Thursday, February 22, 2018

Justin Trudeau en Inde, via la Syldavie.

Le 22 février 2018.
                               
Si fueris Romae, Romano vivito more; si fueris alibi, vivito sicut ibi (si tu es à Rome, vis à la manière romaine; si tu dois être ailleurs, vis comme ils vivent là-bas).
- Attribué à Saint-Ambroise.
                                   
Is it just me or is this choreographed cuteness all just a bit much now? Also FYI we Indians don’t dress like this every day sir, not even in Bollywood.
- Omar Abdullah.


Le premier ministre canadien, en tournée en Inde, affectionne en ce moment les costumes indiens traditionnels, foulards oranges, saris… un impressionnant feu d'artifice de couleurs criardes.
                                                       
On ne saurait imaginer une seule seconde que Justin se livre, à l'occasion de cette très sérieuse tournée commerciale, au racolage du vote indien au Canada. Il s'est plutôt inspiré d'une série de romans graphiques classiques très bien documentés qui lui a fait prendre conscience de l'importance de se fondre dans la population d'accueil. La qualité du contact est à ce prix.

http://www.tintinmilou.free.fr/deguisement/dupondt.htm

On attend donc avec impatience son voyage futur en Papouasie-Nouvelle-Guinée.

Cela dit, quel dommage de voir une aussi impressionnante bonne volonté quelque peu gâchée par l'invitation à un dîner avec le premier ministre canadien adressée par le Haut Commissaire du Canada dans la capitale indienne à un certain Jaspal Atwal, sur les instances d'un député libéral. Voilà une initiative qui ne fut sans doute pas des plus heureuses sur le plan diplomatique, même si elle a été brutalement annulée. En effet, le gouvernement indien semble y avoir décelé une liaison dangereuse vu les peu banals antécédents judiciaires de l'intéressé et l'on peut raisonnablement conjecturer que le malaise n'était pas exclusivement dû à la condamnation de M. Atwal pour participation à un réseau de fraude aux assurances automobiles. 

("Des vérifications n'ont pas été faites" observe très sérieusement le sous-commissaire à la retraite de la Gendarmerie royale du Canada Pierre-Yves Bourduas. On ne peut qu'admirer l'élégant euphémisme. )

Nul doute que la photo montrant M. Atwal en compagnie de Sophie Grégoire constituera un immortel trophée pour l'album-souvenir de la famille Trudeau, mais l'on comprend que l'atmosphère, déjà fort polluée à New Delhi, y soit en outre encore un peu glaciale. Cependant, Rome ne s'est pas faite en un jour.

Et après l'ensorcelante danse digestive du bhangra de Justin jeudi soir, le clou de cette fameuse réception, l'incident est presque oublié!


LP

Saturday, February 17, 2018

Massacre en Floride : Just another day at the office in America.



Le 17 février 2018.
                                
I have a very strict gun control policy: if there's a gun around, I want to be in control of it.
- Clint Eastwood.

O profondeur de la richesse, de la sagesse et de la science de Dieu ! Que ses jugements sont insondables, et ses voies incompréhensibles !
-Romains 11:33.
                                                                       
17 morts dans une école de Parkland; compliments de Nikolas Cruz.

Ce chiffre "détonne" un peu plus que d'habitude au pays où les banales et quotidiennes fusillades fauchant 4 personnes ou moins à la fois passent inaperçues. Sans surprise, les rednecks vomissent à nouveau leurs visqueux slogans sur le rôle de la maladie mentale, en évitant, forcément, de prononcer ces mots tabous : "armes à feu".

Les pantins politiques, dont l'orangé Donald Trump, soudoyés par la National Rifle Association, ont plus que jamais beau jeu de leurrer le grand public en brandissant la menace djihaddiste, dont les victimes sont statistiquement quelque peu plus anecdotiques, surtout aux Etats-Unis.

Que les islamistes radicaux cessent de se fatiguer : les Américains n'ont besoin de personne d'autre qu'eux-mêmes pour tonner, exploser, imploser. Pour se détruire.

Ou… vu que la secte millénariste NRA est la seule organisation terroriste incontestablement (et efficacement) en activité aux Etats-Unis, peut-on conjecturer que c'est précisément l'argent pétro-islamiste qui la finance? Rien ne vaut la sous-traitance.

