Le 30 janvier 2017.
Faut-il vraiment s'étonner de constater que les vomissements de haine provenant du Führer dirigeant les Etats-Unis commencent à éclabousser le Canada?
LP
« Les articles de fond ne remontent jamais à la surface ». - Boris Vian.
Monday, January 30, 2017
Sunday, January 29, 2017
Terrorisme islamique : L'Amérique de Trump sépare le bon grain de l'ivraie.
Le 29 janvier 2017.
La circoncision est utile, il est vrai, si tu observes la
Loi; mais si tu transgresses la Loi, tu n'es pas plus, avec ta circoncision,
qu'un incirconcis.
- Romains, 2:25.
"I am establishing new vetting measures to keep radical Islamic
terrorists out of the United
States of America… We don't want them here."
Cette stratégie
d'exclusion a tout pour rassurer les concitoyens du président Trump : ne sont
plus admis les ressortissants de pays musulmans à l'exception des membres de minorités religieuses (lire chrétiennes)
fuyant la persécution.
Nul doute que voilà une brillante mesure conçue pour assurer la sécurité
au pays de la National Rifle Association.
Pour autant, on ne peut faire abstraction d'une possible brèche : apparemment,
il n'est pas tenu compte de la possible infiltration de djihaddistes dans les masses
chrétiennes.
Les fonctionnaires américains seront donc appelés à repérer les
imposteurs. Mission difficile. Peut-on, dans les circonstances, exiger des
impétrants la production de certificats de baptême en bonne et due forme?
On peut envisager un interrogatoire des aspirants réfugiés sur leurs
connaissances théologiques, mais les services frontaliers américains n'ont
peut-être pas suffisamment d'experts en catéchisme melkite ou chaldéen, sans
compter qu'il serait inconvenant de pénaliser les authentiques chrétiens peu
pratiquants, donc peu versés dans les subtilités du dogme professé par leur confession.
Alors, que faire?
Un rappel historique fera mieux comprendre les défis culturels que
doivent relever les taupes… et les limiers chargés de les identifier et
permettra de dégager une possible solution.
Les Nazis disposaient d'un outil de taille pour rechercher les hommes soupçonnés
de judaïsme : il suffisait d'obliger les suspects à baisser leur pantalon et,
après examen de la pièce à conviction, il était permis, à l'époque, de tirer
une quasi-certitude d'un prépuce intact, et, corrélativement, une forte
présomption d'une circoncision (sous réserve, évidemment, d'un examen
approfondi des antécédents familiaux et médicaux de l'intéressé, mais le fait
est que ce critère circonscrivait considérablement les recherches et facilitait
la tâche des enquêteurs).
Elie Cohen était un espion israélien qui réussit à infiltrer le
gouvernement syrien et fut démasqué tout juste avant de devenir ministre.
Egyptien d'origine, dont la langue maternelle était l'arabe, il maîtrisa les
régionalismes linguistiques syriens et la pratique musulmane. (Sa mission se
termina avec extrême préjudice en 1965.)
Encore plus instructive
en l'occurrence est l'affaire Kaborak Yaacobian. Cet espion arménien, au
service des services secrets égyptiens, fut arrêté en Israël en 1963; il avait dû,
pour se faire passer pour juif, subir une circoncision afin d'assurer (si l'on
ose dire) sa parfaite couverture; un héroïque exemple de conscience
professionnelle, qui prouve que, quand on veut changer de peau de manière
convaincante, il faut (si l'on ose le dire aussi) aller jusqu'au bout (une
précaution dont fut dispensé, cela va sans dire, Elie Cohen).
(En 1961, un haut
fonctionnaire du ministère israélien de la défense, Israël Beer, fut convaincu d'espionnage au profit de
l'Union soviétique. On comprendra aisément la stupéfaction des enquêteurs à la
lecture du rapport médical des autorités carcérales : leur gibier avait conservé
un prépuce, qui cachait aussi son jeu. Même si celui-ci ne causa pas sa perte,
on peut penser qu'en conservant son membre à l'état d'origine, il avait joué
avec le feu, encore que l'on suppose qu'il évitait comme la peste la
fréquentation des gymnases avec les collègues afin d'échapper aux discussions
de vestiaire).
