Friday, September 16, 2022

Elections Québec 2022 : débat à 5.

Le 16 septembre 2022.

Nos élites politiques et journalistiques sont obsédées par le moralisme. Les mêmes qui viennent défiler pour la liberté d’expression.
- Elisabeth Badinter.

Les téléspectateurs ont eu droit hier soir de la part du club des 5 à une cacophonie au cours de laquelle furent le plus souvent régurgités les slogans et les formules plus ou moins faciles déjà entendus depuis le début de la campagne électorale. Elle ne fera que conforter les choix déjà faits par les électeurs.

A signaler, cependant, deux points intéressants, mais trop furtivement évoqués.

Seule Dominique Anglade, cheffe du parti libéral du Québec a défendu l’équité fiscale en prônant la chasse aux électeurs qui dissimulent leurs avoirs dans les paradis fiscaux. Cela est bel et bien, mais faut-il compter pour ce faire sur le parti qui fut naguère dirigé par “Sheikh” Philippe Couillard (et qui compta parmi ses ministres l’ex-caquiste Anglade) et qui, dans une vie antérieure, encaissait, pour ses bons et loyaux services, les millions de dollars que lui versaient les autorités saoudiennes, entre deux décapitations, sur un compte à Jersey?

Pour sa part, M. Paul Saint-Pierre Plamondon, chef du parti Québécois, a courageusement défendu la pleine liberté d’expression dans l’espace public, notamment des universitaires qui sont parfois appelés à prononcer au complet des mots controversés, comme “nègre”, qui choque les Saintes-Nitouches aux chastes oreilles, au lieu de l’insipide euphémisme “mot en “n””. M. Plamondon a mis au défi M. Nadeau-Dubois de prononcer au complet le titre original de l’ouvrage de Pierre Vallières “Nègres blancs d’Amérique”. Défi qu’il a relevé, mais... de manière réticente, frileuse, du bout des lèvres, tout en minimisant l’immense importance sociale de la liberté de parole. En l’espèce, il s’en est tenu au strict minimum syndical, comme il sied au chef, pardon, au porte-parole de Québec solidaire.

Sinon, RAS.

LP 

Thursday, September 8, 2022

Elizabeth II, la PDG de “The Firm”, nous a quittés.

Le 8 septembre 2022. 

Dans une monarchie bien réglée, les sujets sont comme des poisons dans un grand filet, ils se croient libres et pourtant ils sont pris.
- Montesquieu.

Il faut saluer la consciencieuse gestionnaire d’une entreprise commerciale dont la prospérité est fondée sur la lucrative traite et exploitation d’esclaves dès le XVIe siècle. La prospérité de cette entreprise a perduré suite à l’abolition formelle de l’esclavage dans l’empire britannique dans les années 1830, consentie de bonne grâce vu que cette institution n’avait plus la rentabilité d’antan, tant pour la Couronne que pour la libre entreprise roturière. Le bas de laine de la famille royale était déjà bien solide, mais on ne saurait lui reprocher de s’être reposée sur ses lauriers.

(A noter, à titre comparatif, les méthodes de gestion du personnel du roi des Belges Léopold II dans sa “propriété personnelle” du Congo à la fin du XIXe siècle, qui ne laissaient que peu de place au laxisme).

Pour faire court, le patrimoine des Windsor est aujourd’hui estimé à environ 20 milliards de livres (23,4 milliards d'euros), mais il faut relativiser (honni soit qui mal y pense), puisque le souverain ne peut en disposer à sa guise, parce que tel est son bon plaisir : il ne détient personnellement qu’environ 400 millions d’euros d'actifs. Modeste somme, mais suffisante pour mettre un peu de beurre dans les épinards (bios) et aussi, le cas échéant, assumer les conséquences judiciaires des frasques de certains membres de la smala.

Parlant de solidarité familiale (et conjugale), on peut penser que le nouveau chef de l’église anglicane (fondée sur de solides principes théologiques par Henri VIII), sera à la hauteur et suivra le principe comptable du “going concern”. (Ou Konzern).

L’heure est venue tard pour Charles III, devenu roi par la grâce de Dieu et des actionnaires, mais on peut penser que son règne sera plus long que celui de Charles Ier : pas de Cromwell à l’horizon.

Et en France, Stéphane Bern va faire des heures sup’.

LP


Wednesday, September 7, 2022

Elections Québec 2022 : Les électeurs québécois sont des péquenauds!

Le 7 septembre 2022. 

Quand on coupe la tête d’un intellectuel, il meurt.
- François Cavanna.
 
Un intellectuel assis va moins loin qu’un con qui marche.
- Michel Audiard.

C’est confirmé, et la confirmation vient de nul autre que le premier ministre québécois, François Legault. Elle ne situe pas sur le plan linguistique ou culturel. En effet, il vient de déclarer, sans rire, que la question de la réforme du système électoral “n’intéresse pas la population, à part quelques intellectuels. Sic.

Voilà une lapidaire justification du reniement de la parole donnée au sujet d’une modification du système électoral à la britannique (à l’instar de Justin Trudeau, que l’on ne saurait taxer, de près ou de loin, d’intellectualisme, fils d’un premier ministre qui, à l’occasion, savait aussi fustiger ces casse-pieds d’intellos). Rappelons qu’une entente formelle avait été conclue en 2018 entre la Coalition Avenir Québec et les trois partis d’opposition allant dans le sens d’au moins une dose de proportionnelle afin d’éviter les distorsions et surtout l’absurde prise du pouvoir par un parti qui n’a même pas une pluralité des voix, comme cela arriva à l’Union nationale au Québec en 1966, au parti québécois en 1998 et au parti libéral du Canada du petit Justin en 2021.

M. Legault reconnaît du bout des lèvres qu’une forme de proportionnelle comporte certains avantages. En effet, elle est plus démocratique puisque plus représentative; un détail cependant...

Mais cela n’est manifestement pas une priorité pour la population québécoise, comme l’assure le chef de parti qui vise plus de 40% des suffrages et 100 députés sur 125 le 3 octobre prochain. S’il a raison, il met (peut-être involontairement) en relief le problème de consanguinité dans la province et il en résulte que les débats actuels sur les chiffres d’immigration sont lacunaires, car il ne s’agit pas uniquement d’économie : tout le Québec (pas seulement le Saguenay) manque non seulement de bras, mais de gènes frais.

En 2022, pouvait-on rêver d’une meilleure réhabilitation de Maurice Duplessis?

LP