Wednesday, March 8, 2023

“Ottawa, we have a problem” : Amerrisage du député canadien Marc Garneau.

 Le 8 mars 2023.

There are other kingdoms and states in the world, inhabited by human creatures as large as yourself, our philosophers are in much doubt, and would rather conjecture that you dropped from the moon, or one of the stars.
- Jonathan Swift (Gulliver’s travels).


L’ex-astronaute et ex-président de la Canadian Space Agency quitte brutalement le vaisseau spatial libéral.

Lui qui visait les étoiles, rêvant de devenir premier ministre canadien, fut candidat malheureux à la direction du parti libéral en 2012, laquelle fut remportée par le petit Justin; faire ressortir le vide sidéral de l’héritier du trône de Pierre Elliott ne fut pas suffisant. Les planètes n’étaient pas alignées pour M. Garneau.  et... il n’a pu franchir “the final frontier”. Politique oblige, il obtint quand même, à titre de satellite en orbite, divers postes de ministre, dont les affaires étrangères. Il rongeait son frein, rêvant toujours de succéder à Justin, espérant que celui-ci ne serait qu’une étoile filante, mais le temps pressait: il savait que l’éventuel départ du roitelet constituait sa toute dernière chance d’accéder aux leviers de commande, vu son âge devenu astronomique.

Hélas, les jeux sont faits, rien ne va plus : Justin a déjà désigné Chrystia Freeland comme sa dauphine. Garneau, dont l’étoile avait pâli davantage, s’est donc fait rétrograder dans une sorte de trou noir, c’est-à-dire au rang de simple député d’arrière-banc : il n’était pas question qu’il bénéficie d’une notoriété ministérielle susceptible de faire obstacle, le plus minime fût-il, aux ambitions de Mme Freeland et de lui servir de rampe de lancement.

Il est déjà passé à l’histoire en déclarant, sans rire, en 2006, qu’un voyage dans l’espace des dirigeants souverainistes québécois leur donnerait une perspective de nature à leur faire renoncer à leur aspiration. En outre il s’est dit d’avis (toujours sans rire) que le projet d'accession à la souveraineté du Québec était aussi peu réfléchi que l'offensive américaine en Irak. Des arguments de haut vol qui faisaient de M. Garneau un politicien “spaced-out”. À croire qu’il avait été enlevé et reprogrammé par les extraterrestres, ce qui ferait de lui un raëlien à part entière.

Et voilà qu’il quitte ses fonctions de représentant du bunker (ou du laager) de Westmount alors qu’il “défendait” la minorité anglo-québécoise en jouant les électrons (plus ou moins) libres dans le cadre de l’étude du projet de loi C-13, réforme promise par son propre gouvernement de la loi sur les langues officielles. Il prétendait ainsi maintenir le mythe de la protection des minorités linguistiques au Canada tous azimuths et donc la fallacieuse symétrie entre la minorité anglophone du Québec (en fait dominante), et les minorités francophones hors Québec (en fait dominées et en déclin constant).

Marc Garneau sera resté dans la lune jusqu’au bout. Mais se succèdent déjà les élogieuses et émouvantes oraisons funèbres. Conclusion de carrière classique des astres politiques qui se désintègrent et disparaissent du firmament.

Maintenant que M. Garneau est “à” la retraite (on ne fera pas à l’ex-militaire démissionnaire l’injure de dire qu’il est “en” retraite, surtout face à l’ingérence chinoise), on lui souhaite de trouver dans ce nouveau trek un plein épanouissement.

“Energize” and “May the force be with you!”

LP

 

 

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