Tuesday, October 11, 2016

Le rabelaisien Donald Trump.

Le 11 octobre 2016.



I don’t want loyalty. I want loyalty! I want him to kiss my ass in Macy’s window at high noon and tell me it smells like roses.
- Lyndon Johnson.

Je suis contre les femmes, tout contre.
- Sacha Guitry.

La campagne électorale américaine a été riche en rebondissements.

Le fondateur de la Trump University (mieux connue pour son département de philosophie médiévale) a été triomphalement désigné comme candidat du parti républicain et obtenu le soutien, parfois, conditionnel des caciques de son parti qui n'ont pas retenu contre lui un programme et des opinions peu orthodoxes en matière d'immigration, de libertés publiques, de relations internationales et d'économie, pas plus que son bilan parfois mitigé concernant la gestion de ses propres entreprises et de sa brillante planification fiscale.  exprimés par un franc parler peu courant

Et soudain : Le coup de théâtre.

La bombe.

L'électorat vient d'apprendre une nouvelle stupéfiante : le candidat républicain aime à lutiner les femmes, il a envie d'embrasser toutes celles qui correspondent à ses critères physiques, après avoir sucé des tic-tacs, bien entendu. De surcroît, il estime que les stars peuvent faire obtenir toutes les faveurs de qui elles veulent.

On s'attendait à tout sauf à cela. Surtout son langage grivois.

Passe encore qu'il ait utilisé les lois sur l'insolvabilité et fiscales à son avantage par le passé, mais cette fois-ci, trop c'est trop.

L'Amérique, surtout féminine, s'émeut des coquines remarques du candidat républicain.

S'offusquent des féministes confirmés, comme le président de la chambre des représentants, Paul Ryan, qui proclame que les femmes doivent être "respectées" et surtout pas "objectifiées", lui qui refuse l'avortement aux femmes engrossées par un violeur car peu importe "le mode de conception" du fœtus; comme le candidat malheureux Mitt Romney, qui disposait de "catalogues pleins de femmes" où puiser des collaboratrices.

D'aucuns vont même jusqu'à appeler au retrait du candidat.

Les lecteurs de Philip Roth ne peuvent qu'apprécier les espiègles sorties de Donald Trump. Ses autres révélations juteuses, notamment en ce qui concerne les rapports intimes avec les femmes au cours de leur cycle menstruel, ne peuvent que les allécher. (On oserait rêver d'une biographie rédigée dans l'esprit de "Portnoy's complaint", la réalité dépassant en l'occurrence la fiction.)

Cela dit, on pourrait signaler au reste de l'Amérique, parfois un brin pudibonde, que la truculence du propriétaire de la Trump Tower concernant sa conception des relations entre les sexes et ses hyperboles verbales en général s'inscrivent dans une longue tradition présidentielle aux Etats-Unis, traditionnellement plus souvent pratiquée dans l'intimité, évidemment. Voici quelques exemples puisés dans les annales.

John Kennedy, quasi-"canonisé" dès son assassinat, entretenait des relations approfondies et régulières avec la gent féminine et tenait des propos au sujet de ces conquêtes - qui lui ont valu moultes infections vénériennes - pas toujours puisés dans les sonnets de Shakespeare.

Son successeur, l'ex-instituteur dans le civil - idole des jeunes pendant la guerre au Vietnam - Lyndon Johnson, n'est pas passé à l'histoire pour sa retenue verbale et sa fidélité conjugale infaillible à Lady Bird.

La dénonciation du complot juif et les métaphores concernant les pratiques bucco-phalliques attribuées aux personnes peu estimées émanant d'un Richard Nixon font partie de l'histoire constitutionnelle américaine.

Mais que l'on se rassure pour la bonne continuation de la campagne de Donald Trump : il dispose d'une solution bien simple pour dissiper ce petit accroc. Comme il l'a expliqué lors du deuxième débat, il ne s'agissait que de vaines vantardises de vestiaire. Pourtant, il peut mieux faire : se soumettre à la thérapie, bien américaine, qui amena jadis le fin connaisseur de cigares Bill Clinton, et par la suite, le révérend Jesse Jackson, à la repentance et à la rédemption suite à leurs propres frasques (pas seulement verbales).

A savoir la participation à un groupe de prière évangélique.

Et tout rentrera dans l'ordre : il pourra se présenter au troisième débat, pénétré de l'Esprit saint, prêt à séduire les électrices.

LP


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