Monday, April 3, 2017

Le Québec est le paradis de la très libre entreprise…



Le 3 avril 2017.

Governments never learn. Only people learn.
- Milton Friedman.

… à défaut d'être un paradis fiscal. D'aucuns s'y offusquent de l'augmentation que se sont accordée les hauts dirigeants de Bombardier, ce fleuron québécois de l'aéronautique.
                      
Voilà une indignation on ne peut plus malséante.

Comme l'a expliqué le premier ministre canadien, il faut respecter "le libre-marché et les choix que les compagnies font". Il fallait Justin, le millionnaire de naissance et grand ami de l'Aga Khan et ayant acquis dans sa jeunesse les rudiments de la science économique sur les pentes de ski, pour concrétiser dans l'esprit du public la notion d'économie de marché par une entreprise sauvée de la faillite grâce à l'intervention de l'Etat (pardon, en l'espèce, des Etats : fédéral et provincial). L'ex-professeur d'art dramatique a prouvé que, quand on est pédagogue, c'est pour la vie.

Le premier ministre québécois Philippe Couillard de l'Espinay, est allé dans le même sens : la rémunération des génies à la tête d'une entreprise est "fondamentalement… une question qui regarde l’entreprise et ses actionnaires". Là encore, il fallait, pour tenir un tel discours de simple bon sens, un ex-neurochirurgien jadis payé à prix d'or sur son compte bancaire à Jersey par la monarchie saoudite, dirigeant un gouvernement ayant accordé une juteuse subvention supplémentaire de 1,3 milliard de dollars à Bombardier (qui s'est ajoutée à la précédente enveloppe de 2 milliards accordée par la Caisse de dépôts), selon des modalités socialisant les pertes et privatisant les gains de celle-ci.

Tout est dit.

Que les partis d'opposition à l'assemblée nationale du Québec cessent donc leurs mièvres pleurnicheries et rendent plutôt hommage à "sheikh" Phlippe pour son assainissement des finances publiques, notamment par l'adoption de la Loi visant à permettre une meilleure adéquation entre la formation et l’emploi ainsi qu’à favoriser l’intégration en emploi [sic] le 10 novembre dernier (dont le premier auteur fut Sam Hamad, un temps ministre du travail qui avait été ébloui par la solidarité sociale sur son chemin de Damas…), selon laquelle certains assistés sociaux verront leur chèque réduit de moitié et devront vivre avec 399$ par mois, ce qui se traduira, sans nul doute, par une substantielle économie de 50 millions de dollars.

Depuis les sages discours de feu le président américain Ronald Reagan, il y a plus de 30 ans, dénonçant les "welfare queens" qui vampirisent scandaleusement la cagnotte publique, les électeurs/contribuables savent quelles sont les véritables priorités sociales.

Cela dit, on est consterné de voir les hauts fonctionnaires dirigeant l'entreprise nationalisée qu'est Bombardier capituler face aux pisse-vinaigres démagogiques et reporter à 2020 leur augmentation bien méritée. En guise de consolation pour les victimes de cette jacquerie, l'entreprise, par élégance, devrait quand même leur offrir 50 000 euros en costumes sur mesure chez Ardys, le tailleur parisien qui réunit harmonieusement la droite et la gauche politiques françaises.

LP

PS. On regardera avec… profit cet extrait du film "Le grand pardon", où Roger Hanin incarne un homme d'affaires gérant au mieux ses maigres ressources, mais qui s'"augmente" de manière judicieuse.

https://www.youtube.com/watch?v=tmn3NdLyVso


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