvement. Et si les industries
canadiennes et françaises, surtout militaires, peuvent désormais convoiter plus
de juteux marchés, ce n'est que pure coïncidence. Bref, une autre réussite de
la Françafrique.
Et vu que, comme dans
toutes les organisations internationales, seule la compétence compte, il va de
soi que sera certainement exaucé l'espoir exprimé par le premier ministre
québécois désigné, François Legault, qui rejette les nominations des
"petits amis" dans les administrations de sa province, de voir un
Canadien devenir l'administrateur de l'OIF.
On se demande parfois pourquoi
d'aucuns, surtout aux Etats-Unis, éprouvent un certain scepticisme quant à
l'utilité des organisations internationales en général, et de l'ONU en particulier.
Mais que l'on se rassure : le Bahreïn, le Cameroun et les
Philippines viennent tout juste d'être élus, par acclamation (au
"propre" comme au figuré), au Conseil des droits de l'homme par
l'Assemblée générale des Nations unies. Auquel appartient encore un autre bon
client de la France et du Canada, l'Arabie Saoudite.
En ce qui concerne la Commission de la
condition de la femme des Nations unies, ce pays en sera membre jusqu'en 2022.
On ne saurait trop recommander la mutation à ce forum de l'actuel consul
saoudien à Istanboul : ce diplomate dévoué, au sens aiguisé du devoir, a prouvé
sa capacité, dans l'exercice de ses fonctions, de se fendre en quatre, de
décortiquer, mieux, décomposer les problèmes et de trancher judicieusement les
questions délicates.
LP
PS. Dans un tout autre
ordre d'idées, il a été signalé que l'ex-grand-vizir du Québec,
"sheikh" Philippe Ibn-Couillard ne pourrait pas revenir immédiatement
à la pratique de la médecine au Québec, vu qu'il n'a plus fait acte de présence
dans la salle d'op' depuis plusieurs années. Ces restrictions ne sont peut-être
pas en vigueur en Arabie Saoudite, et il y a toujours la solution consistant à y
assumer les fonctions d'administrateur. Il pourra notamment y assurer
l'approvisionnement en matériel dernier cri de leurs services médico-légaux, dont
la compétence sur la scène internationale n'est plus à démontrer.
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