Aujourd'hui, les fonctionnaires américains appelés à se prononcer sur
l'authenticité du christianisme des intéressés feront face à une tâche plus
ingrate que celle qui incombait à la Gestapo. En effet, la circoncision est
fort répandue au Moyen-Orient dans les populations non musulmanes et non juives.
Les autorités de l'immigration américaines devraient donc annoncer que, (si
l'on ose encore le dire) pour prouver sa bonne foi, tout candidat moyen-oriental
à l'entrée aux Etats-Unis devra exposer un ustensile entier, ou, sinon, se
plier à l'obligation de restauration du prépuce. Pour les vrais chrétiens, ce
sera une formalité sans conséquence. Quant à leurs compatriotes islamistes
radicaux, l'expérience prouve que s'ils peuvent accepter de se fondre dans la
population en rasant leur barbe, l'intervention de l'urologue est inconcevable.
L'avertissement à
ces derniers sera clair et dissuasif : même si vous avez le terrorisme dans la
peau, pour nourrir vos noirs dessins, il ne sera pas suffisant de potasser
"Le christianisme pour les nuls".
Vous jouez votre
peau et nulle rétractation ne sera possible. Vous devrez aller jusqu'au bout.
LP
Monday, January 23, 2017
La présidence Trump offre une alternative.
Le 23 janvier 2017.
"3.b. refl. To fail to convey the meaning one intends by one’s words."
C'est au Etats-Unis que ce verbe est devenu réflexif et qu'il a pris ce sens contemporain; on le trouve dans le Congressional Record de 1894 ("I believe he misspoke himself"). Cependant, c'est en 1973 que, Ron Ziegler, l'attaché de presse du président Nixon, a eu cette merveilleuse formule : “The President misspoke himself”, qui a fait fortune par la suite dans la classe politique américaine et reprise notamment par John McCain et Hillary Clinton. Dans ce pays, c'est bien connu, a politician does not "lie", but sometimes, he "misspeaks himself"…
C'est aussi à lui que l'on doit un autre mode de correction de déclarations en décalage apparent avec la vérité : "All previous statements [of the President] on Watergate are 'inoperative'". On ne rendra jamais assez hommage à feu Ron Ziegler pour son apport à la sémantique politique.
(Voilà le génie de la langue anglaise : l'orateur peut faire des miracles avec l'utilisation judicieuse des préfixes.)
Doublethink means the power of holding two contradictory beliefs
in one's mind simultaneously, and accepting both of them.
It's a beautiful thing, the destruction of words.
- George Orwell (1984).
- George Orwell (1984).
Le scandale du Watergate n'a pas seulement contribué au développement du
droit constitutionnel américain. Ce fut une époque riche sur le plan
linguistique, où gagna ses lettres de noblesse un vieux mot :
"Misspeak". On trouvera cette citation de Chaucer dans le Oxford English Dictionary : "I me repente
/ If I mis spak", qui reflète son sens d'origine.
Ce dictionnaire fait aussi état de la définition suivante :
"3.b. refl. To fail to convey the meaning one intends by one’s words."
C'est au Etats-Unis que ce verbe est devenu réflexif et qu'il a pris ce sens contemporain; on le trouve dans le Congressional Record de 1894 ("I believe he misspoke himself"). Cependant, c'est en 1973 que, Ron Ziegler, l'attaché de presse du président Nixon, a eu cette merveilleuse formule : “The President misspoke himself”, qui a fait fortune par la suite dans la classe politique américaine et reprise notamment par John McCain et Hillary Clinton. Dans ce pays, c'est bien connu, a politician does not "lie", but sometimes, he "misspeaks himself"…
C'est aussi à lui que l'on doit un autre mode de correction de déclarations en décalage apparent avec la vérité : "All previous statements [of the President] on Watergate are 'inoperative'". On ne rendra jamais assez hommage à feu Ron Ziegler pour son apport à la sémantique politique.
Par la suite, Larry Speakes, attaché de presse
de Ronald Reagan au nom prédestiné, a suivi les brisées de son prédécesseur en
expliquant un jour : "President Reagan spoke with 'misprecision'"…
(Voilà le génie de la langue anglaise : l'orateur peut faire des miracles avec l'utilisation judicieuse des préfixes.)
