Saturday, December 23, 2017

Dieu a rappelé à lui le cardinal Bernard Law, ex-archevêque de Boston.



Le 23 décembre 2017.
                                       
Ces pauvres enfants se mirent à genoux, en lui demandant pardon ; mais ils avaient affaire au plus cruel de tous les ogres, qui, bien loin d’avoir de la pitié, les dévorait déjà des yeux, et disait à sa femme que ce seraient là de friands morceaux, lorsqu’elle leur aurait fait une bonne sauce.
- Charles Perrault (Le petit Poucet).

C’était un homme bon avec de bonnes intentions.
- Le cardinal Franc Rodé.

Ce protecteur émérite des ecclésiastiques violeurs d'enfants vient de nous quitter. Il a quand même connu une fin de carrière intéressante.

C'est à regret que Jean-Paul II a accepté sa démission en 2002, mais il fut impitoyablement sanctionné… par sa nomination en 2004 comme archiprêtre de la basilique Sainte-Marie-Majeure de Rome, charge qu'il assumera jusqu’en 2011. Il a ensuite occupé diverses fonctions administratives au Vatican, notamment au titre de membre de la Congrégation des évêques, laquelle recommande de nouvelles nominations au pape et il a fait même parti du "conseil pontifical pour la famille".

Il y a une "Sibérie vaticane" pour les pauvres pécheurs.

Mais le défunt a eu droit à un louable geste de compassion jeudi dernier, une cérénomie funèbre en bonne et due forme, laquelle ne fut pas célébrée par le Saint-Père lui-même, modestie oblige.

En ce qui concerne l'apôtre autoproclamé du changement, il a discrètement laissé écouler le mandat de trois ans de la commission d’experts qui étaient chargés de conseiller à l’Église les méthodes à adopter pour assurer la sécurité des enfants. Et si le code de droit canonique n'impose toujours pas aux évêques l'obligation de dénonciation à la justice civile en matière de pédophilie, vu que le successeur de Saint-Pierre prône la "tolérance zéro", il a fait cette audacieuse recommandation aux protecteurs fautifs des agresseurs : démissionnez! La solution était simple, mais il fallait y penser. Etait donc inutile la proposition en 2015, devenue caduque, d'une nouvelle instance canonique destinée à juger les évêques pour "manquement à leur devoir professionnel".

Une toile de fond on ne peut plus réconfortante pour ces obsèques.

(On appréciera aussi à sa juste valeur la présence, à titre privé, de l'ambassadrice désignée des Etats-Unis près le Saint-Siège, Callista Gingrich - l'épouse de Newt - à cet édifiant hommage et, à titre officiel, d'une demi-douzaine d’ambassadeurs).

L'on ne saurait imaginer prélat plus digne de rendre hommage à "un bon pasteur", qui "a dédié toute sa vie à l’Église", que le cardinal Angelo Sodano, dont le "propre" titre de gloire est d'avoir été le fidèle allié du père Marcial Maciel Degollado, fondateur de la Légion du Christ, toxico qui avait pour habitude de pénétrer religieusement le (saint) siège de ses séminaristes préférés (une nuance : ce dernier a parfois su avoir recours à la position du missionnaire, de manière plus classique, puisqu'il a eu trois enfants).

Il faudrait avoir un coeur endurci pour ne pas être ému par cet aveu, cette révélation faite au cours de la messe : "Malheureusement, chacun de nous peut quelques fois manquer à sa mission". En effet, Hitler n'était pas parfait, après tout. Que l'évangélisateur qui n'a jamais fantasmé sur de mignonnes petites têtes blondes, ou crépues en terre de mission, lance la première pierre! En ce jour de recueillement, rappeler les scandales sexuels eût été inutile et de mauvais goût.

Il ne faut pas s'attarder sur les pisse-vinaigres qui auraient plutôt voulu assister à l'exécution de Law, ligoté à une croix sur un bûcher au beau milieu de la place Saint-Pierre et qui osent conjecturer qu'il est parti rejoindre son collègue canadien Jean-Claude Turcotte, en compagnie duquel il cuira dans la même marmite d'huile bouillante (plus efficace que l'eau) pour les siècles des siècles.

Revenons sur terre. François a borné son intervention à la prière finale, pour le repos de l'âme de l'archiprêtre, et il a abondamment aspergé le cercueil d'eau bénite - bien fraîche-, sans oublier une généreuse dose d'encens afin de masquer les relents s'en dégageant.

Quelques jours avant Noël, l'heure était bien évidemment au pardon. "Puisse-t-il recevoir un jugement miséricordieux".

On attend maintenant la canonisation de feu son Eminence. Santo Subito! Bernard Law, saint patron des sodomites friands d'enfants, priez pour nous!

Et, afin de faciliter leurs onctions, que ses disciples soient mieux instruits dans l'usage, outre le Saint Chrême et autre huiles saintes traditionnelles, des matières oléagineuses pétrolifères qui éliminent les problèmes d'aspérités, en vente dans toutes les bonnes pharmacies.

LP


Monday, December 18, 2017

Le président-philosophe Emmanuel Macron.



Le 19 décembre 2017.
                                
Ce qui caractérise la communication c'est d'être unilatérale.
- Paul Ricoeur.

Dimanche soir fut diffusée sur France 2 l'entrevue du chef de l'Etat dirigée par le journaliste Laurent Delahousse. On a eu droit à une conviviale discussion entre gens de bonne compagnie, les interlocuteurs s'étant dispensés des "commodités de la conversation", qui résultent, on le suppose - ils le supposent- en un dialogue plus statique, donc plus platonicien, au profit d'une… démarche péripatéticienne, par conséquent d'esprit aristotélicien.