Le messianique Wayne Lapierre promeut plus que le culte du veau d'or : cet homme au pistolet d'or, aspirant à la restauration du paradis terrestre perdu, Jonestown, a déjà gagné ses 72 vierges.

LP

Thursday, February 15, 2018

Les médecins spécialistes du Québec : les mal aimés.




Le 15 février 2018.
                           
La meilleure assurance contre la maladie, c'est la santé.
- Maurice Duplessis.
                            
Le gouvernement québécois vient de leur accorder une petite enveloppe supplémentaire d'un demi-milliard de dollars, ce qui se traduira apparemment par un petit chèque supplémentaire de presque 50 000$.

Comment on pouvait s'y attendre, voilà que des pisse-vinaigre invoquent le manque de transparence par-ci, la compassion qui serait due aux infirmières (déjà pourries gâtées) par-là… On s'aventure à parler de "nouvelles ententes" occultées… Et l'on pousse les hauts cris à l'idée qu'il y aurait un autre modeste demi-milliard supplémentaire en jeu découlant d'une modeste augmentation salariale de 11% jusqu'en 2023?

Balivernes et billevesées que tout ça.

D'abord, qu'on se rassure : les modalités précises des conditions de travail des médecins spécialistes seront connues que le 22 février prochain. Le gouvernement n'a rien à cacher.

Le premier ministre explique déjà rationnellement qu'il n'est tout banalement question que d'un "réaménagement de sommes dues". Un simple bonus de Noël un peu différé au final…

Plus fondamentalement, les patients-contribuables (ou contribuables qui doivent s'armer de patience) finiront par comprendre que, pour les spécialistes québécois, la question du rattrapage, ou même d'un certain dépassement des conditions dont bénéficient leurs collègues du reste du Canada n'est qu'un leurre. Le vrai problème est que leurs émoluments sont encore fort loin du million de dollars annuel non-imposable (un exemple pris au hasard entre mille) durement gagné par certains neurochirurgiens (un exemple pris au hasard entre mille) au service de monarques exotiques régnant sur des sables suintant de pétrole, notamment saoudiens (un exemple pris au hasard entre mille), à l'occasion versé aux bons soins de banques anglo-normandes assurant le secret bancaire (un exemple pris au hasard entre mille), dont les bons et loyaux services sont aussi très prisés des entrepreneurs d'import-export.

Il n'y avait que "sheikh" Ibn-Couillard pour résoudre ce grave enjeu de santé publique québécoise. Sa mesure est encore trop timorée, mais c'est un pas dans la bonne direction.

Inch'Allah!

LP

Thursday, February 8, 2018

Un glacial exemple d'ironie bien québécoise.



Le 8 février 2018.

Heureux les pauvres en esprit.
- Matthieu 5:3. 

Il semble que le vidéo affiché sur YouTube par un intellectuel québécois nommé Luc Monette, dans lequel il se moque des Français aux prises avec les difficultés causées par un hiver exceptionnellement rigoureux pour leur pays, a connu une grande diffusion.

Manifestement, les cellules grises (con)gelées de ce Québécois typique, épanoui dans sa cabane au Canada, ne lui permettent pas de comprendre qu'un pays tempéré comme la France n'est évidemment pas susceptible d'avoir l'équipement adapté au froid canadien, et que ce qui est normal sur les rives du Saint-Laurent est éprouvant sur l'autre rive de l'Atlantique.

Nul doute que sa voix éraillée et sa diction relâchée sont dues au froid intense régnant dans sa belle contrée, qui ne favorise pas la souplesse des muscles maxillaires. Les ethnologues apprécieront ses éructations de bûcheron, en un français plus ou moins créolisé, aspirant à la causticité.

LP

https://www.msn.com/fr-ca/actualites/quebec-canada/video-neige-et-verglas-des-qu%c3%a9b%c3%a9cois-morts-de-rire-devant-le-jt-de-france-2/ar-BBIRLN8?li=AAgh0dy&ocid=mailsignout


Monday, February 5, 2018

Les législateurs polonais et israélien singent leurs homologues français et turc.



