Sunday, February 4, 2024

Le prochain envol majestueux du parti libéral du Québec.

Le 4 février 2024. 

Un oiseau qu’on nomme phénix. Il est seul de son espèce et vit cinq cents ans ; et lorsqu’il approche du terme de sa vie, il construit lui-même son cercueil où il pénètre, son temps accompli, pour mourir. De sa chair corrompue naît un ver qui se nourrit de la charogne de l’oiseau mort, puis se couvre de plumes ; et lorsqu’il est devenu fort, il soulève le cercueil rempli des ossements de son ancêtre, et l’emporte loin de l’Arabie, en Égypte, jusqu’à la ville nommée Héliopolis. Là, en plein jour, aux yeux de tous, il s’en vient à tire‑d’aile le déposer sur l’autel du soleil, puis il reprend son vol pour le retour. Alors les prêtres consultent leurs annales et constatent qu’il est venu après cinq cents ans révolus.
- Clément de Rome (Lettre aux Corinthiens) 
 
Zorro est arrivé, sans se presser.
- Henri Salvador.

Selon toute apparence, ce parti peut difficilement plus aspirer à la qualité de parti de gouvernement pour l’ensemble du Québec. Il semble destiné à être le défenseur exclusif de la communauté tragiquement opprimée anglo-québécoise, essentiellement confiné à son réduit de la partie occidentale de l’île de Montréal. De fait, les candidats ne se bousculent pas au portillon pour le diriger.

Mais voilà que se manifeste l’ex-ministre fédéral Denis Coderre (qui naguère prônait l’expulsion des citoyens canadiens d’origine étrangère ayant adhéré à la souveraineté du Québec) et maire de Montréal déchu, dont le titre de gloire incontesté et incontestable demeure les courses de la Formule E : qu’importent les innombrables billets gratuits, il y eut de juteuses retombées économiques chez les péripatéticiennes, éternellement reconnaissantes. (En l’occurrence,  quel bel exemple d’application de la théorie économique du “ruissellement”, ou “trickle-down effect” en v.o.). Denis Coderre, songe donc aujourd’hui à faire sa propre offre de service et exprime son intérêt pour la chefferie du PLQ.

Ce fervent, mais truculent, chrétien prendra sa décision définitive après avoir participé au pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle en mai prochain. Chemin de croix, ou chemin de Damas? Nul doute que c’est par ce canal de communication bien éprouvé qu’il entendra l’injonction céleste. Pour autant, il faut conseiller au pèlerin de faire, avant de rentrer au Québec, un détour par Lourdes, nettement plus renommé en matière de miracles.

Parlant de miracles, M. Coderre invite instamment d’autres membres du parti à se présenter contre lui. Vu sa modestie légendaire, il rejette l’idée d’un “couronnement” au profit d’un véritable débat d’idées. On pense, à chaud, à Marwah Rizqy, qui saurait lui donner une édifiante réplique, à condition de réprimer ses crises d’hilarité.

Le PLQ est donc en attente de son messie, qui sera appelé à porter dignement sa couronne d’épine. Puisque Jésus reçut jadis le baptême de Saint-Jean Baptiste, il serait de mise que le sauveur libéral obtînt l’onction du filozof catho Charles Taylor.

Saint-Claude Ryan, priez pour lui.

LP

 

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