Saturday, October 11, 2014

Le 11 octobre 2014. Funérailles "privées" pour Baby Doc en Haïti aujourd'hui.



"Patriotism is the last refuge of a scoundrel."
- Samuel Johnson


Il y a quelques jours, Jean-Claude Duvalier, l'ex-tyran haïtien, est bel et bien arrivé en enfer.

Il y a rejoint son ancienne groupie, Mère Teresa, qui, dorénavant, mijote dans sa marmite en excellente compagnie (à proximité du chaudron où bout Idi Amin Dada). Tel est le châtiment éternel indiqué pour un amateur de fins petits déjeuners au homard ayant affamé et torturé pendant 15 ans ses (non-)administrés.

Ici, sur terre, on frémit d'horreur en pensant que ce monstre sanglant a failli bénéficier de funérailles d'Etat, même si la notion d'"Etat haïtien" est un oxymore, un fantasme poétique qui ferait presque sourire. Mais s'étonner de la démentielle initiative du président Martelly, c'est oublier que l'ex-perle des Antilles est une république de bananes faisandées. C'est égal, à peine moins fétide fut la présence, à cette funèbre bouffonnerie, de quelques centaines de débris d'une ancienne garde prétorienne, auxquels se sont mêlés, à titre soi-disant privé, des représentants du président et du premier ministre actuels. 

Oserait-on espérer que ce grand-guignolesque épisode incitera les contribuables des Etats bailleurs d'aide financière internationale à une douloureuse, mais saine réflexion?

Il confirme, si besoin en était, que seul un protectorat de 20 ans (après réflexion, disons plutôt 30), exercé par une puissance occidentale, pourrait offrir une lueur d'espoir à un peuple martyrisé et mis en coupe réglée depuis des décennies par des roitelets et chefs de tribu affichant, le jour, leur pharisaïque catholicisme, qui se métamorphosent, dès la tombée de la nuit, en suppôts de la sorcellerie vaudou.



Au palais présidentiel, on a qualifié l'ex-président à vie d'"authentique fils d'Haïti".



Le plus tragique est qu'il y a là, sans doute, une parcelle de vérité.

LP



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