Le 5 octobre 2021.
(Louis Riel) shall hang though every dog in Quebec bark in his favour.
- Sir John A. Macdonald.
Manifestement, le candidat à la première magistrature de Montréal a des lacunes en la matière.
Il s’engage à remettre sur son socle la statue honorant le poivrot persécuteur
des Autochtones, Sir John A. Macdonald, qui fut déboulonnée il y a quelques
mois, à l’instar d’un Saddam Hussein. La raison? Il paraît qu’on ne peut pas “déboulonner
le passé” (sic). Une reprise du
pitoyable plaidoyer de l’ex-premier ministre Québécois John “Jean” Charest,
selon lequel le crucifix devait continuer de répandre ses lumières divines sur
le président de l’Assemblée Nationale sous prétexte qu’il faisait “partie de notre
histoire”. Tout en courtisant ainsi servilement le vote anglophone, il veut
ménager la chèvre et le chou en tentant de se donner une image humaniste en exprimant
son onctueuse compassion pour les premières nations.
On ne peut qu’inviter M. Coderre à faire un voyage en Allemagne, un pays où (incroyable, mais vrai) la
mémoire des atrocités nazies n’a pas complètement disparu malgré l’absence de
statues incarnant le Führer ou Joseph Goebbels.
Autre exemple, le retrait
de la statue de Robert E. Lee, glorifiant le défenseur d’un état esclavagiste, d’un
parc de Richmond (Virginie) a même contribué à sa notoriété. Ne furent contrariés que les rednecks
consanguins ayant pour idoles les “Jubilation T. Cornpone” (les cinéphiles avertis
comprendront la fine allusion).
(Evidemment, sont certainement
très pédagogiques les drapeaux confédérés hissés devant les capitoles d’Etat du
Deep South constituant un message de menace à peine codé visant les militants
des droits civiques,..).
La dissémination de la culture historique se passe d’artifacts dans les parcs
municipaux, assortis, ou non, de plaques explicatives peu visibles des passants,
qui ne pourraient de toute manière intéresser que les personnes déjà très
largement informées : les explications abondent dans les manuels et films d’archives.
Par ailleurs, les livres d’histoire canadienne sont riches d’enseignements également
en ce qui concerne l’esprit de
Sir John A. envers les francophones, métis ou blancs.
(Dans le même ordre
d’idées, le monde politique,
et les citoyens, montréalais, devraient
peut-être aussi s’interroger sur la légitimité d’une bibliothèque municipale “Mordecai Richler”, dédiée
au contempteur du Québec à la plume serve, jadis grassement payé par Conrad Black. Là encore, ses seuls écrits lui assurent l’immortalité.)
Pour autant, aurait sa place... place du Canada à Montréal, une oeuvre d’art rendant hommage aux martyrs autochtones, inspirée du monument aux héros du ghetto de Varsovie devant lequel le premier ministre canadien et le maire de Montréal en exercice pourraient s’agenouiller, suivant l’exemple du chancelier allemand Willi Brandt en 1970. Ou alors, pourquoi pas une stèle, ou une fresque murale, avec, pour faire dans l’authentique bien documenté, des scènes de sodomie et de fellations imposées par des prêtres à des enfants (surtout de choeur) autochtones, qui ne laisseraient certainement personne indifférent? De telles images mnémotechniques vaudraient mille mots et répondraient aux inquiétudes didactiques du candidat Coderre. Il faudra attribuer cette commande à un artiste adhérant aux canons esthétiques de l'école gotlibienne.
Mais revenons à Sir John A. Après
réflexion, Denis Coderre a peut-être raison. Oui, la mémoire historique appelle
une statue, bien visible, mais nouvelle, représentant le premier premier ministre canadien en personne.
Le montrant cette fois ivre-mort, avec une bouteille de
whisky à la main.
LP
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