Friday, June 12, 2020

"Démanteler" la magistrature française : peut-on rêver?


Le 12 juin 2020.

Tu établiras des juges et des magistrats dans toutes les villes que l’Éternel, ton Dieu, te donne, selon tes tribus ; et ils jugeront le peuple avec justice. Tu ne porteras atteinte à aucun droit, tu n’auras point égard à l’apparence des personnes, et tu ne recevras point de présent, car les présents aveuglent les yeux des sages et corrompent les paroles des justes.
- Dt 16, 18-19.
                      
And I have seen the Promised Land. I may not get there with you. .
- Martin Luther King.

Dans la foulée de la plus récente exécution policière pratiquée à Minneapolis (Etats-Unis) sur George Floyd, non pas de main, mais de genou de maître, par Derek Chauvin, retentit maintenant en Amérique le slogan "defund the police". Evidemment, cette expression n'est pas à prendre au pied de la lettre : des forces de l'ordre (pas n'importe quel ordre) seront toujours nécessaires, mais on aura compris qu'il s'agit de procéder à une refonte complète de l'institution en faisant table rase du passé et en réexaminant l'affectation des ressources.

Voilà qui pourrait susciter une réflexion sur le mode de fonctionnement de la "justice" française.

Au pays des droits de l'homme, les jeunes diplômés en droit doivent choisir leur vocation professionnelle au sortir de la faculté : la pratique du droit (dans le cadre du barreau, du notariat, etc.) ou la magistrature. Quel est le profil type du futur magistrat gaulois?

D'abord, celui qui ne maîtrise pas l'anglais et qui n'a donc aucune chance d'être embauché par un grand cabinet d'avocats. Plus généralement, le pantouflard qui préfère la sécurité du fonctionnaire; il faut bien gagner sa croûte. On ose supposer que, sur le lot, il y un (in)certain nombre d'idéalistes épris de justice.

Le malheur est que, dans tous les cas, même avec la meilleure volonté du monde, quand on intègre un organisme à la culture mafieuse depuis des siècles, par osmose, on finit trop souvent par acquérir un esprit de caste et donc des réflexes mafieux. L'Ecole Nationale de la magistrature dispense un enseignement rigoureux sur le plan technique, mais la chair morale est faible au contact des réalités, surtout quand l'avancement est en jeu.

Alors que faire? Rêvons un peu…

I have a dream…

Tous les magistrats français sont limogés et on repart à zéro en reprenant le recrutement à partir d'un bassin de juristes d'une fraîcheur virginale. On procéderait ainsi, mutatis mutandis, à une sorte de "dénazification" de la magistrature. Et quand l'abattage sanitaire d'un cheptel infecté est nécessaire, il faut se résigner à sacrifier les bêtes possiblement saines.

I have a dream…

Il y aura moins de Dreyfus persécutés.

I have a dream…

Il y aura moins de "délits de sale gueule" comme Guillaume Seznec.

I have a dream…

Il y aura moins de Christian Ranucci guillotinés.

I have a dream…

Il y aura moins de ratonnades judiciaires visant les Omar Raddad.

I have a dream today!

Il y aura moins de juges Borrel "suicidés" dans le désert de Djibouti.

I have a dream today!

Il y aura moins de Fabrice Burgaud promus à une sinécure à la Cour de cassation et moins de magistrats faussaires comme Jean-Pierre Munier.

And I have this far out, LSD-induced dream!

Il y aura en France un peu moins de suicidés par 5 balles dans le dos.

This is our hope. Thank God Almighty, we are free at last!

LP

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