Le monde
a commencé sans l’homme et il s’achèvera sans lui.
- Claude Levi-Strauss.
A tree is a tree. How many more do you have to
look at?
- Ronald
Reagan.
La population de cette région ravagée par les
flammes a droit à la compassion et à la solidarité de tous les Canadiens.
Pour autant, ce déluge de feu appelle une sobre
réflexion scientifique.
On se souviendra par exemple, que l'Eglise
catholique a longtemps sanctionné par le bûcher les astronomes qui ont osé contredire
l'enseignement de la Bible portant que c'est le soleil qui tourne autour du
centre du monde.
Aujourd'hui, on compte parmi les ardents et désintéressés défenseurs
du scepticisme scientifique en matière écologique, parmi les principaux
négationnistes du réchauffement global, non seulement les actionnaires des
compagnies pétrolières, les personnalités politiques qui en reçoivent de
substantielles sommes aux fins du financement de leurs campagnes électorales, mais
aussi certains chrétiens fondamentalistes - à l'occasion excellents tireurs à
la carabine de chasse devant l'Eternel - qui croient sur parole aux guérisons
miraculeuses accomplies par de photogéniques pasteurs et qui affirment, sans
rire, que le monde a été créé ex nihilo
en 7 jours il y a environ 5700 ans; autrement dit, les hommes ont cohabité avec
les dinosaures, et, par conséquent, le film One Million Years B.C., mettant en vedette la pulpeuse Raquel Welch, est
un quasi-documentaire (à part la datation, cela va de soi).
Nul autre que Pat Robertson a rationnellement expliqué le tremblement
de terre de 2010 en Haïti était la punition infligée à un peuple qui avait
conclu une alliance avec le diable pour obtenir son indépendance ("true
story"). Cependant, que l'on se rassure, il a prouvé que l'homme pieux a
le pouvoir d'agir : en 1985, ses prières ont détourné l'ouragan Gloria qui
menaçait Virginia Beach, où se trouvait le siège de son église. (Les esprits
forts ont signalé que Gloria est alors allé détruire d'autres régions
américaines, mais ce n'était pas le problème du télévangéliste : charité bien
ordonnée commence par soi-même).
Bref, avant d'admettre la réalité du
changement climatique et qu'il est susceptible d'amplifier la montée des eaux
océanes et la virulence des feux de forêts, les dévots ont bien compris que l'on ne doit tirer
qu'avec prudence des conclusions étayées par des faits concrets. Par exemple,
que c'est par les catastrophes naturelles que sont châtiées les populations
pécheresses. Les mécréants savent à quoi s'en tenir depuis l'épidémie de
peste de 1347 et de nos jours avec le SIDA.
La désertification galopante qui affame de nombreuses régions de la lointaine
Afrique noire depuis des années n'a pas de quoi susciter d'émotions démesurées
dans nos pays occidentaux, gourmands consommateurs d'énergie fossile. Au
Canada, à l'heure actuelle, il n'y a que de méprisables impies pour oser voir, dans
les quelques braises qui n'ont détruit qu'un négligeable 10%
de la capitale
mondiale du pétrole certifié "bio", un sinistre présage du sort qui menace
la planète au cours des prochaines décennies.
LP
Enfin, quelqu'un qui parle, qui sait de quoi il parle et en parle comme il faut.
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