Wednesday, April 16, 2014

Le 16 avril 2014. Jeremy Searle souhaite l'éradication des insectes séparatistes.



Much ado about nothing.
- Shakespeare.

L'égalité, la seule égalité en ce monde, l'égalité devant l'asticot.

Le savoir humain sera rayé des archives du monde avant que nous ayons le dernier mot d'un moucheron.
 - Jean-Henri Fabre (Souvenirs entomologiques). 

Et voilà que fusent les réactions hystériques contre M. Searle! Surtout de francophones qui, comme chacun le sait, sont excessivement susceptibles et ont les nerfs à fleur de peau.

Un peu de calme.

Il n'y a là que savoureuse métaphore entomologique.

La communication efficace de messages politiques appelle, surtout à notre époque, le  recours à des formules lapidaires. Et pourquoi réinventer la roue? On peut légitimement s'inspirer d'une rhétorique qui a fait ses preuves, par exemple, dans l'Allemagne des années 30, ou dans la Chine maoïste des années 60.

D'ailleurs, M. Searle a clairement expliqué qu'il s'agit plutôt d'éliminer le mouvement séparatiste. Seuls des esprits tordus peuvent déceler dans ce mot d'esprit la promotion de l'utilisation du Zyklon-B -un pesticide dont l'efficacité n'est plus à démontrer depuis plus de 70 ans-  contre les agriles séparatistes. Il semble en fait avoir en tête le modèle, plus didactique, des camps de rééducation de Corée du Nord qui ramènent dans le droit chemin les révisionnistes égarés.

Bref, pas de quoi fouetter un coléoptère.

Les électeurs de Philippe Couillard de l'Espinay, baron de Jersey, sauront sans doute mieux goûter ce trait d'humour digne, sinon d'Oscar Wilde, certainement de Monty Python.

Alors, par pitié, un peu de fair play envers le truculent conseiller municipal. Ses impulsifs détracteurs, piqués au vif, n'ont pas compris que, lorsqu'on est d'origine anglaise, on ne se refait pas: on a le sens de la spirituelle litote et on manie avec brio l'aiguillon verbal.

Et surtout, rendons hommage au fin lettré qui, évidemment, s'est aussi inspiré de "La métamorphose" de Franz Kafka.

LP



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