Les jésuitismes de Jean-Luc Mélanchon.

Le 3 mai 2017.

Toute nation a le gouvernement qu’elle mérite. 

- Joseph de Maistre.

Il y a des silences qui en disent long, même si tel n'est pas le cas.

- Marcel Gotlib.

C'est un truisme de dire le fascisme, notamment frontnationalesque, se nourrit de la colère et de la misère. Il ressort du "ni-ni" de Jean-Luc Mélanchon que cela vaut pour l'utopie communiste que l'on croyait morte en 1989.

Le président socialiste François Mitterrand était l'allié objectif du Front National. Mélanchon est-il son digne successeur? Apparemment oui, puisque le seul espoir de Marine "Ilsa la louve" Le Pen pour le deuxième tour est une forte abstention.

L'histoire enseigne que ce sinistre genre de jeu d'échecs politique peut être fort risqué. Voici deux exemples pris au hasard.

Adolf Hitler devint chancelier le 30 janvier 1933, alors que son parti n'avait obtenu qu'un tiers des sièges au parlement. Le président Hindenburg avait fait le subtil calcul que le cabinet constituerait un contrepoids…  

En 1962 eurent lieu des élections cruciales en Rhodésie. Le gouvernement blanc promettait un programme modéré d'accession progressive à la règle de la majorité étalé sur 15 ans. Vu le climat de décolonisation, l'opposition, très pressée, imaginant pouvoir contraindre la puissance coloniale à prendre des mesures immédiates en son sens, prôna l'abstention, notamment chez les (trop) rares électeurs noirs, recherchant ainsi délibérément la victoire des "cowboys" du Rhodesian Front, ce qu'elle obtint de justesse. Le résultat? Les extrémistes gouvernèrent le pays, avec une efficacité inattendue, et se rebellèrent contre le Royaume-Uni en 1965. En 1977, soit 15 ans après 1962, ce pays était plongé dans une cruelle guerre d'"indépendance" laquelle aboutit, en 1980, à l'intronisation du tyran Robert Mugabe. On connaît l'état du Zimbabwe aujourd'hui, ex-grenier de l'Afrique.

Le joueur… d'échecs doit assumer ses sacrifices jusqu'au bout. Cependant, en politique, il n'y a pas toujours de match revanche.

Les adeptes du gourou de "La France insoumise", eux, seront malvenus de se plaindre le jour où ils humeront les premières bouffées de Zyklon-B, compliments de Ilsa qui, comme il ressort de ses discours bien choisis, aime non seulement à adresser, mais aussi à recevoir, les clins d'œil assumés.

LP