I don’t want loyalty. I want loyalty! I want him to kiss my ass in Macy’s window at high noon and tell me it
smells like roses.
-
Lyndon Johnson.
Je suis contre les femmes, tout
contre.
- Sacha Guitry.
La campagne électorale américaine a été riche en rebondissements.
Le fondateur de la Trump University (mieux connue pour son département
de philosophie médiévale) a été triomphalement désigné comme candidat du parti
républicain et obtenu le soutien, parfois, conditionnel des caciques de son
parti qui n'ont pas retenu contre lui un programme et des opinions peu
orthodoxes en matière d'immigration, de libertés publiques, de relations
internationales et d'économie, pas plus que son bilan parfois mitigé concernant
la gestion de ses propres entreprises et de sa brillante planification
fiscale. exprimés par un franc parler
peu courant
Et soudain : Le coup de théâtre.
La bombe.
L'électorat vient d'apprendre une nouvelle stupéfiante : le candidat
républicain aime à lutiner les femmes, il a envie d'embrasser toutes celles qui
correspondent à ses critères physiques, après avoir sucé des tic-tacs, bien
entendu. De surcroît, il estime que les stars peuvent faire obtenir toutes les
faveurs de qui elles veulent.
On s'attendait à tout sauf à cela. Surtout son langage grivois.
Passe encore qu'il ait utilisé les lois sur l'insolvabilité et fiscales
à son avantage par le passé, mais cette fois-ci, trop
c'est trop.
L'Amérique, surtout féminine, s'émeut des coquines remarques du candidat
républicain.
S'offusquent des
féministes confirmés, comme le président de la chambre des représentants, Paul
Ryan, qui proclame que les femmes doivent être "respectées" et surtout
pas "objectifiées", lui qui refuse l'avortement aux femmes engrossées
par un violeur car peu importe "le mode de conception" du fœtus;
comme le candidat malheureux Mitt
Romney, qui disposait de "catalogues pleins de femmes" où puiser des
collaboratrices.
D'aucuns vont même jusqu'à appeler au retrait du candidat.
Les lecteurs de Philip Roth ne peuvent qu'apprécier les espiègles sorties
de Donald Trump. Ses autres révélations juteuses, notamment en ce qui concerne
les rapports intimes avec les femmes au cours de leur cycle menstruel, ne
peuvent que les allécher. (On oserait rêver d'une biographie rédigée dans
l'esprit de "Portnoy's complaint", la réalité dépassant en
l'occurrence la fiction.)
Cela dit, on pourrait signaler au reste de l'Amérique, parfois un brin
pudibonde, que la truculence du propriétaire de la Trump Tower concernant sa
conception des relations entre les sexes et ses hyperboles verbales en général
s'inscrivent dans une longue tradition présidentielle aux Etats-Unis, traditionnellement
plus souvent pratiquée dans l'intimité, évidemment. Voici quelques exemples
puisés dans les annales.
John Kennedy, quasi-"canonisé" dès son assassinat, entretenait
des relations approfondies et régulières avec la gent féminine et tenait des
propos au sujet de ces conquêtes - qui lui ont valu moultes infections
vénériennes - pas toujours puisés dans les sonnets de Shakespeare.
Son successeur, l'ex-instituteur dans le civil - idole des jeunes
pendant la guerre au Vietnam - Lyndon Johnson, n'est pas passé à l'histoire
pour sa retenue verbale et sa fidélité conjugale infaillible à Lady Bird.
La dénonciation du complot juif et les métaphores concernant les pratiques bucco-phalliques attribuées aux personnes peu estimées émanant d'un Richard Nixon font partie de l'histoire
constitutionnelle américaine.
Mais que l'on se rassure pour la bonne continuation de la campagne de Donald
Trump : il dispose d'une solution bien simple pour dissiper ce petit accroc. Comme
il l'a expliqué lors du deuxième débat, il ne s'agissait que de vaines
vantardises de vestiaire. Pourtant, il peut mieux faire : se soumettre à la thérapie,
bien américaine, qui amena jadis le fin connaisseur de cigares Bill Clinton, et
par la suite, le révérend Jesse Jackson, à la repentance et à la rédemption
suite à leurs propres frasques (pas seulement verbales).
A savoir la participation à un groupe de prière évangélique.
Et tout rentrera dans l'ordre : il pourra se présenter au troisième débat,
pénétré de l'Esprit saint, prêt à séduire les électrices.
LP
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