On aurait pensé qu'il était désormais impossible de faire mieux
linguistiquement, mais Kellyanne Conway, la délicieuse et suave conseillère du président Trump, vient
de réussir cet exploit. Expliquant la contestation, par le chef de l'Etat, de la
signification des photographies montrant un nombre de spectateurs assistant à
l'inauguration présidentielle de 2017 nettement plus petit que celui de 2009,
et des chiffres de fréquentation du métro de la capitale, elle déclare, sans
rire : "The President has offered 'alternative facts'".
Les avocats pénalistes défendant des clients accusés de parjure seraient
bien avisés de puiser dans cette notion révolutionnaire un moyen de défense
innovateur.
Chose certaine, il est maintenant confirmé que la promesse du candidat
Trump de rendre publiques ses déclarations de revenus à la clôture de la
procédure de vérification menée par l'IRS est bel et bien
"inopérante".
LP
Sunday, January 15, 2017
La dette spirituelle de Donald Trump envers l'université McGill de Montréal (Canada).
Le 15 décembre 2017.
Qu'il nous soit permis une (nécessaire) parenthèse. Un certain Nelson Mandela, dans son autobiographie, a évoqué son expérience d'étudiant à partir de 1943 :
Voilà pour l'ambiance générale. Qu'en fut-il d'un de ses professeurs?
On se réjouira d'apprendre que ce modèle humaniste - surtout aux yeux des femmes noires-, un juriste allemand arrivé en Afrique du Sud quelques années plus tôt à titre de réfugié politique, fut accueilli à bras ouverts par l'université McGill (vers 1967 semble-t-il).
Les professeurs Hahlo et Buckley ont aussi cohabité harmonieusement notamment avec un ineffable professeur de droit constitutionnel, the one and only Irwin Cotler, chantre autoproclamé des droits de l'homme, fort rétif à la notion de cours magistral, et qui consacrait la moitié de l'année scolaire à se livrer à une (pas très subtile) propagande fielleuse : un infatigable traqueur de nazis imaginaires au Québec, moins audible sur les rednecks albertains.
Frank Buckley avait donc tout le bagage intellectuel pour servir un jour un Donald Trump, la truculente idole des femmes et des personnes à pigmentation bistre, même si "au départ, [il en avait] une vision négative" (paraît-il). Nul doute qu'il a évolué lorsque furent retenus ses services de scribe.
(Pourtant, en invoquant purement et simplement "Clinton Cash", un livre bourré d'erreurs, il y a eu défaillance sur le plan du questionnement socratique).
Chose curieuse, il ignore que la crainte du déclin américain n'est pas nouvelle : elle a eu pour point de départ la crise pétrolière de 1973; cependant, il n'a pas manqué de démagogues pour décréter périodiquement depuis : It's morning again in America…
Qu'il est réconfortant de voir ce jurisconsulte officier à la "Antonin Scalia law school", ainsi nommée en mémoire du défunt juge de la Cour suprême des Etats-Unis, un catholique intégriste, qui estimait notamment que la constitution des Etats-Unis, contrairement à celle de l'Iran, sanctionne la peine de mort pour les mineurs, l'enfant chéri de la National Rifle Association grâce à l'arrêt District of Columbia v. Heller de 2008. Une pestilentielle ordure, dont le discours raciste était soigneusement "codé".
Mais voici la pièce de résistance de la pensée politique buckleyesque. Il fut demandé au grand ponte de quelle manière un milliardaire champion de l'évasion fiscale peut prétendre au titre de sauveur de la classe moyenne saignée à blanc :
Pour assurer la justice fiscale, la solution était simple, mais il fallait un Canadien devenu citoyen américain en 2014 "on Tax Day" (ça ne s'invente pas…) pour y penser. Voilà, sans nul doute, un "magistral" constat socratique, qui vaut son pesant de caramels mous, et qui explique le dosage du corps professoral de la faculté de droit de l'université McGill.
