Thursday, December 31, 2020

Le 1er janvier : c'est la Brit Milah de Jésus!

Less is more.

- Ludwig Mies van der Rohe.

C'est bien connu, les valeurs morales se perdent. On ne sait plus où va à notre époque. Notamment, le sens religieux de Noël est largement passé aux oubliettes pour devenir une fête séculaire, quasi-païenne.

Il en va de même du 1er janvier.

L'ère chrétienne n'a pas commencé avec la naissance de notre rédempteur, mais une semaine plus tard, c'est-à-dire avec sa circoncision. Hosannah! Même les églises chrétiennes ont généralement occulté cette réalité, peut-être par excès de déférence à la doctrine de l'apôtre Paul, qui n'est évidemment pas le saint patron protecteur des urologues (encore que, en matière médicale, ses écrits sont instructifs pour les psychanalystes spécialisés en névroses misogynes aiguës); paradoxalement, c'est bel et bien lui qui a coupé les ponts avec la tradition. Pourtant, on ne saurait sous-estimer l'importance historique de cette petite intervention chirurgicale pratiquée sur le divin enfant pour la chrétienté, non seulement pour ce seul jour, mais toute l'année et même les siècles des siècles.

En effet, les théologiens sérieux ont soutenu que, lors de l'Ascension du Christ au Ciel après sa résurrection, toutes ses parties (et ils pèsent leur mots) corporelles, même détachées, ont participé à cette élévation, y compris donc le Saint Prépuce.

Une sommité comme Leo Allatius, au XVIIe siècle, a même, fort rationnellement, conclu dans son magistral De Praeputio Domini Nostri Jesu Christi Diatriba (Sur le Prépuce de Notre-Seigneur Jésus-Christ) que les anneaux de Saturne ont été formés à partir dudit prépuce. (La non-publication de cet essai est manifestement due à la modestie quasi-maladive de ce penseur incisif).

Voilà qui prouve aux impies la pleine compatibilité de la science et de la foi.

Bonne année 2021 à tous! Sans l'étron orange et avec les vaccins anticovid, tous les espoirs, même messianiques, sont permis.

LP

Monday, December 28, 2020

Le martyre de Susan Moore : un (autre) scandale médical très américain.

Le 28 décembre 2020.

This is how black people get killed.

- Dre Susan Moore.

La cruelle chasse aux Noirs américains est comme un virus : depuis 4 siècles, elle a connu des mutations et s'est adaptée aux circonstances et prend parfois des formes moins visibles, mais insidieusement dévastatrices.

Après l'abolition de l'esclavage légal, l'Amérique est passée à la ségrégation où les lynchages sont devenus monnaie courante, souvent immortalisés par de superbes cartes postales : quoi de plus convivial le dimanche après-midi, que participer, surtout en famille, après l'office à l'église baptiste du village, à des pendaisons et à des flambées? Par le suite, il y eut les fillettes dynamitées dans les églises noires et l'élimination par les forces de l'ordre Klanesques des défenseurs des droits civiques dans les années 1960.

Make America great again.

Aujourd'hui, les noirs tombent sous les balles des policiers rednecks, se font étrangler en public, empoisonner par des systèmes de distribution d'eau frelatés dans des ghettos privés de service sociaux et médicaux, où la malbouffe et la pollution (et les maladies qui en découlent comme l'hypertension cardiaque et le diabète) règnent en maître, ce qui explique que, notamment, la Covid frappe les minorités de manière disproportionnée. Et n'oublions pas un système judiciaire corrompu qui approvisionne en gibier les prisons gérées par des sociétés commerciales privées.

Comme si cela ne suffisait pas, voilà qu'une femme médecin noire, ayant contracté la Covid sur la ligne de front, est victime d'un lynchage médical : sa couleur de peau l'a privée des soins auxquels elle avait droit.

Malheureusement, les "médecins" et infirmières assassins au service de l'Indiana University Hospital North Dommage ne pourront pas compter sur la compassion fleur bleue de l'étron orange, le président Trump, dont le droit de grâce est limité aux crimes fédéraux, exercé sereinement entre deux parties de golf. (Ces bourreaux en blouses blanches ont moins de chance que les quatre gardes de sécurité employés par la prospère société commerciale Blackwaer, Paul Slough, Evan Liberty, Dustin Heard and Nicholas Slatten, auteurs du massacre de la place Nisour Square à Bagdad, en 2007).

Manifestement, ce centre "médical", même pas vétérinaire (Mirza aurait sans doute eu droit à des soins adéquats) a comme modèle le Dr Mengele plutôt que le Dr Schweitzer. On peut conjecturer que l'on assiste au recyclage de l'étude de Tuskegee sur la syphilis menée de 1932 à 1972.

En 2020, bonne chance au Noir américain lambda malade et sans bagage médical qui tombe entre les griffes du Dr Jim Crow. 

