Wednesday, February 26, 2020

Un autre satyre catholique canadien déboulonné : Jean Vanier.

Le 27 février 2020.

Comme les damnés ont commis une foule de fautes différentes, de même il est convenable qu’ils soient affligés d’une multitude de manières et pour plusieurs causes.
- Saint-Thomas d'Aquin. Summa Thologia. De la peine des damnés.

Ce fils bien né, d'un père diplomate et gouverneur général du Canada, même qualifié de théologien, fondateur de "L'Arche" (censée venir en aide aux handicappés), était encensé il y a à peine un an par les médias, lors de son décès. On s'attendait même à un rapide procès en canonisation, et on entendait presque déjà la formule magique scandée pour Jean-Paul II : "Santo subito".

Et l'on apprend, ô divine stupéfaction, qu'il était en fait un prédateur sexuel, à l'image de son père spirituel, le rév. Thomas Philippe, de 1975 à 2000. (On a aura immédiatement compris qu'après 2000, son abstentinence n'avait rien à voir avec le manque de bonne volonté : il était,plutôt privé de ses moyens). Son association ressemblait donc à l'arche de Noé : un vrai zoo, un vivier de chair fraîche, concrétisant une conception fort canonique du mysticisme et de l'accompagnement spirituel enseigné par son onctueux mentor.

Comme on pouvait s'y attendre, l’Assemblée des évêques catholiques du Québec fait état, avec une profonde émotion, de sa consternation et salue le courage des victimes (sic!). La Conférence des évêques de France a exprimé sa stupeur et sa douleur face à cette révélation de prime abord inconcevable. L'archevêque de Montréal, Mgr Lépine, quant à lui, salue la transparence (coutumière dans le catholicisme…) de l'Arche. Il reconnaît que certaines victimes ont eu, dans le passé, l’impression de ne pas avoir été écoutées lorsqu’elles ont voulu dénoncer ces gestes. (Une simple "impression", ça va de soi).

(Mais il faut relativiser : on a pris soin de préciser que si les victimes en question étaient des personnes vulnérables, elle n'étaient pas handicappées. Dieu merci, cela change tout!).

Cela dit, l'activité de Vanier reflétait la fidèle concrétisation de la tradition millénaire de notre Saint-Mère l'Eglise. Au minimum, il a gagné ses galons de bienheureux. Quoi de plus catholique que de copuler avec des personnes vulnérables sous couvert de mission divine?

Que les vrais croyants aient confiance.

Vanier partage maintenant la marmite de Mgr. Turcotte, ex-archevêque de Montréal en compagnie duquel il vit les mêmes ébullitions. En outre, ils doivent régulièrement se soumettre à des enfilades effectuées avec des tiges de métal chauffé à blanc. Dans un raffinement de cruauté, Belzébuth leur impose même périodiquement des courtes poses pour des prestations buccales,  parfois même administrées par mère Teresa. (Les sanctions ou récompenses infernales empruntent parfois des voies nettement plus pénétrables que celles du Seigneur et, en l'occurrence, la question est posée de savoir qui, des donneurs ou des récepteurs, sont punis ou récompensés, vu toutes les permutations possibles).

Leurs huhulements sont une symphonie merveilleusement divine, pardon, satanique. Evidemment, en France, le cardinal Barbarin a toujours l'option de célébrer une messe expiatoire.

Le public canadien attend maintenant la réaction de deux éminents compatriotes.

D'abord le papabile cardinal Marc Ouellette, qui a refusé de rencontrer personnellement des victimes d'abus sexuels canadiens (le préfet de Congregatio pro Episcopis a d'autres chats à fouetter que de recevoir en personne des casse-pieds, ou plutôt, en l'espèce, des casse-couilles).

