Les
chiffres mentent.
- Marine Le Pen.
Mais
priez Dieu que tous nous vueille absouldre.
- François Villon.
Le terrorisme aveugle vient de frapper à
nouveau le village encore plus global.
Un monstrueux criminel australien a réussi à
troubler la quiétude d'un pays socialement harmonieux, mais il n'a fait que concrétiser
les idées fétides, à peine "codées", du président Donald Trump, pantin
de la National Rifle Association et disciple de Steve Bannon.
Il reprend même devant le photographe
judiciaire le symbole de ralliement des suprémacistes blancs, souvent brandi
par Trump lorsqu'il éructe son slogan It's
a disaster, a disaster!, consistant en la jonction du pouce et de l'index formant
un cercle. En outre, on a affaire à un tueur qui a des lettres, ayant assimilé
l'enseignement de la version contemporaine du Protocole des Sages de Sion, à
savoir "Le grand remplacement" du cryptonazi Renaud Camus (mais pas
dans le texte, apparemment), doctrine frelatée aussi propagée en France par le
pitoyable apprenti aryen, mais indécrottable juif berbère, Eric Zemmour.
Le monde est petit.
Brenton Tarrent a notamment pris pour modèle
Alexandre Bissonnette et s'est décidé à passer à l'action suite à la défaite aux
élections présidentielles françaises d'une autre adhérente à la peste camusienne
(jadis dénoncée par Albert), la louve des SS Marine "Ilse" Le Pen,
qu'il qualifie par ailleurs de "molle" et d'"incapable". On
a les fachos qu'on peut.
On notera au passage les brillantes qualités
de metteur en scène du tueur. Son vidéo documentaire, où il joue son propre
rôle, illustrant son récent exploit, était un modèle de méticuleuse préparation
cinématographique. Facebook peut se vanter d'avoir diffusé 17 minutes de sinistre
"cinéma vérité", dont l'impact est susceptible de surpasser celui du Triomphe de la volonté de Leni Riefenstahl. Le terrorisme, comme si vous y étiez!
Il faut espérer que cette tragédie incitera au moins les pouvoirs
publics des pays occidentaux à procéder à une réaffectation plus optimale des
trop rares ressources des forces de l'ordre, selon une appréciation rationnelle
des sources de risque fondée sur les statistiques non-alternatives, donc moins
tributaire des facteurs idéologiques émotionnels qui alimentent une démagogique
xénophobie, surtout depuis presque 20 ans.
A noter que, à lui seul, en un peu plus d'un quart d'heure, M. Tarrant a
plus que doublé le nombre d'homicides normalement commis en une année en
Nouvelle-Zélande. Il vient de prouver que rien ne vaut un redneck, australien
de surcroît, pour "faire du chiffre". (Correction : il ne faut pas
quand même pas sous-estimer les Norvégiens). On peut penser que son score se situe
dans les mêmes eaux que la moyenne individuelle des membres des Einsatzgruppen de jadis par intervention.
Ce serait une grave erreur de ne pas tirer la vraie leçon de ce drame.
C'est bel et bien un pogrom qui vient de frapper Christchurch : pour ces sanguinaires
croisés autoproclamés des temps modernes, il n'y aucune différence entre une
synagogue ("schul"), une mosquée, un temple sikh. Ou une église
méthodiste noire.
Ce malheur a donné lieu à de grandes manifestations de rue et des
déclarations d'indignation gouvernementales passionnées, et entièrement
justifiées, dans le monde entier. Logiquement, il devrait en aller de même à
l'avenir, surtout dans des pays comme la Turquie et le Pakistan, lors de
mitraillages de synagogues (en France ou aux Etats-Unis), et d'assassinats d'Egyptiens
coptes.
LP
No comments:
Post a Comment