Friday, September 21, 2018

S'ils n'ont pas de pain, qu'ils mangent du baklava.



Le 21 septembre 2018.

There are people in the world so hungry, that God cannot appear to them except in the form of bread.
- Gandhi.

Dieu a dit : "Je partage en deux, les riches auront de la nourriture, les pauvres de l'appétit."
- Coluche.
                  
La campagne électorale continue de plus belle au Québec, et le grand vizir, "sheikh" Philippe Ibn-Couillard, sollicite un deuxième mandat à titre de chef du parti libéral "Pour faciliter la vie des Québécois".

Et voilà qu'il lui est reproché une certaine déconnexion en ce qui concerne la vie quotidienne, pardon hebdomadaire, de certains Québécois : il vient de déclarer, sans rire, avec sa faconde de marchand de tapis, qu'il est possible de nourrir une famille de trois personnes avec un budget de 75$ par semaine.

Les réseaux sociaux se déchaînent contre lui, mais là encore, l'indulgence s'impose. Après avoir encaissé pendant plusieurs années les juteux pétro-dollars non-fiscalisés des monarques saoudiens pour avoir développé un système hospitalier équipé de cuisines gastronomiques (rien ne vaut la haute cuisine pour assurer une meilleure convalescence des patients), il est normal de souffrir d'un certain décalage avec certaines réalités sociales québécoises; on phosphore un peu moins, même si on est neurochirurgien, et la réadaptation des neurones peut être longue et difficile.

Au Québec, non seulement les femmes disposent de la complète liberté vestimentaire, mais il y a des démunis qui ne peuvent manger des shawarmas tous les jours.

Lors de leur prochaine visite au supermarché ou au "dépanneur" (il n'y a qu'en France où l'on s'approvisionne chez "l'Arabe du coin"), pour régler la note, les Québécois pauvres n'auront qu'à présenter leur carte bancaire délivrée par un établissement financier de l'ile de Jersey recommandé personnellement par le(ur) grand vizir, surtout que ce dernier déclare connaître personnellement des personnes vivant dans la précarité et proclame donc son empathie. Et, s'il leur manque à la fin de la semaine quelques riyals, pardon, quelques dollars, ils pourront obtenir d'une banque alimentaire de leur quartier de généreuses rations complémentaires de dattes et de rahat-loukoum.

Et de safran pour donner du piquant à leur ordinaire de la semaine prochaine.

Peut-on imaginer meilleur plan de lutte contre la pauvreté?

LP

PS. Les recettes du bon Dr Couillard.

Le disciple du Dr Schweitzer persiste et signe avec ces conseils culinaires :

 « D’abord tu regardes toutes les circulaires – c’est du témoignage direct de monde. Tu vas magasiner uniquement ce qui est vente, et il y a toujours des produits qui sont en vente de façon importante. Un morceau de viande par exemple, un morceau de porc… Tu le fais cuire le premier soir comme un rôti de porc. Ensuite tu fais du macaroni avec du porc dedans. Ensuite tu fais un pâté chinois avec du porc avec [Note pour les lecteurs européens, il s'agit de "hachis parmentier"]. Ensuite, tu fais des sandwichs pour les enfants. C’est ça que le monde fait … Le pain, tu ne l’achètes jamais à 4 $, 5 $, tu l’achètes à 3 $. C’est sans arrêt, c’est comme une job à temps plein ».

Et voilà, le tour est joué. Il suffit d'un peu d'organisation et de créativité, que diable! Encore qu'il faudrait peut-être quand même ajuster un peu le chiffre de 75$ pour les familles qui ne consomment pas de porc : le boeuf et l'agneau sont plus chers.

On lui souhaite bonne chances aux élections, mais si par malheur il devait quitter le pouvoir, il n'aura qu'à publier son livre de recettes, qui aura encore plus de succès que les recettes de maman Dion. Mieux, il pourra coanimer des émissions de télévision avec sœur Angèle.

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