Crise en Ukraine : la cohérence d’Eric Zemmour.

Le 12 mars 2022.

On ne saurait trop se méfier de ses frères. Généralement, c'est eux qui vous poignardent. 
- Jean Dutourd.

Le grand public aura constaté que l’invasion russe de l’Ukraine s’est traduite par une révolution linguistique : les bombardements russes de la Syrie ont résulté en des “migrants”, tandis que de nombreux Ukrainiens (environ 2 millions à ce jour) sont bel et bien des “réfugiés”. On conclut logiquement que la foi chrétienne rend les fidèles plus vulnérables au souffle des explosions que les autres.

Cela dit, le polémiste catho honoraire au teint bistre est d’avis que la place de ces réfugiés est la Pologne, principal pays d’accueil à ce stade. On eût pensé qu’il eût été favorable à l’ouverture des frontières françaises à ces malheureux chrétiens, mais, comme pour les Syriens, il ne faut pas faire de sensiblerie et se laisser abuser par des photographies tendancieuses, comme celle d’Aylan, petit noyé de 3 ans.

Je préfère qu’ils soient en Pologne. Ils pourront plus facilement rentrer chez eux quand la guerre sera finie. […] Il n’est pas bon d’arracher les gens comme ça loin de leur pays.»

D’ailleurs, c’est sans doute un faux problème : “Les Ukrainiens ne veulent pas venir en France”.

Le trop modeste et millionnaire Eric Zemmour est bel et bien un incurable humaniste. On ne le refera pas.

De surcroît, force est de constater que sa position est théologiquement saine, et même imparable : l’étiquette de “chrétien” peut être trompeuse.

En 2000, la “Déclaration Dominus Jesus”, publiée par la Congrégation pour la doctrine de la foi (alias l’Inquisition), signée Joseph Ratzinger (alors gardien de l'orthodoxie catholique et devenu ultérieurement le Très Saint-Père sous le nom de Benoît XVI), et approuvée par le pape Jean Paul II, est sans ambiguïté : il n’y a qu’une seule et vraie religion, le christianisme. En dehors de l'unique médiation du Christ, il n'y a point de salut. Comme disent les Anglo-Saxons, so far so good. Mais les choses se gâtent.

Vu le principe d'une vérité absolue valable pour tous les hommes, seule l'Eglise catholique est la véritable Eglise du Christ. On reconnaît, benoîtement, avec une magnanimité qui frise dangereusement la faiblesse, voire l’hérésie, que les autres religions contiennent bien des “parcelles” de vérité, mais elles comportent aussi “des lacunes, des insuffisances et des erreurs”.

Il faut saluer cette remise à l’heure des pendules, trop souvent déréglées par des discours oecuméniques mal compris. 

Par conséquent, ces Ukrainiens orthodoxes ne sauraient véritablement prétendre à la qualité de “Chrétien”, terme qui implique le respect non pas à 99%, mais à 100% de la parole divine, c’est-à-dire, la doctrine catholique. Au diable les “parcelles” : c’est tout ou rien. On peut d’ailleurs voir dans le sort actuel de l’Ukraine un châtiment infligé par le Tout-Puissant, une suite logique du sac de Constantinople de 1204. La France, fille aînée de Notrre Sainte-Mère l’Eglise, qui ne saurait se soumettre à un sentimentalisme de pacotille, ne doit donc rien aux membres de cette église schismatique. En matière d’immigration, il n’y a aucune différence entre un Musulman et un Orthodoxe, le danger présenté par ce dernier étant, en fait, beaucoup plus insidieux, précisément par ses ressemblances, encore que le vrai croyant éprouve une viscérale répugnance en le voyant faire son signe de croix : faire précéder l’épaule droite à la gauche... Et ça ose se dire chrétien... (On ne peut que rattacher cette sinistre pratique à la dernière scène de “Rosemary’s baby” où l’on voit pendre du berceau du petit Adrian, à l’envers, une croix...). Ses cheveux blonds et ses yeux bleus ne tromperont jamais le fin cerbère Éric Zemmour.

Une précision. Les membres des églises catholiques orientales, par exemple de l’Église grecque-melkite-catholique, qui sont présentes dans ce pays, eux, auront droit de cité en France, à la condition impérative de présenter un certificat de baptême en bonne et due forme, précaution incontournable afin d’éviter les impostures. Voilà une dose d’orientalisme acceptable.

À l’heure où la civilisation française chancèle sous l’infestation de kebabs, on frémit d’horreur à la perspective de la prolifération dans le territoire de pliatsky et même de holubtsi. La pure âme franchouillarde n’y résisterait pas.

Le président Zemmour pourra dès son entrée en fonction accueillir à bras ouverts les prévisibles vagues de réfugiés wallons, suisses romands (à l’exclusion des calvinistes) et, probablement, luxembourgeois.

LP

 

                                                     JEAN LASSALLE PRÉSIDENT!

"Mon cochon préféré ? C'est une petite cochonne... c'est mon épouse !"