La formule retenue était indéniablement innovatrice et l'ancien assistant de Paul Ricoeur, spécialiste d'herméneutique et de sémiotique, a démontré en l'espèce sa maîtrise des notions de signe et du sens. Cette fluide quasi-visite guidée de l'Elysée illustre certainement l'idée que le pays, comme le parti du même nom, est bel et bien en marche, et dans la bonne direction.

Nul doute que la république a fait beaucoup de chemin depuis l'époque des conférences de presse gaulliennes, où les questions étaient communiquées, et donc préparées à l'avance, par l'intéressé. Cela dit, la dialectique socratique serrée devra attendre encore un peu.

LP


Wednesday, December 13, 2017

Défaite douce-amère de Roy Moore en Alabama.



Le 13 décembre 2017.
                                
We have seen more than once that the public welfare may call upon the best citizens for their lives. It would be strange if it could not call upon those who already sap the strength of the State for these lesser sacrifices, often not felt to be such by those concerned, in order to prevent our being swamped with incompetence. It is better for all the world if, instead of waiting to execute degenerate offspring for crime or to let them starve for their imbecility, society can prevent those who are manifestly unfit from continuing their kind. . . . Three generations of imbeciles are enough.
- Le juge Oliver Wendell Holmes, Jr. dans Buck v. Bell, 274 U.S. 200 (1927).
                                              
Douce en effet car les êtres humains - au sens plein du terme - ne peuvent que se réjouir de la défaite d'un dégénéré qui aurait fait honte à un Néandertalien moyen.

Mais amère si l'on constate qu'il a quand même rallié à son panache… blanc 48% de l'électorat (75% des hommes blancs et 65% des femmes blanches).

La victoire de Doug Jones - sous réserve d'un recomptage judiciaire- ne saurait donc nous leurrer : la sinistre réalité est que, dans le Deep South, et notamment en Alabama, prolifèrent les rednecks qui, parfois, ne trouvent un(e) partenaire qu'à l'occasion des réunions de famille (il faut se rabattre sur cette seule formule lorsque les enfants du foyer sont tous du même sexe, ce qui limite partiellement les possibilités de copulation).

L'on peut tirer un enseignement de cette élection sénatoriale. Les chiffres sont là, incontournables, et il est possible que la seule solution réaliste et humaine pour assainir ce marécage génétique, dont les fétides exhalations ne peuvent être confinées dans les frontières de l'Etat qui n'a pas volé son surnom de Heart of Dixie, ni même dans la Mason-Dixon line, consiste en la stérilisation obligatoire de masse que l'on peut qualifier de mesure de santé publique.

Mais, pour l'instant, une occasion en or s'offre à Hollywood : faire un remake de Deliverance, un classique du 7e art, et, consolation pour l'ex-juge, il sera le premier choix pour y tenir la vedette, sans audition. En Amérique, il y a des passerelles entre la politique et le cinéma.

On serait d'abord tenté de lui confier le rôle du joueur de banjo, mais il est peut-être trop âgé et la scène serait trop courte. Par contre, il pourra mieux déployer ses talents dramatiques naturels en incarnant l'agresseur de Bobby. Mieux, l'on pourrait envisager une petite modification du scénario : au lieu d'une expédition de 4 amis, pourquoi pas une excursion de fillettes de colonie de vacances, âgées de moins de 14 ans, et qui seront sous peu mères de famille?

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Sunday, December 10, 2017

D'où pars-tu Johnny?

Le 10 décembre 2017. 

Depuis longtemps, le public a la réponse à la question posée par le titre de ton premier film, en 1963, "D'où viens-tu Johnny?"

Il sait que tes origines américaines relevaient d'une certaine licence poétique de la part de Line Renaud, mais bien pardonnable vu que tu as été élevé comme son fils par Lee Halliday, ton oncle par alliance et artiste de cirque, alors que l'auteur de tes jours était plus banalement belge. Et ton parcours d'enfant de la balle, qui n'est jamais allé au lit avant deux heures du matin, a été une épopée.

Tu as commencé ta carrière musicale en doublure française d'Elvis, incluant un album au retour du service militaire comme l'avait fait le "King", et, par la suite, tu as suivi, plus généralement, sans originalité excessive, le rock anglo-américain, y compris dans sa période moins glorieusement psychédélique. Le public français, peu doué pour les langues étrangères, avait l'impression de voir et d'entendre un rockeur anglo-américain chantant en français.

Tu as tout essayé, alcool, drogue, et à l'occasion "oublié de vivre" : tu as trop souvent orchestré ta propre "destroyance"…

Mais tu as eu un virage dans les années 80, quand tu t'es décidé à interpréter les œuvres de compositeurs franco-français sérieux, et donc à renoncer au yé-yé pour devenir un "chanteur à texte".

"Marie" nous rappelle avec émotion que "les hommes sont devenus fous". Suite logique du message de "Noir c'est noir"… (ironie : ce titre fut parfois interprété au premier degré sur le continent africain…).
           
Ton coffre te donnait une voix extraordinaire, tu étais une bête de spectacle qui avait "de la gueule" (mais… à chacun de goûter, ou non, certaines extravagances scéniques...), et tu as chanté l'amour à un monde qui en est… en manque.

Merci, Johnny Hallyday. Il nous reste l'espoir. Même si gris c'est gris.

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