Wednesday, December 28, 2016

Le père Noël est passé en France : Jacqueline Sauvage est totalement graciée.




Le 28 décembre 2016.

Les paysans asturiens sont convaincus que dans toute portée de louve il y a un chien, lequel est tué par la mère, sans quoi en grandissant il dévorerait les autres petits. Donnez une face humaine à ce chien fils d'une louve, et ce sera Javert.
- Victor Hugo (Les misérables).

Le fonctionnaire ne peut se tromper ; le magistrat n'a jamais tort.
- L'inspecteur Javert.

Le président Hollande n'a, hélas, pas réussi à inverser la courbe réelle du chômage. En effet, la dernière baisse annoncée résulte essentiellement d'une grossière manipulation statistique consistant à ne plus comptabiliser le demi-million de demandeurs d'emploi à qui a été accordé un généreux accès à une formation cette année, comme par hasard.

Par contre, il faut saluer sa décision de simple bon sens, quoiqu'un peu tardive, de mettre fin à l'entrave à la justice perpétrée par une magistrature mafieuse contre une femme abandonnée à son sort, ainsi que ses enfants martyrisés, depuis des décennies par des institutions qui avaient apparemment d'autres félins à fouetter.

(On lira donc avec un sourire apitoyé cette chanoinesque déclaration de Marie-Jane Ody, secrétaire générale de l’Union syndicale des magistrats, qui réconfortera toutes les femmes martyrisées sans le sou de France et de Navarre :

Il y a d’autres moyens pour une femme battue en France que de tuer un mari violent. On peut obtenir des mesures d'aide (sic), de soutien (sic), il y a des ordonnances d’éloignement qui sont prévues pour éloigner un mari violent du domicile tout en laissant à la femme la jouissance du domicile commun (resic). Tout un arsenal de mesures peut être pris (!!!).

Ce qui est indiscutable. En France, comme dans l'Angleterre du juge Sir James Mathew : In England, justice is open to all, like the Ritz Hotel).

Voilà un petit allègement de la charge financière de l'administration pénitentiaire, réconfortante pour le petit contribuable franchouillard.

Pour une fois, le chef de l'Etat a pu faire l'unanimité dans la classe politique. Ce n'est pas rien. Quelque puisse être l'issue des prochaines élections présidentielles, on peut espérer voir François Hollande promu garde des sceaux en juin prochain.

Il va sans dire qu'est déçue la vedette de l'affaire Outreau, Fabrice Burgaud - un magistrat passé à l'histoire qui se contente philosophiquement dorénavant d'une brillante et rémunératrice carrière au sein de la Cour de cassation vu que ses perspectives politiques ne sont sans doute pas des plus prometteuses, et tous ses congénères de l'Union syndicale des magistrats, où l'on parle très sérieusement d'"hypocrisie" (sic) et de "décision politique" (resic!). Avec quelle émotion patriotique l'on y proclame que Jacqueline Sauvage fut "condamnée au nom du peuple et par le peuple français".

Le pharisaïsme est souvent cocardier.

On sera tenté de rapprocher cette noble profession de foi aux aboiements des meutes antisémites réclamant le lynchage judiciaire du capitaine Alfred Dreyfus; a souvent retenti dans les salles d'audience ce slogan vomi par le public en uniforme : "Vive l'armée!". D'autant plus que sa condamnation fut confirmée par la cour de cassation le 9 septembre 1899 (en pleine connaissance du dossier, n'est-ce pas?). Selon les critères de l'USM, il faut voir dans la grâce accordée 10 jours plus tard par le président Loubet un épouvantable camouflet pour la justice! En effet, de quoi se mêlait le premier magistrat de France?

Mais c'est la vie : même en France, les cloportes antidreyfusards ne gagnent pas à tous les coups.

LP

Tuesday, December 20, 2016

Les lenteurs de la justice au Québec.



Le 19 décembre 2016.

There is a time to laugh and a time not to laugh, and this is not one of them.
- L'inspecteur Clouseau.

Non les braves gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux…

- Georges Brassens (La mauvaise réputation)

The crooks never sleep and neither does Clouseau!
- Encore l'inspecteur Clouseau.

On se souviendra que, dans la belle province, l'affaire du docteur Turcotte est passée aux annales : cet auteur d'un épouvantable drame familial, acquitté une première fois - à tort ou à raison - par un jury qui retint le moyen de défense tiré des troubles mentaux, fut poursuivi sans faille une deuxième fois par le ministère public qui fut, au final, récompensé de son considérable investissement financier par la condamnation de ce danger bien évidemment public.

Il y a quelques jours, la maréchaussée montréalaise, après une méticuleuse opération de surveillance de grande envergure (un remake des "Keystone Kops"?), vient d'arrêter notamment l'activiste du pot Marc Emery, propriétaire de Cannabis Culture, contribuant ainsi à l'engorgement de la justice québécoise.

