Les merguez, c'est bien, mais pas tous les jours.
- Gérard Longuet.
Il est
certain que d'avoir des Espagnols, des Polonais, et des Portugais travaillant
chez nous, ça pose moins de problèmes que d'avoir des musulmans et des Noirs…
Comment voulez-vous que le travailleur français qui habite à la Goutte-d'or…
qui travaille avec sa femme et qui, ensemble, gagnent environ 15 000 francs, et
qui voit sur le palier à côté de son HLM, entassée, une famille avec un père de
famille, trois ou quatre épouses, et une vingtaine de gosses, et qui gagne 50
000 francs de prestations sociales, sans naturellement travailler ! Si
vous ajoutez à cela le bruit et l'odeur,
eh bien le travailleur français sur le palier devient fou.
- Jacques Chirac.
C’est à
regret que je parle des Juifs : cette nation est, à bien des égards, la
plus détestable qui ait jamais souillé la terre.
- Voltaire (Dans la partie consacrée à la
"tolérance" du Dictionnaire philosophique).
Ce sont ces Juifs qui ont fait mourir le Seigneur Jésus et les
prophètes, qui nous ont persécutés, qui ne plaisent point à Dieu, et qui sont
ennemis de tous les hommes, Ces Juifs ont
tué Jésus et les Prophètes et c’est pour cette raison qu’ils déplaisent à Dieu
et sont les ennemis du genre humain.
- 1 Thessaloniciens 2:15
Les
Messieurs du Mahamad vous font savoir qu'ayant eu connaissance depuis
quelque
temps
des mauvaises opinions et de la conduite de Baruch de Spinoza, ils s'efforcèrent par différents moyens et promesses de le détourner
de sa mauvaise voie. Ne pouvant porter remède à cela, recevant par contre
chaque jour de plus ample s informations sur les horribles hérésies qu'il
pratiquait et enseignait et sur les actes monstrueux qu'il commettait et
ayant de cela de nombreux témoins dignes de foi qui déposèrent et témoignèrent
sur tout en présence dudit Spinoza qui a été reconnu coupable : … les Messieurs
du Mahamad décidèrent avec l'accord des rabbins que ledit Spinoza serait exclu
et écarté de la Nation d'Israël à la suite du hérem que nous prononçons
maintenant : A l'aide du jugement des saints et des anges, nous excluons,
chassons, maudissons et exécrons Baruch de Spinoza avec le consentement de
toute la sainte communauté en présence de nos saints livres et des six cent
treize commandements qui y sont enfermés… Nous le maudissons… avec toutes les
malédictions que l'on trouve dans la Loi. Qu'il soit maudit le jour, qu'il soit
maudit la nuit ; qu'il soir maudit pendant son sommeil et pendant qu'il veille.
Qu'il soit maudit à son entrée et qu'il soit maudit à sa sortie. Veuille
l'Éternel ne jamais lui pardonner. Veuille l'Éternel allumer contre cet homme
toute Sa colère et déverser sur lui tous les maux mentionnés dans le livre de
la Loi : que son nom soit effacé dans ce monde et à tout jamais et qu'il plaise
à Dieu de le séparer de toutes les tribus d'Israël en l'affligeant de toutes
les malédictions que contient la Loi. Et vous qui restez attachés à l'Éternel,
votre Dieu, qu'Il vous conserve en vie. Sachez que vous ne devez avoir avec
Spinoza aucune relation ni écrite ni verbale. Qu'il ne lui soit rendu aucun
service et que personne ne l'approche à moins de quatre coudées. Que personne
ne demeure sous le même toit que lui et que personne ne lise aucun de ses
écrits.
- Décret d'excommunication de Spinoza.
But the
fact that society may find speech offensive is not a sufficient reason for
suppressing it. Indeed, if it is the speaker's opinion that gives offense, that
consequence is a reason for according it constitutional protection. For it is a
central tenet of the First Amendment that the government must remain neutral in
the marketplace of ideas.
- FCC v.
Pacifica Foundation, 438 U.S.
726 (1978) (Arrêt de la Cour suprême des Etats-Unis)
Le 10 mai 2016, tous les Canadiens reçurent une
gifle de la part de leur gouvernement : l'humoriste français Dieudonné, qui
devait donner une série de spectacles au Québec, s'est fait refouler à la
frontière.
Selon le maire de Montréal Coderre, Dieudonné n'était pas le bienvenu à
Montréal. Pourtant, il était le bienvenu des personnes qui avaient acheté un
billet pour assister à ses spectacles auxquels nul n'était forcé d'assister.
(Pour mémoire, c'est le chantre de la tolérance Coderre, une autorité en
matière d'expulsion du territoire, qui, sur la scène fédérale, appelait naguère
les électeurs à voter "pour un gars d'ici" et qui déclarait au sujet
d'un député indépendantiste d'origine chilienne : "Des fois, j’ai envie de remettre la loi de la déportation et de
renvoyer dans leur pays des gens qui crachent sur mon drapeau").
Le motif de cette exclusion réside
manifestement dans le lourd casier judiciaire de l'intéressé.
