Le 21 novembre 2016.
La promesse de la chenille n'engage pas le papillon.
- André Gide.
Promises and
pie-crust are made to be broken.
- Jonathan Swift.
Les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent.
- Henri Queuille.
A l'issue du premier tour de la primaire de la droite et du centre en
France, tel est le message porté à l'ancien président de la république, Nicolas
Sarkozy.
Il est permis de conjecturer que les électeurs n'ont pas été abusés par un
démagogue de souche notamment judéo-magyare, et qui eut l'outrecuidance de
poser en vrai Gaulois; les électeurs de la fachosphère visés préfèrent faire
dans l'authentique. Foin des regrets : un illustre homme d'Etat tire sa
révérence, mais vive le conférencier, intarissable en matière de féminisme, particulièrement
goûté des riches monarques pétroliers.
S'affronteront donc dimanche prochain François Fillion et Alain Juppé.
D'une part, un catho décomplexé (en voilà au moins un qui ne s'est
jamais fait sodomiser par des prêtres), et qui est déterminé à remanier le code
du travail, à se porter garant des valeurs de la famille, et qui
incarne déjà la majesté due à la patrie (il appelle au rétablissement de
"l'autorité" de l'Etat, évidemment selon le modèle de son grand ami
Vladimir Poutine, notamment par une indispensable et prioritaire loi
anti-burkini). Voilà une formule gagnante, qui a fait ses preuves, et qui est susceptible
d'aguicher les électeurs nostalgiques d'une certaine conception de l'ordre.
D'autre part, un repris de justice - artiste des emplois publics fictifs
- et ayant eu dans les années 90, à Paris, la jouissance de logements locatifs
municipaux - ainsi que son fils - à des prix d'ami de très vieille date, mais
dont les fautes furent expiées par un cruel exil d'un an dans les solitudes
glacées du Québec. Il invoque aujourd'hui la notion d'"identité
heureuse".
Tous deux se veulent les défenseurs de l'entreprise, et prônent des
allégements fiscaux ainsi que la réduction de la dépense publique. Voilà qui
est bel et bien, mais leur stratégie de lutte contre les paradis fiscaux demeure
plus feutrée.
Avant le deuxième tour, un Alain Juppé "droit dans ses bottes"
peut compter sur un avantage et un argument de taille sur son rival sur le plan
de l'intégrité : nul ne peut le soupçonner, s'il accède à un encore plus
confortable logement de fonction, rue du Faubourg Saint-Honoré, de vouloir
suivre les traces de François Hollande en embauchant et en rémunérant, sur les
fonds publics, son capilliculteur personnel.
LP
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