En matière de discrimination raciale et de libertés publiques, tous les espoirs sont donc également permis avec la nomination au Department of Justice du good ole boy Jeff Sessions, un (feutré) compagnon de route du KKK - qui aspire à la restauration de la grandeur d'une certaine Amérique - et ennemi juré de la NAACP et de la ACLU, qui se fit refuser un poste de juge fédéral en 1986.
Et quoi de mieux qu'une contemptrice de l'école publique, Betsy DeVos, pour diriger le Department of Education? Quoi de plus rassurant que l'allié des pollueurs, Scott Pruitt, pour être à la tête de la Environmental Protection Agency?
Sont définitivement clos des millénaires de spéculation philosophique politique.
Seul le renard peut ramener à l'ordre le poulailler.
Le 20 janvier prochain s'ouvre donc une ère quasi-messianique nouvelle, qui devrait durer mille ans, marquée par l'abolition des apories, rendue possible par la contribution d'un enseignant (en titre) répugnant à donner des réponses en classe.
En effet, il a fallu se demander quels étaient les véritables enjeux et quel gouvernement nous voulions en janvier 2017. Les Etats-Unis ont la réponse.
De "Chancellor Day Hall" à la "Trump University" en passant par la "Scalia School of Holy Inquisition", la boucle est bouclée pour Frank Buckley.
LP
Membre du barreau de New York.
Les
penseurs, ça pense. Y en a plein la Sorbonne. Plein le Collège de France.
-
Louis-Ferdinand Céline.
The American people are suckers.
- Richard Nixon.
Gebt mir vier Jahre Zeit, und ihr
werdet Deutschland nicht wiedererkennen.
(Donnez-moi quatre ans, et vous ne reconnaîtrez plus
l’Allemagne).
- Adolf Hitler (le 30 janvier 1033).
Vendredi prochain a lieu l'intronisation de
Donald Trump et il faut rendre hommage à l'universitaire d'origine canadienne,
Francis H. Buckley, qui eut l'honneur de se joindre à sa garde prétorienne à
titre de conseiller pendant la campagne électorale.
http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/484362/un-sauveur-pour-une-amerique-corrompue#
Cet ex-étudiant de la faculté de droit de
l'université McGill y revint à titre d'enseignant par la suite.
Il était le héraut de la "méthode
socratique" instaurée à l'université Harvard en 1870 par le professeur
Christopher Colombus Langdell, un illuminé qui aurait voulu vivre dans
l'Angleterre des Plantagenets, rat
de bibliothèque et avocat médiocre, qui supprima le cours
magistral classique au profit d'une "méthode" antiscientifique,
consistant à forcer l'étudiant à réinventer la roue en lui imposant la
fastidieuse lecture d'une jurisprudence souvent désuète et théorique, et à
poser des questions sans réponses, alors que 95% du droit est parfaitement
clair, sinon nulle vie en société ne serait possible.
(L'apprenti-philosophe
n'avait, hélas, pas compris que les dialogues socratiques sont en fait des
discours magistraux d'un genre spécial, ce qui prouve qu'il y a pire qu'un
Américain inculte : celui qui a l'illusion d'avoir de la culture.)
Par mimétisme, cette
"méthode" se répandit, comme une maladie honteuse contagieuse, aux
Etats-Unis et au Canada anglais et elle continue de produire des diplômés
désarmés face à des textes législatifs.
L'approche
(pseudo-)socratique est l'alibi commode des enseignants n'ayant pas la
compétence de donner un cours magistral, trop nombreux à McGill. (Ne soyons pas
trop durs, dans ce bouillon d'inculture, on se rattrapait aux branches grâce
aux professeurs qui n'étaient originaires ni des Etats-Unis, ni du Canada
anglais).
Voilà pour la
pédagogie. Mais quid de l'idéologie
régnant dans la Royal Institution for the
Advancement of Learning et qui a formé, et formaté, le sieur Buckley?
Qu'il nous soit permis une (nécessaire) parenthèse. Un certain Nelson Mandela, dans son autobiographie, a évoqué son expérience d'étudiant à partir de 1943 :
"The English-speaking
universities of South Africa
were great incubators of liberal values. It was a tribute to these institutions
that they allowed black students. For the Afrikaans universities, such a thing
was unthinkable.