On attend avec impatience la réaction du parodique aspirant franchouillard Eric Zemmour, en France. Vu son approbation de la torture et de l'exécution sommaire d'un Maurice Audin et de la strangulation d'un George Floyd à l'américaine, il soutiendra sans doute que la Dre Susan Moore a bénéficié de discrimination très positive.

Make America healthy for once (not again).

LP

Thursday, December 24, 2020

Les anticorps issus d'immigrations réussies : c'est la science qui est grande!

Le 24 décembre 2020.

Et les Apôtres, prenant leur messie pour une lanterne, partirent éclairer le Monde.

- Jacques Pater.

La victoire contre la Covid-19 est sur le point de résulter des efforts d'un Moncef Mohamed Slaoui, professeur et chercheur de nationalités marocaine, belge et américaine, directeur de Operation Warp Speed aux Etats-Unis, et d’Ugur Sahin et de Özlem Türeci, citoyens allemands d'origine turque, respectivement directeur général et directrice médicale de BioNTech, société qui a produit le premier vaccin anticovid, en collaboration avec Pfizer en un temps record. Un vrai miracle, produit du cosmopolitisme : celui de la science humaine, qui ne connaît ni frontières, ni idoles. Le vrai père Noël n'est pas une ordure et n'a pas toujours la pigmentation rosée. Que Marine "Ilse la louve des SS" Le Pen et l'aryen honoraire Eric Zemmour y songent quand ils recevront en cadeau leur piqouze.

On peut même oser espérer qu'avec le début de la distribution du vaccin anticovid, l'humanité est à l'orée d'une sorte d'ère messianique. Et le vrai messie est tout simplement l'esprit rationnel, inquisitif et scientifique; le seul chef de guerre capable de détruire l'obscurantisme, lui-même pandémique au fil des siècles.

(Pour être équitable, on ne peut quand même pas faire abstraction des sérieuses objections élevées par le Conseil indonésien des oulémas, l’organe administratif islamique qui délivre des certifications qu’un produit est halal, ou autorisé en vertu de la loi islamique : il a déclaré que les vaccins contre la rougeole et la rubéole étaient «  haram  » ou illégaux à cause de la gélatine de porc qui fait office de stabilisateur; or, on le trouve aussi dans le vaccin anticovid. Grave problème. Mais par ailleurs, le Vatican, à la pointe du progrès depuis 2000 ans, lui a donné son imprimatur, sans y donner pourtant sa caution morale).

L'année 2021 ne peut qu'être meilleure, et l'on peut espérer que les faux prophètes seront moins visibles, moins audibles, et surtout moins suivis. Pour l'instant, l'apocalypse semble être remise, et ses quatre cavaliers ont ramené leurs montures à l'étable.

Mais il faut se garder de tout triomphalisme avant le 20 janvier prochain. Il y a des présidences qui ne pardonnent pas.

LP

 

Saturday, December 12, 2020

Le vilain petit canard américain, ou "Der Untergang".

 Le 12 décembre 2020.

 

Et s'il n'en reste qu'un, je serai celui-là !

- Victor Hugo.

 

Le président Donald Trump serait en ce moment un canard boiteux ("lame duck"), sans réelle autorité, vu sa défaite électorale,  même s'il refuse toujours de la reconnaître. C'est mal le connaître.

Mais qui dit qu'il est inactif? Ses contentieux électoraux de l'empêchent pas de savourer chaque jour le pouvoir présidentiel qui lui reste. Qu'on se le dise, le président reste pleinement chef d 'état jusqu'au bout, y compris pendant la période dite de transition.

L'étron orange a mis fin à la coutume vieille de 130 ans de suspendre les exécutions fédérales pendant cette période. Pas de hiatus pour lui, pas de sensiblerie. Il suffit de constater le calendrier : Alfred Bourgeois, un déficient intellectuel (comme ses juges) est le deuxième condamné exécuté cette semaine, après Brandon Bernard, et - on en salive déjà - il reste 3 autres candidats pour le mois de janvier (dont une femme, le président étant un ferme défenseur du principe d'égalité devant la loi), avant le 20 bien entendu. Happy New year! (Coïïncidence qui interpelle, on annonce que l'opposant iranien Rouhollah Zam vient d'être pendu.).

Le propriétaire de Mar-a-Lago passera à l'histoire pour son impressionnant tableau de chasse. Dommage, cependant, que ces mises à mort ne figurent pas encore sur le catalogue de Netflix. A défaut, pouquoi ne pas les utiliser comme publicités électorales, ainsi signées comme le veut la tradition américaine : "I am Donald J. Trump, and I approve this lethal injection".

L'Amérique, non, le monde a droit à un émouvant chant du cygne de la part du canard (à l') orange qui, par son inaction, a sciemment condamné à la peine capitale des centaines de milliers d'Amércains en les livrant pieds et poumons liés au bourreau viral covidesque depuis janvier dernier.

LP