"Patriotism
is the last refuge of a scoundrel."
- Samuel
Johnson
Il y a quelques jours, Jean-Claude Duvalier, l'ex-tyran
haïtien, est bel et bien arrivé en enfer.
Il y a rejoint son ancienne groupie, Mère
Teresa, qui, dorénavant, mijote dans sa marmite en excellente compagnie (à
proximité du chaudron où bout Idi Amin Dada). Tel est le châtiment
éternel indiqué pour un amateur de fins petits déjeuners au homard ayant affamé
et torturé pendant 15 ans ses (non-)administrés.
Ici, sur terre, on frémit d'horreur en pensant
que ce monstre sanglant a failli bénéficier de funérailles d'Etat, même si la
notion d'"Etat haïtien" est un oxymore, un fantasme poétique qui
ferait presque sourire. Mais s'étonner de la démentielle initiative du
président Martelly, c'est oublier que l'ex-perle des Antilles est une
république de bananes faisandées. C'est égal, à peine moins fétide fut la présence,
à cette funèbre bouffonnerie, de quelques centaines de débris d'une ancienne garde
prétorienne, auxquels se sont mêlés, à titre soi-disant privé, des
représentants du président et du premier ministre actuels.
Oserait-on espérer que ce grand-guignolesque
épisode incitera les contribuables des Etats bailleurs d'aide financière
internationale à une douloureuse, mais saine réflexion?
Il confirme, si besoin en était, que seul un
protectorat de 20 ans (après réflexion, disons plutôt 30), exercé par une
puissance occidentale, pourrait offrir une lueur d'espoir à un peuple martyrisé
et mis en coupe réglée depuis des décennies par des roitelets et chefs de tribu
affichant, le jour, leur pharisaïque catholicisme, qui se métamorphosent, dès
la tombée de la nuit, en suppôts de la sorcellerie vaudou.
Au palais présidentiel, on a qualifié
l'ex-président à vie d'"authentique fils d'Haïti".
Le plus tragique est qu'il y a là, sans doute, une parcelle de vérité.
LP
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