Le 6 juillet 2018.
We don't need no thought control.
- Pink Floyd.
La censure vient de triompher.
Voilà la preuve, noir sur blanc (si l'on ose
dire) , qu'il n'y a pas de victoire définitive en matière de libertés
publiques. Tous les prétextes ont été, et demeurent, bons pour tenter de faire
taire, judiciairement ou par de vociférants tribunaux du peuple, les créateurs
et autres Galilées : aux Etats-Unis, des procureurs oisifs sollicitèrent
l'interdiction de "Ulysses" de James Joyce en 1933, invoquant
l'obscénité; au Québec, en 1978, des groupes cathos brandirent le blasphème au
sujet de la pièce de théâtre "Les fées ont soif".
Et aujourd'hui triomphe la notion encore plus
floue d'"appropriation culturelle", constituant, semble-t-il, un
"manque de respect". Rien que ça. (Pourtant, en matière
d'appropriation et de respect, rien ne vaut le détournement de la Bible par les
chrétiens, qui a donné lieu à 2000 ans de persécutions des juifs!).
Détail piquant, certains artistes critiquant
la démarche artistique de Robert Lepage déclarent avoir assisté au spectacle.
Fort bien. Ils parlent donc en toute connaissance de cause. Cela dit, le
spectateur lambda eût peut-être apprécié de pouvoir se former librement sa propre
opinion, de visu et de auditu.
Chaque âge a ses tartuffes, qui sont
protéiformes.
Après cette mini-révolution culturelle, à quand les autodafés de livres dont était
friand Josef Goebbels? (Il sera préférable d'éviter les journées de canicule
afin d'assurer une ambiance conviviale). A quand les interdictions des
caricatures visant certains prophètes moyen-orientaux?
LP
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