Evidemment, toujours dans la belle province, sévit une épidémie de requêtes en arrêt de procédure, parfois accueillies par les juges, présentées par des personnes accusées de meurtre, de recyclage d'argent sale, de corruption passive et active, et de plusieurs peccadilles du même ordre, invoquant le manquement au droit à un procès dans un délai raisonnable.

Mais il y a un prix à payer pour assurer la tranquillité d'esprit du contribuable : il faut choisir ses priorités quand on ne peut être à la fois au four et au moulin et réagir au quart de tour.

Honneur soit rendu au maire de Montréal, Denis Coderre, qui invoque judicieusement la notion de "tolérance zéro". Qui est mieux placé que ce destructeur de biens appartenant à Postes Canada au marteau-piqueur, au mépris du Code criminel du Canada, pour proclamer la majesté de la loi sur les écrans de télévision et assurer aux braves gens qu'il n'y a pas de justice à deux vitesses pour un "prince du pot"?

L'ordre règne à l'ombre du Mont-Royal.

LP


Monday, December 12, 2016

Notre Saint-Père le Pape tonne contre la désinformation!



Le 12 décembre 2016.
                       
Prenez, mangez, ceci est mon corps.
- Matthieu 26: 26.

Comme le chien retourne à ce qu'il a vomi, ainsi l'insensé revient à sa folie.
- Proverbes 26:11.

Il nous donne une majestueuse leçon d'intégrité journalistique lors d'un entretien accordé à l'hebdomadaire catholique belge Tertio :

La désinformation est probablement le plus grand mal qu'un média puisse infliger, parce qu'elle oriente l'opinion dans une seule direction, en omettant une partie de la vérité… Je crois que les médias doivent être plus clairs, plus transparents et ne pas tomber, excusez l'expression, dans la coprophilie toujours prête à répandre les scandales des choses abominables… Les médias ont leurs propres tentations, ils peuvent être tentés par la calomnie, et donc être utilisés pour calomnier, salir les gens. Les médias peuvent être utilisés comme outils de diffamation ... Personne n'a le droit de faire cela. C'est un péché et c'est blessant.

Voilà qui pèse lourd dans la balance de la part du dirigeant d'une église qui, depuis 2000 ans, se livre à une propagande grotesque, persécute impitoyablement les esprits scientifiques rationnels, et qui n'a cessé de brûler au bûcher les contradicteurs que depuis qu'elle a perdu le pouvoir temporel.

Si l'on se souvient que les journalistes sont les historiens d'un jour, il faut conclure des anathèmes de François qu'il se fait dorénavant, plus généralement, le héraut de la méthode historique scientifique.
Le pape est un fin lettré, qui manie la métaphore, pardon, la parabole, surtout délicieusement scatologique, comme pas un.

Logiquement, on peut donc espérer, dans un proche avenir, la dissolution de Vatican, Inc., puisque son existence même est fondée sur le Nouveau Testament, ses statuts constitutifs.

En effet, parlant de consommation de matière fécale, plus ou moins liquide, il s'agit là d'un torchon totalitaire présenté jusqu'à présent, au mépris du bon sens, comme document historique, alors qu'il regorge de contes de fées, d'où jaillissent d'abondants et diarrhéiques appels à la haine éternelle des Juifs déicides toujours en vigueur - qui relativisent donc la suspension, partielle, prononcée du bout des lèvres en 1965, de leur condamnation ainsi que la très récente profession de foi en la tolérance du Saint-Siège - qui a causé, et qui cause, bien des… indigestions aux humanistes.

Il va sans dire que l'on n'entendra pas non plus parler des guérisons miraculeuses à Lourdes.

Il était difficile de faire mieux, ou pire, en matière de désinformation.

Si l'on se fie aux dernières imprécations du pontife, il faut croire que l'humanité est maintenant sur le point de humer la bonne odeur d'un pain nouveau.

LP

Monday, December 5, 2016

Un coup très dur est porté aux féministes en France.



Le 5 décembre 2016.
                                 
Ô Liberté, que de crimes on commet en ton nom.
- Manon Roland.

The first essential for a Prime Minister is to be a good butcher.
- William Gladstone.

Ségolène Royal, est une fille de très bonne famille et qui a donc eu un accès privilégié aux grandes écoles françaises qui lui a ouvert les portes d'une riche carrière politique; une increvable socialiste qui, à une certaine époque, a pu exercer la profession d'avocate au sein d'un cabinet d'affaires tout en siégeant à l'Assemblée nationale et au conseil général des Deux-Sèvres. Un impressionnant cumul qui devait la garder affairée eight days a week.