Despite the university's liberal
values, I never felt entirely comfortable there. Always to be the only African…
is not a congenial experience. most of the whites at Witwatersrand
were not liberal or colour-blind…their hostility was more muted but I felt it
just the same.
Voilà pour l'ambiance générale. Qu'en fut-il d'un de ses professeurs?
Our law professor, Mr. Hahlo, was a
strict, cerebral sort, who did not much tolerate much independence on the part
of his students. He held a curious view of the law when it came to women and
Africans : neither group, he said, was meant to be lawyers. His view was
that law was a social science and that women and Africans were not disciplined
enough to master its intricacies. He once told me that I should not be at Witwatersrand but studying for my degree through at UNISA
(Note: UNISA est
une université par correspondence, mais conférant des diplômes reconnus).
On se réjouira d'apprendre que ce modèle humaniste - surtout aux yeux des femmes noires-, un juriste allemand arrivé en Afrique du Sud quelques années plus tôt à titre de réfugié politique, fut accueilli à bras ouverts par l'université McGill (vers 1967 semble-t-il).
Les professeurs Hahlo et Buckley ont aussi cohabité harmonieusement notamment avec un ineffable professeur de droit constitutionnel, the one and only Irwin Cotler, chantre autoproclamé des droits de l'homme, fort rétif à la notion de cours magistral, et qui consacrait la moitié de l'année scolaire à se livrer à une (pas très subtile) propagande fielleuse : un infatigable traqueur de nazis imaginaires au Québec, moins audible sur les rednecks albertains.
Frank Buckley avait donc tout le bagage intellectuel pour servir un jour un Donald Trump, la truculente idole des femmes et des personnes à pigmentation bistre, même si "au départ, [il en avait] une vision négative" (paraît-il). Nul doute qu'il a évolué lorsque furent retenus ses services de scribe.
Et surtout, on
n'attendait pas moins de ce fin dialecticien qu'il acceptât le poste de…
"collabo" du fondateur de la célèbre Trump
University, roi-philosophe à la pensée tout en nuances! Les traditions
péripatéticiennes (philosophiques, bien sûr…) perdurent.
(Pourtant, en invoquant purement et simplement "Clinton Cash", un livre bourré d'erreurs, il y a eu défaillance sur le plan du questionnement socratique).
Chose curieuse, il ignore que la crainte du déclin américain n'est pas nouvelle : elle a eu pour point de départ la crise pétrolière de 1973; cependant, il n'a pas manqué de démagogues pour décréter périodiquement depuis : It's morning again in America…
Qu'il est réconfortant de voir ce jurisconsulte officier à la "Antonin Scalia law school", ainsi nommée en mémoire du défunt juge de la Cour suprême des Etats-Unis, un catholique intégriste, qui estimait notamment que la constitution des Etats-Unis, contrairement à celle de l'Iran, sanctionne la peine de mort pour les mineurs, l'enfant chéri de la National Rifle Association grâce à l'arrêt District of Columbia v. Heller de 2008. Une pestilentielle ordure, dont le discours raciste était soigneusement "codé".
Mais voici la pièce de résistance de la pensée politique buckleyesque. Il fut demandé au grand ponte de quelle manière un milliardaire champion de l'évasion fiscale peut prétendre au titre de sauveur de la classe moyenne saignée à blanc :
En 1935… quand Roosevelt a nommé Joseph Kennedy… à la tête de la commission de contrôle des marchés financiers, tout le monde a rappelé qu’il était un corrompu. Le président a répondu qu’il en fallait un pour en attraper un.
Pour assurer la justice fiscale, la solution était simple, mais il fallait un Canadien devenu citoyen américain en 2014 "on Tax Day" (ça ne s'invente pas…) pour y penser. Voilà, sans nul doute, un "magistral" constat socratique, qui vaut son pesant de caramels mous, et qui explique le dosage du corps professoral de la faculté de droit de l'université McGill.
En matière de discrimination raciale et de libertés publiques, tous les espoirs sont donc également permis avec la nomination au Department of Justice du good ole boy Jeff Sessions, un (feutré) compagnon de route du KKK - qui aspire à la restauration de la grandeur d'une certaine Amérique - et ennemi juré de la NAACP et de la ACLU, qui se fit refuser un poste de juge fédéral en 1986.
