Thursday, February 10, 2022

L’histoire se répète avec les routiers canadiens félons.

 Le 10 février 2022. 

Au ministère des Transports, Jean-Claude Gayssot a accueilli les routiers d’un magistral : “Je vous reçois dans un esprit de Concorde...” Et là, tout le monde s’est écrasé.
- Laurent Ruquier.

Il est nettement plus dangereux de passer sous un camion que sous le chauffeur.
- Bernard Guyso.


Il faut croire que, pour piloter des 18 roues, il faut parfois avoir la fibre antidémocratique.

Avec la crise de l’occupation d’Ottawa par des routiers ignares et enragés, comment ne pas se souvenir du rôle crucial qu’ont joué au Chili les camionneurs dans la chute du gouvernement démocratiquement élu de Salvador Allende en 1973? Des grèves à répétition, financées par le gouvernement américain en l’occurrence (par l’intermédiaire de la CIA) ont contribué au délabrement de l’économie nationale et préparé le terrain pour un coup d’état.

Au Canada, ces camionneurs bénéficient aussi d’un financement occulte étranger, même si les autorités légitimes américaines ne sont pas en cause cette fois-ci, au contraire; mais sont actifs des éléments non-gouvernementaux évoluant dans la mouvance trumpesque et chrétienne fondamentaliste et néo-nazie. Et quid de la Chine et de la Russie?

Le plus troublant depuis le début dans l’occupation de la capitale (et du pont Ambassador à Windsor, etc.) est l’aspect logistique : les toilettes, et plutôt leur absence; les déjections de ces demeurés depuis deux semaines ne sont pourtant pas que verbales. On est aussi interloqué de voir que leur progéniture est instrumentalisée comme boucliers humains afin de faire obstacle aux interventions policières. Côté hygiène et devoirs et leçons scolaires, il y a de quoi inquiéter la protection de l’enfance.

L’armée canadienne ne compte pas de Pinochet dans ses rangs, et ce n’est pas elle qui brûlera des livres devant le Parlement (encore que la parti conservateur est actuellement dirigé par la louve SS Candice Bergen). Cela dit, on entend maintenant des appels à la violence chez certains organisateurs. Le gentil petit Justin, si soucieux de son image, pourra-t-il éviter de faire intervenir l’armée pour nettoyer ces écuries d’Augias (au crotté comme au figuré) contemporaines? (Evidemment, comme le Canada n'a pas une tradition de largages de paras, les Ottaviens devront attendre pour accueillir leur général Massu).

Par ailleurs, peut-on craindre de voir les routiers français envoûtés par les sirènes, pardon, les klaxons canadiens? C’est beaucoup plus douteux vu que ces chevaliers de l’ère moderne ne sont en général pas propriétaires de leur monture. Pour l’instant, on ne constate que des vrombissements de voitures et de motos décorées de l’unifolié canadien.

Il ne faut pas sous-estimer le radinisme franchouillard, très dissuasif.

LP

 

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