Le 18 avril 2018.
La force publique est en contradiction avec la volonté
générale dans deux cas : ou lorsque la loi n'est pas la volonté générale; ou
lorsque le magistrat l'emploie pour violer la loi.
- Robespierre.
All's Well That Ends Well.
- Shakespeare.
- Shakespeare.
En France, après avoir subi 10 ans
d'acharnement politico-judiciaire, huit militants d’extrême gauche (les
principaux étant Yildune Lévy et Julien Coupat), accusés
d’avoir saboté une ligne TGV en 2008 à Tarnac (Corrèze), sont relaxés par le
tribunal correctionnel de Paris. La grotesque qualification de "terroriste"
avait été rejetée, en dépit des manœuvres du ministère public
D'aucuns soulèvent ingénument la question déjà posée après la débâcle
d'Outreau : comment de telles dérives sont-elles possibles? La réponse est
pourtant simple. Si simple, mais il fallait y penser.
Tant qu'il y aura des policiers obsédés par la
culture du chiffre, et donc de leur propre avancement, tant qu'il y aura des
magistrats instructeurs et procureurs ripoux, qui instrumentalisent leurs (petites)
affaires afin d'assurer leur publicité personnelle destinée à servir leurs
ambitions politiques, tant qu'il seront tous assurés de l'impunité totale grâce
à l'appui de leurs petits copains hiérarchiques, à charge de revanche, ces
dérives seront non seulement possibles, mais inévitables. Et d'ailleurs, quoi
de mieux qu'un bon petit dossier de terrorisme, mitonné avec amour, pour se donner
une visibilité et se présenter aux (futurs) électeurs comme le nouveau
chevalier Bayard? Des vrais terroristes, ça se trouve pas sous le pas d'un
cheval! Les groupes libertaires ou les marginaux bien ciblés sont alors pain
bénit pour les croisés antiterroristes oisifs.
D'aucuns voient dans ce jugement de relaxe la
preuve de l'indépendance de la justice française. Après une décennie de falsifications
et de parjures judiciaires, on doit sans aucun doute rendre hommage aux juges du
siège qui, au final, au terme d'un long processus kafkaien, après avoir soigneusement
pesé et soupesé les éléments de preuve, concluent que les accusés n'ont peut-être
pas assassiné le président Kennedy. Ou qui constatent magnanimement que la
terre n'est pas plate.
Mais voyons le bon côté des choses. Si
l'affaire Outreau s'est notamment soldée par la mort dans un dongeon d'un
pédophile imaginaire, en l'espèce, nul pseudo-terroriste n'a rendu l'âme au
cours des procédures. Au pays des Fabrice Burgaud et autres Jean-Pierre Munier - qui poursuivent sereinement
leur très belle carrière - c'est déjà ça de pris.
La magistrature française a toujours compté
dans ses rangs de dévouées armées de Fouquier-Tinville, d'autant plus que,
aujourd'hui, ils n'ont plus à craindre le rasoir national. Au contraire.
Rendez-vous au prochain Outreau, ou Tarnac? Avant
10 ans?
LP
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