Et quoi de mieux qu'une contemptrice de l'école publique, Betsy DeVos, pour diriger le Department of Education? Quoi de plus rassurant que l'allié des pollueurs, Scott Pruitt, pour être à la tête de la Environmental Protection Agency?
Le nouveau
président a de la suite dans les idées. En émule d'Alexandre le grand, il a mis
en œuvre la solution trouvée par son Aristote canadien, ce dernier ayant sans
doute aussi puisé son inspiration en partie dans la doctrine professée en 1970
par le sénateur Roman Hruska à l'appui de la nomination à la Cour suprême du juge
Harrold Carswell : There are a lot of mediocre judges and people
and lawyers. They are entitled to a little representation,
aren't they, and a little chance?
Sont définitivement clos des millénaires de spéculation philosophique politique.
Seul le renard peut ramener à l'ordre le poulailler.
Le 20 janvier prochain s'ouvre donc une ère quasi-messianique nouvelle, qui devrait durer mille ans, marquée par l'abolition des apories, rendue possible par la contribution d'un enseignant (en titre) répugnant à donner des réponses en classe.
En effet, il a fallu se demander quels étaient les véritables enjeux et quel gouvernement nous voulions en janvier 2017. Les Etats-Unis ont la réponse.
Ils auront un vice-président créationniste, et
est déjà d'excellent augure la nomination de Steve Bannon, naguère directeur de
Breitbart News - le successeur
américain de Der Stürmer -, au poste
de conseiller spécial. Se multiplient, dans The
land of the free (comme par hasard au Canada aussi), les poétiques graffitis
: fuck niggers Trump, swastikas…
De "Chancellor Day Hall" à la "Trump University" en passant par la "Scalia School of Holy Inquisition", la boucle est bouclée pour Frank Buckley.
LP
Membre du barreau de New York.
Thursday, January 12, 2017
Coup d'Etat au Canada!
On ne saurait garder un serpent dans son sein, sans
s'exposer au hasard d'en être piqué.
- Le cardinal de Richelieu.
- Le cardinal de Richelieu.
Le 12 janvier 2017.
Ce pays vient de perdre son premier ministre.
Ce pays vient de perdre son premier ministre.
L'ex-professeur d'art dramatique et de surf des neiges reconverti, Justin,
joue toujours son rôle, quoique dans des vêtements un peu grands pour lui, mais
le premier ministre de l'ombre, celui qui tirait vraiment les ficelles,
Stéphane Dion, est limogé, comme Krushtchev dans le bon vieux temps.
A Ottawa, on connaît aussi les révolutions de palais, et celle-ci
intervient, comme par hasard, après que le beau gosse eut passé les fêtes du
nouvel an au Bahamas, dans un cadre enchanteur : l'ìle privée d'un vieil ami de
la famille, l'Aga Khan. "Des vacances en famille" avec un
quasi-tonton, rien de plus. Et en effet, peut-on imaginer ambiance plus familiale
pour le chef titulaire du gouvernement, reçu par le créateur d'une fondation
récipiendaire des fonds publics canadiens, et accompagné par un député de son
caucus et la présidente du parti libéral du Canada?.
Pour l'instant, le successeur de l'ex-ministre des affaires globales, le
nouveau Mazarin, reste inconnu.
Evidemment, au Canada, les victimes de purges ne finissent pas toujours
à la Lubyanka.
Stéphane Dion, dont la connaissance de la langue anglaise est
approximative et qui parle encore moins la langue de Franz Kafka, s'est fait
offrir la double charge d'ambassadeur en Allemagne et à l'Union européenne. Il
est en réflexion, paraît-il, au sujet de cet honneur. Devrait-il plutôt aspirer à représenter son
pays au Bahamas, où fut gouverneur général l'ex-roi Edouard VIII en 1940?
Bref, doit-il suivre l'exemple d'Alexandr Dubček, qui couronna sa carrière en 1969 par le prestigieux
poste d'ambassadeur de la Tchécoslovaque à Ankara? L'allié et ami soviétique
lui avait fait comprendre que :
"la politique n'est pas la seule façon de servir son pays. Heureusement!"
