Le
célèbre Lucius Cassius, que le peuple romain a l'habitude de considérer comme
un juge très honnête et sage, avait l'habitude de demander, encore et encore, à
qui ça profite ?
- Cicéron.
Simply put, the world has enough terrorists. We
do not need the police to create more out of marginalized people who have
neither the capacity nor sufficient motivation to do it themselves.
- La juge Catherine Bruce de la Cour suprême de la Colombie-Britannique (affaire R.
v. Nuttall, 2016 BCSC 1404).
Le 11 septembre 2001, le monde basculait dans
le XXIe siècle : disparaissaient de manière spectaculaire aux Etats-Unis 3000
personnes. Cette année-là, on compta donc une hausse de 10% des morts violentes
dans ce pays. L'attaque avait de quoi surprendre car étaient impliquées des
créatures américaines : les talibans.
La loyauté est une qualité qui se perd de nos
jours.
En 2016, quel est l'état des lieux alors que
l'on commémore dans les larmes cette tragédie?
On voit un monde occidental hanté par Daech,
dont le père fondateur est l'ex-pédégé d'Halliburton Dick Cheney;
Une Amérique où le candidat d'un grand parti
national reprend à son compte le discours ouvertement raciste du Front national
en France;
Une France où un ex-président, aux racines
gauloises équivoques, à la langue et à la gestuelle de hooligan, plagie, de
manière très peu "codée", le discours haineux lepéniste;
Un Canada où est en vigueur la parodique,
liberticide et inefficace Loi
antiterroriste adoptée par l'ex-gouvernement canadien "redneck" inféodé
à Halliburton qui a persécuté sans vergogne un de ses propres citoyens - enfin…
musulman…-, un enfant-soldat torturé à Guantanamo.
Il règne un climat d'hystérie xénophobe, qui
se manifeste à l'occasion sur certaines plages méditerranéennes. On assiste au gaspillage éhonté des rares ressources policières et judiciaires, corrélatif à la dégradation des
libertés publiques due à la récupération politicienne des tragédies et à l'instrumentalisation
accrue de la justice (nettement plus grossière en France, qui n'avait vraiment
pas besoin de ça). Et il est tellement plus facile de réprimer les concurrents
politiques en agitant les petits drapeaux… Chaque époque offre aux politicards,
au pouvoir… ou qui espèrent le (re)prendre, des aubaines pour leurrer et
ameuter un électorat crédule et prôner l'affaiblissement de l'Etat de droit
(déjà bien fragile), que ce soit la menace communiste dans les années 50, ou le
djihaddisme aujourd'hui; celui-ci n'est pas à prendre à la légère, mais il appelle
des solutions policières classiques, ni plus, ni moins, ou en tout cas, non-attentatoires aux libertés publiques, comme ce fut le cas
pour les brigades rouges dans les années 1970.
Manifestement, au Canada, comme aux Etats-Unis
et en France, du point de vue de certains policiers et procureurs oisifs, en
mal d'avancement, les authentiques terroristes demeurent, pour l'instant, un
gibier trop rare…
Aux Etats-Unis, on peut quand même se consoler
sur le plan de la situation de l'emploi : l'industrie de la sécurité est
florissante. On embauche!
L'entreprise privée y trouve plus que jamais son
compte avec les nombreux et juteux contrats passés avec les autorités publiques
et, comme chacun le sait, le bizenaisseman est toujours plus efficace que les
bons à rien de fonctionnaires. La preuve : il arrive, par exemple, que même des
petits commerçants canadiens inoffensifs et ayant pignon sur rue rentrant au
bercail se font intercepter à la sortie du territoire américain, interroger
avec des questions-pièges sur leurs allées-et-venues pourtant déjà consignées
informatiquement, et fouiller leur véhicule pendant une heure par un escadron
de 9 agents. On n'est jamais trop prudent et le contribuable américain peut
être rasséréné.
En outre, les victimes du 11 septembre ont
plus de chance que les 32 000 personnes qui tombent chaque année, au fil des
jours, un par un, sous les balles crachées par l'une ou l'autre des quelque 300
millions d'armes à feu en libre circulation : pas de "Ground Zero"
pour ces dernières dont le nom n'est inscrit dans nul mausolée de marbre. Dans
un pays blasé par la violence, attisée par la "war on drugs", ces exécutions
diffuses passent plutôt inaperçues; évidemment, quelques larmes coulent pendant
quelques jours à l'échelle nationale lorsqu'il y a des tueries de masse, à
condition qu'il y ait plus de quatre victimes à la fois et qu'elles soient
surtout des écoliers blancs. Avec le World
Trade Center, ce fut l'apothéose, surtout idéologique : aux Etats-Unis, bigger is better, or… worse.
Qu'il nous soit permis de faire cette suggestion
: puisque les 60 000 militaires tombés en 10 ans de guerre au Vietnam ont leur
Mémorial à Washington, pourquoi ne pas ériger, chaque année, un nouveau
mémorial, à Camden, East Saint-Louis, Detroit…, permettant de sortir de
l'anonymat les 32 000 personnes assassinées par la plus efficace organisation
terroriste en activité, la National Rifle
Association, qui bénéficie de la précieuse collaboration de la Drug Enforcement Administration? Voilà
qui stimulerait l'industrie des travaux publics (et donc l'emploi) dans tout le
pays, même si ces massacres ont déjà cet avantage d'offrir une solution
partielle à la crise du logement.
(D'aucuns déploreront que le financement des
écoles et des hôpitaux dans les ghettos devra attendre, mais… dépenses sécuritaires
et militaires en Irak, et dividendes aux actionnaires de Halliburton obligent :
il y a d'autres priorités que les nègres geignards, qui, de toute manière, sont
pourris-gâtés depuis 1865).
La stratégie retenue il y a 15 ans par Oussama
Ben Laden a fait de lui un visionnaire et a fait école.
Son successeur spirituel, Daech, a repris le
flambeau en racolant sur Internet les paumés en mal d'identité et aux motivations pseudo-théologiques, et en les
incitant à se livrer à des attaques ignobles, mais bien ciblées en Occident, très
précisément conçues de manière médiatique; les règlements de compte des marchands
de sommeil, statistiquement aussi affolants, mais moins susceptibles d'être fondés
sur des considérations idéologiques, n'éclaboussent pas de la même manière les
manchettes.
On peut difficilement se tromper quand on mise
sur l'aveuglement (souvent volontaire), la stupidité, la cupidité, la démagogie
et, en un mot, la complicité de l'ennemi.
Quoi de mieux que l'amener à se détruire
lui-même?
Tel est le testament spirituel du satanique apôtre
Oussama Ben Laden, qui peut reposer en paix. Vu ses brillantes réussites sur le
terrain, tout les espoirs sont permis à ses suppôts, et il a bien mérité les
petites gâteries des 72 vierges qui lui tiendront compagnie pour les siècles
des siècles.
LP
PS. Les sobres lecteurs désireux d'approfondir leur réflexion sur le risque statistique réel posé par le terrorisme liront avec profit cette magistrale étude :
http://object.cato.org/sites/cato.org/files/pubs/pdf/pa798_1_1.pdf
PS. Les sobres lecteurs désireux d'approfondir leur réflexion sur le risque statistique réel posé par le terrorisme liront avec profit cette magistrale étude :
http://object.cato.org/sites/cato.org/files/pubs/pdf/pa798_1_1.pdf
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