Ces jours-ci, elle représente le pays de la déclaration des droits de l'homme aux obsèques de El Commandante Fidel Castro. La candidate malheureuse à la magistrature suprême française déclare voir en lui "un monument de l’histoire" (et probablement un monument aux morts) et "le symbole d’une amitié très profonde entre Cuba et la France".

Elle nous rappelle aussi ceci : "Grâce à Fidel Castro, les Cubains ont récupéré leur territoire, leur vie (sic), leur destin (sic). Ils se sont inspirés de la Révolution française sans pour autant connaître la terreur qu’il y a eue pendant la Révolution française" (resic). Quant aux violations des droits de l’homme à Cuba, elle dénonce vertueusement une "désinformation" et constate au contraire l’existence sur l’île d’« une liberté religieuse » (encore sic) et d’"une liberté de conscience"(toujours sic).

Et voici la perle de culture politique : "mais certains ne vont pas se rhabiller à bon compte au nom des droits de l’homme alors qu'on sait qu'ici, quand on demande des listes de prisonniers politiques, on n'en a pas (encore et toujours sic). Et bien fournissez-moi des listes de prisonniers politiques, à ce moment-là on pourra faire quelque chose."

Il serait de très mauvais goût d'attribuer à une ministre en fonction, socialiste (donc, par définition, entièrement au service de l'Etat et de l'intérêt général, comme naguère son ex-collègue, l'héritier spirituel du Dr Schweizer, le Dr Jérôme Cahuzac), chargée de l'environnement de surcroît, à l'altier port de tête, le sinistre dessein de ménager la susceptibilité d'une clientèle actuelle ou potentielle. Cela dit, au final, on se console assez philosophiquement de la défaite d'une certaine gauche caviar face à un grimaçant et gesticulant nabot, Gaulois de carnaval, en 2007.

Aujourd'hui, on est plus disposé à accorder une certaine indulgence à Laurent Fabius qui, jadis, sceptique quant aux ambitions politiques de sa camarade Ségolène "Bécassine" Royal, avait grincé : "mais qui va garder les enfants"?

LP

Saturday, December 3, 2016

Tu quoque mi fili…



Le 3 décembre 2016.

Pour faire une bonne dame patronnesse, Mesdames
Tricotez tout en couleur caca d´oie
Ce qui permet le dimanche à la grand-messe
De reconnaître ses pauvres à soi
- Jacques Brel (La dame patronnesse)

La scène politique est frappée du sceau de la trahison.

François Hollande, qui, bien entendu, ne pense qu'à l'intérêt supérieur du pays, jette l'éponge, tombé sous les coups assenés par son Brutus, Emmanuel Macron.

Ce n'est donc pas lui qui affrontera François "Torquemada" Fillon, pour qui le droit à l'avortement n'est pas un droit fondamental, qui prône un autoritarisme suranné, racole les lecteurs de Maurice Barrès et de Daniel-Rops, racle les fonds de marmites où a mijoté la tambouille frelatée de l'intolérance, bref qui s'adresse aux parents de scouts d'Europe persistant à manger du poisson le vendredi. Ce croisé, fils de notaire, issu de la France assez profonde, un terreau fertile où prospérait naguère le chiendent antidreyfusard, a remporté il y a quelques jours sa première victoire, à la primaire de la droite et du centre, en poignardant un mort, son mentor de jadis, Philippe Séguin; le symbole du gaullisme social doit se retourner dans sa tombe : il a, au final, produit mieux qu'un Frankenstein, la réincarnation - rien de zen - de Margaret Thatcher.

(Pour mémoire, cet ex-cancre, prônant aujourd'hui rien de moins que le port obligatoire de l'uniforme à l'école - sans en préciser la couleur - défiait jadis insolemment les hiérarques scolaires, notamment en réclamant le départ d'un professeur d'anglais à ses oreilles incompétent, faisant ainsi preuve d'un sens précoce du coup d'état… Une métamorphose rappelant celle de Dim et Georgie dans "Orange mécanique").

Mais l'Etat a-t-il besoin d'une politique sociale conséquente quand il peut se fier à l'altruisme des dames patronnesses?

(Pour l'instant, le locataire du Kremlin ne peut que se réjouir. Il compte une première victoire avec l'élection de son ami et débiteur Donald Trump - sous réserve cependant d'éventuels recomptages - et la France semble être sur la bonne voie.)

Il y a une vie après une présidence, même socialiste. Le citoyen Hollande pourra faire jouer ses contacts avec les monarchies pétrolières (son déplacement à Abou Dhabi dès le lendemain de l'annonce de son abdication est de bon augure), et prononcer des lucratives conférences sur les libertés publiques et la lutte contre les paradis fiscaux, dans le sillage de M. Sarkozy.

Cela dit, le contrat du figaro de l'Elysée ne sera pas reconduit en mai prochain.

LP