Thursday, December 27, 2018

Noël 2018 : Le pape François fulmine contre le consumérisme "vorace".



Le 27 décembre 2018.

Mai 68. On disait non à la consommation et c'est devenu dix fois pire.
- Cabu.

Le Saint Père dénonce, éloquemment, les inégalités et l'égoïsme.

Il faut saluer ce vibrant appel au partage de la part du pédégé de Vatican Inc., dont l'assise financière repose sur la vente (parfois forcée) de contes de fées depuis deux millénaires, et dont les services bancaires sont particulièrement experts dans l'art du recyclage d'argent sale - dirions-nous impie?

Sans oublier que ses prélats demeurent, précisément, d'avides consommateurs de chair bien fraîche, surtout basanée et noire, nettement plus abordable que la blanche, c'est-à-dire à la fois plus docile et plus avantageuse financièrement. Dans les contrées ensoleillées, où abondent les palmiers et cocotiers, la livre de chair est écoulée au rabais.

LP

Wednesday, December 26, 2018

Le président Trump est un bourreau d'enfants.



Le 26 décembre 2018.

Il ne faut jamais blâmer la croyance des autres, c'est ainsi qu'on ne fait de tort à personne.
- Bouddha.

Il y a d'abord la regrettable politique de séparation des familles censée dissuader l'immigration illégale vers les Etats-Unis, qui produit des enfants impossibles à retrouver par leur parents. Et oui, bien sûr, on déplore la mort de deux enfants guatémaltèques dans les centres de rétention.  Que voulez-vous, nul système n'est parfait et des accrocs sont inévitables.

Cependant, le président vient de franchir odieusement une ligne rouge. Trop c'est trop.

Au cours d'une conversation téléphonique avec une fillette de 7 ans, il lui a reproché sa croyance au Père Noël. En effet, depuis deux ans, il est devenu un peu plus difficile d'y croire.

Mais que l'on se rassure, tout est bien qui finit finit bien, comme c'est la règle dans la libre Amérique : l'intéressée déclare persister en sa croyance.

LP

Thursday, December 20, 2018

Le discours politique est parfois kabbalistique.




Le 20 décembre 2018.

Read my lips.
- George Herbert Walker Bush (1988)

En 1971, Le premier ministre canadien, le suave et millionnaire Pierre Elliott Trudeau, bien connu pour sa conscience sociale, a-t-il dit en chambre : "fuck off" ou… "fuddle duddle"?

En 2018, au Royaume-Uni, l'antisémite chef du parti travailliste, Jeremy Corbyn, a-t-il murmuré, suite à une diatribe de la première ministre, Theresa May, en mode panique pour cause de Brexit mal ficelé : "stupid woman" ou "stupid people"?

LP

Wednesday, December 19, 2018

Le bilinguisme canadien à plusieurs vitesses.

Le 19 décembre 2018.


Wie viele Sprachen du sprichst, sooft mal bist du Mensch. (Plus tu connais de langues, plus tu es humain).
– Goethe.

Le Canada connaît des développements intéressants ces derniers temps en matière linguistique.

D'abord, le premier ministre ontarien Doug Ford, dont le titre de gloire est d'avoir ramené - en priorité bien entendu - le prix de la bière à 1$, reprend une vieille tradition consistant en la suppression ou, à défaut, la compression des services publics aux Franco-Ontariens, symbolisée aujourd'hui par la perte d'indépendance du commissaire aux services en français. Plus question, cela va sans dire, d'université francophone à Toronto, pourtant promise lors de la campagne électorale. Tout cela avalisé par la très complaisante Caroline Mulroney, désormais titulaire de la coquille vide du ministère des affaires francophones.

On annonce aussi des compressions dans le secteur de l'éducation, notamment en ce qui concerne les programmes « de perfectionnement des compétences pour les élèves atteints de troubles du spectre de l'autisme », et de « bien-être et santé mentale à l'école ». Nul crainte en ce qui concerne celui-ci : la bière à un 1$ est désormais source inépuisable de bien-être, y compris scolaire.

Par contre, les amateurs de logique déductive aristotélicienne auront compris que l'avenir n'est peut-être pas des plus prometteurs pour les petits Franco-Ontariens autistes.

Par ailleurs, suite au rejet du pétrole sale et cancérigène albertain proclamé par le premier ministre québécois François Legault, le maire de Calgary se fait huer, par une certaine plèbe ayant les deux pieds non pas dans la glaise mais plutôt dans le bitume, quand il prononce quelques mots dans un français assez convenable.

Mais le plus juteux provient du Nouveau-Brunswick.

Le nouveau gouvernement "progressiste(sic)-conservateur" de la seule province officiellement bilingue annonce que le bilinguisme n'est plus un critère d'embauche obligatoire pour les ambulanciers. Le ministre de la Santé, Hugh Flemming déclare même, sans rire : I consider today’s actions to be in the best interest of New Brunswickers because I am putting their lives and their safety first. Les patients acadiens unilingues apprécieront à sa juste valeur ce qui constitue, en substance, un arrêt de mort.

Sur la civière, ils risquent dorénavant de partager le sort des homards dans leur cage.

LP

Sunday, December 9, 2018

La dernière révolte fiscale en France : les "gilets jaunes".



Le 9 décembre 2018.
                                  
La France est un pays merveilleux : on y plante des fonctionnaires et il y pousse des impôts.
- Georges Clemenceau.

We don’t pay taxes. Only the little people pay taxes.
- "Queen of mean" Leona Helmsley.

Une tradition bien française depuis la gabelle médiévale : l'essence a remplacé le sel. On n'arrête pas le progrès.

Emmanuel Macron, jadis assistant du philosophe Paul Ricoeur, a suscité de nombreux espoirs de changement en 2016. Hélas, la suppression de l'ISF illustre la capacité séculaire des aristocrates à échapper à l'impôt et c'est le Tiers-Etat, à savoir la classe moyenne et les petites gens, qui écope. Il fallait sans doute être un peu utopiste pour s'imaginer que l'énarque Macron, ex-argentier de la banque Rothschild, s'attaquerait au vrai problème des finances publiques : les paradis fiscaux.

Les protestataires se veulent apolitiques. On les comprend. Peut-être devraient-ils malgré tout songer à fonder un parti dont le seul programme serait consacré uniquement à la lutte contre l'inéquité fiscale en France et le secret bancaire, et notamment, à la récupération des magots sommeillant à Jersey, à l'Ile de Man et à Singapour, par exemple, condition préalable à toute restructuration des lois fiscales : il serait sinon illusoire de concevoir des formules alternatives de taxation et d'imposition qui ne viseraient que la même pénurie. Cette seule mission, comprenant accessoirement le repérage des Cahuzac et des flux d'argent plus ou moins bien lessivés, devrait déjà garder bien occupés leurs élus, et, quoique circonscrite, elle aura une portée plus large que le programme de Chasse, pêche, nature et traditions (CPNT).

Le PJEF : le parti jaune de l'équité fiscale. Ca sonne bien.

Cela dit, les gilets jaunes ont peut-être mal planifié leur calendrier de protestations : si on ne trouvait pas des foules de clients de Gucci et de LMVH parmi eux, nul doute que Carlos Ghosn, un autre persécuté fiscal, à la tête d'entreprises dont les produits sont grands consommateurs de carburant fossile, aurait voulu rejoindre leurs rangs dans les ronds-points de France et de Navarre. Malheureusement, il est retenu à l'étranger pour l'instant.

LP