LP
Monday, January 9, 2017
En France, pas de pitié pour les voleurs de pommes.
Le 9 janvier 2017.
Ceux-là,
plus ils sont innocents, plus ils méritent d'être fusillés.
- Bertolt Brecht.
Rien
n'est gratuit en ce bas monde. Tout s'expie, le bien comme le mal, se paie tôt
ou tard. Le bien c'est beaucoup plus cher forcément.
- Louis-Ferdinand Céline.
Nul n'oserait imaginer que, en France, les procureurs instrumentalisent
leur charge afin de se constituer un capital électoral.
(Poursuivre des Nègres démunis, s'opposer aux nouvelles expertises d'ADN
des innocents ayant passé 25 ans dans le couloir de la mort, requérir la peine
de mort sur la base de preuves falsifiées et de parjures, il faut laisser tout
cela aux procureurs républicains de l'Alabama membres de la Southern Baptist Convention qui nourrissent des ambitions politiques.)
Cependant, force est de constater que certains d'entre eux se
morfondent, n'ayant pas suffisamment de fraudeurs fiscaux, de trafiquants de
drogue, et de conducteurs en état d'ivresse à se mettre sous la dent; c'est
même pire sur la Côte d'Azur ces jours-ci car, en basse saison touristique, ils
n'y plus de baigneuses en burkini à poursuivre. Cependant, que l'on se rassure
: il y a deux collègues de Fabrice Burgaud qui ont remédié à leur oisiveté.
Le premier a ciblé un enseignant-chercheur, Pierre-Alain Mannoni, et
requis 6 mois de prison avec sursis car il avait aidé trois Érythréennes en les
emmenant à une gare.
En ce qui concerne
M. Mannoni, dès le lendemain, le 7 janvier, il fut interjeté appel de la relaxe
prononcée en sa faveur. (La justice française ne chôme pas : elle réagit au
quart de tour et est à pied d'œuvre même les samedis pour les causes
importantes).
M. Herrou connaîtra
son sort le 10 février. Détail cocasse, le procureur Jean-Michel Prêtre, qui
exerce son sacerdoce judiciaire, a dénoncé l'usage de ce procès comme d'une
"tribune politique" :
Nous
sommes dans la situation d'un procès qui a été voulu, qui procède d'une
stratégie générale de communication, de portage militant d'une cause et qui
fait que la justice est saisie aujourd'hui de faits reconnus… Ce n'est pas à la
justice de décider de changer la loi.
D'une part, il semble oublier le principe de l'opportunité des poursuites consacré par l'art. 40-1 du Code de procédure pénale, lequel dispose clairement : "le procureur de la République reçoit les plaintes et dénonciations et apprécie la suite à leur donner". D'autre part, si ce procès était voulu par l'accusé, on pourrait alors se demander pourquoi il a décidé de lui donner satisfaction.
La justice française ne s'arrête pas en si bon chemin.
On apprend qu'un certain Jon Palais a comparu le 9 janvier pour vol de chaise dans une succursale de la banque BNP Paribas.
(Cet acte s'inscrit dans une campagne impliquant des militants écologistes et altermondialistes qui, de septembre à décembre 2015, à l'occasion de la COP 21 ont "réquisitionné" 196 chaises appartenant à des institutions financières, à savoir le nombre de parties participantes; était visée la dénonciation des sommes détournées par l’évasion fiscale et la fraude des banques. Ces commodités de la conversation furent ultérieurement déposées sur le pont au Change qui mène au palais de justice, à l’occasion de l’ouverture du procès d'un ancien ministre du budget qui, en bon socialiste, croit fermement en la redistribution des richesses, le roi du bistouri et spécialiste de l'esthétique fiscale Jérôme Cahuzac).
Dans tous ces cas, le ministère public ne
requiert que des peines de principe : avec sursis.
Si le contribuable français, taillable et
corvéable à merci, ne peut que se réjouir du tri judicieux des dossiers par les
procureurs, qui doit en principe porter un ferme message de dissuasion, il sera
déçu par ce symbolisme qui frise la faiblesse.
LP
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