En ce qui concerne la "justice" à la française, un rappel
historique s'impose. Si la France peut
s'enorgueillir de son code civil, son bilan en matière pénale et de libertés
publiques est moins flatteur ; elle est le pays où furent allègrement condamnés
le Juif Dreyfus, l'Arabe Omar Raddad, la "sale gueule" Guillaume Seznec;
le pays où, dans les années 70, le pouvoir gaulliste interdisait Charlie-Hebdo et
faisait espionner par des "plombiers" aux techniques nixoniennes "Le
Canard enchaîné". Le pays où, à l'heure actuelle, est en vigueur un
mini-Guantanamo interne, c'est-à-dire le contrôle policier arbitraire de
personnes d'origine et de religion exotiques.
De prime abord, n'ont donc aucune crédibilité les sanctions pénales prononcées
contre un humoriste grossièrement ciblé depuis des années par le pouvoir
exécutif, par des magistrats fort malléables, au service d'un Etat qui, s'autoproclamant
ex cathedra historien pontifical, a
érigé en article de foi la réalité de l'holocauste en réprimant le délit de
négationnisme, suivant ainsi servilement le "modèle" turc, selon
lequel est interdite toute mention du génocide arménien.
Certaines personnalités canadiennes bien pensantes, sentant l'huile, à
l'indignation parfois à géométrie variable, se réjouissent cependant de la décision
prise par les cerbères fédéraux. Si l'on reconnaît du bout des lèvres que le délit
d'hérésie historique, lui, n'est pas punissable au Canada, on excipe de la
concordance des législations réprimant la propagande haineuse.
Et c'est là tout le problème.
La réponse est simple : aux Etats-Unis, ces grotesques lois incriminant la
haine raciale ont toujours été jugées incompatibles avec la liberté
d'expression garantie par le premier amendement de la Constitution.
Aux Etats-Unis, nul législateur, nul juge ne peuvent donc, par exemple, empêcher
un prêtre catholique de prononcer librement un discours antisémite (Terminiello
v. Chicago); des Néo-Nazis
- défendus par un avocat juif de la American
Civil Liberties Union - de défiler en uniforme dans une banlieue de Chicago
habitée surtout par des rescapés de l'holocauste (National Socialist Party of America
v. Village of Skokie) ; et même un dirigeant du Ku Klux Klan de
promouvoir la "revengeance" (sic!) contre les Juifs, les Nègres, et
leurs alliés, tant qu'il n'y a pas de danger "clair et imminent" de
violence (Clarence Brandenburg v. State of Ohio). Bref, a droit de cité, sans réserve, la caricaturale
rhétorique électorale trumpesque.
David Birnbaum, le député libéral de
D’Arcy-McGee, Kathleen Weil, ministre québécoise de
l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion (dont la mission
n'inclut manifestement pas la liberté de parole) et Thomas Mulcair, qui dirige
- pour combien de temps encore?...- un parti comptant parmi ses membres, comme
le public l'a appris lors de son dernier congrès, 52% de crétins) ont exprimé
leur satisfaction quant à la fatwah prononcée contre le chansonnier français.
Il est inquiétant de voir un ex-journaliste (!) et des juristes (!) faisant
abstraction de cette vérité élémentaire : la mission des juges n'est pas
d'assurer le respect du bon goût. Même si l'on comprend que l'on a affaire à
quatre fins lettrés (surtout monsieur le maire) qui apprécient plus les mots
d'esprit en demi-teinte de Sacha Guitry et de PG Wodehouse que la gouaille de
Dieudonné, cela ne justifie pas une scandaleuse démagogie.
Ces quatre cavaliers de l'apocalypse québécois devraient logiquement se
poser les questions suivantes : A quand la saisie des œuvres de Louis-Ferdinand
Céline, dont les pamphlets antisémites ont été réédités au Québec? A quand
l'interdiction des œuvres des antisémites Voltaire et Karl Marx? de La Dernière Tentation du Christ de
Nikos Kazantzakis? du Coran? et du Nouveau Testament? (Les écrits du juriste
américain Alan Dershowitz leur donneront peut-être quelques éléments de réponse).
Tous les jugements et lois, en France, en Russie ou au Kazakhstan, qui
ne sont pas conformes aux valeurs voltairiennes du premier amendement de la
Constitution américaine, ne méritent que mépris, d'autant plus qu'il faut une
forte dose de chutzpah pour feindre
publiquement de croire en leur efficacité.
Mais concluons plutôt sur une note plus légère.
Quelques jours avant l'arrivée de la désopilante bête de scène française, la ministre fédérale du Patrimoine, Mélanie Joly avait déclaré à la
chambre des communes que son ministère n'interviendrait pas et qu'il
appartenait à l'agent des services frontaliers de l'aéroport de décider si le
passager controversé pourrait entrer au pays, propos avalisés par le ministre
de la Sécurité publique, Ralph Goodale. (En l'espèce, M. M'bala M'bala semble pourtant
bien avoir eu droit au traitement VIP : il aurait été cueilli par deux agents
dès sa sortie de l'avion et n'aurait donc pas eu besoin de faire la queue comme
tous les roturiers et d'attendre le premier agent disponible).
La ravissante et fraîche ministre a un sens de
l'humour qui détrône Anne Roumanoff. Avec leur sens de la chute, Mélanie et
Ralph devraient former un duo comique qui ferait un tabac au festival
"Juste pour rire".
Et personne ne les refoulera.
LP
(Un des étudiants de l'université McGill qui
furent, en 1980, privés du droit d'entendre sur le campus Ian Douglas Smith,
ex-premier ministre rhodésien, et alors député du parlement zimbabwéen, au
casier judiciaire vierge.
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