Le 5 février 2018.
                               
L'historien est dans la position d'un physicien qui ne connaîtrait les faits que par le compte rendu d'un garçon de laboratoire ignorant et peut-être menteur.
- Charles Seignobos (La Méthode historique appliquée aux sciences morales) .

Chacun son métier, les vaches seront bien gardées.
- Florian (Le vacher et le garde-chasse).

C'est fait : le sénat polonais a approuvé il y a quelques jours un projet de loi qui punit par des amendes ou jusqu'à trois ans d'emprisonnement les personnes qui attribuent "à la nation ou à l'Etat polonais" des crimes commis par les nazis allemands en Pologne occupée. Les conservateurs au pouvoir en Pologne frémissent d'horreur devant l'expression "camps de la mort polonais".

Pour l'instant, le président polonais, Andrzej Duda, n'a pas encore apposé sa signature sur ce torchon.

En Israël, on est courroucé par une tentative de nier la participation de certains Polonais à la solution finale. En réaction, on ne fait que reprendre cette démarche puisée dans les eaux troubles du confluent de la Seine et de la Vistule :  une proposition de loi a été présentée au parlement, laquelle introduit une peine de cinq ans de prison pour ceux qui "réduisent ou nient le rôle de ceux qui ont aidé les nazis dans les crimes commis contre les Juifs"… On s'interroge sur l'utilité pratique de ce texte législatif car on peut douter qu'il se trouvera dans le territoire concerné une masse de contrevenants à cette injonction.

Chose plus grave, sur le plan des principes, il faut une bonne dose de mépris des libertés publiques, et surtout de la liberté d'expression, pour ne pas comprendre, ou feindre de ne pas comprendre, qu'il n'y a nulle différence entre une loi pénalisant le négationnisme des génocides et une loi imposant ce négationnisme, qu'il s'agisse des Juifs ou des Arméniens. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères israélien a parfaitement raison de dire : "Israël considère avec la plus grande gravité toute tentative de contester la vérité historique. Aucune loi ne changera les faits". Dommage qu'à la Knesset, on est incapable de tirer les inférences de ce truisme! Par exemple, chacun doit rester libre de proclamer que la terre est plate; on peut, en effet, raisonnablement espérer que la théorie de la rotondité de notre planète résistera d'elle-même aux assauts des contestataires sans l'assistance de sanctions pénales réprimant le révisionnisme astronomique.

Que les juges s'en tiennent à leur mission déjà lourde : vérifier, de préférence en toute indépendance et en fonction de preuves non-falsifiées, la réalité des faits reprochés à des accusés précis. Il n'est pas de leur compétence d'imposer à quiconque une écriture, ou une réécriture de l'histoire, allant dans un sens ou dans l'autre. Elle appartient aux seuls historiens, dont les conclusions ont toujours été matière à révision, partielle ou totale, depuis Hérodote, hors des salles d'audience.

En l'occurrence, il faut rappeler aux (vrais et faux) ignares un fait historique incontournable : en 1898, Emile Zola fut un "négationniste" (avant la lettre) et il fut persécuté par la vermine antisémite et une magistrature aux ordres. Deux gluants slogans se répandirent à l'occasion pour justifier un progrom judiciaire : "vive l'armée!" et surtout… "chose jugée"). Pourtant, en droit pénal, est toujours possible théoriquement (en France, très théoriquement…) la révision d'une condamnation en fonction de faits nouveaux.
                      
A fortiori, la science et l'histoire, par définition, se nourrissent de faits toujours nouveaux, qui  appellent donc des remises en question perpétuelles et elles ne connaissent ni délais, ni limites d'appel. Il n'y a que les systèmes totalitaires et religieux (le lecteur excusera ce pléonasme) pour aspirer à la clôture définitive des débats sur le fondement de décrets sacro-saints, ou assimilés, fussent-ils artistement ornés de tampons et revêtus de sceaux de cire.

LP

PS. Le 6 février 2018. Dernière minute. Le pantin Andrzej Duda annonce qu'il trempera sa plume dans le venin, ou peut-être même dans le sang, et apposera son paraphe à ce pacte faustien.