Il y a
des temps où l'on ne doit dépenser le mépris qu'avec économie à cause du grand
nombre de nécessiteux.
- Chateaubriand.
Le
sourire de la France ressemble à celui qu'un acteur de composition se fabrique
devant son miroir. Sa grâce est un truc de métier.
- François Mitterrand.
Le premier ministre français est rentré d'Algérie.
Il avait maintenu sa visite officielle dans ce pays en dépit des représailles
du gouvernement algérien pratiquées contre une certaine presse française.
Le visa d'entrée fut impitoyablement refusé aux
journalistes de deux médias qui devaient participer à la couverture de ce
déplacement.
D'abord Le Monde, qui avait signalé, par erreur, ultérieurement reconnue, le nom du président Bouteflika en relation avec les Panama Papers, mais correctement mentionné certains membres du cénacle politique algérien, dont le ministre de l'Industrie Abdeslam Bouchouareb. Cet juxtaposition était d'autant plus inutile, en effet, qu'il y figurait déjà en excellente compagnie : celle de l'ex-socialiste et ex-collègue du premier ministre français, Jérôme Cahuzac. Emouvantes retrouvailles.
D'abord Le Monde, qui avait signalé, par erreur, ultérieurement reconnue, le nom du président Bouteflika en relation avec les Panama Papers, mais correctement mentionné certains membres du cénacle politique algérien, dont le ministre de l'Industrie Abdeslam Bouchouareb. Cet juxtaposition était d'autant plus inutile, en effet, qu'il y figurait déjà en excellente compagnie : celle de l'ex-socialiste et ex-collègue du premier ministre français, Jérôme Cahuzac. Emouvantes retrouvailles.
Fut
similairement sanctionnée l'insolence du Petit journal de Canal +, une émission
satirique ayant pour légume préféré le président vu ses problèmes cardiaques.
On aurait pensé que cet affront aurait donné
lieu à l'annulation pure et simple de ce déplacement par le gouvernement
français, mais il a fallu se contenter des "profonds regrets" de
monsieur Valls et du boycott, par solidarité journalistique, de cet événement
par quelques organismes de presse.
Le roumi Valls est donc allé humblement prêter
allégeance au dey d'Alger.
Il a imaginé pouvoir occulter le chômage
français et faire croire à ses administrés qu'ils auraient été mieux protégés
par la déchéance de nationalité des terroristes kamikazes. Pour manipuler des
symboles creux, il émane de lui beaucoup de décibels à l'occasion.
Par contre, quand il lèche les bottes, pardon,
les babouches de "cheikh" Abdelaziz, et surtout de "cheikh"
Abdeslam, le ton de Manuel "Dirty Harry" Valls est plus feutré : "Nous
sommes ici parce que l'amitié entre l'Algérie et la France dépasse les petits
problèmes [sic]". Pourtant, on eût pensé que les atteintes à la liberté de
la presse, la signalisation de personnalités politiques en contact avec des territoires
dont les spécialistes de fiscalité internationale sont particulièrement
créatifs eussent constitué des symboles plus criants. On a les "points de détail"
qu'on veut, surtout quand ils ne sont pas susceptibles de poursuites pénales au
titre du révisionnisme…
Mais tournons la page sur la presse.
Le VRP Valls veut se "tourner vers
l'avenir". On le croit sur parole.
Notamment vers l'or noir, et vers la
négociation de juteux contrats au profit de grandes entreprises françaises
(apparemment pas de Rafale cette-fois ci? Dassault ne doit surtout pas
désespérer : on ne gagne pas à tous les coups). En effet, dans ces conditions,
l'avenir est prometteur en Algérie. Vu la majestueuse mosquée en cours de
construction à Alger (ô ironie, par les infidèles chinois), ce pays est assuré,
grâce à cette rationnelle affectation des fonds publics, d'avoir droit à la
protection divine.
LP
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