Et surtout, le millionnaire Charles Taylor, dont la plume oecuméniquement serve, trempée dans les larmes, le sang et les excréments des hérétiques emprisonnés, torturés, crucifiés, lapidés, rôtis et crucifiés à travers le monde et les siècles des siècles, lui a valu la reconnaissance sonnante et trébuchante de la Fondation Templeton : le viol des foules, c'est quand même plus classe, plus aseptisé.

Deux autres grenouilles de bénitier qui sont destinées, un jour lointain, à rejoindre Vanier et Turcotte en plongeant dans la marmite susmentionnée, qui est assez grande pour une partouze d'enfer à quatre.

LP

Sunday, February 23, 2020

L'affaire Florianne Harelle : une nouvelle affaire Jacqueline Sauvage?

Le 23 février 2020.


Femmes, soyez soumises à vos maris, comme au Seigneur; car le mari est le chef de la femme, comme Christ est le chef de l'Eglise.
- Ephésiens, 22-23.

Pas tout à fait. Même en France, la "justice" semble évoluer, quoiqu'à une vitesse de gastéropode visqueux.

Un jury semble avoir tiré quelques leçons de l'affaire Jacqueline Sauvage : Florianne Harelle était jugée pour le meurtre de son compagnon, une immonde brute alcolo et toxico, Johnny Adam, en novembre 2016, par un coup de couteau libérateur, mais elle vient d'être acquittée par la Cour d'assises de Nancy, qui a retenu le moyen de défense tiré de la légitime défense, écarté par la juge d'instruction (oui, la, au féminin), qui a impitoyablement renvoyé la victime de violence conjugale permanente devant la juridiction de jugement. Manifestement, cette magistrate n'avait pas été impressionnée outre mesure par le surnom de "Dalmatienne" qu'avaient valu à cette malheureuse, de la part des amies de celle-ci, les nombreux bleus dont son corps était couvert depuis longtemps. Cette collègue de Fabrice Burgaud (toujours épanoui dans ses fonctions de recherches documentaires à la Cour de cassation) a fort bien joué le rôle de Cruella d'Enfer (de Vil en V.O.).

L'avocat général, Amaury Lacote, digne héritier de Fouquier-Tinville et de Percy Yutar (pour mémoire, le procureur qui avait obtenu la condamnation de Nelson Mandela) avait requis huit ans de prison, mais, après trois ans et demi de détention "provisoire" (selon la philosophie pénale bien française) et trois jours de procès, l'accusée est sortie libre

(Pourtant, il était brillamment épaulé par Me Gérard Kremser, avocat de la famille de "Johnny" (partie civile), et l'on s'étonne que n'a pas eu l'effet escompté son argument… massue : "Elle pouvait faire autrement, elle était habituée à ces violences" (sic)… With friends like these, who needs enemies?).

Ne crions pas victoire trop rapidement. Le parquet dispose de dix jours pour faire appel, et donc détourner des fonds publics, qui devraient en principe être consacrés aux trafiquants de drogue et d'armes, terroristes et autres détenteurs de comptes bancaires à Jersey. S'il ne faut jamais sous-estimer la hargne vindicative des procureurs chasseurs de primes qui réclament la tête des autres, par contre, un acharnement constituerait une publicité susceptible de nuire aux ambitions politiques des parties prenantes. A elles de peser le pour et le contre.

Espérons quand même que le président de la république n'aura pas un jour à exercer son droit de grâce pour corriger une mascarade judiciaire de plus, comme ce fut le cas avec Jacqueline Sauvage. En l'espèce, le simple bon sens l'a emporté au final dans la salle d'audience, mais cet acquittement est la preuve que la phase de l'instruction, elle, était truquée. Il constitue un premier pas dans la reconnaissance du calvaire subi par de trop nombreuses femmes. En France, c'est déjà ça de pris.

Il a fallu des siècles aux pouvoirs publics pour cesser, comme à regret, de nier la réalité des ravages causés par les prêtres pédophiles-sodomites.Combien de temps durera le chemin de croix des femmes martyrisées?

LP